Élisabeth Boselli, née le 11 mars 1914 à Paris, assiste à une conférence sur l’aviation qui lui donne l’envie de piloter. En 1938, elle effectue un baptême de l’air qui finit de sceller son destin : elle sera pilote. La même année, elle passe son brevet de pilote et achète en copropriété un avion Léopoldoff 45.
La première femme pilote de chasse
Cependant, la Seconde Guerre mondiale interrompt son activité de pilote. Au sortir du conflit, le ministre de l’Air Charles Tillon décide d’ouvrir aux femmes des postes de pilotes militaires. Le 12 février 1946, Élisabeth Boselli obtient son brevet de pilote de chasse. Elle est aussi la seule pilote avec Suzanne Melk autorisée à voler au-dessus de la France sur Dewoitine 520. En 1947, elle obtient son brevet de vol à voile. Un an plus tard, elle s’adjuge le record du monde féminin d’altitude, prélude à sept nouveaux records obtenus entre 1948 et 1955. En 1952, elle intègre de nouveau l’aviation militaire comme pilote à l’escadrille de présentation acrobatique.
Le 26 janvier 1955, à bord d’un Mistral, elle effectue le trajet Mont-de-Marsan/La Ciotat et bat le record du monde féminin en circuit fermé de 1 000 km avec une moyenne de 746,2 km/h. Un mois plus tard, elle renouvelle l’exploit avec un record à 1 840 km. Le 1er mars 1955, elle s’adjuge un nouveau record entre Creil et Agadir, qui représente une distance en ligne droite de 2 331 km en 3 h 30.
Une pilote intrépide
Mais cette femme d’action ne peut se contenter d’un poste loin des unités opérationnelles. En 1957, elle intègre donc l’escadrille de liaison aérienne 54 stationnée à Oued Hamimine non loin de Constantine, en Algérie. Lors de cette affectation, elle effectue de nombreuses missions de liaisons et des évacuations sanitaires. En novembre, elle est mutée au groupe de liaison aérienne (GLA) 45 à Boufarik. Elle devient alors « factrice du ciel » en assurant la distribution du courrier pour les troupes au sol, dispersées sur tout le territoire algérien.
Après la fin des hostilités en Algérie, Elisabeth Boselli intègre un poste administratif au service de la navigation aérienne. Elle se retire du service actif en 1969 après avoir totalisé 900 heures de vol et 335 missions. Elle est titulaire de la Légion d’honneur, de la Croix de la Valeur militaire et de la Médaille de l’Aéronautique.
Après cette carrière militaire bien remplie, elle intègre alors l’association Les Vieilles Tiges et participe aux travaux de la commission d’Histoire et Littérature. Elle meurt à l’âge de 91 ans le 25 novembre 2005.
Élisabeth Boselli s’inscrit dans la longue lignée des femmes pilotes militaires comme Maryse Bastié mais aussi Claire Roman, pilote à la Division d’avions de liaisons de l’administration centrale (DALAC), décédée le 4 août 1941, la sous-lieutenant Maryse Hilsz, tuée en mission de liaison le 30 janvier 1946 ou encore Suzanne Melk.
————————-
Source : Chronique aérospatiale (CERPA)
- Adjudant-chef Jean-Paul Talimi, rédacteur au CERPA
- Sous la direction de Marie-Catherine Villatoux, docteur et agrégée en histoire, enseignant-chercheur au CReA
Merci pour ce rappel!
J’ai eu l’honneur de voler avec le lieutenant Boselli sur NC 701 du GLA 45. elle était moquee de la part des autres pllotes masculins !!!