12 juin 1248 : Louis IX part en croisade (Paris).
Le futur Saint Louis quitte Paris pour le port d’Aigues-Mortes et entame les 6 années qu’il va passer en Egypte et en Terre Sainte. Cette croisade est connue pour la défaite de la Mansourah où il est fait prisonnier par les Mamelouks (1250). Libéré, il utilise les 4 années suivantes à mettre en ordre le royaume chrétien d’Orient. Pendant ce temps, la mère de Louis IX assure jusqu’à sa mort la régence du royaume de France.
12 juin 1783 : début des combats de Gondelour (Inde).
Gondelour, aussi connu sous le nom de Cuddalore, est un port indien situé à environ 180 km au sud de Madras (actuellement Chennai), soit 20 km au sud de Pondichéry (Pondicherry). La ville est l’ancienne capitale des comptoirs français de l’Inde, sur la côte de Coromandel. Le nom de « Gondelour », consacré par les historiens français du XIXe siècle, est dû à une ambiguïté d’écriture du XVIIIe siècle.
Les survivants des différentes batailles navales gagnées par le bailli de Suffren reviennent à Gondelour, souvent blessés.
Le vieux major commandant de la place, Louis Victor Villon, marquis de Fécamp, est inquiet. La mort du nabab est une catastrophe pour les Français. Ils sont à peine 800 survivants de la force armée débarquée à Porto Novo et ne pourraient repousser les Britanniques alliés aux Indiens.
Le retour de Suffren, le , le rassure. L’amiral s’empresse de négocier avec le nabab Tipû Sâhib, fils du prince précédent. Les Britanniques se font menaçants sur terre. Après avoir pris Mangalore, le général James Stuart et les renforts partis de Madras convergent vers Gondelour.
Les Français voient leur situation s’améliorer lorsque Charles Joseph Patissier de Bussy-Castelnau arrive le 16 mars 1783 à Gondelour avec 2 227 hommes, et 5 millions de fonds. Ses troupes prennent garnison dans le fort. Les survivants de la 3e légion de volontaires étrangers de la marine et du régiment d’Austrasie, les volontaires de l’île Bourbon et le régiment de Pondichéry constituent une force de 3 000 Européens et 2 200 cipayes à la disposition de Bussy-Castelnau, mais 700 hommes et officiers sont malades.
Comme Bussy-Castelnau ne reçoit pas de bœufs d’attelage pour son artillerie, les arrivants sont condamnés à une immobilité relative. C’est la seule artillerie de la troisième légion de volontaires étrangers de la Marine, commandée par le capitaine Benoît de Rambaud et celle du régiment d’Austrasie qui vont participer aux escarmouches et essayer de ralentir l’avance du corps d’armée britannique. Cette armée britannique du général Stuart compte 3 800 Européens, parfaitement adaptés au climat, 13 000 cipayes, et 1 800 cavaliers noirs.
Malgré les combats d’arrière-garde des volontaires, James Stuart engage le combat contre une partie de l’armée française dès le 12 juin 1783. Le lendemain, une partie des Britanniques tourne les positions françaises et affronte les unités du régiment d’Austrasie qui se dégagent à la baïonnette. Le général Bussy-Castelnau croit à une diversion et ne soutient pas les volontaires de l’île Bourbon qui se surpassent et contiennent l’ennemi.
Âgé et malade, Bussy-Castelnau se fait porter en litière. Atteint de la goutte, affaibli par les suites de l’épidémie qui l’avait atteint à l’île de France (l’actuelle île Maurice), ce n’est plus l’infatigable compagnon de Joseph François Dupleix (1697-1763), gouverneur général des comptoirs français en Inde. Il ne lui reste guère que son courage. Sa garnison est abondamment pourvue de vivres sur ordre du nabab. Mais si les Français restent maîtres du terrain, le lendemain les Indiens qui « faisaient la droite du camp, ayant mal soutenu l’effort des Britanniques » se débandent et entraînent avec eux le reste des cipayes ; en sorte que les Français, malgré les pertes qu’ils infligent aux Britanniques dans cette journée, sont contraints d’abandonner les ouvrages extérieurs.
Toutefois, les artilleurs réussissent à convaincre les Indiens de continuer à se battre. D’ailleurs, si les Britanniques ne conquièrent pas la place forte, c’est du fait d’un déluge de feu. Aux tirs de mortiers et de canons, les artilleurs ajoutent une pluie de fusées indiennes qui anéantissent les troupes ennemies.
Le , Edward Hugues et son escadre est devant la côte, et sa flotte est nettement supérieure en puissance de feu, en nombre de vaisseaux, de troupes embarquées et matelots à celle de Suffren.
Cette flotte britannique apporte du ravitaillement, de l’artillerie de siège et est prête à écraser, sous le feu de son artillerie, le fort de Gondelour.
Suffren, qui était reparti à Trinquemalay, revient d’urgence pour tenter de sauver la ville. Il monte 1 200 hommes tirés de la garnison sur ses quinze vaisseaux, et cherche dès lors l’occasion d’écarter les dix-huit vaisseaux de l’amiral britannique Edward Hughes. Malgré le délabrement avancé de sa flotte, Suffren repousse à nouveau Hugues, dans ce qui peut être considéré comme son plus beau combat. Débarquant des renforts, il sauve alors Bussy-Castelnau. En effet, Stuart, privé du ravitaillement que devait lui apporter Hughes, n’est plus guère entreprenant. L’amiral britannique revient au large de Gondelour, mais n’ose plus attaquer. Il aurait dû le faire quand les troupes françaises étaient parties se battre à terre contre Stuart.
Le bailli de Suffren remet à terre les 1 200 hommes qui lui avaient été prêtés. Il y ajoute encore 1 200 soldats de marine. Suffren et les officiers demandent alors à Bussy-Castelnau d’écraser les forces ennemies et Suffren propose au général de diriger lui-même l’attaque. Mais Bussy-Castelnau est un vieil homme qui, par sa jalousie envers le marin, va faire que cette affaire ne se termine pas par un écrasement des forces anglaises.
Les Britanniques commencent à perdre tout espoir de conquérir Gondelour. Ils sont attaqués sur leurs arrières par les Indiens. « Malgré l’habileté et le courage du général Stuart chargé de conduire les opérations de siège, la place, vaillamment défendue par le marquis de Bussy-Castelnau, résiste jusqu’au bout ».
Le , la frégate parlementaire Médée apporte la nouvelle de la paix, entre la France et la Grande-Bretagne, dont les préliminaires ont été signés à Versailles le 20 janvier 1783. La suspension d’armes est immédiate.
12 juin 1798 : Bonaparte prend Malte.
Dans la plus grande discrétion, Bonaparte, en route vers l’Egypte, aborde Malte avec ses 35 000 hommes (330 navires). En quelques jours, il dote l’île d’institutions républicaines durables.
12 juin 1808 : combat de Cabezon (Espagne).
Au début du conflit espagnol, le général Lasalle écrase une armée hétéroclite de 7 000 hommes, en une seule charge de cavalerie appuyée par la division du général Merle. Il entre dans Valladolid le même jour.
Le retentissement des événements du 2 mai à Madrid s’étendit jusqu’à la ville de Valladolid, où les partisans de Ferdinand VII étaient au pouvoir depuis le soulèvement d’Aranjuez. Le 1er juin, le capitaine-général Gregorio García de la Cuesta instaure la conscription obligatoire pour les hommes de 17 à 40 ans, obligeant le maire à le plébisciter. Cuesta savait que le temps pressait en raison de la proximité des troupes françaises, cantonnées à Burgos. Les prêtres offrirent mêmes leurs propriétés et donnèrent l’autorisation de recruter leurs novices. De plus, Cuesta créa la junte de l’armement et de la défense de Valladolid (Junta de Armamento y Defensa de Valladolid) placé sous sa direction. Cuesta la contrôlait sans problème et lui donna le pas sur toutes les autres administrations de Castille. L’organisation de la défense était néanmoins problématique, car la Castille n’était que pauvrement dotée en infrastructures militaires et ne disposait pas d’armée régulière.
Avec 15 000 hommes, le maréchal Bessières se dirigea vers la vallée de l’Èbre et la Vieille Castille pour étouffer l’insurrection. Le 2 juin 1808, l’une de ses colonnes mit fin à la résistance de Logroño. Pendant ce temps, le général Merle faisait route avec un autre détachement de Burgos à Santander, et, après avoir écrasé le soulèvement à Reinosa, il se prépara à mettre fin à la résistance de Valladolid.
Le maréchal Bessières avait reçu l’ordre de se rendre maître des provinces espagnoles septentrionales. La nouvelle de l’insurrection de Valladolid avait été reçue au quartier-général du corps d’observation des Pyrénées orientales, à Burgos, dans la nuit du 4 juin. Bessières, craignant une rupture des lignes de communications entre la France et Madrid, donna la priorité au dégagement de la route menacée par les forces de Cuesta, dont l’effectif restait inconnu. Par conséquent, les opérations des généraux Merle et Lasalle dans les montagnes, menées d’abord séparément, devaient se réunir le 11 juin. Les Français, après le combat de Torquemada et l’entrée à Palencia, étaient alors prêts à se heurter à l’ennemi.
À la nouvelle de l’avance française, Cuesta sortit avec les troupes de Valladolid les 9 et 10 juin. Il parvint finalement à réunir une force de 4 700 miliciens, 300 cavaliers réguliers et 4 pièces d’artillerie. Cette force, pompeusement appelée « Armée de Castille », prit résolument l’offensive et se dirigea vers l’Est pour bloquer la route Burgos–Madrid : le premier choc se produisit au pont de Cabezón, où coulait la rivière Pisuerga.
Les troupes du général Merle avaient rejoint la cavalerie commandée par le général Antoine Lasalle, homme énergique s’il en est, qui prit le commandement de l’ensemble. Le général français, parti avec les 9 000 hommes dont il disposait afin d’affronter Don Gregorio Garcia de La Cuesta, découvrit rapidement que ce dernier avait commis l’imprudence de traverser la rivière. Au lieu de se concentrer sur l’autre berge du cours d’eau ou de détruire le pont, la Cuesta et ses hommes, impatients d’en découdre, s’apprêtaient à affronter des soldats expérimentés et disposant d’une large supériorité numérique, alors qu’ils n’avaient qu’un pont de taille médiocre pour se replier en cas d’échec.
Le 12 juin 1808 au matin, la cavalerie de Lasalle se lança à l’assaut des positions ennemies. En quelques minutes, les troupes espagnoles furent balayées et massacrées, les survivants, poursuivis par la cavalerie française, s’enfuirent par le pont ou par la route de Valladolid. La Cuesta ne pouvait plus offrir une quelconque résistance et le général Lasalle fit une entrée triomphale dans Valladolid, obligeant les Espagnols à continuer la lutte plus à l’Ouest.
Avec moins de 50 hommes perdus, les généraux Lasalle et Merle avaient mis en fuite leurs adversaires et occupé l’une des plus importantes villes du nord de l’Espagne. Après cette victoire, le général Lasalle garnit la place de Valladolid, et envoya Merle étouffer la rébellion sur la côte de Cantabrie — au nord du pays, entre les Asturies et le Pays basque. Avec une grande habileté et en se déplaçant à vive allure, ce dernier écrasa les miliciens et les paysans armés qui tentaient de s’interposer sur son chemin. S’ouvrant la voie par les défilés situés au nord de Reinosa, il arriva à Santander le 23 juin 1808 : moins d’un mois après le début de la campagne, les Français paraissaient contrôler le nord de la péninsule, tandis que les Espagnols, après avoir connu défaite sur défaite, se préparaient à une lutte de longue haleine.
12 juin 1908 : Naissance d’Otto Skorzeny,
officier allemand et commando SS particulièrement connu pour ses missions réalisées lors de la Seconde Guerre mondiale pour l’Allemagne national-socialiste, souvent sur ordre direct d’Adolf Hitler. Après la guerre, il rejoint l’Espagne Franquiste, puis se rend en Égypte. Par la suite, il aurait été un informateur du Mossad israélien dans des actions contre les pays arabes.
Lire sur TB : 12 septembre 1943 – Benito Mussolini libéré par les paras-commandos allemands sur le Gran Sasso
12 juin 1916 : la tranchée des baïonnettes (Verdun – ferme de Thiaumont).
Les fusils de soldats des 3e et 4e compagnies du 137e RI sont retrouvés dépassant d’une tranchée ensevelie sous la terre. On pense tout d’abord à l’effet d’un bombardement ayant enterré vivants les soldats du 137e RI — et c’est cette thèse qui provoque la constitution du monument toujours visible — puis, on admet que cela peut correspondre à une sépulture d’urgence pratiquée par des camarades survivants afin d’éviter les épidémies tout en permettant à la relève de retrouver ultérieurement les restes .
La porte monumentale de la tranchée des baïonnettes a été forgée par Edgar BRANDT, un des fondateurs historiques du groupe Thales. Il fût également l’inventeur de l’obusier pneumatique de tranchées de 60 mm en 1915 (modifié en 1916). Il a également forgé le brûloir du tombeau du Soldat Inconnu sous l’Arc de Triomphe et le monument aux Alsaciens-Lorrains dans la clairière de Rethondes.
12 juin 1943 : arrestation du général Frère (Royat).
Prestigieux chef militaire, le général Frère commande la VIIe armée lors de la campagne de 1940 et parvient à se replier en bon ordre sans se faire encercler. Gouverneur militaire de Lyon avant d’être mis en retraite, il dirige l’ORA (Organisation de Résistance de l’Armée). Il est arrêté par la Gestapo avec son épouse et sont tous les deux déportés en camp de concentration. Son épouse survit à Ravensbrück mais lui meurt au Struthof (13 juin 1944). Le général Frère a donné son nom à une promotion de l’ESM de Saint-Cyr (1948-1950) et a marqué plus d’une génération de soldats ne serait-ce qu’à travers sa devise : « J’obéis d’amitié ».
Aubert Achille Jules Frère est le sixième des onze enfants d’une famille d’agriculteurs. Il reçoit une éducation chrétienne, élève du collège Saint-Jean-Baptiste de Bapaume de 1891 à 1896 et fait ses études secondaires au collège Saint-Bertin de Saint-Omer. Jeune bachelier, il réussit à 19 ans le concours d’entrée de l’École militaire de Saint-Cyr de la promotion du Tchad (1900-1902). En 1908, il est lieutenant au 2e régiment de tirailleurs algériens au poste de Bou-Anan au Maroc.
Après une campagne au Maroc (1902-1912), il quitte l’Afrique du nord en août 1912 et rejoint le 8e bataillon de chasseurs à Amiens, puis le 1er régiment d’infanterie à Cambrai.
En août 1914, il prend part à la bataille de Charleroi avec le 1er régiment d’infanterie puis à la guerre des tranchées à Verdun, en Champagne, et sur la Somme. En 1916, il est chef de bataillon au 1er régiment d’infanterie. En 1918, il est à la tête du 6e bataillon de chasseurs alpins. Pendant ce conflit, il est blessé gravement à trois reprises et cité huit fois. Il devient commandeur de la Légion d’honneur le . Lieutenant-colonel en juin 1918, il est nommé au commandement du 1er régiment d’infanterie à Cambrai.
Il prend, en 1925, la direction de l’École d’application des chars, au grade de colonel. Commandant l’École militaire de Saint-Cyr de 1931 à 1935, il est élevé à la dignité de grand officier de la Légion d’honneur le étant alors général de division.
De 1935 à 1937, il commande la 11e division d’infanterie à Nancy. En avril 1939, il est nommé gouverneur militaire de Strasbourg.
Lors de l’invasion allemande, à la suite de la percée de Sedan il est propulsé le 17 mai 1940 à la tête de la 7e armée reconstituée entre la Somme et l’Oise, et se trouve à ce titre le supérieur de Charles de Gaulle en mai-juin 1940. Il conduit le repli de la 7e armée au sein du groupe d’armées n° 3 jusqu’au 25 juin.
Après l’armistice du 22 juin 1940, il reste dans l’Armée de Vichy et est nommé gouverneur militaire de Lyon et commandant de la 14e division militaire. Il préside le tribunal militaire de Clermont-Ferrand qui condamne de Gaulle à mort par contumace.
Il prend la direction de l’Organisation de résistance de l’Armée (ORA) en décembre 1942, après l’invasion de la zone Sud, dont il prend le commandement.
Le , il est arrêté par la Gestapo à Royat avec son épouse et incarcéré à Clermont-Ferrand. En août, il est transféré à Fresnes et comparait devant le tribunal le 1er décembre.
Le , embarqué dans un train pour l’Allemagne qui est censé partir vers un château du Tyrol, mais qui, en réalité, s’arrête au camp du Struthof (Alsace). Il y meurt d’épuisement, le , assassiné lentement et cruellement.
Son épouse, jusque-là incarcérée au fort de Romainville, est déportée à Ravensbrück le . « Elle en reviendra ».
12 juin 1944 : la première V1 tombe sur Londres.
La première Vergeltungswaffe 1 (arme de représailles), passée à l’histoire comme V1, est lancée par les Allemands dans la nuit du 12 au 13 juin. La V1 est l’ancêtre des missiles de croisière. L’impact de cette arme est surtout psychologique, obligeant les alliés à détourner des moyens aériens et de DCA pour protéger les ciels britanniques et ouest-européens.
12 juin 1993 : début de la bataille de Mogadiscio (Somalie).
Le colonel de Saqui de Sannes à la tête d’un sous groupement tactique français (dans le cadre de la mission Oryx) commence à rétablir la situation dans Mogadiscio où 3 journalistes internationaux sont tués et viennent s’ajouter au 24 soldats pakistanais tombés dans une embuscade tendue par les hommes du général Aydid quelques jours plus tôt (5 juin). Saqui de Sannes maîtrise la situation en ne déplorant que 3 blessés parmi ses hommes. En octobre, soit 5 mois plus tard, au même endroit et dans les mêmes conditions, le général américain Garrison, commandant la Task Force Rangers déplore 20 morts et 80 blessés. Dans les deux cas, le bilan adverse est inconnu mais supposé important.
Pour poursuivre la comparaison des méthodes française et américaine, lire l’article du colonel Goya, Mogadiscio 1993 – l’Oryx et le faucon noir, sur le blog La voie de l’épée.
* * *
L’opération Oryx est une opération militaire humanitaire française réalisée en Somalie en 1992 en soutien a la force de maintien de la paix des Nations unies sur place. Le , le conseil de sécurité des Nations unies vote la résolution 794, pour permettre de restaurer les conditions de sécurité nécessaires au déroulement des opérations d’aide humanitaire en Somalie.
Le , la France déclenche l’opération « ORYX », concomitante de l’opération Restore Hope, menée par les États-Unis. La mission est de garder les dépôts de vivres et de surveiller leur distribution. Parallèlement, cet objectif est complété par la recherche et la destruction des dépôts d’armes et de munitions, la recherche du renseignement sur les bandes de pillards et par le déminage des axes de circulation.
Un second volet consiste à rassurer et informer les populations et à les assister dans leur vie quotidienne, aider les notables et les fonctionnaires à reprendre leurs fonctions et leur rendre leur autorité dans ce qu’il reste de la structure administrative du pays.
Cette opération mobilise entre 3 000 et 4 000 militaires français. Le détachement, aux ordres du général René Delhomme, outre 150 hommes de l’état-major, comprend environ 2 bataillons d’infanteries motorisés, composés respectivement de 610 et 530 hommes, détachement de l’aviation légère de l’armée de terre (DETALAT), composé de 250 hommes, de 10 AS 530B Puma et de 12 hélicoptères antichars Gazelle, bataillon de soutien logistique, implanté à Hoddur, composé de 380 hommes, base logistique aéroportuaire (BLAP), implantée sur l’aéroport de Mogadiscio et forte de 200 hommes, compagnie du génie, brigade prévôtale de la gendarmerie nationale, divisée en 2 détachements prévôtaux.
Le dispositif de surveillance maritime se compose :
- de la frégate Georges Leygues
- de la frégate anti sous-marine Dupleix
- de la frégate de surveillance Floréal,
- du bâtiment de commandement ravitailleur Var.
- du bâtiment de transport léger La Grandière
L’état-major des armées décide de puiser largement dans les forces françaises à Djibouti (FFDJ), pré positionnées, qui constituent plus de la moitié des effectifs français engagés dans l’opération.
Le 5e RIAOM , régiment interarmes d’outre-mer, et la 13e DBLE stationnés à Djibouti sont directement impliqués dans cette opération puis dans celle qui va lui succéder, l’opération ONUSOM II. La 3e compagnie du 2e REP, présente à Djibouti est la première à intervenir. Elle fait partie du dispositif de 1er échelon qui investit la ville de Mogadiscio à partir du . À partir du , 400 légionnaires de la 13e DBLE, formant le bataillon Bravo, commandé par le colonel Perez, débarquent à leur tour en Somalie (après le bataillon Alpha formé par le 5e régiment interarmes d’outre-mer). Le bataillon de la 13e DBLE est formé d’une unité de commandement et de soutien, de la 3e compagnie et d’une compagnie d’éclairage et d’appui formée pour l’occasion à partir de la compagnie d’appui et de travaux. Un renfort est assuré par le 3e régiment d’infanterie de marine stationné à Vannes, monté sur VAB. La 3e compagnie du 6e REG (aujourd’hui 1er REG) quitte Toulon le et débarque à Mogadiscio le 31 pour intégrer immédiatement le dispositif. Ses trois sections, spécialistes en déminage, sont réparties entre Wajid, Tayeeglon et Oddur. Elles détruisent plus de 3 000 mines et 60 tonnes de munitions. La situation s’étant stabilisée à Mogadiscio, le bataillon retrouve la compagnie parachutiste et s’engage plus au Nord, en direction d’Oddur avec pour mission de contrôler la zone, d’assurer la sécurité des convois d’aide humanitaire de participer à la sécurité des dépôts de vivre et des organisations humanitaires (ONG).
La logistique est assurée par un bataillon de soutien et des unités de transit basées à Mogadiscio et à Djibouti, dont un élément de 24 appareils de l’ALAT et par 4 C-160 Transall qui assurent quotidiennement les rotations de ravitaillement. De à , les militaires français accomplissent de multiples missions : contrôles d’axes, patrouilles, opérations héliportées, récupération d’armement, destruction de munitions et d’explosifs divers, instruction dispensée aux forces auxiliaires de sécurité somaliennes, escortes de convois, soins à la population, recensement et remise en état des puits.
L’opération ORYX permet à la vie de reprendre son cours en Somalie. Mais la présence du contingent de l’ONU doit se prolonger, jusqu’à la consolidation définitive de la situation.
12 juin 1999 : entrée de la KFOR au Kosovo.
La brigade du général Cuche pénètre au Kosovo depuis la Macédoine (Kumanovo) en application de la résolution 1244 de l’ONU.
La KFor fut déployée à partir du à l’issue du cessez-le-feu accepté par Belgrade le et qui mettait fin à la guerre du Kosovo. Le contingent français de la KFor, sous le commandement du général de brigade Bruno Cuche, pénètre au Kosovo le 12 Juin 1999 et investit la ville de Mitrovica le 17 Juin 1999.
La KFor était fondée sur la Résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies, prise le , Conseil qui n’avait pourtant pas autorisé les frappes de l’Otan mais s’engagea à participer aux opérations de rétablissement de la paix.
Par ailleurs, ses statuts étaient également fondés sur l’« accord militaire technique » (AMT) du passé entre la Force internationale de sécurité (KFor) et le gouvernement de la république fédérale de Yougoslavie (RFY) et de la république de Serbie, accord signé à Kumanovo par le général Jackson, commandant de la KFor, et le général Svetozar Marjanovic (état-major de l’armée yougoslave) et le lieutenant-général Obrad Stevanovic (ministère de l’Intérieur de la république de Serbie). Ce texte prévoyait :
- le retrait du Kosovo des forces serbes ;
- le déploiement d’« une présence internationale civile et de sécurité » ;
- une participation « substantielle » de l’Otan ;
- l’établissement d’une administration intérimaire au Kosovo sous les auspices des Nations unies (la MinuK) et le respect des « principes de souveraineté et d’intégrité territoriale de la RFY ».