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23 décembre 484 : mort de Hunéric, roi des Vandales.
Hunéric naît autour de 420, une source suggère qu’il est né en Espagne, avant même la transition vandale en Afrique 429. Il est le fils aîné du roi Genséric. Vers , il épouse une princesse wisigothe, fille du roi Théodoric.

En , il est envoyé à Ravenne comme otage chez l’empereur Valentinien III dans le cadre d’un traité signé par son père avec ce dernier. Et, à cette occasion, il est fiancé à Eudocia avec l’assentiment de l’empereur. Hunéric est renvoyé à Carthage peu de temps après, Genséric ayant respecté le traité. En , la fille du roi Théodoric, accusée d’avoir voulu empoisonner Hunéric, est mutilée au visage (dont le nez et les oreilles coupés) avant d’être renvoyée en Gaule chez son père.
Le , Genséric met à sac Rome pendant 14 jours et retourne à Carthage avec un énorme butin et de nombreux otages dont l’impératrice, Eudoxie et ses filles, Eudocia et Placidia. Eudocia, promise depuis 442, est mariée de force à Hunéric. De cette union, naît le futur roi Hildéric. En 472, Eudocia s’enfuit à Jérusalem, « dégoûtée, dit-on, par l’arianisme fanatique de son mari », pour y mourir.
Le , à la mort de son père, Hunéric devient roi des Vandales. Il prend alors la « précaution » de faire assassiner deux de ses frères encore vivants, les princes Théudric et Théodéric, ainsi que leurs femmes et leurs enfants et certains de leurs partisans, comme l’évêque arien Jucundus, qui est brûlé vif.
Bien qu’il soit un fervent adhérent à l’arianisme, son règne débute avec un certain nombre d’ouvertures religieuses. À la suite de la visite d’une mission diplomatique de l’Empire romain d’Orient dirigée par Alexandre, Hunéric rétablit les propriétés saisies par son père auprès des marchands de Carthage. Il lève également la politique de persécution des catholiques romains locaux, leur permettant d’organiser un synode où ils élisent un nouvel évêque catholique de Carthage, Eugène, après que le poste eut été vacant pendant 24 ans.
Cependant, peu de temps après l’ordination d’Eugène, Hunéric retourne sa parole, et commence à persécuter de nouveau les catholiques5. Il essaie également de faire tomber la propriété catholique à l’Etat, mais quand ceci provoque trop de protestation de l’empereur byzantin, il choisit à la place d’exiler un certain nombre de catholiques vers une province lointaine. Le 1er, il organise une réunion d’évêques catholiques, avec des évêques ariens, mais le , il expulse de force les évêques catholiques de leurs offices, et en bannit quelques-uns en Corse. Quelques-uns sont exécutés, y compris l’ancien proconsul Victorien, avec Frumentius et d’autres riches marchands, qui sont tués à Hadrumetum, après avoir refusé de devenir ariens. Parmi ces exilés figurent Vigile, évêque de Thapsus, qui a publié un traité théologique contre l’arianisme. En outre, il persécute et déporte pour les provinces d’outre-mer, tout le long de son règne, un grand nombre de manichéens.
Vers 480, il réalise de grands travaux qui ont consisté à assécher un secteur du littoral grâce à une machine appelée coclea, c’est-à-dire une vis d’Archimède. Pour cela, Hunéric est loué par le poète romain Caton.
À la fin , alors qu’une famine, produite par une sécheresse insolite éclate, suivie par une épidémie de peste dont il est lui même victime, les Berbères des Aurès (dans l’actuelle Est de l’Algérie), peut-être sous l’égide du chef Masties, se soulèvent et se séparent avec succès de la domination vandale.
Il meurt de maladie le , et est remplacé par son neveu, Gunthamund. L’historien catholique Victor de Vita, qui laisse de lui un portrait accablant, le qualifie de « plus monstrueux des scélérats », insistant sur sa maladie à la fin de sa vie (probablement la gangrène de Fournier), « qu’il avait méritée », il indique qu’« il fut envahi par la pourriture et la vermine, de sorte que l’on n’enterra pas un cadavre, mais des lambeaux de corps humain : il subit ainsi le même sort que cet ancien roi dont le cadavre pourri fut enfoui comme celui d’un âne ».
23 décembre 558 : en Gaule, Clotaire 1er devient roi des Francs à la mort de Childebert 1er.
Son nom signifie « Armée de gloire » en vieux haut-allemand.
Après la mort de Clovis survenue le 27 novembre 511, le royaume des Francs est partagé entre Clotaire et ses trois frères : Thierry 1er, Clodomir et Childebert 1er. En raison du droit de la mère (Mutterrecht), il est attribué aux différentes reines, pour leurs fils, une portion de royaume en tenant « la balance égale ». Clovis ayant eu deux épouses, le royaume est d’abord divisé en deux. L’aîné, Thierry, fils de la première épouse, est largement avantagé en recevant le royaume de Reims. Clotaire partage la deuxième moitié avec ses deux autres frères. Clotaire reçoit la partie nord, Childebert la partie centrale (royaume de Paris) et Clodomir la partie sud (royaume d’Orléans).
Le royaume de Clotaire se compose de deux parties, l’une en Gaule belgique, correspondant au royaume des Francs saliens, où il établit sa capitale à Soissons et qui comprend les diocèses d’Amiens, d’Arras, de Saint-Quentin et de Tournai, l’autre en Gaule aquitaine comprenant les diocèses d’Agen, Bazas et Périgueux.
23 décembre 1847 : reddition d’Abd El-Kader (Algérie).
Abdelkader ibn Muhieddine, connu comme l’émir Abdelkader, ou Abdelkader El Djezairi (Abdelkader l’Algérien), né le à El Guettana en régence d’Alger, et mort le à Damas, dans l’Empire ottoman, au vilayet de Syrie, est un émir, chef religieux et militaire algérien, qui mène une lutte contre la conquête de l’Algérie par la France au milieu du XIXe siècle.
Savant musulman, il se retrouve de façon inattendue à mener une campagne militaire. Il constitue un groupement de populations de l’ouest algérien qui, pendant de nombreuses années, résistent avec succès contre l’une des armées les plus avancées d’Europe. Son respect constant concernant ses opposants chrétiens, suscite une admiration généralisée ; son intervention cruciale pour sauver la communauté chrétienne de Damas d’un massacre en 1860 lui amène des honneurs et récompenses du monde entier. En Algérie, ses efforts pour unifier le pays contre les envahisseurs extérieurs le voient salué et qualifié de « Jugurtha moderne » et sa capacité à combiner autorité religieuse et politique, le conduit à être acclamé comme « prince parmi les saints, et saint parmi les princes ».
23 décembre 1953 : exécution du dirigeant et ancien chef des services de sécurité soviétiques Lavrenti Beria avec six de ses « complices » (Vladimir Dekanozov, Vsevolod Merkoulov, Bogdan Koboulov, Sergo Goglidzé, Lev Vlodzimirsky, et Pavel Mechik).
Lavrenti Pavlovitch Beria, né le à Merkheoul (Empire russe, actuelle république séparatiste auto-proclamée géorgienne d’Abkhazie) et mort exécuté le à Moscou, est un homme politique soviétique. Bras droit de Joseph Staline, il est une figure clé du pouvoir soviétique de 1938 à 1953. Chef du NKVD en premier lieu, il est à ce titre l’un des responsables du massacre de Katyń. Il est par la suite membre du Politburo de 1946 à son arrestation, et contrôle l’ensemble de la sécurité intérieure et extérieure de l’Union soviétique.
Staline le présente à Ribbentrop comme « le chef de notre Gestapo » lors de la signature du Pacte germano-soviétique ; lors de la conférence de Yalta, il le présente comme « notre Himmler » au président des États-Unis Franklin Roosevelt. Il reste reconnu comme un personnage sadique, cruel et pervers.
Son rôle est primordial dans l’organisation industrielle du Goulag, la répression de la désertion lors de la Seconde Guerre mondiale — il est le créateur du SMERSH —, le développement d’un réseau d’espionnage international performant et la répression dans les États satellites (comme dans l’exemple des procès de Prague). Il organise l’accession de l’Union soviétique au statut de puissance nucléaire.
En 1953, alors que Staline a déjà programmé son élimination en montant de toutes pièces un « complot mingrélien », la mort du dictateur le sauve in extremis.
Quelques mois plus tard, alors qu’il est premier vice-président du Conseil des ministres de l’Union soviétique et prépare sa prise du pouvoir, il est piégé par les autres membres du Politburo, parmi lesquels Nikita Khrouchtchev qui va émerger à la tête de l’URSS. À l’occasion d’une réunion de routine au Kremlin, Beria est arrêté et exécuté. Il existe au moins trois versions différentes de son arrestation, aucune ne pouvant être prouvée comme exacte. Sa mort marque le début de la déstalinisation.
23 décembre 1910 : naissance du SS-Brigadeführer Kurt Meyer, surnommé « Panzermeyer ».
Kurt Adolf Wilhelm Meyer, surnommé Panzermeyer, né le à Jerxheim, dans le duché de Brunswick intégré dans l’Empire allemand, mort le à Hagen en Rhénanie-du-Nord-Westphalie (République fédérale d’Allemagne), a servi en tant qu’officier dans la Waffen-SS, reçu plusieurs décorations militaires, et été condamné pour crimes de guerre.
Il commande la 14e Panzerabwehr Kompanie lors de l’invasion de la Pologne. La nuit du , il est blessé par balle à l’épaule : c’est sa première blessure au combat. Peu après, il est nommé à la tête de la 15e Kradschützen Kompanie. Il reçoit la croix de fer de seconde classe au cours de cette campagne, le .
Il participe à la campagne des Pays-Bas et de France, à la tête de sa compagnie. Il reçoit la croix de fer de première classe le . Sa compagnie devient l’Aufklärungsabteilung (groupe de reconnaissance) de la 1re Panzerdivision SS Leibstandarte SS Adolf Hitler et Meyer est promu au grade de SS-Sturmbannführer (équivalent de commandant). À ce poste, il remporte des succès importants lors de la bataille de Grèce au printemps 1941.
Au cours de l’opération Barbarossa (invasion de l’Union soviétique), à la tête de son unité, Kurt Meyer est le fer de lance de la division en Ukraine et s‘empare de Rostov-sur-le-Don en . Les SS découvrent alors l’hiver russe : la portion de front dont est responsable Kurt Meyer est tellement étendue qu’il n’arrive à tenir ses positions que grâce à l’appui des Ukrainiens enrôlés pour lutter contre les Soviétiques.
En 1943, il participe à la reconquête de Kharkov. Le , il reçoit la croix de chevalier de la croix de fer avec feuilles de chêne. Peu de temps avant la bataille de Koursk, il quitte la division Leibstandarte SS Adolf Hitler pour être transféré à la 12e Panzerdivision SS Hitlerjugend : il s’agit d’une division composée de jeunes soldats (que les alliés surnomment la « baby division »), principalement issus des Jeunesses hitlériennes ; ces jeunes pourraient ensuite devenir cadres dans d’autres divisions. Il obtient alors le commandement du Régiment 25 et se voit promu au grade de Standartenführer, l’équivalent de colonel.
La division est transférée en France au printemps 1944 et, lors du Débarquement, reçoit l’ordre de rejoindre la région de Caen pour lutter contre les forces anglo-canadiennes qui menacent de prendre la ville ; Kurt Meyer installe son PC à l’abbaye d’Ardenne, au nord de la ville. Le , après la mort de Fritz Witt, tué lors d’un bombardement côtier de la Royal Navy, Meyer est nommé à la tête de sa division. Les combats pour la défense de la ville sont âpres : Caen n’est complètement conquise par les Alliés que le .
À la suite de ses faits d’armes pendant la bataille de Normandie, le 27 août 1944, il reçoit la croix de chevalier de la croix de fer avec feuilles de chêne et glaives (avec le n° 91).
Lire sur Theatrum Belli : La bataille de Normandie vue de l’autre côté : les Alliés affrontent la « Baby Division »
23 décembre 1939 : mort du constructeur aéronautique Anthony Fokker.
Anton Fokker est le fils de Herman Fokker, un propriétaire d’une plantation de café néerlandais installé à Java. La famille rentre aux Pays-Bas lorsque Antony a quatre ans, ils s’installent à Haarlem. Antony manque de terminer ses études secondaires, mais à l’adolescence il s’intéresse beaucoup aux trains miniatures et aux machines à vapeur, ce qui l’amène à concevoir un pneu qu’il découvre ensuite déjà breveté.
Après avoir construit son premier avion, le Spin (l’Araignée), à l’âge de 20 ans, en Allemagne, dans un hangar à dirigeables Zeppelin, à Baden-Baden, il devint célèbre pendant la Première Guerre mondiale, après avoir fondé sa première société en 1912, Fokker Aeroplanbau, en construisant des avions de guerre pour l’Allemagne. Ses ingénieurs mirent au point un mécanisme permettant le tir d’une mitrailleuse à travers le champ de rotation de l’hélice (le tir était interrompu au passage de l’hélice), autorisant l’activité d’avion de chasse monoplace. Les français Saulnier et Garros ont déjà mis au point un dispositif de tir à travers l’hélice mais celui de Fokker, plus efficace, est généralisé à tous les avions de chasse.
À cause du traité de Versailles, les Allemands ne peuvent plus construire d’avions après la guerre. Anthony Fokker repart donc aux Pays-Bas pour lancer une nouvelle société, Fokker en 1919, domiciliée à Amsterdam. Il s’intéresse alors davantage à l’aviation civile qu’à l’aviation militaire. Il émigre aux États-Unis, devient citoyen américain en 1922, et y fonde la branche américaine de sa compagnie : Atlantic Aircraft. En 1927, il se marie avec Violet Austman à New York. Violet Austman meurt le en tombant de la fenêtre de la suite qu’elle partageait dans un hôtel avec son mari.
Fokker meurt en trois semaines, à New York, en 1939 d’une méningite à l’âge de 49 ans. En 1940, ses cendres sont ramenées à Driehuis où elles sont ensevelies dans le caveau familial.
13 décembre 1972 : mort à 84 ans d’Andreï Tupolev, constructeur aéronautique soviétique.
Andreï Nikolaïevitch Tupolev ou Toupolev, né le 29 octobre 1888 ( dans le calendrier grégorien) à Poustomazovo, dans le gouvernement de Tver (Empire russe) et décédé le à Moscou (Union soviétique), est un concepteur et constructeur aéronautique soviétique.
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Andreï Tupolev étudia à l’université technique d’État de Moscou – École Bauman en 1918.
Il fut un concepteur prééminent à partir de 1929 à l’institut central d’aérohydrodynamique (TsAGI) de Moscou, où plus d’une centaine d’avions (les Tupolev) furent conçus, notamment des bombardiers (dont le Tupolev Tu-26 ou le Tupolev Tu-2) et des avions de ligne comme le Tu-134 et le Tu-154.
Tupolev fut arrêté en 1937 avec un autre concepteur d’avions célèbre, Vladimir Petliakov, sous l’accusation de la création d’un « parti fasciste russe ». En 1939, il fut transféré d’une prison à Bolchevo près de Moscou, dans un camp spécial charachka, où plusieurs de ses collègues étaient incarcérés. Officiellement il fut condamné à dix ans, mais il fut libéré en 1944 pour « services rendus ». Sa réhabilitation complète ne fut cependant accordée que dix ans après la mort de Staline.
Andreï Tupolev est enterré au cimetière de Novodevitchi. Son épouse est décédée en 1962, à 68 ans.
Son fils Alexeï fut aussi un célèbre concepteur aéronautique d’avions de ligne, en particulier du Tupolev Tu-144 appelé par dérision à l’ouest Konkordski à cause de sa ressemblance avec le Concorde.
23 décembre 2004 : fin de la 2e bataille de Falloujah (Irak).
La deuxième bataille de Falloujah est une bataille urbaine opposant la guérilla irakienne, dans un de ses bastions, aux forces armées des États-Unis, appuyées par l’armée irakienne gouvernementale. Elle est déclenchée dans la nuit du 6 au sous le nom d’opération Phantom Fury (al-Fajr pour le gouvernement irakien), et se termine par la reprise de contrôle officielle de la ville par les Américains, qui est achevée le .
Cette bataille est considérée comme une des plus importantes de la première décennie du XXIe siècle, à la fois par l’enjeu, la réussite tactique de l’assaillant, mais aussi comme concentré de leçons à tirer pour les guerres futures. Sans que ce point soit totalement éclairci, la bataille attire l’attention sur le nombre élevé de cancers et de malformations dans la population, dû aux combats durant la période 1990-2004. Tout aussi grave à moyen et long terme : malgré le déploiement de forces pendant la bataille et de moyens financiers pour la reconstruction, la société fallouji est détruite, sans aucune cohésion. Ce qui explique que la ville de Falloujah tombe aisément aux mains de l’armée de l’État islamique en 2014.
13 décembre 2013 : mort à 94 ans de Mikhaïl Kalachnikov, ingénieur et lieutenant-général russe, inventeur de l’AK-47, fusil d’assaut qui porte son nom.
Né en 1919 dans une famille paysanne koulak du village de Kouria (alors dans le gouvernement de l’Altaï, aujourd’hui dans le kraï de l’Altaï), il est 17e d’une fratrie de 19 enfants, dont 8 ont survécu. En 1925, alors qu’il n’est âgé que de 6 ans, il contracte une forte fièvre et échappe de peu à la mort. Victime de la « dékoulakisation » organisée par Staline qui veut supprimer les Koulaks (jugés hostiles aux idéaux révolutionnaires), il connaît à l’âge de 11 ans la déportation dans l’oblast de Tomsk, en Sibérie avec toute sa famille. Il s’évade deux fois à l’âge de 15 et de 17 ans, puis travaille dans un dépôt du chemin de fer Turkestan-Sibérie.
En 1938, à l’âge de 19 ans, il fait son service militaire et suit à Kiev une école de conducteurs de chars et montre son intérêt en mettant au point des améliorations pour le Tokarev TT 33, la tourelle de char et un réservoir de moto. Devant cette aptitude, le maréchal Joukov l’envoie suivre un cours de mécanique spécialisée dans la construction de chars d’assaut.
En tant que conducteur de char, il est blessé grièvement pendant la guerre lors de la bataille de Briansk en 1941 lors de l’opération destinée à stopper la percée allemande vers Moscou. Il fait un long séjour à l’hôpital et durant sa convalescence, il se met à dessiner des modèles de pistolets car il avait été frappé par la supériorité technique de l’équipement des soldats de l’armée allemande. Il a l’idée de créer un fusil d’assaut petit, fiable et rapide et de le présenter au maréchal de l’artillerie Nikolaï Voronov. Ce dernier le soutient et le pousse à perfectionner son fusil-mitrailleur qui finalement sera retenu par l’État soviétique pour être produit à partir de 1947. Ce fusil est nommé Avtomat Kalachnikova 1947, le célèbre AK-47 (communément appelé « Kalachnikov » ou « Kalach »). Sa simplicité, sa légèreté et sa rusticité en font un succès mondial, qui aurait été produit à plus de cent millions d’unités, copies comprises. Cependant, la propriété intellectuelle étant collective en droit soviétique, le succès de l’invention n’a pas fait la richesse de l’inventeur, qui a gardé des revenus modestes.
Au total, Mikhaïl Kalachnikov a créé à peu près cent cinquante armes diverses. Il est, selon sa biographie, l’homme le plus décoré de la Russie (ordre de Lénine, prix Staline 1949, deux médailles étoilées de Héros du travail socialiste). Il est fait docteur des sciences et techniques en 1971 et a fait déposer 35 brevets d’invention. Il a été fait général en 1994.
Il fut député au Soviet suprême sous Staline puis sous Khrouchtchev. Il vécut à Ijevsk dans l’Oural, où est installée l’usine d’armements Ijmach. Il a eu un fils, Viktor, qui travaille dans l’usine Ijmach.
Le fait que le fusil de Kalachnikov soit devenu le fusil d’assaut le plus populaire du monde lui a fait affirmer que : « Je suis fier de mon invention, mais je suis triste qu’elle soit utilisée par des terroristes » pendant une visite en Allemagne, ajoutant : « Je préférerais avoir inventé une machine que les gens peuvent utiliser et qui aiderait des fermiers dans leur travail… par exemple une tondeuse. »
Il a déclaré en 2009 que « ce n’est pas agréable de voir que toutes sortes de criminels tirent avec mes armes. »
Il meurt d’une ulcère gastro-duodénal le à l’âge de 94 ans.