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11 septembre 1297 : Bataille du pont de Stirling (Écosse).
La bataille du pont de Stirling constitue une des batailles des guerres d’indépendance de l’Écosse. Le , les armées d’Andrew de Moray et de William Wallace affrontent celles de John de Warenne, 6e comte de Surrey, leur infligeant une défaite.
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Les Écossais étaient environ 1 900 piquiers, 400 archers, et 180 chevaliers et cavaliers légers. Les Anglais possédaient 6 350 soldats à pied (dont la plupart étaient aussi archers) et 350 cavaliers lourds. Andrew de Moray et son capitaine William Wallace reviennent d’assiéger Dundee et se positionnent sur les hauteurs d’Abbey Craig, au nord de Stirling. Hugh de Cressingham et John de Warenne veulent saisir la chance de lui barrer la route du retour vers ses bases de l’ouest à Stirling. Les forces anglaises cherchent alors à traverser le seul et étroit pont qui traversait la rivière les séparant des troupes écossaises pour engager le combat.
Alors que les Anglais menés par Hugh de Cressingham traversent le pont, ils rencontrent un sol marécageux et avancent avec difficulté vers les Écossais. La tactique de Wallace est alors d’attendre qu’un nombre suffisant d’Anglais aient traversé le pont pour ordonner deux charges : la première contre le gros des troupes anglaises et la seconde dans le but de couper la route à toute retraite. Les troupes écossaises piègent et anéantissent l’avant-garde anglaise, la cavalerie se révélant inefficace sur sol marécageux, elle est également décimée. Le pont s’écroule au passage de la seconde charge écossaise, provoquant la fuite des troupes anglaises restantes. Les Écossais subissent assez peu de pertes, mais la mort d’Andrew de Moray à la suite de ses blessures a un impact négatif sur les forces de William Wallace.
La victoire à la bataille du pont de Stirling est le début d’une série de victoires qui donnèrent à William Wallace le soutien des nobles écossais, ce qui mena rapidement à la chute quasi totale de toutes les places fortes tenues par les Anglais.
11 septembre 1381 : mort à 74 ans de Charles 1er de Montmorency.
Au décès de son père, il hérite des seigneuries de Montmorency, d’Écouen, de Damville, d’Argentan, de Feuillarde, de Chaumont-en-Vexin, de Vitry en Brie ainsi que de nombreux autres lieux.
Il est chevalier, nommé grand panetier de France de 1336 à 1343 par Philippe de Valois, puis fut élevé à la dignité de maréchal de France en 1343, conseiller et chambellan du roi en 1346 en remerciement de son attachement au roi, et en 1347, capitaine général de par sa majesté sur les frontières de Flandre et de la mer en toute la langue picarde.
En 1347, il se démet de sa charge de maréchal au profit de son beau-frère, Édouard de Beaujeu.
Il commande l’armée que le duc Jean de Normandie mène en Bretagne au secours de Charles de Blois. Il accompagne ce prince en Guyenne contre le comte de Derby en 1345 et se distingue à la bataille de Crécy en 1346.
Gouverneur de Picardie, il défait Oudart, bâtard de Renty en 1348.
Il est un de ceux qui concluent le traité de Brétigny entre le roi de France Philippe VI et celui d’Angleterre, Édouard III, le .
Il est parrain du roi Charles VI.
Il meurt le et est inhumé en l’église de l’abbaye du Val à Mériel, près de L’Isle-Adam.
11 septembre 1565 : Fin du Grand Siège de Malte (débuté le 18 mai)
Le Grand Siège de Malte a été mené par les Ottomans en 1565 pour prendre possession de l’archipel et en chasser l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Malgré leur supériorité numérique, les Ottomans ne viennent pas à bout de la résistance des chevaliers et doivent lever leur siège après avoir essuyé de lourdes pertes. Cette victoire de l’Ordre assure sa présence à Malte et renforce durablement son prestige dans l’Europe chrétienne.
Cet épisode s’inscrit dans la lutte pour la domination de la Méditerranée entre les puissances chrétiennes, notamment l’Espagne, appuyées par les chevaliers de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, et l’Empire ottoman. Les chevaliers sont installés depuis 1530 à Malte après avoir été chassés de Rhodes par les Turcs en 1522. Face aux activités de pirates des chevaliers qui harcèlent les navires ottomans en Méditerranée et dans l’optique de s’assurer une base navale stratégique, Soliman le Magnifique décide d’envoyer son armée contre l’archipel.
La victoire des chevaliers de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem a un retentissement considérable dans toute l’Europe chrétienne : elle leur confère un immense prestige et renforce leur rôle de défenseur de la religion chrétienne face à l’expansionnisme musulman. Les fonds collectés à la suite de cette victoire permettent de relever les défenses de Malte et d’assurer la présence durable de l’Ordre sur l’île. Une nouvelle ville est également édifiée, en vue de défendre la péninsule de Xiberras contre un retour éventuel des armées turques. D’abord appelée Citta’ Umilissima, elle prend ensuite le nom de La Valette, en hommage au grand maître de l’Ordre vainqueur des Ottomans.
La défaite ottomane, au-delà des pertes humaines, n’a pas eu de conséquences militaires importantes. Il s’agit cependant d’un des rares échecs de l’armée de Soliman, privant les Turcs d’une position stratégique qui leur aurait permis de lancer de nombreux raids en Méditerranée occidentale.

assiégé par le général ottoman Mustapha en septembre 1565.
Don Garcia de Tolède, vice-roi de Sicile, mène l’opération.
Charles Philippe Larivière – RMN Château de Versailles
11 septembre 1611 : naissance du maréchal de Turenne (Sedan).
Henri de La Tour d’Auvergne, dit Turenne, né le au château de Sedan (Ardennes) et mort le près de Sasbach (Principauté épiscopale de Strasbourg, Saint-Empire romain germanique), est un gentilhomme et célèbre militaire français passé à la postérité sous le nom que lui donne son titre de courtoisie de vicomte de Turenne. Maréchal de France en 1643 et maréchal général des camps et armées du roi en 1660, il est l’un des meilleurs généraux de Louis XIII puis de Louis XIV. Figure populaire, stratège de grand talent, gloire militaire du Grand Siècle par excellence, il reste un maître incontestable de l’art de la guerre. De son vivant, il fut considérablement admiré et de ses soldats et des grands maréchaux de l’Europe ; lorsqu’il apprend la mort de Turenne à la bataille de Salzbach, Montecuccoli s’exclame : « Aujourd’hui est mort un homme qui faisait honneur à l’Homme. » Napoléon, lui-même, admirait son génie militaire, et affirma qu’il était « le plus grand commandant de l’ère moderne ».
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Cadet d’une famille souveraine, il est destiné à la carrière des armes. Pendant la guerre de Trente Ans, par commission du , le jeune vicomte lève à l’âge de 14 ans, un régiment d’infanterie qui porte son nom.
La même année, il fait ses premières armes dans l’armée hollandaise en tant que simple soldat, sous les ordres de son oncle, le stathouder Frédéric-Henri d’Orange-Nassau, qui lui offre un commandement en 1626. Le régiment qu’il avait créé en France est licencié en . En 1627 et 1628, il participe aux sièges de Klundert, de Willemstad et dans la plupart des expéditions contre Spinola. Il s’illustre notamment dans l’armée hollandaise, aux côtés de Frédéric-Henri d’Orange-Nassau, au siège de Bois-le-Duc en 1629, contre les Espagnols.
Cependant, il choisit l’année suivante de passer au service, plus prestigieux, de la France et son régiment d’infanterie est rétabli, le , sous le nom de régiment d’Eu.
Richelieu le nomme colonel et il participe au siège de La Mothe en 1634, où ses états de service lui valent une promotion au grade de maréchal de camp le . Après avoir participé à diverses campagnes en Lorraine, sur le Rhin et dans les Flandres, il s’empare notamment de Saverne en 1636, où il manque de perdre un bras, et de Landrecies en 1637. Il dirige l’assaut sur la puissante forteresse de Vieux-Brisach en 1638 et obtient sa capitulation le 17 décembre.
Sa réputation allant croissant, il sert en Italie de 1639 à 1641 sous le commandement d’Henri de Lorraine-Harcourt et s’y illustre à plusieurs reprises, puis participe, comme commandant en second, à la conquête du Roussillon en 1642. Il est nommé lieutenant général des armées du roi le , mais Louis XIII disparaît le , et c’est Anne d’Autriche, régente de France, qui le fait maréchal de France, le 19 décembre. Turenne n’a alors que 32 ans. Il est envoyé en Alsace où les armées françaises sont en position délicate. Empruntant sur ses deniers, il réorganise l’armée et traverse le Rhin au mois de juin 1644 avant d’opérer sa jonction avec les forces de Condé, qui prend le commandement. Il participe aux sièges de Mayence et de Philippsburg et aux batailles de Fribourg (1644) et Nördlingen (1645) aux côtés de Condé. Celui-ci reparti, il mène ensuite avec ses alliés suédois une campagne décisive qui se termine par la victoire de Zusmarshausen le et son armée dévaste la Bavière. Les traités de Westphalie sont signés peu après et mettent fin à la guerre de Trente Ans.
Un temps passé du côté des Frondeurs, il échappe à l’arrestation dont sont victimes d’autres princes (dont Condé) et cherche l’aide des Espagnols. Il connaît à cette occasion un revers en étant vaincu lors de la bataille de Rethel le . Après la libération des princes, il se réconcilie avec Mazarin et obtient le commandement des armées royales lorsque Condé se révolte à nouveau. Après l’indécise bataille de Bléneau le , il bat l’armée espagnole commandée par Condé à la bataille du faubourg Saint-Antoine le et réoccupe Paris le , obtenant définitivement le pardon de Louis XIV. Poursuivant la lutte contre Condé et les Espagnols, il les bat à Arras le mais il est, à son tour, sévèrement battu à la bataille de Valenciennes le . Il remporte néanmoins la décisive victoire des Dunes, près de Dunkerque, le , et le traité des Pyrénées signé l’année suivante met fin à la guerre franco-espagnole.
Nommé maréchal général des camps et armées du roi le , il dirige, durant la guerre de Dévolution, l’armée française qui envahit la Flandre et s’empare de plusieurs villes.
En 1672, il est nommé capitaine général par Louis XIV. Durant la guerre de Hollande, battu par les Impériaux de Raimondo Montecuccoli, il est obligé de repasser le Rhin en 1673. Il prend sa revanche le , à la bataille de Sinsheim, où il empêche la jonction des deux armées ennemies. Un mois plus tard, il ordonne le ravage du Palatinat. Il vainc à nouveau les Impériaux en Alsace à la bataille d’Entzheim en , mais devant la disproportion des forces, il se replie sur Saverne et Haguenau, laissant les Allemands prendre leurs quartiers d’hiver en Alsace.
En plein hiver il fond sur Belfort le , entre dans Mulhouse le 29. Les Impériaux sont basés à Turckheim, dans une vallée des Vosges (côté alsacien). Sa stratégie consiste à surprendre l’ennemi en attaquant par la montagne. Il monte au-dessus de la ville de Thann, passe à côté du château de l’Engelburg (qui n’a pas encore été détruit par Louis XIV), et établit son camp à l’endroit encore dénommé aujourd’hui « camp Turenne ». Puis son armée longe la crête et, arrivée au-dessus du camp adverse le , déboule dans la vallée et prend l’adversaire par surprise qui est mis en fuite.
Les Impériaux sont contraints de battre en retraite et de repasser le Rhin. Louis XIV donne de nouveau à Turenne le commandement de la campagne de 1675, où il se trouve de nouveau face à Montecuccoli. Pendant deux mois, tous deux déploient leurs dons de manœuvriers. Lors de la bataille de Salzbach, enfin Turenne est sur le point d’amener son adversaire sur les positions qu’il juge souhaitables pour une bataille décisive, lorsqu’il est tué par un boulet de canon le . Raimondo Montecuccoli se serait alors écrié : « Il est mort aujourd’hui un homme qui faisait honneur à l’Homme ! ». Selon les mémorialistes du temps, la France entière le pleure, et le peuple rassemblé sur les routes honore « le bon Monsieur de Turenne » lors du passage du convoi funèbre vers Paris. Son oraison funèbre fut prononcée par Fléchier en l’église Saint-Eustache.
11 septembre 1697 : bataille de Zenta (actuelle Serbie).
La bataille de Zenta eut lieu le juste au sud de la ville, en Hongrie, sur la rive orientale de la Tisza. Ce fut une bataille décisive de la cinquième guerre austro-turque ainsi que l’une des pires défaites jamais infligées à l’Empire ottoman. Cette victoire des Habsbourg fut la dernière étape qui força l’Empire ottoman à signer le traité de Karlowitz, en 1699, qui mit fin à la domination turque sur la Hongrie.
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Après le sauvetage de Vienne à la bataille du Kahlenberg en 1683, les Habsbourg, héritiers de la couronne de Hongrie, peuvent mener une politique offensive dans la plaine hongroise. Ainsi, en 1688, Belgrade ainsi que la plus grande partie de la plaine de Pannonie est occupée par les Habsbourg. Mais la guerre de la Ligue d’Augsbourg contre la France distraient de plus en plus de troupes du théâtre danubien et le nouveau grand vizir réorganise l’armée ottomane, entraînant la fin de la succession des succès autrichiens. Belgrade est reprise par les Turcs en 1690 et la campagne militaire de l’année suivante est relativement indécise.
Après une longue période sans mouvements de grande envergure, le sultan Mustafa II, qui vient alors d’accéder au pouvoir, semble vouloir reprendre l’offensive. Eugène de Savoie-Carignan est alors mis à la tête de l’armée du front oriental dans ce qui était son premier commandement indépendant. Ce commandement inaugure la première d’une série de campagnes victorieuses pour le Prince Eugène.
De plus, la fin de la guerre avec la France permet un redéploiement des forces militaires impériales contre l’Empire ottoman. Dans le même temps, Louis XIV modifie sa politique en Europe, abandonnant les Malcontents hongrois, les alliances de revers avec les Ottomans ou les Suédois contre les Habsbourg.
Dans le même temps, les problèmes de commandement au sein des troupes impériales se résolvent : Louis de Bade, Türkenlouis, n’exerce plus de commandement en Hongrie, tandis que l’incapable Frédéric-Auguste de Saxe est remplacé à la faveur de son élection au trône de Pologne.
En dépit de retours offensifs en Hongrie, le redressement ottoman du début des années 1690 semble compromis par les succès russes à Azov.
Le Prince Eugène, acteur des choix stratégiques opérés à partir du début des années 1690 par les Habsbourg d’Autriche, est nommé commandant en chef de l’armée de Hongrie le , dans le contexte du départ de l’électeur de Saxe.
Son armée compte alors en tout 70 000 hommes mais seulement la moitié de ces effectifs se révèlent prêts à se battre. Comme le trésor de guerre est vide, Eugène doit emprunter de l’argent pour payer les soldes et créer un service médical fonctionnel. Grâce au palatin Paul Esterházy, l’armée des Habsbourg se renforce de 10 000 combattants hongrois, tandis que la Milice serbe, soit 10 000 hommes dont une majorité de cavaliers sous les ordres de Jovan Popovic, se joignent également aux forces d’Eugène.
Quand arrive la nouvelle que le sultan et son armée se trouvent à Belgrade, Eugène décide de rassembler toutes ses troupes disponibles en Hongrie et en Transylvanie et les fait avancer en direction de Petrovaradin, ayant désormais une armée de plus de 50 000 hommes pour faire face aux Ottomans. Le , dans le village de Kolut, Eugène passe ses forces en revue avant de poursuivre son avance sur Petrovaradin en passant par Sombor. Durant le mois d’août, Eugène propose la bataille dans les alentours de la forteresse de Petrovaradin mais les Ottomans, qui tentent d’y mettre le siège, refusent la bataille. Au mois de septembre, les Ottomans font mouvement vers le nord dans le but de prendre la forteresse de Szeged, suivis par l’armée impériale.
Après la capture de Djafer Pacha par la cavalerie impériale, le projet de siège de Szeged est abandonné ; le sultan décide de prendre ses quartiers d’hiver près de Timişoara. À cette nouvelle, Eugène décide de forcer les Ottomans à livrer bataille.
Le , l’armée ottomane tente de passer à gué la rivière Tisza près de Zenta, sans savoir que l’armée impériale se trouvait dans une zone toute proche. Jovan Popović Tekelija le découvre et en informe le Prince Eugène qui se trouve alors en mesure d’attaquer par surprise les Ottomans en plein franchissement de la rivière. Après un bombardement d’artillerie intensif, les régiments de dragons impériaux démontent et avancent à pied vers les fossés entourant le camp ottoman, échangeant des coups de feu avec l’ennemi. Les troupes ottomanes derrière les retranchements battent alors en retraite dans une grande confusion vers le pont, très vite encombré. L’artillerie autrichienne prend pour cible ces troupes, faisant un massacre. Le flanc droit de l’armée impériale attaque, s’infiltrant entre le flanc gauche des Ottomans et le pont, coupant ainsi leur retraite. Dans le même temps, les forces impériales attaquent de front et, après un féroce corps à corps, franchissent les tranchées entourant le camp ottoman. À l’intérieur du camp, au milieu du train de provisions, les soldats impériaux poursuivent leur attaque implacablement et environ 20 000 Ottomans sont tués sur le champ de bataille alors que 10 000 autres se noient dans la Tisza.
La bataille constitue une victoire totale pour les Autrichiens ; au prix de pertes minimes (environ 500 morts), ils ont infligé la perte de 30 000 hommes aux Ottomans et capturé le harem du sultan, 87 canons et les coffres du trésor royal. L’armée ottomane est alors dispersée et les Impériaux envahissent la Bosnie sans rencontrer la moindre résistance.
La riche ville de Sarajevo, pratiquement sans défense, est une proie tentante pour les Autrichiens. Les habitants font l’erreur de refuser l’accès aux musulmans de la région fuyant l’invasion, puis de tuer les émissaires autrichiens. Les Impériaux pillent la ville de fond en comble, puis l’incendient. Les musulmans sont emmenés en esclavage et la minorité chrétienne de la ville, par crainte des représailles, s’enfuit en territoire autrichien. Seul le château, défendu par la garnison ottomane, est épargné.
Par le traité de Karlowitz de 1699, le sultan Mustafa II doit céder à l’empereur Léopold la Transylvanie ainsi que les provinces ottomanes de Buda, d’Eger et de Kanizsa, qui deviennent ou sont intégrées aux provinces des Habsbourg connues sous le nom de principauté de Transylvanie, royaume de Hongrie, royaume de Slavonie et Confins militaires.
11 septembre 1709 : bataille de Malplaquet (guerre de succession d’Espagne).
La bataille de Malplaquet eut lieu le au cours de la guerre de Succession d’Espagne au sud de Mons dans les Pays-Bas espagnols (sur le territoire de l’actuelle commune de Taisnières-sur-Hon en France). Les forces commandées par le général John Churchill, duc de Marlborough et le prince Eugène de Savoie, essentiellement autrichiennes et néerlandaises, affrontèrent les Français commandés par le maréchal de Villars. L’armée de Marlborough conquiert le terrain, mais au prix de pertes quatre fois plus importantes que celle de l’armée française, qui fit retraite en bon ordre, et avec toute son artillerie, préservant ainsi le Royaume de France d’une invasion.
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La situation désespérée de la France sur le plan militaire et économique après les défaites et sept années de guerre, est accentuée par un déclin économique (départ forcé des industrieux huguenots) et un hiver rigoureux, où des centaines de milliers de Français périssent (le Grand hiver de 1709).
Le peuple désire la paix et une partie de la Cour soutient ce parti. Les termes préliminaires ont néanmoins été repoussés par Louis XIV, en raison des conditions inacceptables posées par les coalisés. Au mois de juin 1709, le vieux roi adresse un appel à son peuple, pour l’exhorter à un dernier effort, dans le but d’obtenir une paix honorable.
Le peuple se joint à son monarque et se scandalise des termes proposés par les Alliés. En province, les intendants rivalisent de zèle pour approvisionner l’armée. De nombreux jeunes gens s’engagent et refusent parfois les primes d’engagement. De riches bourgeoises donnent de l’argent pour équiper les soldats. Abattue après les défaites de Ramilies et d’Audenarde, l’armée des Flandres retrouve l’espoir et le moral grâce à son énergique commandant, le maréchal de Villars. Arrivé à la mi-mars 1709, Villars s’attèle à réconforter ses hommes, à améliorer le ravitaillement, et à construire une série de lignes défensives, et de camps retranchés entre Douai et Saint-Venant.
Les coalisés cherchent à exploiter l’avantage obtenu l’année précédente grâce à la bataille d’Audenarde et la prise de Lille. De leur côté les Français tentent timidement de soutenir Mons assiégée, après la chute prématurée de Tournai fin juillet 1709.
Les forces des coalisés, 86 000 hommes et 100 canons surtout formés d’éléments autrichiens et néerlandais commandés conjointement par le duc de Marlborough et le prince Eugène de Savoie, s’opposent à l’armée franco-bavaroise des maréchaux Villars et Boufflers, forte de 75 000 hommes et de 80 canons. L’artillerie est commandée par Saint-Hilaire. Les deux armées se mettent en position face à face, à portée de canon. Le 11 septembre 1709 à 9 h du matin, Eugène de Savoie, avec l’appui du régiment prussien du comte von Finckenstein, amorce une offensive sur l’aile gauche française. Il y a massé 83 bataillons et n’en laisse que 30 face à l’aile droite française qui, elle, en compte 70. L’idée directrice de ce plan est de forcer Villars à engager ses réserves et ainsi à affaiblir son centre ; mais le maréchal français fait au contraire glisser sa première ligne, esquissant un demi-repli.
Sur l’autre aile (droite), les cuirassiers du prince Jean-Guillaume d’Orange chargent une heure plus tard, et au prix de lourdes pertes parviennent à fixer les régiments du duc de Boufflers.
Marlborough et le prince Eugène redoublent leur attaque sur l’aile gauche des Français, cette fois avec l’appui du régiment du général Withers, contraignant Villars à dégarnir le centre pour les contrer. Vers 13 h, le maréchal de Villars, blessé au genou par une balle de mousquet, doit être évacué et confie l’intégralité du commandement au maréchal de Boufflers.
Lorsque l’infanterie britannique commandée par le comte Hamilton passe à l’attaque sur le centre français affaibli, elle emporte toute la ligne de redents, derrière laquelle se trouvent encore les escadrons de cavalerie de la Maison du roi, sous le commandement de Guillaume François Gibert de Lhène, capitaine des Chevau-Légers. Le maréchal de Boufflers prend lui-même le commandement du centre français. Par six fois, la cavalerie du prince de Hesse-Cassel passe cette ligne et relance son attaque, mais elle se fait repousser par la cavalerie française qui, à son tour, se trouve bloquée par les tirs de couverture des fusiliers britanniques, installés sur l’ancienne position française.
Vers 15 h, les deux camps renoncent à relancer une nouvelle attaque, et Boufflers réalise qu’il lui faudra un bain de sang pour, peut-être, reprendre le terrain perdu : il préfère ordonner le repli.
“Les pertes sont lourdes : quelque 10 000 hommes du côté français, au moins 15 000 du côté des coalisés. Quincy met l’accent sur la faiblesse du centre et l’inutilisation de plusieurs brigades de l’aile droite qui n’ont pas combattu.” (Jean-Pierre Le Flem, Dictionnaire Perrin des guerres et des batailles de l’histoire de France).
L’armée française se replie en bon ordre sur Bavay et Valenciennes et bloque toujours la route aux alliés qui renoncent à envahir la France. Ils prennent toutefois Mons, qui capitule le 20 octobre 1709, n’ayant pu être secourue par les Français.
Bien qu’ils restent maîtres du terrain au soir de la bataille, les alliés ont subi de telles pertes qu’ils ne peuvent poursuivre l’invasion de la France. C’est donc une victoire stratégique française. Villars informa Louis XIV en ces termes : « Si Dieu nous fait la grâce de perdre encore une pareille bataille, Votre Majesté peut compter que ses ennemis sont détruits ».
Les opérations sur ce front reprendront en 1710 dans la région de Douai.
Cette bataille, la plus sanglante de la guerre de Succession d’Espagne, frappe les esprits dans toute l’Europe ; l’étendue des pertes fournira la matière à la rumeur de la mort de Marlborough. Elle renforce le camp de la paix, déjà stimulé par la durée et les frais de la guerre. En 1710, le gouvernement britannique passe aux Tories, qui cherchent une paix avantageuse aux intérêts anglais.
Ce bilan donne à l’armée française un répit, permettant à la France de se maintenir dans le conflit jusqu’à la victoire de Denain, de négocier le traité d’Utrecht et de terminer la guerre dans une position avantageuse.
11 septembre 1814 : création du 3e régiment du génie (Grenoble).
Le 3e régiment du génie, ou 3e RG, est constitué sous la première Restauration. Plus ancien régiment de l’arme, ce régiment est implanté à Charleville-Mézières et appartient à la 7e brigade blindée (située à Besançon) de la 1ère division de l’armée de Terre.
Le 3e RG a été créé à Grenoble le 11 septembre 1814. Après avoir passé de nombreuses années à Arras, le régiment s’installe en 1947 à Mézières, où fût jadis créée l’école royale du génie.
Les neuf batailles inscrites dans les plis de son drapeau (décoré de la Croix de guerre 1939-1945) témoignent de ce passé prestigieux : Château de Morée 1828, Alger 1830, Constantine 1837, Sébastopol 1854-1855, l’Extrême-Orient 1884-1885, Verdun – l’Aisne 1916-1917, la Somme 1916, les Flandres 1918, l’Italie 1943-44.
Entre octobre 2014 et juin 2015, 570 sapeurs du régiment ont été projetés en opération extérieure : République de Centre Afrique dans le cadre de l’opération SANGARIS, en République de Côte d’Ivoire, au Mali ainsi qu’en Guyane dans le cadre de l’opération HARPIE et en Polynésie Française. Depuis janvier 2015 le régiment est engagé sur le territoire métropolitain au quotidien dans le cadre de la mission SENTINELLE.
Enfin, le régiment sort de son cycle de projection régimentaire (octobre 2018 – mars 2019) :
- 1re compagnie de combat du génie et le CDC : BARKHANE ;
- 2e compagnie de combat du génie : RCI ;
- 3e compagnie de combat du génie : Guyane.
Sa devise, « Ardennes, tiens ferme ! », traduit la volonté d’inscrire concrètement son action sur le terrain mais aussi l’attachement de ce régiment au territoire des Ardennes, profondément marqué par l’histoire
Missions
La nature de ses missions est :
- Appui au combat : appui à la mobilité tactique (aide à la progression des unités de mêlée en ouvrant les itinéraires, en déminant les zones à risques, en construisant des ponts, des plates-formes pour l’installation de postes de commandement et d’unités, en produisant de l’énergie ou de l’eau potable…),
- Appui à la contre mobilité (construction ou mise en place d’obstacles pour contraindre la progression ennemie), appui direct au combat (y compris en zone urbaine), aide au déploiement d’urgence.
Le régiment sert aussi d’appui général en facilitant la projection et le retrait d’une force et préservant sa liberté d’action et sa capacité opérationnelle. Il aide également à remplir d’autres conditions de succès d’une mission (aide au déploiement, appui aux déplacements stratégiques et opératifs…).
Il dispose également de sections spécialisées comme les plongeurs de combat du génie et le groupe régional d’intervention NEDEX (GRIN Groupe Régional d’Intervention) qui est particulièrement employé dans une zone fortement marquée par la Première Guerre mondiale.
Composition
Le 3e régiment du génie compte près de 900 hommes répartis en 7 compagnies :
- 1 compagnie de commandement et de logistique,
- 4 compagnies de combat,
- 1 compagnie d’appui,
- 1 compagnie de réserve.
Matériel
Bénéficiant d’une plateforme d’entraînement complète et dédiée pour l’entrainement au combat en zone urbaine, le 3e régiment du génie se spécialise dans ce domaine. La plateforme est composée :
- d’un PERFOR (parcours élémentaire réduit pour le franchissement et l’organisation de la reconnaissance) construit par la compagnie d’appui du régiment ;
- du complexe ACIER (Ardennes complexe interservices entrainement à la réalité).
Infrastructure unique en France, le complexe ACIER a été conçu en relation avec le SDIS, Service Départemental d’Incendie et de Secours, des Ardennes et financé par le conseil départemental pour l’entrainement des forces terrestres et de sécurité en milieu urbain.
La plateforme bénéficie d’un ensemble d’équipements adaptables, performants et efficaces pour l’entraînement au combat en zone urbaine, notamment en milieu clos : appartement modulable, réseau suburbain, travaux de cordage.
Source : MinArm
11 septembre 1917 : mort du capitaine Georges Guynemer (Poelkapelle – Belgique).
Fils d’un Saint-Cyrien, Guynemer veut s’engager dans l’armée de Terre lorsqu’éclate la guerre. L’armée de Terre le refuse, le jugeant physiquement trop fragile, alors il postule pour un poste de mécanicien avion. En persévérant, il devient pilote et acquiert bientôt une belle maîtrise du vol. Remarqué pour son courage, son sang-froid et surtout ses qualités chevaleresques en combat aérien, il est promu lieutenant en février 1916. Nommé capitaine début 1917, il prend le commandement de la prestigieuse escadrille des Cigognes.
Le jour de sa mort, il totalise 53 victoires aériennes homologuées. Nombreux sont les ennemis qu’il a épargnés lors de duels aériens, à lui rendre les honneurs lorsqu’ils apprennent sa mort (dont les circonstances demeurent obscures). Il fait partie des pilotes* qui utilisèrent les “fusées-torpilles” inventées par le lieutenant-de-vaisseau Yves Le Prieur (ancêtres des roquettes sur aéronefs) pour détruire les Drachen et les Zeppelin.
* Parmi lesquels : Charles Nungesser, Jean Navarre, Henri Guiguet, Willy Coppens, Albert Ball, Norman Prince…
11 septembre 2001 : attentats du World Trade Center et du Pentagone (New York et Washington).
Bonjour,
j’aurais une question relative à l’encart sur la bataille de Malplaquet :
quelles sont vos sources évoquant 40 000 pertes françaises et 55 000 pertes coalisés ?