Lucien Thuilliez est né le 25 janvier 1915 à Bar-le-Duc. Son père meurt lors des derniers combats de la Grande Guerre en novembre 1918.
Orphelin à 17 ans, il devient employé de commerce avant de s’engager dans l’armée en 08/1935, au 2e Régiment d’infanterie coloniale. Promu Caporal en 1936, Caporal-chef en 1937, puis Sergent en 06/1938, il est alors affecté en Afrique occidentale. Débarqué à Dakar en 07/1938, intègre la Cie portée du Niger (Bataillon de tirailleurs sénégalais n° 3).
Refusant l’armistice, il passe au Tchad le 2/09/1940 et rallie la France libre. Ce choix lui vaudra en 1941 une condamnation à mort par contumace du tribunal militaire de Clermont-Ferrand. Il participe à la prise du Gabon en 11/1940 puis, avec le RTST, au sein de la Colonne Leclerc, il prend part à toutes les campagnes.
D’abord affecté au Groupe nomade du Borkou, il est détaché au Groupe nomade de l’Ennedi lors des opérations contre l’oasis de Koufra en 02-03/1941.
Avec le Groupe nomade du Borkou, le Sergent-chef Thuilliez participe ensuite aux 2 campagnes du Fezzan et à celle de Tripolitaine et de Tunisie. En Tunisie, il se distingue notamment pendant l’attaque du Djebel Garci le 19/04/1943 en maintenant en place, malgré un violent tir d’artillerie adverse, son groupe de mitrailleuses dont le tiers de l’effectif venait d’être mis hors de combat. A l’issue de cette campagne, il est promu Adjudant à titre exceptionnel.
Après les combats d’Afrique, le RTST forme le RMT auquel il est affecté. Avec son régiment, au sein de la 3e Cie du 2e bataillon, il débarque en Normandie en 08/1944 et se distingue pendant les combats de Doucelles, le 10 août, en assurant la défense du PC de son unité violemment pris à partie par l’ennemi. Il est blessé au cours de l’action par des éclats de grenade dans le dos.
Sous le commandement du Général Leclerc, son char est l’un des premiers à entrer dans Paris lors de la Libération de la capitale. Il prend par ailleurs une part active à la prise de l’Hôtel Majestic, siège du haut-commandement militaire allemand en France.
Dans les Vosges, il s’illustre de nouveau, le 20/09/1944 à Menil Flin en secourant, sous le feu allemand, deux soldats blessés et en prenant le commandement du groupe chargé de ramener les blessés. Il combat ensuite en Alsace jusqu’en 02/1945 avant d’être nommé sous-lieutenant au lendemain de la capitulation allemande.
Après la guerre, il poursuit sa carrière militaire et sert en Afrique, principalement au Cameroun et au Tchad jusqu’en 1960, puis en Algérie avant de quitter le service actif, en 09/1962 avec le grade de Chef de bataillon.
Il est ensuite secrétaire parlementaire des députés brestois Charles Le Goasguen (1962-1967) et Michel de Bennetot (1968-1976). Il préside également de nombreuses associations patriotiques.
Il est décédé le 1er septembre 1980 dans le Finistère, à Saint-Renan, où il est inhumé.
• Officier de la Légion d’Honneur
• Compagnon de la Libération – décret du 2 juin 1943
• Médaille Militaire
• Croix de Guerre 39/45 (5 citations)
• Médaille de la Résistance
• Médaille Coloniale avec agrafes « AFL », « Koufra », « Fezzan-Tripolitaine », « E-O »
• Croix du Combattant Volontaire 39/45
• Médaille Commémorative 39/45
• Médaille Commémorative d’Indochine
• Médaille Commémorative des Opérations de Sécurité et du Maintien de l’Ordre en AFN
• Military Medal (GB)
• Officier de l’Etoile Noire du Bénin
