Daniel Bouyjou-Cordier est né le 10 août 1920 à Bordeaux.
Il fonde à 17 ans à Bordeaux le Cercle Charles Maurras. Il n’a pas encore 20 ans et attend son incorporation prévue le 10 juillet 1940, lorsqu’il entend l’annonce de demande d’armistice faite à la radio par le maréchal Pétain le 17 juin 1940.Révolté par ce discours, il décide de continuer la lutte, et rassemble 16 volontaires avec lesquels il embarque le 21 juin depuis Bayonne pour l’Afrique du Nord. Dérouté vers l’Angleterre, il atteint Falmouth le 25 juin. Il s’engage avec ses camarades dans la « Légion de Gaulle » le 28 juin 1940. Il y est affecté au Bataillon de Chasseurs alors en formation où il suit un entraînement. Le Bataillon étant dissous, il est affecté à un peloton d’élève officier. Promu aspirant en août 1941, il brûle de passer à l’action et obtient d’être affecté, à l’été 1941, au service « Action » du Bureau central de Renseignements et d’Action.
Pendant un an, il suit un entraînement spécial dans les écoles de l’Intelligence Service sur le sabotage, la radio, les atterrissages et parachutages. Il est parachuté en France près de Montluçon le 26 juillet 1942, comme radio et secrétaire de Georges Bidault, chef du Bureau d’Information et de Presse. A Lyon, le 1er août, il rencontre pour la première fois Jean Moulin qui l’engage pour organiser son secrétariat à Lyon. Il met sur pied un état-major clandestin, sans moyen ni personnel — surtout au début — avant d’être assisté par Laure Diebold, puis par Hugues Limonti notamment.
En mars 1943, il organise et dirige à Paris, selon les directives de Jean Moulin, son secrétariat de zone nord. Après l’arrestation de ce dernier le 21 juin 1943 à Caluire, il poursuit sa mission en zone nord comme secrétaire de la Délégation générale en France auprès de Claude Bouchinet-Serreulles, successeur par intérim de Jean Moulin. A son poste jusqu’au 21 mars 1944, pourchassé par la Gestapo, il s’évade par les Pyrénées. Interné en Espagne, il est de retour en Angleterre fin mai 1944 et est nommé chef de la section des parachutages d’agents du BCRA.
Intégré à la Direction générale des Etudes et Recherches en octobre 1944, il dépouille, avec Vitia Hessel, les archives du BCRA pour permettre la rédaction, dont se charge Stéphane Hessel, du Livre blanc du BCRA. Chef de cabinet du colonel Passy, directeur de la DGER, il démissionne après le départ du général de Gaulle en janvier 1946.
Après la guerre, Daniel Cordier désire consacrer sa vie à la peinture et commence une collection d’art contemporain. au début des années 80, il s’est fait historien pour défendre la mémoire de Jean Moulin, il se consacre à des recherches historiques sur Jean Moulin dont il publie depuis 1983 une colossale biographie en 6 tomes.
Il décédé le 20 novembre 2020 à Cannes dans les Alpes-Maritimes. Il est inhumé au cimetière du Père Lachaise à Paris.
• Grand Croix de la Légion d’Honneur
• Compagnon de la Libération – décret du 20 novembre 1944
• Croix de Guerre 39/45
• Membre de l’Ordre de l’Empire britannique
IN MEMORIAM – Daniel CORDIER, compagnon de la Libération (décédé le 20 novembre 2020)
A VOS AGENDAS !

Stéphane GAUDIN / THEATRUM BELLI interviendra au 3e colloque national de Souveraine Tech le vendredi 12 septembre au Palais du Grand Large de Saint-Malo "RAVIVER LE LIEN ARMÉE-NATION AUTOUR DE L'INNOVATION TECHNOLOGIQUE".
Il y évoquera une figure historique (oubliée) du lien Armée-Nation en liaison avec l'art, l'innovation et l'industrie de défense.
M&O 287 de juin 2025
