Joseph Nicolas Edmond Borocco est un homme politique français, né à Colmar (Haut-Rhin) le 3 août 1911 et mort à Colmar le 13 juillet 1990.
En 1939 il rejoint le corps expéditionnaire des chasseurs alpins en Norvège et participera à la bataille de Narvik. Démobilisé, il reprend son poste de directeur de l’imprimerie Jess à Colmar. Avec l’aide de sa femme, il fabrique des faux papiers pour les prisonniers évadés et les Alsaciens réfractaires. Son équipe loge les fugitifs entre autres à Zimmerbach (Haut-Rhin) où officie l’abbé Paul Vuillemin. C’est Léon Acker, marchand de bières, qui profite de ses déplacements pour les convoyer.
Il abandonne son action en faveur des évasions. Il s’engage dans le réseau de renseignements Uranus-Kléber des Forces Françaises Combattantes sous la responsabilité de son frère Robert Borocco qui dirige le secteur de Colmar. Son poste d’industriel lui permet de glaner de précieux renseignements sur l’économie et l’administration nazie en Alsace.
Dans le cadre du démantèlement du réseau Uranus-Kléber, il est arrêté le 29/12/1942 à Colmar. Il est jugé par le Volksgerichtshof (le tribunal du peuple) le 3/11/1943 à Strasbourg après que le tribunal militaire ait refusé le dossier le 5/04/1943. Il est condamné à 9 mois de prison pour atteinte à la sureté de l’État. Il fait sa peine à Offenburg. Pour atténuer les peines, Joseph Rossé (autonomiste) serait intervenu en faveur d’Edmond et Robert Borocco (inculpé en même temps que son frère) auprès des autorités allemandes et vichystes comme le laisse supposer la lettre de remerciement d’Antoine Borocco du 29/12/1943.
Prévenu d’une nouvelle arrestation, il se cache à Wittenheim (Haut-Rhin) grâce à Betty Acker. Avec l’aide de Jeanne Jenny, de Paul Winter, d’Auguste Riegel et par l’intermédiaire de la filière de Hagenthal (Haut-Rhin) il s’évade en Suisse en se cachant sous un train de charbon.
Il s’engage dans le Groupe mobile d’Alsace Suisse. Il est intégré à la 1re compagnie du 1er B.C.P. Le 1er B.C.P. est engagé en soutien du 152e R.I. Il rejoignit les FFL (1ère Armée) et participa à la campagne d’Alsace.
Il s’illustre lors des combats du 26 au 27/11/44. De sa propre initiative, il prend la tête d’une patrouille de chasseurs pour récupérer les blessés du 152e Régiment d’Infanterie (152e RI) dans une zone stratégique située à proximité du transformateur électrique près de la route nationale Seppois – Courtelevant (Haut-Rhin). Il ramènera plusieurs blessés. À ce titre, il sera décoré, ainsi que 11 de ses compagnons, de la croix de guerre.
À la libération, il reprit avec son épouse la direction de l’imprimerie qui devint l’imprimerie Jess-Borocco. Il fut élu conseiller municipal de Colmar en 1945 à 1977. Il fut élu député du Haut-Rhin de 1958 à 1973
Il est reconnu « Déporté résistant ».
- Officier de la Légion d’honneur à titre militaire.
- Croix de guerre 39-45 avec étoile d’argent.
- Médaille de la Résistance française.
- Médaille des évadés.