Pierre Lamy est né le 23 mars 1909 à Angoulême, il a été exécuté à Saint-Jorioz le 18 juillet 1944. Il avait 35 ans.
À sa sortie de l’école normale d’instituteur d’Angoulême, il fut nommé à Bassac le 01/10/1929 et effectua son service militaire à Metz, puis un stage à Saint-Cyr dont il sortit sous-lieutenant de réserve. Il épousa Marthe Poitou, institutrice. À la rentrée de 31, le couple fut nommé à l’école en Charente où il enseigna jusqu’en 1937. Cette année-là, il réussit le concours d’inspecteur du travail, et son classement lui permit de choisir son affection et d’être nommé à Annecy en 38.
En 08/1939, il fut mobilisé dans le 179e bataillon alpin de forteresse à Gex (Ain) où il commanda la section des transmissions jusqu’à l’armistice le 25/06/1940. Il regagna ensuite son bureau d’inspecteur du travail à la préfecture d’Annecy.
Il fut d’emblée opposé à Vichy. En contact avec Paul Rivet, il se mit à sa disposition lorsque Rivet devint le responsable de Libération-Sud. Il lui fournissait des informations et transportait armes, tracts et journaux. Dans ses fonctions d’inspecteur du travail, il s’attacha à saboter le recrutement de main d’œuvre par l’Allemagne dans le cadre de la Relève puis du STO.
Grâce à son courage et à celui de Paul Viret, devenu son ami, ce ne sont pas plus de 2,3% des jeunes requis qui partirent réellement en Allemagne. En 1943, il devint responsable de l’Armée secrète pour le secteur d’Annecy et membre du comité départemental de la Résistance en septembre. Au printemps 1944, Pierre Lamy, alias Larousse, était pressenti pour devenir le préfet de la Libération en Haute-Savoie.
Il fut livré aux allemands par un ancien résistant. Arrêté le 28/06/1944 rue Sommeiller à Annecy, il fut incarcéré dans les locaux de l’école Saint-François à Annecy où bientôt il fut rejoint par sa femme. Yeux crevés, ongles arrachés, brûlures multiples, la torture est sans limites. Son calvaire dure encore 3 semaines de tortures. Il garda le silence sous la torture, lui qui savait tout de la résistance départementale. Le 18/07/1944, il fut conduit en voiture en direction du col de Leschaux et exécuté dans un bois.
Sa femme, Marie Marthe, institutrice, arrêtée le 26/06/44 au soir, retrouve la liberté le 19/08/1944. Après son arrestation, Pierre Lamy est remplacé à la tête du secteur AS d’Annecy par Robert Poirson, dit Roby. Grâce aux indications de l’adjudant Muller, le corps de Pierre Lamy fut retrouvé le 30/08/1944, après la libération d’Annecy. Il fut inhumé le 01/09/1944 au cimetière d’Annecy, accompagné par une foule considérable. Il repose dans le carré militaire de Loverchy.
Il obtint la mention Mort pour la France et fut nommé, à titre posthume, Chevalier de la Légion d’Honneur, avec Croix de Guerre et médaille de la Résistance.
Pierre Lamy est cité à l’ordre de la Nation, avec attribution de la Croix de guerre avec palme, le 16 décembre 1944.