Marie Christophe Robert Borocco, né à Colmar le 17 mai 1909 et mort le 7 février 1971 dans la même ville.
Il fait son service militaire de 1931 à 1933 au 6e bataillon de chasseurs alpins à Grenoble.
Il épouse Yvonne-Célinna Humbert le 7 janvier 1938 à Orbey.
Il est mobilisé en 1939 au sein du 4e Bataillon de Chasseur à Pied à Colmar. Il a le grade de sous-lieutenant. Il participe à la campagne de la Sarre et termine la guerre sur les bords de la Loire comme commandant de compagnie. Il a été blessé deux fois. Démobilisé il retourne en Alsace annexée et, dès 02/41, il rejoint le réseau Uranus-Klébert. Son frère Edmond Borocco et l’épouse de ce dernier s’engagent dans la même organisation.
En liaison avec Louis Kleinmann (alias Capitaine Kayser) à Lons-le-Saunier, il devient le chef du secteur de Colmar pendant que l’abbé Venner s’occupe de secteur de Mulhouse. Il se spécialise dans le renseignement économique, militaire et politique. Avec les anciens du 4e BCP, il constitue des dépôts d’armes et de munitions dans la vallée d’Orbey.
Parallèlement, il s’engage également dans les filières d’évasion à Colmar dirigées par Eugène Hussmann et Joseph Rey. Il échappe à l’arrestation lors du démantèlement de ces filières par la Gestapo de mars-avril 1942. Le 15 décembre 1942 à Colmar, il est arrêté lors de la destruction du réseau Uranus-Klébert. Il est interné à la prison de Kehl. À Strasbourg le 3 novembre 1943, il est condamné à mort par le premier sénat du Volksgerichtshof (le tribunal du peuple) présidé par le juge Freisler. Le 24 novembre 1943, il est déporté à Wolfach.
Le 4 juin 1944, le recours en grâce est refusé. L’avocat allemand Riebel est sollicité par la famille. Il se rend à Berlin pour rencontrer le ministre Meissner qui s’occupe des recours en grâce. C’est un de ses amis d’université. Il le persuade de rencontrer Hitler. Meissner intervient et obtient le sursis d’exécution le 5 juin 1944. Robert Borocco est affecté en juillet 1944 dans un Himmelfahrtskommando (« Kommando pour l’ascension au ciel ») assurant le déminage des bombes alliées non explosées. Il est envoyé à Cologne, Kassel, Straubing.
Le 29 juillet 1944, il échappe de justesse à la mort. Son équipe dégage une bombe de 10 tonnes, elle laisse la place à l’artificier. Par chance, au lieu de rester près de la bombe l’équipe est attirée à 50 m par l’abbé Venner pour cueillir des fruits. La bombe explose tuant, entre autres, 3 détenus français. Robert Borocco et 4 de ses camarades sont projetés et fortement contusionnés. Le 1er mai 945, Robert Borocco est libéré à proximité de Landshut par l’armée américaine.
Après la guerre, Robert Borocco est affecté aux Affaires sarroises à Sarrebruck, puis il devint vice-consul de France à Hanovre et en 1960, à Sao Paulo au Brésil.
- Chevalier de la Légion d’honneur.
- Officier de l’ordre national du Mérite.
- Officier de l’Ordre des Palmes académiques
- Médaille de la Résistance française