Fils d’officier, Jean Cavaillès est né le 15 mai 1903 à Saint-Maixent dans les Deux-Sèvres.
Il fait son service militaire en 1927 comme EOR à Saint-Cyr et est affecté en 06/1928 comme sous-lieutenant au 14e RTS.
Mobilisé en 1939 comme Lieutenant d’Infanterie au 43e RIC, il commande une section devant Forbach. Officier du chiffre puis rattaché à l’Etat-major de la 4e Division coloniale, il est cité pour sa hardiesse à deux reprises et, fait prisonnier le 11/06/1940, s’évade de Belgique fin juillet pour rejoindre Clermont-Ferrand où la Faculté de Strasbourg est repliée.
A Clermont-Ferrand, il reprend ses cours de maître de conférences et, fin 12/1940, rencontre Emmanuel d’Astier de la Vigerie, avec lequel il fonde un petit groupe de résistance, « la Dernière Colonne ». Il réalise des papillons qu’il colle à Clermont-Ferrand et rédige des tracts. Pour atteindre une plus large audience, il apparaît nécessaire de créer un véritable journal ; ce sera Libération à la rédaction duquel il participe activement. Le premier numéro paraît en 07/1941.
Nommé professeur à la Sorbonne pour la rentrée 1941, il quitte Clermont-Ferrand pour la capitale. A Paris, il adhère rapidement à « Libération-Nord » et fait bientôt partie du Comité directeur du mouvement. Favorable à l’action militaire, il crée, en 04/1942 un réseau de renseignements en Zone Nord, le réseau « Cohors ». Il développe le réseau et fonde des groupes en Belgique et dans le Nord de la France. Arrêté près de Narbonne par la police française en 09/1942, après l’échec d’une tentative d’embarquement pour Londres, il est interné à Montpellier puis au camp de Saint-Paul d’Eyjeaux d’où il s’évade fin 12/1942.
Naturellement révoqué par Vichy, il entre dans la clandestinité, recherche les moyens nécessaires pour agrandir son réseau et part pour Londres en 02/1943. Il rencontre à plusieurs reprises le Gal de Gaulle. Chargé de mission, il est de retour en France le 15/04 par une opération Lysander près de Rouen et confie à son adjoint et ancien élève de la rue d’Ulm, Jean Gosset, la direction de l’Action immédiate. A l’été 1943, constatant d’importantes divergences avec ses camarades du mouvement, il démissionne du Comité directeur de « Libération » pour pouvoir se consacrer tout entier à l’Action immédiate.
Trahi par un de ses agents de liaison, il est arrêté le 28/08/1943 à Paris ainsi que sa sœur et son beau-frère. Torturé par la Gestapo de la rue des Saussaies, il est incarcéré à Fresnes jusqu’à la fin 1943 puis interné à Compiègne en 01/1944 en attente d’être déporté. Il est condamné à mort par un tribunal militaire allemand et immédiatement fusillé à la Citadelle d’Arras avec le colonel Touny et 10 autres résistants, vraisemblablement le 5 avril 1944.
Son corps a été exhumé en 1946 pour être inhumé dans la Crypte de la Sorbonne, à Paris.
• Chevalier de la Légion d’Honneur
• Compagnon de la Libération
• Croix de Guerre 39/45
• Médaille de la Résistance (Belgique)
À nous le souvenir, à lui l’immortalité !
IN MEMORIAM – Jean CAVAILLES, compagnon de la Libération (fusillé le 5 avril 1944)
A VOS AGENDAS !

Stéphane GAUDIN / THEATRUM BELLI interviendra au 3e colloque national de Souveraine Tech le vendredi 12 septembre au Palais du Grand Large de Saint-Malo "RAVIVER LE LIEN ARMÉE-NATION AUTOUR DE L'INNOVATION TECHNOLOGIQUE".
Il y évoquera une figure historique (oubliée) du lien Armée-Nation en liaison avec l'art, l'innovation et l'industrie de défense.
M&O 287 de juin 2025
