René Maury est né le 10 octobre 1926 à Bouglon un petit village à 50 km d’Agen dans le Lot et Garonne.
La Seconde Guerre mondiale vient de se terminer sans lui et il a 19 ans. Le 23 juillet 1945 il rejoint Agen et s’engage pour 5 ans au 41e Régiment de Transmissions. Il est très rapidement désigné Caporal-chef, il est nommé Sergent le 1er octobre 1946.
Remarqué comme un brillant sous-officier il intègre Saint-Cyr promotion « Général Frère » en 1948, au TA il est en école nommé sergent-chef le 1er janvier 1949. Sa première affectation d’Officier sera le 6e Régiment du Génie à Angers. Il débarque à la tête d’une section de sapeurs en Indochine en octobre 1953 avec le 31e Bataillon du Génie.
Engagé lors de l’opération Castor avec sa section, il participe à la construction du camps retranché de Diên Biên Phu. Viendront les combats avec le siège qui va durer. Sa section sera de toutes les missions périlleuses en appui des unités d’infanterie. Le 13 mars il est pris sous le feu avec ses hommes, isolé à l’avant des postes, il ramènera alors au péril de sa vie deux blessés dans les lignes amies. Il sera lui-même blessé par un éclat d’obus le mois suivant et il continuera le combat jusqu’à la chute de la cuvette le 8 mai.
Fait prisonnier après la bataille de Diên Biên Phu, d’une énergie incroyable dans le contexte, il fait trois tentatives d’évasion qui échouent et il est porté disparu à partir du 30 juin 1954 (dernière date où il a été vu vivant).
« Chef de section de combat du Génie, s’est distingué au cours de nombreux déminages, ouvertures d’itinéraires et principalement le 13 Mars 1954 a ramené dans nos lignes deux blessés graves. A été blessé par éclats d’obus le 21 avril 1954 (Diên Biên Phu – Nord Viêt-Nam). » –
Citation à l’ordre de l’Armée accompagnant la nomination à titre posthume au grade de Chevalier dans l’Ordre National de la Légion d’Honneur :
« Chef de Section de combat du Génie, s’est distingué par son calme et son sang-froid pendant la bataille de Diên Biên Phu. Les 16 et 17 mars, 13, 14, 22 et 23 avril 1954, a dirigé des poses de mines sur les P.A. DOMINIQUE et ELIANE qui ont causé de nombreuses pertes à l’ennemi. Fait prisonnier le 8 mai lors de la chute du camp retranché, est mort en captivité le 30 juin 1954. »
Chevalier de la Légion d’Honneur à titre posthume par décret du 17/05/1960 (JO du 21/05/1960), Croix de Guerre des TOE avec deux citations : une à l’ordre de l’Armée et une à la Division – Citation à l’ordre de la Division (OG 35/FTNAI du 19/01/1955).
Le lieutenant est déclaré tombé au champs d’honneur, sa dépouille n’a jamais été retrouvé. Son nom est inscrit sur le Mur du Souvenir du Mémorial des Guerres d’Indochine à Fréjus : colonne 082 – plaque 378 – référence 30801.
La promotion Général Frère de CYR va ainsi perdre 42 des siens en Indochine. Un lourd tribut.