Pearl Witherington Cornioley – nom de code « Pauline », naît le 24 juin 1914 à Paris, dans une famille nombreuse et extrêmement miséreuse. Elle vécut jusqu’à sa majorité dans la Ville Lumière, où elle doit travailler très tôt pour subvenir aux besoins des siens. Lors de la Drôle de Guerre, elle fuit avec sa mère en Espagne. Craignant une arrestation de la part des miliciens de Franco, elle fuit de nouveau avec ses parents et rallie Marseille, où elle rejoindra les rangs des compagnies FTP locales, en tant que messagère.
Fuyant de nouveau la ville occupée, elle rejoint Londres et le quartier général de la France Libre où elle devient tour à tour, secrétaire au ministère des affaires étrangères puis fonctionnaire au service administratif du SOE. Courageuse et volontaire, celle-ci décide de passer les sélections de l’unité secrète de Churchill ou après une sélection sévère et un entraînement intensif aux maniements des armes, elle intègre la Section F. de cette unité secrète à la mi-juin 1943.
Parachutée pour la première fois au-dessus du territoire français, en septembre de la même année, Pearl Cornioley devient agent de liaison au sein du réseau « Hector-Stationer ». En 05/44, elle devient chef du maquis de la Forêt de Gâtine, basé en Indre. Très tôt, Pauline structure et organise les mouvements paramilitaires du département. Entre sabotages des voies ferroviaires, attaques des infrastructures industrielles ennemies et créations de stocks d’armes pour les maquis environnants, elle s’affirme comme une stratège aguerrie qui motive ses troupes, dans les combats de la Libération qui s’annoncent.
Avec les hommes de son maquis, elle s’occupe de l’assaut sur le Château des souches. Cette glorieuse bataille du 11 juin 1944, fait reculé les Allemands mais ne se fera pas sans quelques sacrifices : 32 morts au total et une blessure à l’épaule pour la cheffe du maquis de Gâtine. Par la suite, elle et ses résistants participeront à la libération des villes de Valençay, Vouvray puis Levron. A la fin du conflit, elle rejoindra Londres pour y épouser son compagnon d’armes, Henri Cornioley, le 26 octobre 1944.
Elle s’installe à Paris où, pendant 28 ans, elle travaille à la Banque mondiale.
À la fin de la guerre, en tant que femme, elle ne peut obtenir la Military Cross pour laquelle elle avait été pressentie. À la place, elle se voit décerner la médaille civile de l’Ordre de l’Empire britannique, mais elle la refuse, arguant n’avoir rien fait de civil.
Le 24 février 2008, elle décède à l’hôpital de Blois, à l’âge de 93 ans. Ses cendres reposent, avec celles de son mari, au pied d’une stèle érigée aux Souches (commune de La Chapelle-Montmartin, Loir-et-Cher) et commémorant la bataille du château des Souches du 11 juin 1944.
- Identités comme agent du SOE :
- Nom de guerre (field name) : « Marie » puis « Pauline »
- Code opérationnel : WRESTLER (en français LUTTEUR)
- Autres pseudos : Geneviève (à Toulouse) ; Claude (à Châteauroux)
- Identités de couverture :
- Geneviève Touzalin ; Marie Jeanne Marthe Vergès, chef de service commercial (représentante des produits de beauté Isabelle Lancray, née le à Montaut-Les-Créneaux (Gers). Taille 1,71 m, cheveux blonds, yeux bleus gris, visage ovale, signes particuliers néant.
Royaume-Uni :
- Commandeur de l’Ordre de l’Empire britannique remis en personne par la Reine Elizabeth (5 avril 2004)
- Diplôme des « British Military Parachute Wings » (avril 2006).
France : - Chevalier de la Légion d’honneur
- Croix de guerre
- Médaille de la Résistance