Antoine, Charles, Louis comte de Lasalle, est né à Metz le 10 mai 1775. Il trouvera la mort au champ d’honneur, au cours de la bataille de Wagram, 6 juillet 1809, à 4 ans près, il se conformera à sa devise favorite : « Tout Hussard qui n’est pas mort à trente ans est un Jean-foutre ».
En octobre 1806, après Iéna et Auerstaedt, les deux armées prussiennes battent en retraite. Anéantir ce qui reste, tel est le but de l’Empereur. C’est à la Réserve de Cavalerie, commandée par Murat, qu’incombe cette mission. Lasalle c’est d’abord le sabreur légendaire, incomparable dans la lutte à l’arme blanche, brave jusqu’à la témérité, arborant aux instants les plus critiques une intarissable gaité, communiquant ainsi à ses hommes une confiance illimitée en lui et en eux-mêmes.
C’est à Landrecies, Lasalle, du 23e régiment de chasseurs, chargeant à la tête de quelques cavaliers une batterie anglaise et s’en emparant. C’est encore à Zehdenick, le 26/10 1806, le général Lasalle écrasant les cavaliers du général Schimmelpenmig.
En janvier 1797, Lasalle charge, avec 200 Houzards, le bataillon de grenadiers croates Deutchmeister fort de 1500 hommes et contribue par cette action énergique à faire de Rivoli une écrasante victoire :
« Ce jour là, il comprend que son heure est venue. Il se retourne vers ses Houzards. Sa voix ne peut porter au milieu du fracas de la bataille, mais, dressé sur ses étriers, il leur montre du sabre la masse couverte de baïonnettes qui s’avance. Il s’élance : les 200 Houzards l’ont suivi. Derrière le chef aimé, c’est à qui crèvera les flancs de son cheval pour être au plus près de sa voix et de son geste. Ils déferlent comme une avalanche. Avant que les croates aient le temps d’ouvrir le feu, ils les traversent et s’engouffrent dans le défilé descendant à pic sur l’Adige. Une panique effroyable se met dans les autrichiens entassés là… canons et chevaux sont rejetés dans l’abime, des grappes de fuyards s’y écrasent… Le Corps Principal d’Alvinzy en panique folle, fuit vers le Nord. Lasalle rit… »
Le 27 octobre 1806, à Prentzlow, le général Lasalle taillera en pièces l’armée prussienne de Hohenlohe et le 28, à la tête de ses 500 Houzards, il s’emparera de Sittin, place forte défendue par 8000 hommes.
Dévoué et généreux envers ses pairs, soucieux au plus haut degré du bien être de ses troupes, avare du sang de ses hommes, ne craignant pas de défendre ses subordonnés injustement accusés, il avait su créer entre lui et ses cavaliers un attachement que rien ne pouvait détruire, pas même la mort.
Cette mort, il la trouvera le 6 juillet 1809 au soir de la victoire de Wagram. Le général de division Lasalle, chargeant une ultime fois à la tête de ses régiments les grenadiers autrichiens, était tué d’une balle en plein front : il avait 34 ans.
On peut citer en épitaphe cette sorte de devise qu’il a écrite dans une lettre à sa femme :
Mon coeur est pour toi
Mon sang à l’Empereur
Et ma vie à l’honneur