Le 28 février 1976 meurt André Cavalier, dernier survivant des 5 « gueules cassées » conviés par Clemenceau lors de la signature du traité de Versailles. Ces 5 grands mutilés de la guerre 14-18, issus de l’hôpital du Val de Grâce (appelé le « Service des baveux ») témoignaient de la violence et de la brutalité de la guerre. Ils se nommaient Albert Jugon, Eugène Hébert, Henri Agogué, Pierre Richard et André Cavalier tout à fait à droite sur la photo. André Cavalier, blessé à Dixmude en 1915, combattait dans les rangs du 2e Zouave.
Cette expression a été inventée par le premier Président de l’Union des Blessés de la Face et de la Tête pour désigner tous les rescapés de la Première guerre Mondiale dont le visage a été détruit au combat. Les « gueules cassées » sont des soldats gravement handicapés, mutilés, aveugles, amputés du visage à cause de blessures reçues sur les champs de bataille.
Défigurés physiquement, ces hommes, âgés de 19 à 40 ans, étaient aussi profondément marqués psychologiquement par le conflit. Les mutilés faisaient de longs séjours dans les hôpitaux, où les médecins utilisaient des procédés souvent archaïques pour sauver leurs visages. Mais les réparations n’étaient pas toujours possibles ou laissaient de toutes façons des traces indélébiles. Devenus des êtres hors normes suscitant chez autrui des sentiments complexes de pitié, dégoût, sympathie, reconnaissance, mais aussi de peur, certains eurent beaucoup de mal à reprendre une vie normale, d’autres furent internés pour le restant de leurs jours.

Le peintre allemand, Otto Dix a réalisé plusieurs tableaux dénonçant l’horreur de cette guerre. Celui des joueurs de Skat représente trois anciens combattants mutilés de la Première Guerre mondiale à la gueule cassée jouant au skat, un jeu de cartes, très populaire en Allemagne.
Des films ont étés réalisés pour en parler, notamment :
- La Chambre des officiers, film de François Dupeyron, sorti en 2001.
- Cessez le feu, film d’Emmanuel Courcol, sorti en 2016.
- Au revoir là-haut, film réalisé par Albert Dupontel, sorti en 2017.
- Sauver ou périr, film réalisé par Frédéric Tellier, sortie en 2018. Histoire vraie d’un Pompier de Paris, membre des Gueules Cassées.
A travers eux c’est l’ensemble des « gueules cassées », particulièrement ceux d’aujourd’hui, auxquels nous pensons et que nous soutenons.
Union des Blessés de la Face et de la Tête / Fondation des « Gueules Cassées » sur YouTube.