A la mémoire de Bertrand Duval, décédé le 18 septembre 2024 à l’âge de 99 ans.
Il est né le 19 mai 1925 à Caen. Son père était un ancien Poilu. Alors au moment de l’occupation à Caen en 06/1940, il s’oppose à la présence des Allemands avec plusieurs amis du quartier Saint-Julien.
Son premier acte « officiel » de résistance a lieu en 10/1941 au profit du réseau Hector. Il entre véritablement dans la Résistance par l’intermédiaire de son camarade de classe Bernard Boulot en 01/1942. Tous les 2 accomplissent des missions de renseignement qui consistent en des relevés de positions sur la côte et sur les fortifications du mur de l’Atlantique. En 01/1944, un des membres du petit groupe dérobe des papiers importants au bureau du mouvement de collaboration, le RNP. S’en suit une vague d’arrestations conduites par la Gestapo.
Il est arrêté le 10/03/1944. Malgré un interrogatoire musclé, il ne parle pas. On lui promet une exécution sommaire. Un aumônier de la Wehrmacht vient même lui donner la communion. Il quitte la maison d’arrêt de Caen le 20/05/1944 soit plus d’une quinzaine de jours avant le massacre de plusieurs dizaines de résistants par la Gestapo aux ordres d’Henrich Meier.
Paradoxalement, sa déportation lui sauve la vie en lui évitant d’être une des victimes. Il est envoyé au camp d’internement de Royallieu. Il arrive en Allemagne, au camp de Neuengamme le 4/06/1944. Le 2 juillet, il est transféré au camp de Sachsenhausen, où il restera près d’un an. Il sera mobilisé pour l’effort de guerre allemand. Les 25 et 26/04/1945, le camp est libéré par les Russes et Bernard avec 6 camarades, repart pour la France. Le 05/06/1945, il prend le train pour Caen.
Après avoir mis près de 6 mois avant de retrouver une santé lui permettant de travailler de nouveau, il reprend sa place dans la menuiserie. En 04/1946, il décide de se rendre à Paris pour travailler dans l’aéronautique. Pendant près de 5 ans, il prend des cours du soir pour arriver à ses fins et pouvoir obtenir une place de dessinateur industriel.
Il se marie en 07/1948 puis en 1951 suit ses beaux-parents et part travailler à Dakar au Sénégal jusqu’en 1964. Il revient ensuite en France et travaille jusqu’à sa retraite en 1980 chez Elf France à Paris.
Installé en Normandie, il témoigne régulièrement dans de nombreux établissements de la région notamment dans le cadre de la préparation du concours de la Résistance et de la Déportation.
Bernard Duval a publié ses mémoires en octobre 2007 dans un ouvrage intitulé Une jeunesse volée, j’avais 19 ans en 1944 aux éditions Orep.
Le 24 septembre 2019, il reçoit les insignes d’officier dans l’Ordre national de la Légion d’Honneur des mains de Léon Gautier.
- Commandeur dans l’ordre des Palmes académiques
- Croix du combattant volontaire de la Résistance
- Croix du combattant
- Médaille de la déportation et de l’internement pour faits de Résistance