mercredi 1 mai 2024

CHRONICORUM BELLI du 26 juillet

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26 juillet 811 : Bataille de Pliska.

26 juillet 920 : bataille de Valdejunquera, durant la Reconquista (déroute chrétienne).

La bataille de Valdejunquera a eu lieu dans une vallée appelée Iuncaria entre l’émirat islamique de Cordoue et les armées chrétiennes des royaumes de León et de Navarre.

La bataille, une victoire pour les Córdobans, faisait partie de la « campagne de Muez » (campaña de Muez), qui était dirigée principalement contre la ligne de défense sud de León, le comté de Castille le long du fleuve Duero. Le roi léonais a rencontré les musulmans — dont nous savons par d’autres sources qu’ils étaient sous le commandement de leur émir, Abdarrahmān III — dans la Valdejunquera et a été mis en déroute.

La première référence à la bataille se trouve dans le Chronicon de Sampiro, un clerc léonais écrivant probablement à la fin des années 980. D’après Sampiro, les « Agarenes » (descendants d’Agar, c’est-à-dire les musulmans) arrivèrent à Mois (Muez), menaçant le royaume de Navarre, dont le roi, Sancho Garcés I demanda l’aide d’Ordoño II de León. Le roi léonais a rencontré les musulmans dans la Valdejunquera et a été mis en déroute. Deux de ses évêques, Dulcidio et Ermogio, furent emmenés captifs à Cordoue. En échange de la liberté de son oncle, le neveu d’Ermogio Pelagius, plus tard martyr, est allé en captivité à la place, tandis qu’Ordoño a racheté Dulcidio. À la suite de la bataille, le site fortifié de Clunia, qui avait été repeuplé par le comte castillan Gonzalo Fernández en 912, a dû être abandonné. Il était aux mains des musulmans jusqu’en 1007–10. 

26 juillet 1340 : siège et bataille de Saint-Omer (première bataille terrestre de la Guerre de Cent Ans).

La bataille de Saint-Omer est une action de grande envergure ayant eu lieu le 26 juillet 1340 et faisant partie de la chevauchée d’Édouard III d’Angleterre contre la France au début de la guerre de Cent Ans. La campagne a été lancée à la suite de la bataille de L’Écluse mais s’est montrée cette fois-ci défavorable aux Anglais et a abouti à peu de changement dans la situation des deux parties. La bataille fut le point culminant de la campagne dont le résultat fut un retrait stratégique des forces anglo-flamandes.

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En 1340, le comté de Flandre est un fief du royaume de France mais de fréquentes révoltes et des guerres menées pour son indépendance parsèment le Moyen Âge. Depuis le début de la guerre de Cent Ans, la Flandre se bat de nouveau pour son autonomie, le comte Louis 1er ayant été déposé lors d’un sanglant coup d’État et remplacé par le dictateur Jacob van Artevelde. Édouard III, en quête d’alliés dans sa guerre contre la France, conclut une alliance avec van Artevelde, lui promettant de l’argent et de la laine, vitale à l’économie flamande, en échange d’un soutien flamand pour ses opérations militaires et de la permission pour ses troupes de stationner en Flandre en vue d’une invasion de la France.

Mais Jacob van Artevelde n’a toutefois pas l’intention d’engager toutes ses ressources dans cette guerre et n’a par ailleurs pas pleinement le contrôle des cités marchandes qui ont émergé dans cette région semi-indépendante. Aussi, quand Édouard demande que 150 000 Flamands l’attendent à son arrivée, il est quelque peu surpris de découvrir que seulement une fraction de ce nombre a été rassemblée. Édouard vient de remporter une grande victoire navale à L’Écluse et est déterminé à presser son avantage par une action terrestre. Il donne l’ordre à Robert III d’Artois, ancien prétendant au titre de comte d’Artois, de prendre 1 000 Anglais et plus de 10 000 Flamands qui ont été rassemblés dans la région et de mener une chevauchée pour tenter de provoquer les Français et peut-être de prendre une importante cité fortifiée telle que Saint-Omer. Pendant ce temps, Édouard, resté en Flandre, essaie de rassembler une seconde armée qu’il compte utiliser pour marcher sur Tournai et y mettre le siège.

Les Français sont conscients des préparatifs et des objectifs d’Édouard et fortifient en conséquence leurs forteresses et leurs positions dans la région. Ils lèvent également des troupes dans le Nord de la France et, au mois de juillet, le roi Philippe VI dispose de 25 000 hommes dans la région, la plupart d’entre eux installés dans des places-fortes, notamment Saint-Omer et Tournai.

Saint-Omer retient particulièrement l’attention des commandants français car Robert d’Artois n’a pris aucune précaution pour cacher sa destination en opérant une campagne de destruction sur un chemin menant droit à la ville. Philippe VI a en réaction envoyé un millier d’hommes à Saint-Omer, sous le commandement d’Eudes IV de Bourgogne, et les fait suivre une semaine plus tard par une force de la même importance dirigée par Jean 1er d’Armagnac. Saint-Omer est mise sur le pied de guerre, la majeure partie de sa population est évacuée, ses faubourgs sont démolis et ses murs fortifiés. Contrairement à ce que pense et prétend Robert d’Artois, il n y a pas de partisans pro-flamands dans la ville et le plan de Robert de marcher simplement sur la ville et de s’en faire ouvrir les portes se révèle impossible à réaliser. Néanmoins, il continue à se rapprocher de Saint-Omer et, le 25 juillet, rase la ville voisine d’Arques avant de s’approcher de la lisière orientale de Saint-Omer en prévision d’une attaque.

À l’arrière de Robert, la massive armée de Philippe VI progresse lentement dans sa direction et il devient vite évident aux commandants anglais et flamands que le temps manque pour un siège car dans quelques jours leur armée sera piégée entre l’armée royale et la garnison de Saint-Omer. Forcé de battre en retraite, Robert d’Artois range ses forces devant la ville pour offrir à la garnison une chance de livrer bataille. Il a placé ses meilleures troupes, les archers anglais et les hommes de Bruges et d’Ypres, au centre, avec sur son aile gauche des hommes de Mons et d’Ypres, et sur sa droite d’autres troupes de Bruges. Derrière cette force se trouvent en réserve des hommes de toute la Flandre et le campement de l’armée.

Eudes de Bourgogne et Jean d’Armagnac savent que Philippe VI approche et sont résolus à attendre son arrivée avant de livrer bataille. Mais ce plan est réduit à néant quand un certain nombre de chevaliers français, désireux de donner l’assaut au mépris des ordres de leurs chefs, charge l’aile gauche de l’armée anglo-flamande. Ils sont repoussés des barricades adverses mais, comme ils font retraite, l’infanterie d’Ypres les suit en terrain ouvert. Voyant cela, les Français font demi-tour et chargent à nouveau, créant une féroce mêlée. Depuis les murs de la ville, les deux commandants français voient une brèche dans la ligne ennemie et organisent une sortie avec 400 de leurs meilleurs chevaliers.

Jean d’Armagnac assaille le flanc gauche adverse, déjà affaibli, et pratique rapidement une percée. Mettant en déroute les Flamands, les chevaliers d’Armagnac entrent dans le campement ennemi et font un massacre sur la réserve totalement désorganisée, tuant des milliers d’hommes alors que ceux-ci prennent la fuite et pillant les bagages. Le chaos qu’ils sèment à l’arrière des lignes anglo-flamandes est néanmoins peu utile car ils perdent la cohésion qui leur aurait permis de tomber sur l’aile droite de Robert d’Artois depuis l’arrière et d’annihiler son armée. Pendant ce temps, les troupes placées au centre et sur l’aile droite soutiennent la charge des chevaliers d’Eudes de Bourgogne avec discipline et font pleuvoir des volées de flèches sur les Français.

Inconscients du carnage qui se déroulent derrière eux, les Anglo-Flamands écrasent les Français sous le poids du nombre et les repoussent vers la ville, s’engageant dans une furieuse mêlée dans les rues du faubourg nord, qui n’a pas été démoli. Une violente action d’arrière-garde de la part de la garnison empêche les forces de Robert d’Artois d’entrer dans Saint-Omer et laisse le temps aux chevaliers rescapés d’Eudes de Bourgogne de se réfugier derrière les portes. Personne dans la ville ou dans l’armée de Robert d’Artois n’est conscient que, moins de deux kilomètres derrière eux, les Français sont maîtres du terrain. Comme le crépuscule s’installe, les forces de Robert et de Jean d’Armagnac regagnent leurs positions respectives ce qui a pour résultat une série d’escarmouches débridées dans l’obscurité, sans aucun combat d’importance toutefois.

Au matin du 27 juillet, l’ampleur du désastre qui a frappé sa réserve apparaît à Robert d’Artois. Ayant échoué à s’emparer de la ville et à vaincre les Français sur le champ de bataille, il sait qu’il doit abandonner sa campagne avant que l’armée de Philippe VI ne lui coupe la retraite vers la Flandre. Abandonnant tout ce qui n’est pas aisément transportable, Robert rejoint l’armée d’Édouard III en prétendant avoir remporté une victoire partielle. Il laisse derrière lui près de 8 000 Flamands tués, en majorité des troupes qui faisaient partie de la réserve, soit beaucoup plus que les Français dont les pertes sont assez faibles. La bataille de Saint-Omer a toutefois peu de conséquences à long terme car les forces principales des deux camps sont intactes et la situation stratégique demeure inchangée. Il y a néanmoins trois conséquences à court terme. Tout d’abord, le moral des troupes flamandes de l’armée d’Édouard s’effondre, ce qui provoque de graves problèmes à l’intérieur de l’armée qui va se diviser sur des discussions à propos de la solde et de la confiance en son commandant. Ensuite, le Sud de la Flandre est laissé sans défense car les hommes prévus pour ce faire sont morts devant Saint-Omer et les Français sont donc libres de mener des raids dans cette zone et de causer des ravages à l’arrière de l’armée d’Édouard, ce qui provoque des problèmes de ravitaillement. Et enfin, les villes qui ont souffert le plus de pertes durant la bataille, Bruges et Ypres, ainsi que quelques bourgeois de Gand, font des ouvertures de paix à Philippe VI et amoindrissent leur soutien donné aux Anglais en termes d’hommes et de provisions. Édouard III n’est cependant pas découragé dans son projet d’invasion du Nord de la France et, peu après, quitte ses positions à Gand pour mettre le siège devant Tournai, siège qui va se révéler infructueux.

Bataille de Saint-Omer. Enluminure extraite du manuscrit Fleurs des chroniques (vers 1384).

26 juillet 1346 : siège de Caen.

Le siège de Caen en 1346 est un des premiers faits significatifs de l’attaque anglaise sur le territoire français lors de la guerre de Cent Ans. Après l’invasion de la Normandie lors de la chevauchée d’Édouard III en , la prise de la ville de Caen se termine par une lutte acharnée dans les rues de la cité normande qui est en partie détruite.

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La campagne militaire commence fin  quand la flotte d’Édouard III quitta Portsmouth et Southampton avec une armée de 40 000 hommes. Après avoir mouillé au large de la Cornouaille, il débarque par surprise le  à Saint-Vaast-la-Hougue, près de Cherbourg. Les troupes sont composées d’Anglais et de Gallois, mais également de mercenaires bretons et allemands. Cette formation incluait aussi des alliés du monarque britannique, notamment des barons normands comme Geoffroy d’Harcourt, seigneur de Saint-Sauveur-le-Vicomte, mécontents de la politique de Philippe VI de Valois et bretons. En traversant le Cotentin vers le sud, l’armée anglaise mena une chevauchée, dévastant les villes (Valognes, Carentan, Torigni, Saint-Lô) et pillant cette région agricole riche et fertile. Ce vaste raid dévastateur avait pour but d’épuiser les forces et le moral de ses adversaires. En tant que centre culturel, financier, religieux et financier de l’Ouest de la Normandie, Caen était la cible initiale du roi anglais. En prenant et en pillant cette ville de première importance, il espérait pouvoir à la fois se refaire une santé financière et faire pression sur le gouvernement français.

La ville de Caen était en effet à l’époque une ville drapière prospère et un port important qui vivait notamment du commerce du vin et l’exportation de la pierre de Caen. C’était une des villes les plus importantes du royaume, la ville plus grosse qe nulle ville Dengleterre, horspris Loundrez selon Michaël de Northburg.

Devant l’imminence du danger, Raoul II de Brienne, comte d’Eu et connétable de France, et Jean, vicomte de Melun et comte de Tancarville, quittent la Gascogne afin de venir défendre la Normandie. Quand ils arrivent à Caen, ils découvrent une ville très mal défendue. Située sur la rive gauche de l’Orne, la ville était divisée en plusieurs parties par la Noë, le Grand et le Petit Odon. La ville de Caen elle-même était partagée en deux ensembles fortifiés : Bourg-le-Roi et l’île Saint-Jean. Les enceintes étaient alors insuffisantes ou en mauvais état. Au pied du château, se développait Bourg-le-Roi, dont l’enceinte était plus solide mais difficile à défendre car très fragmentée. Moins bien fortifiée, l’île Saint-Jean étaient toutefois protégée par les différentes rivières qui la cernaient, l’Odon et l’Orne, bien qu’il fût possible de franchir ces cours d’eau à gué, surtout en été. Le seul point de contact important entre les deux ensembles était le pont Saint-Pierre protégé par le Châtelet qui abritait l’hôtel de ville. Autour de la ville se développaient des faubourgs dépourvus de murs d’enceinte, notamment à l’est et à l’ouest autour des abbayes puissantes et riches, fondées par Guillaume le Conquérant (Bourg-l’Abbé autour de l’abbaye aux Hommes et Bourg-l’Abbesse autour de l’abbaye aux Dames).

L’armée anglaise arriva sous les murs de la ville le . Le Prince Noir s’empara de l’abbaye aux Dames, tandis qu’un autre corps entra dans l’abbaye aux Hommes désertée. Le roi s’installa dans un hôtel particulier d’un des faubourgs de la ville et ses troupes campèrent alors dans les plaines d’Ardenne, de Couvrechef et d’Hérouville au nord de la cité. Ne disposant pas d’armes pour tenir le siège de la ville, Édouard III rassembla ses forces pour passer directement à l’attaque de la ville.

En ville, la faible garnison française — composée selon Henri Prentout de 700 à 800 hommes d’armes, de 300 ou 500 archers génois aux ordres de Robert de Warignies et de 3 000 miliciens — n’était pas préparée à résister à l’assaut des 40 000 soldats anglais massés autour de la ville et « qui venaient en trois batailles, drus et serrés ». Initialement, les défenseurs, menés par Raoul II de Brienne, avaient prévu de défendre uniquement Bourg-le-Roi et le château. Mais sous la pression de la bourgeoisie et de la noblesse de l’île Saint-Jean, une partie des défenseurs fut déplacée pour défendre l’île fortifiée. Ce retrait précipité s’avéra désastreux car dans la hâte les défenseurs négligèrent une partie des défenses de la ville.

À la suite des changements dans la défense caennaise, Édouard III adapta son plan de bataille et concentra ses forces sur un point de la ville. Pendant qu’une petite unité était envoyée pour bloquer les 300 soldats du château conduits par Guillaume Bertrand (évêque de Bayeux), frère de Robert VIII Bertrand de Bricquebec, ancien maréchal de France, Édouard III organisa ses troupes afin d’attaquer les ponts de la ville et notamment le pont Saint-Pierre. Mais l’attaque se fit dans la précipitation. Richard Talbot et les comtes de Warwick et de Northampton devaient mener l’assaut, mais il semble qu’ils aient eu peu de contrôle sur les troupes qu’ils dirigeaient. Les fantassins, impatients d’en découdre, anticipèrent les ordres et se ruèrent sur les ponts avant que la force d’assaut soit totalement mise en place. Constatant que ses troupes l’avaient devancé, le roi sonna la retraite, mais son appel fut ignoré.

Dans une lettre, Édouard III avoua plus tard que « le combat fut long et disputé ». Des centaines de soldats se jetèrent sur les ponts en une furieuse mêlée pour attendre la rive opposée. Une troupe d’archers munis d’arc long anglais et des lanciers gallois pataugèrent dans l’eau de la rivière à demi asséchée par l’été, alors que d’autres soldats s’emparèrent de bateaux qui avaient été oubliés par la défense de la ville lors du redéploiement précipité de ses troupes.

Les faibles forces françaises se disséminèrent tout le long de la rive nord de l’Odon et les fortifications rompirent à plusieurs endroits. Les Anglais pénétrèrent dans l’île Saint-Jean et attaquèrent le pont Saint-Pierre à revers pour provoquer ainsi l’effondrement de la défense de la cité. Raoul II de Brienne, accompagné du comte de Tancarville, se barricada dans le châtelet du pont Saint-Pierre, mais la plupart des officiers supérieurs français prirent leurs chevaux et se frayèrent un chemin à travers les Anglais pour aller se protéger dans le château tout proche. Pendant ce temps, la population résista vaillamment à l’invasion anglaise en jetant du haut des fenêtres toutes sortes de projectiles et de l’eau bouillante.

Les comtes de Warwick et de Northampton poursuivirent les résistants dans la ville et les campagnes alentour et mirent le feu aux maisons. Peu de prisonniers furent pris vivants. Raoul II de Brienne et Jean II de Melun, comte de Tancarville se rendirent à Thomas Holland et le châtelet fut pris à son tour. Seul le château résistait encore. Jean II de Melun, comte de Tancarville, fut libéré contre une rançon et Raoul II de Brienne contre 60 000 agnels d’or.

La farouche résistance des Caennais provoqua les foudres d’Édouard III qui ordonna le massacre de la population et l’incendie de la ville. Geoffroy d’Harcourt parvint heureusement à convaincre le roi d’arrêter cette tuerie. Durant trois jours néanmoins, les Anglais victorieux mirent à sac la cité et les deux grandes abbayes. Les archives municipales, abritées dans le châtelet, furent brûlées ou dispersées. Pendant son séjour, le roi alla se recueillir sur la tombe de son ancêtre Guillaume le Conquérant enterré à l’abbaye aux Hommes.

Selon l’ancien historiographe Papire Masson, 40 000 aunes de drap auraient été confisquées. Le roi réclama également un tribut de centaine de livres en or et en objet de valeur. Les nobles qui n’avaient pu s’enfuir furent rançonnés. Le comte d’Eu fut retenu en otage en Angleterre jusqu’en 1350. Les Anglais s’emparèrent également de 22 bateaux qui mouillaient dans le port de Caen et on rapporta qu’ils en chargèrent encore 80 autres à Ouistreham du butin pris pendant le sac de la ville.

Au moins 2 500 corps furent ensuite enterrés dans des charniers à l’extérieur de la ville. En tout, le nombre de morts dus à cette mise à sac s’élèverait à 5 000. Le nombre des victimes dans les rangs anglais n’a pas été enregistré, Michaël de Northburgh ne fait état que d’un seul homme d’armes gravement blessé qui mourut deux jours après la bataille, mais les pertes parmi les archers et les lanciers enrôlés ont dû être lourdes. Le roi quitta Caen le  avec le plus gros de ses forces et laissa 1 500 hommes chargés de prendre le château. La population caennaise se souleva et cette petite unité fut exterminée par les Génois et hommes d’armes qui défendaient le château. La ville fut ainsi libérée, mais la cité était dévastée.

La prise de la ville permit aux troupes anglaises de continuer une chevauchée sanglante et destructrice à travers la Normandie, le Vexin, le Beauvaisis, le Vimeu, le Ponthieu, le Boulonnais et le Calaisis ou elles écrasèrent l’armée française lors de la bataille de Crécy en , avant de mettre le siège devant Calais.

Après la prise de la ville, les Caennais obtinrent la permission de relever à leurs frais les murailles de la ville et de clore les deux abbayes, ainsi que la collégiale du Sépulcre au-dessus du Vaugueux. Ces nouvelles fortifications furent toutefois insuffisantes lors du siège de 1417.

26 juillet 1757 : bataille de Hastenbeck.

La France, alliée avec l’Autriche, la Russie, la Suède et la Saxe, traverse le Rhin en  avec deux armées totalisant 100 000 soldats, pour attirer la Prusse, alliée de la Grande-Bretagne et du Hanovre hors du théâtre de Bohême où la Prusse et l’Autriche s’étaient affrontés lors de plusieurs batailles (Lobositz, Prague, Kolin).

La bataille de Hastenbeck (également écrit Haastembeck) a lieu pendant la guerre de Sept Ans, le  près du village de Hastenbeck (près de Hamelin). Les forces alliées du Hanovre, de Hesse-Cassel et Brunswick doivent concéder la victoire à une armée française, victoire qui débouche sur la convention de Klosterzeven et l’occupation de Hanovre.

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L’une des armées françaises sous le commandement du Charles de Rohan, prince de Soubise, marche à travers l’Allemagne centrale. Elle se joint à la « Reichsarmee » commandée par le prince von Hildburghausen qui est ensuite battu par une armée prussienne à la bataille de Rossbach le .

L’autre armée française est commandée par Louis Charles César Le Tellier, maréchal d’Estrées (50 000 fantassins, 10 000 cavaliers et 68 canons). Elle avance à travers l’électorat de Hanovre. La Prusse étant occupée ailleurs, seuls six régiments d’une garnison participent à cette campagne. L’armée de Hanovre (pour 60 %) et de Hesse (25 %) et quelques troupes de Brunswick forment l’armée hanovrienne d’observation d’environ 40 000 hommes. Elle est commandée par le prince Guillaume Auguste, duc de Cumberland.

Hanovre refuse de défendre le Rhin pour se replier derrière la Weser obligeant les Prussiens à abandonner leur forteresse et la ligne de la Lippe en avril. Cumberland concentre d’abord son armée à Bielefeld, puis fait retraite à Brackwede avant de traverser la Weser au sud de Minden. L’idée est d’utiliser la rivière comme ligne de défense mais en été elle est facilement passable à gué.

Pendant la nuit du 7 juillet un fort détachement français traverse la Weser près de la ville de Beverungen qui va vers le nord et établit une tête de pont à Höxter permettant au reste de l’armée de passer, ne laissant à Cumberland d’autre choix que de déployer ses forces au sud de Hamelin et engager d’Estrées sans pouvoir compter sur l’appui de Frédéric II qui venait de perdre la bataille de Kolin.

Les deux armées se rencontrent finalement au matin du 25 juillet près du village d’Hastenbeck. Le commandant de l’aile droite française, le général François de Chevert, est chargé d’engager les troupes hanovriennes mais ne parvient pas à les repousser. D’Estrées décide alors de repousser la bataille au lendemain car l’aile gauche française, sous le duc de Broglie, est encore en train de traverser la Weser près d’Hamelin.

Le lendemain, les Hanovriens tiennent une ligne de Hamelin jusqu’au village de Voremberg, avec leur centre au nord d’Hastenbeck et leur gauche sur l’Obensburg, une colline que Cumberland considère comme infranchissable et ne défend que faiblement en y déployant trois compagnies. À l’aube, le général Chevert entame un mouvement tournant avec 4 brigades. Vers 9 heures, il se lance à l’assaut de l’Obensburg à la tête des régiments de Picardie, de Navarre, de La Marine, d’Eu et d’Enghien submergeant rapidement les grenadiers de Brunswick, de Hesse et de Hanovre. Le duc de Cumberland, voyant sa position menacée par l’arrière, fait donner sa réserve pour reprendre l’Obensburg, accompagnée des derniers bataillons de grenadiers chargés de protéger les canons placés au centre. Quand les Français donnent l’assaut sur les batteries de canons, celles-ci repoussent plusieurs attaques mais finissent par être prises faute de défenseurs. Dans le même temps, une colonne hanovrienne arrive sur l’Obensburg et l’occupe à nouveau mais ne peut s’y maintenir car ce mouvement, qui génère un flottement dans l’armée française, permet au duc de Cumberland de battre en retraite sans être inquiété.

Au total, près de 3 000 hommes sont restés sur le champ de bataille dont un millier de Français tués et autant de blessés. La convention de Kloster Zeven et l’occupation de Hanovre par les Français sont les conséquences directes de cette bataille.

26 juillet 1758 : fin du siège de la forteresse de Louisbourg (débuté le 8 juin). Défaite française.

Le siège de Louisbourg est un épisode de la guerre de Sept Ans et de la guerre de la Conquête au cours duquel les forces anglaises assiègent l’établissement français de Louisbourg, sur l’île Royale en Nouvelle-France. Le siège se déroule entre le  et . Il mobilise des moyens considérables dans les deux camps et s’achève par la reddition de la place avec la capture de la garnison. C’est la première défaite importante de la France en Amérique du Nord lors de ce conflit.

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En 1758, les Anglais repartent à l’assaut avec encore plus de moyens. Le , une flotte de 22 vaisseaux, 15 frégates et 120 bâtiments de charge sous les ordres de l’admiral Edward Boscawen arrive au large de l’île du Cap-Breton avec à son bord 14 000 hommes de troupe. Côté français, la Marine royale, qui lutte avec deux fois moins de navires que la Navy (60 vaisseaux et 30 frégates contre 120 vaisseaux et 75 frégates) n’est plus capable de renouveler un tel effort, d’autant qu’en 1758 le port de Brest est ravagé par une terrible épidémie de typhus qui désorganise totalement les armements bretons. La marine anglaise, avec ses effectifs supérieurs, bloque aussi la côte atlantique : sur les cinq divisions qui sortent de Brest en 1758, quatre sont refoulées. L’escadre de La Clue-Sabran part de la région de Toulon mais essuie une tempête le ; il se réfugie donc dans le port neutre de Carthagène (Espagne). La Clue est informé de l’arrivée d’une flotte de dix vaisseaux anglais sous les ordres de l’amiral Osborn, renforcée par quatre bâtiments venus de Livourne et du Levant. Au début de 1758 ; La Clue décide de rester dans le port devant l’inégalité des forces. Trois vaisseaux français étaient partis de Toulon en renfort, sous les ordres de Duquesne de Menneville, ces derniers allaient rejoindre l’escadre de La Clue ; Osborn décide d’attaquer les vaisseaux français, ce qui déclenche la bataille de Carthagène ; ce qui empêche les renforts français d’atteindre Louisbourg. Seule passe celle de Du Chaffault, chargée d’ailleurs de troupes pour le Canada et Louisbourg. Mais ce modeste renfort est loin des efforts consentis par Londres pour attaquer la place. Les quelques vaisseaux et frégates français présents — dont certains sont armés en flûte — ne sont pas en mesure de repousser les forces de Boscawen et se replient dans le port.

Le mauvais temps et la défense active des Français retardent néanmoins le débarquement anglais. Mais, le , Wolfe arrive à débarquer ses hommes à l’anse de la Cormorandière. Par la suite, les troupes françaises retraitent dans Louisbourg et, le , les Anglais commencent à prendre possession des retranchements français hors de la forteresse. Le , le bombardement de Louisbourg commence. Ce n’est pas une opération facile pour les Anglais car la forteresse est solidement défendue et les canons français répliquent vigoureusement. Le , Green Hill est prise et donne aux Anglais une bonne position pour installer des batteries, commandées par George Williamson, surplombant Louisbourg. La construction de ces batteries est très difficile car, en plus du feu des canons de la forteresse, les navires français de Beaussier de l’Isle bombardent les pionniers anglais.

Le , les Français tentent une sortie mais sans succès. Avec le resserrement du siège, les bâtiments français sont maintenant pris au piège. Une frégate tente de profiter de la brume pour faire voile sur Québec, mais les vigies anglaises la repèrent. Deux frégates de la Navy la prennent en chasse, la rattrapent et la capturent. Cinq petites unités militaires (un vaisseau de 56 canons, quatre frégates) et un navire civil sont coulés les 28 et  dans la passe qui relie le port à l’océan pour tenter d’en bloquer l’accès aux assaillants. Ne restent que les cinq unités les plus puissantes : deux 74 canons et trois 64 canons immobilisés sous les murs de la ville et qui finissent par se retrouver à portée de tir des Anglais. Le , une bombe tombe sur le Célèbre (64) et provoque un incendie. Les quelques hommes présents à bord ne peuvent le sauver. Une explosion s’ensuit et le navire part à la dérive. Le vent souffle les flammes dans les voiles de l’Entreprenant (74) et du Capricieux (64). Les Anglais concentrent leur feu sur les trois bâtiments pour empêcher les équipages de venir à bout des incendies. À la nuit tombante, les navires embrasés illuminent la ville, les tranchées, le port et les montagnes environnantes. Au matin de , les trois vaisseaux ne sont plus que des épaves. Un unique vaisseau français, le Formidable de 80 canons, arrive en renfort mais doit faire demi-tour devant la supériorité des forces anglaise. Une frégate corsaire de 30 canons, l’Aréthuse, menée par Vauquelin, un habile capitaine, réussit à passer. Elle participe activement à la défense de la place avant de forcer une nouvelle fois le blocus pour renter sur Bayonne demander de l’aide, mais il est trop tard.

La pression des Anglais se fait plus forte. Le , un raid nocturne mené en chaloupe s’en prend aux deux derniers vaisseaux, le Prudent (74) et le Bienfaisant (64). Le premier est incendié et le deuxième capturé, achevant ainsi la destruction complète des forces navales françaises. La rupture des communications avec la France et l’absence de toute perspective de secours pèsent lourdement sur le moral des assiégés, d’autant que les assaillants ont ouvert les premières brèches dans la forteresse. Seule l’arrivée de l’hiver, toujours précoce en cette région, pourrait obliger les Anglais à lever le siège. Mais le mois d’août n’est même pas entamé et il semble illusoire d’espérer pouvoir tenir jusqu’aux premiers flocons de fin septembre. Le commandant français, le chevalier de Drucourt, n’a pas d’autre choix que d’entamer des négociations de capitulation. Les termes voulus par les Anglais sont très durs, n’accordant pas les honneurs de la guerre aux troupes françaises. Celles-ci sont tout près de refuser et de se battre jusqu’au bout, mais l’intervention du commissaire-ordonnateur Prévost met en avant les risques pour les civils. Drucourt accepte finalement les termes et, le matin du , les portes sont ouvertes et la garnison se rend (sauf le régiment de Cambis qui, outré par les termes de la reddition, décide de briser ses mousquets et brûler ses couleurs plutôt que de les livrer aux Anglais).

La perte de Louisbourg offre une base d’attaque idéale vers la ville de Québec en remontant par le fleuve Saint-Laurent. Mais la saison étant déjà bien avancée, les Anglais décident d’attendre l’année suivante. La fin de l’année est consacrée à l’affermissement de la mainmise anglaise sur l’embouchure du Saint-Laurent (plusieurs établissements de pêcheurs de Gaspésie sont rasés et les prisonniers déportés).

La forteresse en elle-même sort en piteux état de ce siège. Malgré cela, elle représente toujours une menace pour les Anglais au cas où elle serait reprise par les Français ou rendue après un traité de paix (comme ce fut le cas en 1748). Ils décident donc de raser la forteresse. Cette démolition ne sera complète qu’après beaucoup de travail, en . La plupart des pierres seront transportées à Boston pour la construction du quartier Louisbourg et d’autre quartiers. Les constructions de Louisbourg avaient coûté environ 30 millions de livres françaises au Trésor royal. La chute de Louisbourg annonce la chute progressive du Canada et plus largement de la Nouvelle-France.

26 juillet 1800 : Bonaparte crée les enfants de troupe.

À l’origine, un enfant de troupe était un enfant dont le père était sous-officier (appelé bas-officier à l’époque) ou soldat et qui suivait la troupe, en compagnie de sa famille. Contrairement aux enfants d’officiers qui avaient des écoles pour les former au métier des armes, ces enfants de troupe n’avaient aucun moyen d’avoir de formation militaire autre que celui de s’engager en tant que soldat.

Le 1er, une ordonnance de Louis XV améliore le sort de ces enfants en imposant que dans chaque compagnie ou escadron de chaque régiment de l’armée royale, deux postes budgétaires soient désormais réservés aux fils de bas-officiers ou de soldats.

Par une ordonnance royale du , il est créé la première école d’éducation militaire pour cent enfants de soldats invalides. Selon l’encyclopédie méthodique à l’article enfants dans les armées, Jean-Girard Lacuée aurait été l’inspirateur de cette création par un article publié en 1783 intitulé École des enfants de soldats.

Le Premier Consul Bonaparte, dans un arrêté promulgué en 1800, consacre officiellement, entre autres, l’appellation « Enfant de troupe ».

Un enfant de troupe devient pupille de la Nation au décès de son père militaire.

C’est sous la présidence de Patrice de Mac Mahon que le rapport Niel (de 1868) fut repris par le général Veyre de Chareton en 1874 pour que soit étudiée la suppression des enfants de troupes et pour les réunir dans des écoles destinées à les élever dignement. Fut alors signée le  la décision de créer une école à titre d’essai, école qui sera installée non pas aux Invalides, comme initialement prévu, mais à Rambouillet. Cette décision de Mac Mahon et le succès de Rambouillet sont à l’origine des cinq autres écoles créées le , EMP dites « écoles mères ».

En 1884, les écoles militaires préparatoires sont créées, supprimant ainsi les postes d’enfants de troupe dans les régiments, puis, en 1974, ces écoles militaires préparatoires se transforment en collèges militaires avant d’accéder à la mixité et de devenir en 1982 des lycées militaires.

En dépit des évolutions, la dénomination « Enfant de Troupe » subsiste encore de nos jours. L’Association des Anciens Enfants de Troupe, créée en 1910, réunit aujourd’hui les « élèves et anciens élèves des lycées et collèges militaires, des écoles militaires préparatoires et les Anciens Enfants de Troupe (AET) ». Pour rester fidèle à son origine et entretenir le devoir de mémoire, elle est dénommée couramment en abrégé Association des AET. De même, son insigne distinctif comporte toujours le sigle « AET ».

Enfants de troupe aux Invalides

26 juillet 1863 : fin du raid audacieux de Morgan, pendant la guerre de Sécession.

Le raid de Morgan est une incursion de la cavalerie confédérée dans les États nordistes de l’Indiana et de l’Ohio, qui se déroula du  au , sur le théâtre occidental de la guerre de Sécession. Ce raid porte le nom de l’officier qui le commanda, le brigadier-général confédéré John Hunt Morgan.

John Hunt Morgan (1825-1864).

Pendant 16 jours, parcourant 1 600 km, Morgan et ses troupes traversèrent une région allant du Tennessee jusqu’au nord de l’Ohio. Sans qu’il y ait de relation stratégique avec les autres opérations militaires en cours, le raid coïncidait avec la campagne de Vicksburg et la campagne de Gettysburg. Dans les faits, le raid fut une opération de diversion particulièrement efficace, obligeant le commandement de l’Union à déployer quelques milliers d’hommes contre les troupes de Morgan. De plus, le raid sema la terreur parmi les populations de plusieurs États du Nord. Empêché à plusieurs reprises de revenir sur ses pas par les forces fédérales mobilisées à la hâte et par les milices des États concernés, Morgan se rendit finalement, avec ce qui restait de ses unités, dans le nord-est de l’Ohio. Emprisonné, il s’échappa avec quelques-uns de ses officiers et regagna le Sud, où il fut tué, un an plus tard, par un cavalier de l’Union lors d’une tentative de fuite.

Cette expédition audacieuse derrière les lignes ennemies, célébrée par la presse, passa dans la mémoire de nombreux Sudistes comme « le grand raid de 1863 ». Avec Vicksburg et Gettysburg, le raid de Morgan appartient à la série de défaites subies par la Confédération à l’été 1863. Les journaux du Nord ironisèrent sur le « Calico Raid », en référence à la propension des cavaliers de Morgan à piller les boutiques (de tissu, notamment) qu’ils rencontraient sur leur route.

Pendant son raid, Morgan et ses hommes capturèrent (et libérèrent sur parole) 6 000 soldats de l’Union et miliciens, détruisirent trente-quatre ponts, sabotèrent des voies ferrées à plus de soixante reprises et détournèrent des dizaines de milliers de soldats nordistes de leurs tâches du moment. Ils semèrent la terreur sur leur passage, saisirent, dans les commerces, les dépôts et les fermes des milliers de dollars de ravitaillement et de fournitures. La coïncidence entre les dates du raid avec celles de John D. Imboden sur Pittsburgh et de la campagne de Gettysburg, fit penser qu’il s’agissait d’un effort coordonné destiné à perturber le commerce sur l’Ohio et à déplacer la guerre vers le nord. Personne ne comprit que Morgan agissait en violation délibérée des ordres qu’il avait reçus et n’avait aucun lien avec les mouvements planifiés par Robert E. Lee en Pennsylvanie.

Dans l’Ohio, les raiders de Morgan volèrent 2 500 chevaux et pillèrent 4 375 commerces et domiciles. Le raid coûta aux contribuables de l’État près de 600 000 dollars de dommages et plus de 200 000 dollars de soldes à verser aux 49 357 citoyens réquisitionnés pour former les 587 compagnies de la milice locale.

Selon les soldats de Morgan, en dépit de leurs défaites et de leurs pertes, le raid avait accompli ses objectifs. Le colonel Basil Duke écrivit plus tard : « Les objectifs du raid étaient atteints : Bragg put se retirer sans que ses flancs soient jamais attaqués par l’ennemi et je pense que les militaires qui regarderont les faits concluront que cette expédition a retardé de plusieurs semaines la prise du Tennessee occidental et évité que des renforts ne parviennent à Rosecrans en temps utile pour le soutenir lors de la bataille de Chickamauga. »

Raid de Morgan à Washington (Ohio).

26 juillet – 2 août 1897 : siège du Malakand (Indes britanniques).

Le siège s’est déroulé à la garnison britannique dans la région de Malakand de la province frontalière du nord-ouest de l’Inde britannique coloniale. Les Britanniques ont fait face à des membres de la tribu pachtoune dont les terres tribales avaient été coupées en deux par la ligne Durand, frontière de 2 430 kilomètres entre l’Afghanistan et le Raj britannique, établie le  par un accord entre l’émir Abdur Rahman Khan et Sir Mortimer Durand représentant l’Empire britannique.

Les troubles causés par cette division des terres pachtounes d’Afghanistan ont conduit à la montée de Saidullah, un faqir pachtoune qui a dirigé une insurrection armée d’au moins 10 000 membres des tribus régionales Yusufzai, Mohmand, Uthmankhel, Bunerwal, Swati entre autres contre la garnison britannique de Malakand. Bien que les forces britanniques aient été réparties entre un certain nombre de positions mal défendues, la petite garnison du camp de Malakand Sud et le petit fort de Chakdara ont tous deux pu tenir pendant six jours contre les pachtounes beaucoup plus nombreux.

Le siège a été levé lorsqu’une colonne de secours envoyée des positions britanniques au sud a été envoyée pour aider le général William Hope Meiklejohn, commandant des forces britanniques à Malakand Sud. Accompagnant cette force de secours se trouvait le sous-lieutenant Winston Churchill, qui publia plus tard son récit sous le titre The Story of the Malakand Field Force: An Episode of Frontier War.

Churchill jeune.

 

26 juillet 1908 : création de l’ancêtre du FBI par le petit-neveu de Napoléon 1er.

L’ancêtre du FBI, le « Bureau of Investigation » (BOI), a été créé le  par Charles Joseph Bonaparte-Patterson, petit-neveu de Napoléon 1er et procureur général des États-Unis sous la présidence de Theodore Roosevelt, pour lutter contre le crime organisé à partir d’un groupe d’agents du United States Secret Service. Son siège était alors installé dans l’immeuble du département de la Justice, à Washington.

L’origine même du BOI remonte à la décision de la Cour suprême de 1886, Wabash, St. Louis & Pacific Railroad Company v. Illinois (1886), qui décréta alors que les États fédérés n’avaient pas le droit de réguler le commerce inter-étatique. L’année suivante, le Congrès passa l’Interstate Commerce Act (« Loi sur le commerce inter-étatique », 1887), rendant l’État fédéral responsable de l’application de la loi dans les cas inter-étatiques. Mais jusqu’à l’arrivée de Charles J. Bonaparte-Patterson en tant que secrétaire de la Justice, le département de la Justice se contentait d’effectifs limités pour assurer cette fonction. Bonaparte-Patterson fit alors appel à diverses autres agences, dont le Service secret, afin d’obtenir des enquêteurs, mais, en 1908, le congrès vota une loi interdisant au département de la Justice de faire appel à des employés du Trésor. C’est alors que le secrétaire de la Justice Bonaparte-Patterson créa le BOI en y intégrant ses propres agents spéciaux, issus des Services secrets (lesquels acceptèrent de transférer douze de leurs agents au BOI). Ainsi, les agents du FBI étaient originellement des agents des Services secrets, et dépendaient, juridiquement, de l’Interstate Commerce Act de 1887.

La première mission officielle du BOI fut de visiter les maisons de tolérance et d’établir des registres de celles-ci, afin de préparer l’application du Mann Act du  (ou White Slave Traffic Act, « loi sur la traite des blanches »). Le BOI a pour principal rôle original de lutter contre la corruption et contre les « voleurs de terres » qui, dans l’Ouest américain, s’étaient appropriés, avec la complicité de membres du Congrès et de fonctionnaires, de dizaines de milliers d’hectares appartenant à l’État.

26 juillet 1956 : Nasser nationalise le canal de Suez.

Le , Nasser, président de la République d’Égypte, saisit le canal et transfère le patrimoine de la compagnie du canal à la Suez Canal Authority. Cette nationalisation avait pour but de financer la construction du barrage d’Assouan après que les États-Unis et la Banque mondiale eurent refusé d’accorder des prêts pour le financer. Les avoirs égyptiens sont aussitôt gelés et l’aide alimentaire supprimée, à la suite des protestations des principaux actionnaires, alors britanniques et français. D’autre part, Nasser dénonce la présence coloniale du Royaume-Uni au Proche-Orient et soutient les nationalistes dans la guerre d’Algérie.

Le , le Royaume-Uni, la France et Israël se lancent dans une opération militaire, baptisée « opération Mousquetaire ». Cette action est justifiée par la restitution aux actionnaires qui ont financé et contribué à la prospérité du canal de ce qui, selon le droit international et les accords passés, leur appartient.

L’opération de Suez dure une semaine. Les Nations unies optent cependant pour la légitimité égyptienne et rédigent une résolution condamnant l’expédition franco-israélo-britannique. Nombre d’actionnaires, français, britanniques et égyptiens, sont donc ruinés, puisque l’Égypte refuse de les indemniser. Il s’ensuivra des cas de suicides parmi les anciens actionnaires français, des manifestations devant l’ambassade d’Égypte, des pétitions mais le tout restera sans effet.

Pour sauver les Britanniques de ce qu’il pensait être une action désastreuse et empêcher la guerre d’une éventuelle escalade, le secrétaire d’État canadien aux Affaires extérieures, Lester B. Pearson, a proposé la création de la première force de maintien de la paix des Nations unies pour assurer l’accès au canal pour le tout et un retrait israélien de la péninsule du Sinaï. Le 4 novembre 1956, une majorité aux Nations unies a voté pour la résolution de maintien de la paix de Pearson, qui ordonnait aux soldats de la paix de l’ONU de rester dans le Sinaï à moins que l’Égypte et Israël n’acceptent leur retrait. Les États-Unis ont soutenu cette proposition en faisant pression sur le gouvernement britannique par la vente de livres sterling, ce qui entraînerait sa dépréciation. La Grande-Bretagne a alors appelé à un cessez-le-feu et a ensuite accepté de retirer ses troupes d’ici la fin de l’année. Pearson a ensuite reçu le prix Nobel de la paix.

 

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