13 août 1532 : Le duché de Bretagne est rattaché au royaume de France.
Après la guerre de Succession de Bretagne, Jean IV de Montfort le Victorieux et Jean V le Sage permettent à la Bretagne, durant 78 ans, de continuer à entretenir des liens avec la couronne d’Angleterre, grâce au comté de Richmond, jusqu’à la guerre des Deux-Roses, moment où l’Angleterre n’est plus en mesure d’aider la Bretagne. La Bretagne du duc François 1er, dit « le Bien-Aimé », se rapproche du royaume de France. Pierre II, dit « le Simple », est suivi par Arthur III, le justicier de Richemont, connétable du roi de France Charles VII, comme le furent Bertrand Du Guesclin de Charles V, et Clisson de Charles VI. Arthur III, connétable de France, combat les Anglais. Son neveu, le duc François II, pour sa part, participe à la guerre folle, fronde de grands seigneurs féodaux contre le roi de France. Il est battu et son pouvoir restreint sur ses fiefs, dont le duché de Bretagne. Durant son opposition au roi de France, il tente de donner à la Bretagne les attributs d’un royaume et fonde l’université de Nantes et, à Pontivy, la première imprimerie bretonne.
La guerre avec la France reprend dès , mais le duché peut cette fois compter sur l’aide militaire de ses alliés : des renforts allemands débarquent à Roscoff, des Anglais à Morlaix et des troupes du comte de Salinas reprennent quelques places fortes tenues par les Français. Une nouvelle trêve est ainsi obtenue, signée en juillet de la même année à Francfort entre Charles VIII et Maximilien d’Autriche. La duchesse Anne conclut avec ce dernier un mariage en 1490 de façon à renforcer l’alliance contre la France ; ceci se traduit par une nouvelle incursion française qui débouche cette fois sur un nouveau mariage (le précédent n’ayant pas été consommé) entre Anne et Charles VIII, conclu en . La duchesse cède alors à son mari tous droits sur le duché. Celui-ci reconduit les privilèges dont bénéficient les Bretons en 1492, mais supprime plusieurs administrations propres au duché afin de pousser son intégration au royaume. La mort de Charles VIII en 1498 met cependant fin à ce processus et Anne recouvre certains de ses droits sur le duché. Son remariage avec le nouveau roi de France Louis XII intervient en 1499, mais cette fois les clauses du mariage préservent l’indépendance du duché.
S’ensuit le mariage de Claude de France, la fille héritière d’Anne de Bretagne, avec le futur roi de France François 1er. Contrairement à son prédécesseur Charles VIII, François 1er intègre le duché au domaine royal. François 1er conserve les institutions du duché de Bretagne, mais place peu à peu des hommes de confiance lors de vacances d’office. Il se ménage aussi la fidélité de la noblesse locale, permettant l’intégration progressive du duché au sein du domaine royal.
L’année 1532 voit l’aboutissement de ce processus d’intégration. Les États de Bretagne réunis à Vannes adoptent le un vœu reconnaissant le dauphin comme duc, ce qui aboutit à la promulgation de l’édit d’Union le 13 août à Nantes, réunissant les deux entités, tout en garantissant les droits et privilèges de l’ancien duché « sans rien y changer ni innover ». L’édit du Plessis-Macé signé en délimite les libertés fiscales, judiciaires et ecclésiastiques de la province.
15 août 1536 : mort à 66 ans soldat et marin espagnol qui combattit aux cotés des Mayas.
Gonzalo Guerrero est né à Palos de la Frontera, en Andalousie (Espagne) durant la huitième décennie du XVe siècle. Par la suite, il intègre l’armée espagnole. Plus soldat que marin, il sert en tant qu’arquebusier durant la conquête de Grenade, dans une campagne qui a culminé le . A ce moment, les troupes des monarques catholiques, commandées par Gonzalo Fernández de Córdoba, attaquent le roi Boabdil de Grenade et mettent fin à huit siècles de pouvoir islamique dans la péninsule ibérique.
Plus tard, toujours en tant qu’arquebusier, il suit Gonzalo Fernández de Córdoba à Naples où l’Espagne a beaucoup d’influence et forme ceux qui deviendront plus tard les tercios espagnols.
Vers 1510, il part avec Diego de Nicuesa vers l’Amérique. Il est plongé dans la lutte fratricide pour le pouvoir espagnol.
Le , son équipage quitte la ville espagnole de Santa María la Antigua del Darién (dans l’actuelle Colombie) à destination de Saint-Domingue sur le bateau de Francisco Niño. Mais à l’aube du troisième jour de navigation, une grande tempête éclate. Des poissons volants sautent sur le pont du navire, un signe de mauvais augure pour les marins. Ils finissent par couler au sud de la Jamaïque. Les survivants (quinze hommes et deux femmes) montent à bord d’une chaloupe qui dérive vers la péninsule du Yucatan, le territoire des Mayas. En chemin, les survivants boivent leur urine pour survivre.
Ils passent par le territoire des Cocomes, un peuple maya, qui les attaque et tue plusieurs passagers. Ils s’échappent mais finissent par se faire tous attraper par des Tutul Xiu, un autre peuple maya ennemi des Cocomes, qui les emmène dans la cité-État de Maní. Les naufragés sont tous sacrifiés par les Mayas, à l’exception de Guerrero et d’un de ses compagnons, le frère franciscain Gerónimo de Aguilar. Ils sont tous deux faits esclaves.
Plus tard, Taxmar, le chef maya des Tutul Xiu, décide de prendre Guerrero et Aguilar comme conseillers de guerre auprès de lui, après avoir appris leur expérience au combat.
Gonzalo apprend alors aux mayas différentes formes d’attaque et de défense, différentes formations en carrés et en colonnes. Il leur a appris notamment que tous les combattants ne devaient pas se battre de manière rapprochée et désordonnée, pas en même temps, pour alterner combat et repos. En fait, il leur apprit à former une phalange macédonienne pour combattre les Cocomes. Guerrero s’accoutume totalement à la culture maya alors qu’Aguilar reste fidèle à sa religion et sa culture espagnole.
Taxmar donne Guerrero au chef maya Na Chan Can de la ville d’Ichpaatùn, au nord de la baie de Chetumal. Ce dernier le donne ensuite à son chef des guerriers, Balam. Un jour, en traversant une rivière, Guerrero sauve la vie de Balam qui se faisait attaquer par un alligator. Depuis, Guerrero n’est plus esclave. En tant qu’homme libre et guerrier maya, il participe avec grand succès à de nombreuses expéditions militaires. Il devient lui-même chef des guerriers et épouse la fille du chef Na Chan Can, la princesse Ix Chel Ka’an (aussi appelée Zazil Há). Il accepte de nombreuses mutilations rituelles et des tatouages mayas. Il s’intègre tellement qu’il aurait permis de sacrifier son premier-né Ixmo à Chichén Itzá, grande ville et centre religieux de la péninsule du Yucatán, pour mettre fin à une invasion de sauterelles.
En 1519, l’expédition du conquistador Hernán Cortés arrive sur l’île de Cozumel, près du Yucatán. Cortés apprend alors que deux Espagnols sont déjà là parmi les autochtones et il envoie donc des messagers accompagnés d’une lettre pour essayer de les libérer. Aguilar, avec l’accord de son maître, accepta de rejoindre Cortés. Mais avant, il alla montrer la lettre à Guerrero. Ce dernier refusa en expliquant qu’il avait ici une femme et deux enfants, qu’il était devenu un grand guerrier ici, tatoué et mutilé. Ix Chel Ka’an, la femme de Guerrero, se mit en colère contre Aguilar en voyant cet esclave parler à son mari. Le franciscain tenta une seconde fois de le convaincre sans succès. Aguilar rejoint alors seul les hommes de Cortés.
Il refuse de revenir avec plusieurs expéditions espagnoles, et combat avec les Mayas pour expulser de leurs terres les conquistadors Juan de Grijalva et Francisco Hernández de Córdoba en 1517 puis Hernán Cortés en 1518. Au cours des années suivantes, les Espagnols se rendirent compte que Guerrero avait formé des Mayas à se défendre contre des Européens car Francisco de Montejo, en mai 1527 rencontra de sérieuses difficultés à conquérir la péninsule du Yucatán.
En juillet 1531, Alonso de Ávila se rendit à Chetumal, où étaient censés se trouver Guerrero et des mines d’or. Comme le lieu était négligé et vide, il supposa que Guerrero, était mort. Il envoya alors un rapport à Francisco de Montejo pour le prévenir de la mort du traître.
En fait, il mourut cinq ans plus tard, le , alors qu’il aidait les hommes du cacique Cicumba des Tolupanes à combattre les troupes du capitaine Lorenzo de Godoy, dans la baie du Rio Ulúa (dans l’actuel Honduras). Il reçut un carreau d’arbalète dans le ventre, où il avait déjà été blessé par une arquebuse. Ses hommes l’ont emmené hors du champ de bataille et l’ont caché derrière des palmiers. Il a demandé à ses proches de prendre soin de ses fils et, pour le reste de ses hommes, plus d’un millier, de continuer à se battre.
Malheureusement, les Mayas ont dû battre en retraite et le corps de Guerrero a été laissé dans le camp ennemi. Certains Espagnols auraient par la suite affirmé l’avoir vu : tatoué et habillé comme un Indien, mais barbu. Pendant la nuit, certains de ses hommes ont sauvé son corps et en guise d’hommage final, ils l’ont jeté dans la rivière Ulúa, de sorte que le courant le mènerait à l’océan d’où il est venu.

13 août 1624 : Richelieu est nommé chef du Conseil du Roi.
Bâtisseur de l’Etat, véritable fondateur de la Marine, inventeur de l’Académie française, la France en général et Louis XIII en particuliers doivent beaucoup au Cardinal Duc. Brillant et retors, il est à la fois admiré et haï. Louis XIII apprenant sa mort : « C’est un grand politique de moins ». Corneille : « Qu’on parle mal ou bien du fameux cardinal, ma prose ni mes vers n’en diront jamais rien, il a trop fait de mal pour en dire du bien, il a trop fait de bien pour en dire du mal ». Mais aussi : « Véritable fondateur de la marine que la France n’avait jamais eue avant lui. Il fut sans doute le premier homme d’Etat français à comprendre l’importance de la puissance navale et donc la nécessité d’avoir une marine de guerre qu’il s’employa à organiser » (E. Taillemite).
Lire sur TB : Premier règlement de discipline de la Marine par Richelieu (15 novembre 1534)
13 août 1704 : deuxième bataille de Höchstädt.
La deuxième bataille de Höchstädt, également appelée bataille de Hochstett ou encore bataille de Blenheim, livrée le , est un affrontement majeur de la guerre de Succession d’Espagne qui opposait le royaume de France et l’Électorat de Bavière à la Grande Alliance rassemblant l’Angleterre, les Provinces-Unies, le Portugal et le Saint-Empire. Elle a été livrée sur un front d’un peu plus de 6 kilomètres en Bavière, de Höchstädt an der Donau à Blenheim.
Louis XIV, cherchant à évincer l’empereur Léopold 1er du conflit, tente de s’emparer de Vienne, capitale du Saint Empire germanique des Habsbourg, pour obtenir un règlement de paix favorable. La menace contre Vienne est sérieuse : l’électeur de Bavière et les forces du maréchal de Marsin en Bavière convergent depuis l’ouest tandis que l’armée du duc de Vendôme, déployée dans le Nord de l’Italie, fait peser un autre sérieux danger en menaçant d’une offensive par le col du Brenner. Vienne est également menacée à l’est par l’insurrection hongroise déclenchée par Rákóczi. Réalisant la gravité de la situation, le duc de Marlborough se résout à faire marcher ses forces au sud de Bedburg (Bas-Rhin westphalien) pour conserver l’empereur Léopold au sein de la Grande Alliance.
Une heureuse combinaison de feintes et de magistrale conduite des opérations — destinée à masquer ses objectifs, tant à ses alliés qu’à ses adversaires — permet à Marlborough de parcourir discrètement quelque 400 kilomètres depuis les Pays-Bas jusqu’au Danube en cinq semaines. Après avoir pris Donauworth sur le Danube, le duc anglais cherche à engager les armées de l’électeur et de Marsin avant que le maréchal de Tallard ne puisse amener des renforts depuis la Forêt-Noire. Cependant, le commandement franco-bavarois refusant le combat avant de s’être assuré la supériorité numérique, Marlborough adopte une politique de la terre brûlée en Bavière, visant à forcer la main à ses adversaires. Sa tactique échoue, mais quand Tallard arrive pour renforcer l’armée de l’électeur et que de son côté le prince Eugène survient avec des renforts pour les Alliés, les deux armées se rencontrent sur les rives du Danube, dans et autour du petit village de Blenheim.
Avant la bataille, le duc de Marlborough et le prince Eugène décident d’attaquer chacun un flanc de l’armée française menée par le maréchal de Tallard. Le duc doit attaquer l’aile droite française sous le commandement direct de Tallard, alors que le prince doit attaquer l’aile gauche sous les ordres de Marsin et de l’électeur de Bavière. Pendant la bataille, le lieutenant général de Clérambault commet une grande erreur en ordonnant aux soldats sous ses ordres de se replier dans le village de Blenheim, ce qui permet à Marlborough de contenir 10 000 hommes avec seulement 5 000 hommes. De son côté, le prince Eugène ordonne plusieurs charges de cavalerie pour empêcher l’aile gauche française de porter secours au corps d’armée principal attaqué par les forces de Marlborough, supérieures en nombre. Ces dernières percent le centre ennemi, ce qui oblige les Français à se retrancher près du village de Blenheim, puis capturent le maréchal de Tallard. Quant au prince Eugène, après plusieurs charges, il parvient lui aussi à déborder les forces adverses. Au terme de la bataille, qui se termine à la nuit tombante, les pertes françaises sont sévères : plus de 30 000 tués, blessés, disparus et prisonniers contre environ 12 000 pour leurs adversaires.
Blenheim entre dans l’histoire comme un des tournants de la guerre de Succession d’Espagne : l’écrasante victoire alliée met Vienne à l’abri de l’armée franco-bavaroise et empêche ainsi l’effondrement de l’Alliance. La Bavière est par ailleurs éliminée de la guerre, privant Louis XIV de tout espoir d’une victoire rapide. Le commandant en chef de l’armée française, le maréchal de Tallard, capturé, est emmené en Angleterre. Quand la campagne de 1704 prend fin, les Alliés ont pris Landau, et les villes de Trèves et Trarbach sur la Moselle en prévision d’une éventuelle campagne en France même.
13 août 1809 : troisième bataille de Bergisel.
La troisième bataille de Bergisel se déroule le lors de la rébellion du Tyrol. Elle s’achève par la victoire des rebelles tyroliens qui reprennent aux Bavarois la montagne du Bergisel et la ville d’Innsbrück.
Début août, les forces bavaroises et saxonnes subissent deux lourdes défaites lors de la bataille de Franzensfeste et la bataille de Pontlatzer Brücke. À la suite de l’échec de son expédition, le maréchal Lefebvre regagne Innsbrück avec ses troupes bavaroises. Les Tyroliens, menés par Andreas Hofer, se lancent à sa poursuite, bien décidés à reprendre la ville. Hofer réinstalle son quartier général dans la même auberge qui avait servi pour la précédente bataille du Bergisel. Il dispose alors de 76 compagnies du Sud et de 55 du Nord, soit 17 000 à 18 000 hommes. Le centre est confié à Peter Mayr, le flanc droit à Josef Speckbacher et le flanc gauche au père Joachim Haspinger. De leur côté les Bavarois sont au nombre de 15 000 fantassins, 1 400 cavaliers et 43 canons.
Le dimanche , avant l’aube, les paysans tyroliens célèbrent la messe puis se déploient à leurs postes. Le combat s’engage à huit heures. Les Tyroliens se lancent à l’assaut du Bergisel mais les Bavarois les repoussent à cinq reprises. Le flanc gauche mené par Haspinger est notamment contenu par l’artillerie et la cavalerie. À midi, Hofer fait intervenir ses renforts. Les insurgés, bien entraînés, se révèlent être d’habiles tireurs en plantant des fourches dans le sol et en s’en servant pour appuyer leurs fusils et mieux ajuster leur tirs. Finalement après plusieurs heures de combats, les Tyroliens s’emparent du Bergisel dans l’après-midi. Lefebvre ordonne la retraite et rassemble ses troupes à l’abbaye de Wilten.
Les pertes des Bavarois sont de 200 morts et 250 blessés, tandis que les Tyroliens déplorent 60 à 100 tués et 200 à 220 blessés. À court de vivres et de munitions, Lefebvre décide d’abandonner Innsbrück et ordonne le repli sur Salzbourg le . Le lendemain, les insurgés se rendent maîtres de la ville où ils sont accueillis par une foule en liesse.
13 août 1926 : naissance du dictateur communiste cubain Fidel Castro.
13 août 1940 : « Adlertag ».
L’Adlertag (« Jour de l’Aigle ») désigne le premier jour de l’Unternehmen Adlerangriff (« Opération Attaque de l’Aigle »), qui était le nom de code de l’opération aérienne allemande engagée par la Luftwaffe (Force aérienne allemande) pour détruire la Royal Air Force (RAF) britannique. En , les alliés avaient été battus en Europe occidentale et en Scandinavie. Malgré tout, la Grande-Bretagne avait repoussé toutes les offres pour une paix négociée.
Hitler avait donné à la Wehrmacht une directive (Directive No. 16) qui ordonnait la préparation d’une attaque aérienne du Royaume-Uni. L’invasion du Royaume-Uni portait le nom de code Unternehmen Seelöwe (Opération Seelöwe = opération Lion de Mer). Précédant cette invasion, la maîtrise de l’air était nécessaire avant le déclenchement des opérations par mer et sur terre. La Luftwaffe devait détruire la RAF en vue de l’empêcher d’attaquer la flotte de débarquement ou de fournir une protection à la flotte de la Royal Navy qui pouvait s’opposer au débarquement. Hitler avait ordonné au commandant en chef de la Luftwaffe, le Reichsmarschall Hermann Göring et à l’état-major de la Luftwaffe de préparer cet assaut.
La cible principale était le RAF Fighter Command, c’est-à-dire la chasse britannique. Au cours du mois de juillet et du début d’août, les Allemands se sont préparés pour le Adlertag. La date de l’assaut a été repoussée plusieurs fois à cause du mauvais temps. Finalement, elle a été fixée au . Les attaques allemandes du ont provoqué des dégâts importants et des victimes au sol, mais elles n’ont pas entamé la capacité du Fighter Command à défendre l’espace aérien britannique.
Göring avait promis à Hitler que le Adlertag (jour de l’Aigle) et le Adlerangriff (attaque de l’Aigle) obtiendraient les résultats recherchés en quelques jours, tout au plus quelques semaines. Ils devaient marquer le début du déclin du RAF Fighter Command mais l’Adlertag, et les opérations qui ont suivi, ont échoué à détruire la RAF. Les combats engagés au cours de l’Adlertag et des jours suivants portent le nom de Bataille d’Angleterre. Au fur et à mesure de cette campagne, la Luftwaffe a dû renoncer à obtenir la supériorité aérienne vis-à-vis de la RAF. Finalement, l’Opération Seelöwe a été annulée.
La faiblesse des renseignements a souvent été invoquée pour expliquer l’échec de l’Adlertag. Alors que le rapport des forces entre Allemands et Britanniques était sensiblement égal, les Britanniques ont obtenu un avantage décisif dans le domaine du renseignement. La cryptanalyse de la machine Enigma et la faible discipline dans les transmissions de la Luftwaffe ont permis aux Britanniques d’accéder aisément aux communications allemandes. L’impact de ULTRA dans la Bataille d’Angleterre est un sujet de controverses. Certains historiens affirment que cela n’a pas eu d’impact direct. Cependant, ULTRA et le Y service en particulier, ont donné aux Britanniques une image de plus en plus précise des plans de bataille allemands.
Joseph « Beppo » Schmidt était l’officier de renseignement de la Luftwaffe. Durant tout le temps de l’opération, Schmidt a commis une série d’erreurs. En , Schmidt a grossièrement surestimé les forces de la Luftwaffe et sous-estimé celles de la RAF. Les erreurs les plus importantes concernent l’identification des bases aériennes et celle des sites de production. Schmidt avait affirmé que le nombre de bases opérationnelles dans le sud de l’Angleterre était très réduit; il avait estimé que les Britanniques ne pouvaient produire que 180 à 330 chasseurs par mois (alors que le chiffre exact était 496) et que ce nombre ne pouvait que décroître. Tout cela indiquait que la RAF ne pouvait soutenir une longue bataille d’usure. Schmidt soutenait que le commandement à tous les niveaux était rigide et inflexible, que les chasseurs étaient strictement affectés à leurs bases. De plus, Schmidt a oublié de mentionner que les services de maintenance de la RAF pouvaient rapidement réparer un avion endommagé. Il a prévu une bataille brève. Enfin et tout particulièrement, Schmidt a négligé de mentionner le radar.
L’absence d’attaques soutenues et concentrées sur les radars a permis à ces derniers de déclencher le déploiement rapide des unités de la RAF aux moments opportuns. Les alertes répétées sur l’intrusion des raids ont été cruciales pour le Fighter Command. La Luftwaffe avait également de mauvaises informations sur les missions des différentes bases de la RAF. Elle s’est fréquemment trompée, en identifiant certains aéroports comme bases du Fighter Command, alors qu’ils appartenaient au RAF Coastal Command ou au RAF Bomber Command. Le Jour de l’Aigle, bien des cibles visées par la Luftwaffe, et qui ont été détruites, n’appartenaient pas au Fighter Command.

La clé de voûte de la défense britannique était le système complexe de détection, commandement, et contrôle qui était mis en action au cours des combats. On l’a appelé le « Dowding System », car son concepteur principal était l’Air Chief Marshal Sir H.C.T. « Stuffy » Dowding, commandant en chef du RAF Fighter Command. Dowding avait modernisé un système créé en 1917 par le Major général E B Ashmore. Le cœur du Dowding’s system avait été organisé par Dowding lui-même: la mise en œuvre du Radio Direction Finding (RDF, plus tard appelé radar, pour radio direction finding and ranging) permettait d’observer l’approche des avions ennemis qui se dirigeaient vers les côtes britanniques. Une fois que les avions avaient franchi la ligne des radars, l’observation visuelle de leur trajectoire était confiée au Royal Observer Corps (ROC) (Royal Corps des Observateurs) réparti à l’intérieur du territoire. Les informations du RDF et du Observer Corps étaient transmises à la salle principale des opérations du Quartier Général du Fighter Command située au RAF Bentley Priory. Ce système a permis de manière cruciale à la RAF d’intercepter efficacement les avions ennemis qui pénétraient dans le ciel britannique.
Les premières indications des raids aériens hostiles étaient détectées par les infrastructures radar du Chain Home Radio Direction Finding (RDF) réparties tout au long des côtes de la Grande-Bretagne. Dans de nombreux cas, le RDF pouvait observer les formations d’avions de la Luftwaffe lors de leur rassemblement au-dessus de leurs bases situées au nord de la France et en Belgique et pouvait suivre la trajectoire de ces raids. Les signaux radar étaient évalués pour déterminer s’ils correspondaient à des avions « hostiles » ou « amis ». Lorsque les signaux étaient hostiles, l’information parvenait à la « salle principale des opérations ». Des renseignements supplémentaires étaient fournis par les postes radio du Y Service, qui étaient à l’écoute des communications radio ennemies, et par le centre de décodage de ULTRA, basé à Bletchley Park. Ces deux services informaient la RAF sur l’ordre de bataille allemand.
Dans la « salle principale des opérations », les trajectoires de chaque raid étaient matérialisées par des Women’s Auxiliary Air Force (WAAF) qui recevaient les informations par téléphone. Des marques avec des codes de couleur représentaient chaque raid sur une très grande table, recouverte par une carte du Royaume-Uni et quadrillée par le British Modified Grid. Au fur et à mesure que les signaux radar des avions se déplaçaient, les marques étaient poussées sur la carte grâce à un « râteau » magnétique. Ce système permettait au Fighter Controller et à Dowding de voir où chaque formation se dirigeait, à quelle hauteur, et à quelle vitesse. Cela permettait d’envisager quelles étaient les cibles possibles. L’ancienneté du renseignement pour chaque raid était codée par la couleur de la marque correspondante. La simplicité de ce système faisait que les décisions pouvaient être prises rapidement.
Les informations étaient transmises en temps réel aux quartiers généraux de chaque groupe où ils étaient d’abord contrôlés avant d’arriver dans une autre salle des opérations. Comme chaque groupe avait le contrôle tactique du combat, ces salles d’opérations étaient différentes de celle du Quartier Général de Bentley Priory. Les cartes utilisées représentaient la zone d’action du groupe et les bases associées. Un équipement très complet radio et téléphone transmettait et recevait un flux constant d’informations des différents secteurs des bases ainsi que du Observer Corps, du AA Command et de la marine. Si le système téléphonique tombait en panne, des ingénieurs intervenaient rapidement pour réparer les communications interrompues. Le « Duty fighter controller » était la personne qui était chargée de décider comment et quand chaque raid pouvait être intercepté.

13 août 1951 : premier vol propulsé de l’avion expérimental à grande vitesse DFS 316.
Le DFS 346 était un avion expérimental à grande vitesse à moteur-fusée développé en Allemagne par Felix Kracht au sein du DFS (Deutsche Forschungsanstalt für Segelflug) au cours de la Seconde Guerre mondiale. Les recherches furent poursuivies par l’Union soviétique. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, un prototype non terminé fut emmené en Union soviétique et mis au point. Les Russes prétendirent qu’ils franchirent le mur du son avec cet aéronef mais des recherches ultérieures permettent de mettre en doute cette affirmation.
Le DFS 346 était un projet parallèle au projet DFS 228, un planeur de haute altitude. Le DFS 346 présentait une forme aérodynamique poussée à l’extrême et ressemblait à une fusée. Ses concepteurs espéraient franchir avec lui le mur du son. Il était équipé d’une capsule de sauvetage pour le pilote, dérivée d’un appareil développé avant la guerre, le DFS 54. Le pilote était allongé sur le ventre comme dans le DFS 228.
Il devait être largué à partir d’un avion porteur. Il était prévu d’utiliser le Dornier Do 217. Après le largage, deux moteurs Walter-509B devaient propulser l’appareil à Mach 2,6 et lui faire atteindre l’altitude de 30 500 m. Après épuisement du carburant, l’appareil devait rallier sa base en Allemagne ou en France en vol plané.
La cellule entièrement métallique possédait une voilure médiane avait été réalisée par les usines Siebel Flugzeugwerke où elle fut découverte par les Soviétiques. Le , le bureau d’études OKB-2, dirigé par Hans Rössing et Alexandre Bereznyak, reçut l’ordre de mener le développement à bon terme. L’aéronef fut terminé et testé en soufflerie où l’on décela ses défauts d’aérodynamisme. Le système de sauvetage fut testé sur un North American B-25 Mitchell.
En 1947 un autre prototype du 346 fut réalisé en tenant compte des enseignements tirés des essais en soufflerie. L’appareil désigné 346-P était un simple planeur non motorisé sur lequel on simula cependant la masse du moteur et du carburant par du ballast. Il fut installé sous un B-29 Superfortress capturé à Vladivostok et piloté par Wolfgang Zeise qui réalisa un programme d’essai dont découlèrent trois autres prototypes.
Le 346-1 à l’aérodynamique améliorée et des faux moteurs vola en 1948 avec Zeise aux commandes. Le Zeise fut gravement blessé lors d’un accident à l’atterrissage. L’appareil put reprendre l’air après remise en état avec le pilote d’essai russe P. I. Kasmin aux commandes. Celui-ci effectua plusieurs vols sur le 346-1. Le , Zeise réintégra le programme et vola sur les prototypes 346-2 et 346-3 non motorisés.
Le modèle 346-3 était un avion entièrement fonctionnel et le premier vol propulsé par moteur-fusée eut lieu le . Cependant un seul moteur fut mis à feu. L’avion atteignit la vitesse Mach 0,9 au cours des essais en vol. Zeise repris l’air le 2 septembre et le mais le dernier vol se termina par un accident. Après le largage et la mise à feu des moteurs, l’appareil atteignit 900 lm/h mais devint subitement incontrôlable et perdit de l’altitude. À 6 500 m, Zeise actionna le système de sauvetage et atterrit sain et sauf. L’avion fut entièrement détruit et le programme définitivement arrêté.
13 août 1961 : début de la construction du Mur de Berlin (guerre froide).
Le mur de Berlin est érigé en plein Berlin dès la nuit du au par la République démocratique allemande (RDA), d’abord sous la forme de rideau de fils de fer barbelé, au cours du mois d’août et de septembre 1961, puis sous la forme d’un mur en béton et en briques, selon les emplacements, à compter d’octobre 1961. Il doit ainsi servir à mettre fin à l’exode croissant de ses habitants vers la République fédérale d’Allemagne (RFA). De façon systématique, le mur est installé en respectant le tracé des zones de Berlin défini par les Alliés et les Soviétiques à compter de juillet 1945 : le mur est parfois situé environ un mètre ou plusieurs mètres en deçà de la limite du secteur soviétique et n’empiète en aucun cas sur l’étendue de la trizone américaine, britannique et française de Berlin. Ainsi, la décision du gouvernement est-allemand d’élever une séparation entre Berlin-Est et Berlin-Ouest n’a pas pu être considérée, sur le plan du droit, comme un acte violant la légalité internationale, car ce gouvernement agissait sur la superficie de son territoire, où il pouvait donc faire ce qu’il désirait.
Le mur, composante de la frontière intérieure allemande, a séparé physiquement la ville en Berlin-Est et Berlin-Ouest pendant plus de vingt-huit ans et a constitué le symbole le plus marquant d’une Europe divisée par le rideau de fer. Plus qu’un simple mur, il s’agissait d’un dispositif militaire complexe comportant deux murs de 3,6 mètres de haut avec un chemin de ronde entourant intégralement le secteur ouest de la ville sur 155 km, équipé de 302 miradors, de dispositifs d’alarme et de barbelés dressés vers le ciel, et surveillé par 14 000 gardes et 600 chiens. Les gardes-frontières est-allemands et les soldats soviétiques n’hésitaient pas à tirer sur les fugitifs, ce dont un nombre indéterminé de personnes ont été victimes lors de leur tentative de franchissement du mur.
L’affaiblissement de l’Union soviétique, la perestroïka conduite par Mikhaïl Gorbatchev et la détermination des Allemands de l’Est qui organisaient de grandes manifestations, ont provoqué le la chute du mur de Berlin, suscitant l’admiration incrédule du « Monde libre » et ouvrant la voie à la réunification allemande. Presque totalement détruit, le Mur laisse cependant, dans l’organisation urbaine de la capitale allemande, des cicatrices qui ne sont toujours pas effacées aujourd’hui. Le mur de Berlin, symbole du clivage idéologique et politique de la guerre froide, a inspiré de nombreux livres et films. Plusieurs musées lui sont consacrés.