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14 octobre 1066 : bataille d’Hastings.
La bataille d’Hastings se déroule au cours de la conquête normande de l’Angleterre le à une dizaine de kilomètres au nord de la ville d’Hastings, dans le Sussex de l’Est. Elle oppose le dernier roi anglo-saxon d’Angleterre, Harold Godwinson, au duc de Normandie Guillaume le Conquérant, qui remporte une victoire décisive.
Hastings s’inscrit dans la crise de succession ouverte par la mort du roi d’Angleterre Édouard le Confesseur en . Élu et sacré successeur d’Édouard, Harold doit faire face aux invasions lancées par des prétendants à la couronne. Il vainc le roi de Norvège Harald Hardrada le à Stamford Bridge, dans le Yorkshire, mais pendant ce temps, le duc Guillaume de Normandie a débarqué dans le Sussex, dans le sud du pays, à plus de 350 km. Harold se précipite à sa rencontre à marche forcée.
Guillaume, duc de Normandie a débarqué depuis deux semaines dans le Sussex et a fait construire une place forte dans l’urgence afin d’attendre le retour du roi Saxon Harold. Ce dernier vient d’écraser les forces Viking (roi norvégien Harald) débarquées dans le Nord de l’Angleterre à hauteur de York. Fatigués, par l’aller-retour qu’imposent ces deux débarquements, les 7 500 combattants Saxons surprennent par leur bonne tenue dans le début du combat qui s’engage. Les 7 000 Normands sont presque vaincus en fin de matinée. La rumeur de la mort du duc de Normandie se propage dans les rangs et terrasse psychologiquement les envahisseurs. Guillaume se place alors sur le devant des troupes pour se faire reconnaître et conduit un nouvel assaut. Cependant, c’est l’action « commando » de quatre de ses chevaliers contre Harold (roi saxon) qui est décisive : ayant percé intentionnellement la ligne de défense juste devant lui, ils le tuent et provoquent la débandade saxonne. Guillaume est couronné roi d’Angleterre en décembre.
Grâce à sa victoire, le duc de Normandie peut marcher jusqu’à Londres, et il est sacré roi d’Angleterre le jour de Noël à Westminster. Même si la conquête normande de l’Angleterre n’est véritablement achevée que plusieurs années plus tard, la bataille d’Hastings marque un tournant dans l’histoire de l’Angleterre, dont elle inaugure la période anglo-normande.
14 octobre 1322 : bataille d’Old Byland (victoire écossaise).
La bataille d’Old Byland opposa le royaume d’Écosse et le royaume d’Angleterre le . Elle est aussi appelée bataille de Byland Moor ou bataille de Byland Abbey.
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Depuis leur grande victoire à la bataille de Bannockburn en 1314, les Écossais mènent des raids dans le Nord de l’Angleterre. La ville de Berwick-upon-Tweed est prise en 1318 et les Écossais arrivent aux portes d’York en . Édouard II d’Angleterre n’arrive pas à mettre fin à ses attaques d’une part car il refuse de reconnaître Robert Bruce comme roi d’Écosse et d’autre part car il est en permanence en conflit avec la fronde des barons menée par son cousin Thomas de Lancastre.
La trêve négociée à la Noël 1319 expire en et les raids écossais recommencent. Les Écossais pillent Hartlepool, Richmond et Darlington. Lancastre, qui est en rébellion contre le roi, ne réagit pas et s’enferme au château de Pontefract. Édouard II ordonne à son lieutenant dans le Nord, Andrew Harclay, de concentrer ses efforts à battre les barons avant de se consacrer à repousser les Écossais. Harclay bat Lancastre à la bataille de Boroughbridge le . Lancastre et ses alliés sont capturés et exécutés sans procès sur ordre du roi.
Édouard a désormais pris sa revanche sur les barons qui avaient fait exécuter son favori Piers Gaveston en 1312. L’opposition abattue, le roi devient le maître incontesté du royaume : au Parlement de York, en , Édouard publie une loi qui abroge les Ordonnances de 1311 qui limitaient son pouvoir. Le roi n’est plus soumis à la volonté du Parlement, et les hauts seigneurs, les prélats et les Communes doivent endurer la loi royale en silence.
Débarrassé des problèmes internes, Édouard tourne son attention vers l’Écosse. Mais au moment où il commence à faire avancer son armée en , Robert Bruce est plus que prêt. Il retire son armée au-delà de la rivière Forth et emporte avec lui tous les vivres.
Pour se venger, les Anglais détruisent Holyrood Abbey. Cependant, la retraite forcée a un mauvais effet sur le moral des troupes semblable à celui des soldats anglais après la déroute de Bannockburn. Les craintes sont partagées au sein de l’état-major anglais car une retraite anglaise signifie qu’une attaque écossaise est imminente.
Bruce, qui poursuit les Anglais, traverse le Solway Firth, rassemble des troupes supplémentaires en Argyll et pénètre dans le Yorkshire. Après son retour d’Écosse, Édouard s’établit avec son épouse Isabelle de France à l’abbaye de Rievaulx. À sa grande surprise, les Écossais s’en approchent dangereusement à la mi-octobre. Édouard ordonne à son cousin le comte de Richmond de repousser cette attaque. Ce dernier s’établit près de l’abbaye de Byland.
Pour le déloger de sa position stratégique, Bruce lance une charge sur l’armée anglaise afin qu’elle le poursuive en dehors de la colline. Cela permet à une petite force écossaise qui s’était cachée d’enfoncer l’arrière de l’armée de Richmond. Ce dernier est fait prisonnier tandis que ceux qui tentent de s’enfuir sont tués dans la mêlée.
Alarmé par cette situation, Édouard se retire en toute hâte à Londres en abandonnant ses effets personnels. Bruce se retire quant à lui en Écosse.
Cette débâcle convainc Andrew Harclay que l’Angleterre ne peut remporter cette guerre, du moins pas avec Édouard II comme roi. Il décide donc d’entrer en pourparlers avec les Écossais à l’insu de son suzerain. Le , il signe un traité de paix avec Robert Bruce à Lochmaben. L’Écosse est reconnue indépendante, Robert doit payer 40 000 marcs aux Anglais et s’engage à marier son héritier avec la candidate que lui proposera le roi Édouard. Après ce traité, Harclay ne peut guère s’attendre à la clémence royale. Pour autant, ses actions ne sont pas nécessairement le produit de machinations politiques : il est possible qu’il ait simplement cherché la meilleure façon de sortir l’Angleterre d’une situation difficile. Harclay est arrêté le sur ordre du roi, dépouillé de ses titres et charges et exécuté quelques jours plus tard.
Édouard négocie cependant une nouvelle trêve de treize ans avec Bruce le . La paix entre l’Angleterre et l’Écosse ne sera signée qu’en 1328 lors du traité d’Édimbourg-Northampton.
14 octobre 1702 : bataille de Friedlingen.
La bataille de Friedlingen s’est déroulée le près de la ville de Weil-am-Rhein (Allemagne) à quelques kilomètres au nord de Bâle (Suisse). L’armée française menée par Claude Louis Hector de Villars, vainquit celle du Saint Empire, menée par Louis-Guillaume 1er de Bade.
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En automne de 1702, Louis XIV envoie Claude Louis Hector de Villars attaquer la Souabe, afin de renforcer l’influence de la France sur la rive orientale du Rhin. L’armée impériale tente d’empêcher la jonction des Français et de leurs alliés Bavarois.
À la tête du régiment de Bourbonnais, le colonel Louis Armand de Brichanteau se lance à l’attaque du pont d’Huningue le
Le , après avoir traversé le Rhin à Weil-am-Rhein, au nord de Bâle, les Français attaquent l’armée impériale à Friedlingen. Le futur feldmarschall Louis-Guillaume de Bade, bien retranché, contient l’assaut des Français avant de se retirer au Nord.
Les pertes sont assez élevées pour les Français, qui ne parviennent pas à faire la jonction avec les Bavarois. La victoire est pour le moins contestable. Les villages de la rive orientale du Rhin, et particulièrement Weil-am-Rhein, ont beaucoup souffert.
Claude Louis Hector de Villars est nommé maréchal de France : selon ses mémoires, ses soldats l’ont proclamé sur le champ de bataille, légende reprise par Voltaire.
14 octobre 1758 : bataille de Hochkirch (guerre de Sept Ans).
La bataille de Hochkirch opposa le , l’Autriche et la Prusse autour du village de Hochkirch, 9 km à l’est de Bautzen en Saxe. Une armée prussienne de 31 000 hommes fut défaite par une armée autrichienne de 80 000 hommes.
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Pendant l’été 1758, Frédéric II doit mener des opérations difficiles contre les Russes. Tandis qu’il est occupé à l’est, les forces autrichiennes, commandées par le feld-maréchal von Daun, cherchent à pénétrer en Silésie sur son flanc sud ; cependant, le relief montagneux et les habiles dispositions défensives du prince Henri de Prusse les amènent à changer leurs projets et à se tourner vers la Saxe électorale, occupée par le roi de Prusse depuis le début de la guerre. Les forces de von Daun doivent faire leur jonction sur l’Elbe avec l’armée de l’Empire, c’est-à-dire les contingents des petits États allemands sous le commandement du duc de Deux-Ponts, pour libérer la Saxe avant de marcher sur Berlin. L’armée de l’Empire avance lentement vers Pirna, les forces d’Henri de Prusse livrant des combats de retardement, tandis que la principale armée autrichienne se dirige vers Görlitz en Lusace et qu’un autre corps autrichien, commandé par le général von Laudon, opère une diversion vers Cottbus. Von Daun tente, sans succès, d’encercler les forces très inférieures en nombre d’Henri de Prusse. Cependant, Frédéric II livre bataille aux Russes contre lesquels il remporte la coûteuse victoire de Zorndorf (). Il peut alors revenir vers la Saxe et faire sa jonction avec l’armée du général von Zieten le 1er septembre.
Von Daun, qui ne souhaite pas risquer une bataille contre Frédéric II, occupe une position défensive autour de Stolpen, sur la rive est de l’Elbe, deux ponts lui permettant de communiquer avec l’armée de l’Empire qui se trouve à Pirna, sur la rive ouest ; il peut ainsi couvrir la Silésie où une autre armée autrichienne se prépare à mettre le siège devant Neisse (en Pologne actuelle, près de la Nysa Kłodzka). En face, l’armée du prince Henri se trouve autour de Maxen, les ponts de Dresde lui permettant de communiquer avec celles de Frédéric II qui se trouve à Reichenberg. Le roi de Prusse tente une manœuvre vers Zittau, ville qui sert de centre d’approvisionnement aux Autrichiens, pour obliger von Daun à livrer bataille ou à se retirer de Saxe ; la saison pluvieuse rend les déplacements difficiles pour les deux camps. Le général prussien Wolf Friedrich von Retzow occupe Bautzen avec 10 000 hommes, inquiétant les communications de l’armée autrichienne ; Frédéric II commence à transférer ses approvisionnements de Dresde à Bautzen ; l’armée prussienne se trouve alors morcelée par les escortes importantes qu’il faut fournir aux convois.
Dans la nuit du 5 au , von Daun, craignant d’être coupé de ses bases par l’avance prussienne, déplace son armée de Stolpen vers Zittau. Frédéric II avance à son tour vers les hauteurs boisées de Hochkirch ; des escarmouches opposent les deux armées pendant quelques jours. Frédéric II est persuadé que von Daun, général excessivement prudent, ne va pas prendre le risque d’attaquer ; il est entretenu dans cette erreur par les faux rapports d’un espion. Contre l’avis de ses généraux, le roi décide de dresser son camp, en infériorité numérique, à proximité de l’armée ennemie.
Dans la nuit du , von Daun fait avancer son armée principale par les hauteurs boisées, tenues par le corps de Laudon, qui dominent le camp de l’aile droite prussienne à Hochkirch ; d’autres corps autrichiens se positionnent de manière à neutraliser l’aile gauche prussienne et le corps détaché du général Retzow, à Weißenberg, dès que l’attaque principale serait lancée. La manœuvre, exécutée en silence, permet un effet de surprise complet. À 5 h 00 du matin, la cloche de l’église de Hochkirch servant de signal, les Autrichiens passent à l’attaque, emportent les redoutes prussiennes, s’emparent de la principale batterie d’artillerie et retournent aussitôt ses canons contre les Prussiens. Frédéric II, réveillé en hâte, ordonne une contre-attaque pour arrêter la déroute de son infanterie ; il perd beaucoup d’hommes, dont le feld-maréchal Keith qui est tué, et doit finalement ordonner l’évacuation de Hochkirch. Le colonel Siegmund Moritz Wilhelm von Langen, qui défendait le cimetière de Hochkirch avec 600 hommes contre des forces autrichiennes beaucoup plus nombreuses, se trouve à court de munitions et ordonne à ses hommes d’évacuer la place ; lui-même, capturé par les Autrichiens, mourra de ses blessures le .
Quand le lever du jour et la dissipation du brouillard rendent les mouvements des troupes visibles, Frédéric II se voit menacé d’encerclement. Il rassemble ses troupes autour de Drehsa (près de Weißenberg). Dans le même temps, un combat indécis oppose l’aile gauche prussienne au corps autrichien du duc d’Aremberg ; l’aile gauche prussienne perd sa batterie d’artillerie mais évite l’encerclement et fait sa jonction avec le corps du général Retzow qui doit lui aussi abandonner sa position. Cependant, von Daun doit réorganiser ses forces, dispersées pendant les combats de la nuit, et renonce à couper la retraite à l’armée prussienne qui se replie en bon ordre vers Kleinbautzen, couverte par la cavalerie du général von Seydlitz.
Cette bataille est l’une des plus cuisantes défaites de Frédéric II de Prusse avec les batailles de Kunersdorf et Kolin. Les pertes sont sensiblement égales dans les deux camps (9 000 Prussiens contre 8 000 Autrichiens) mais Frédéric II a perdu une centaine de canons, 28 drapeaux, son camp, ses bagages et deux feld-maréchaux : l’Écossais Keith, qui est tué, et Maurice d’Anhalt-Dessau, capturé. Cependant, la retraite en bon ordre de l’armée prussienne n’a pas permis à von Daun de tirer profit de sa victoire6. Frédéric II, éprouvé par sa défaite et par la mort, survenue le même jour, de sa sœur préférée, la margrave Wilhelmine de Bayreuth, reste pourtant confiant dans l’issue de la guerre. Von Daun reçoit les félicitations de l’impératrice Marie-Thérèse et du pape Clément XIII mais, malgré sa victoire et sa supériorité numérique, il ne bouge pas de son camp retranché près de Belgern. Frédéric II en profite pour reprendre Görlitz et marcher vers Neisse, assiégée par les Autrichiens depuis le ; l’avance du roi oblige le général autrichien Ferdinand Philipp von Harsch à lever le siège de la place.
14 octobre 1805 : bataille d’Elchingen.
La bataille d’Elchingen se déroule le à Elchingen, en Bavière, au nord-est d’Ulm (Allemagne). Elle oppose le maréchal Ney et ses 17 000 hommes aux 16 000 soldats autrichiens dirigés par le maréchal de camp (Feldmarschall-Leutnant) Johann von Riesch. Le maréchal de France triomphe et met en déroute les troupes autrichiennes. Celles-ci doivent se replier dans la ville d’Ulm, tenue par le général Mack. Ce dernier, encerclé par les Français, capitulera le 20 octobre 1805, livrant à la Grande Armée 27 000 prisonniers.
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Durant la bataille de Haslach-Jungingen, le général Pierre Dupont de l’Étang, établi sur la rive nord du Danube pour retenir les Autrichiens, dut combattre les 25 000 soldats de l’archiduc Ferdinand d’Autriche, avec seulement 6 000 hommes. Ayant pu faire croire que son corps était l’avant-garde d’une troupe plus nombreuse, il tint jusqu’à la nuit et se replia en emmenant 4 000 prisonniers. À la suite de cet accrochage, Napoléon ordonna à Ney et à Murat de soutenir Dupont, en passant leurs forces du côté nord du fleuve.
Un corps autrichien de 8 000 hommes occupe une colline sur la rive nord, près des villages d’Ober et Unter-Elchingen. Il y a là 14 bataillons d’infanterie et 11 escadrons de cavalerie, ainsi que 12 canons.
Le 6e corps comprend les divisions de Dupont, de Loison et de Mahler. Dupont déjà présent sur la rive nord avec la cavalerie de Tilly, Ney pense à une attaque de la part de Loison au sud des positions de Reisch. Murat, après que le pont eut été pris, envoya sa cavalerie pour appuyer Ney. Malher, quant à lui, traversa et partit en direction de l’est, avant d’obliquer et de balayer la rive nord vers l’ouest.
À huit heures, Ney envoya la brigade de Villatte prendre le pont tenu par une garde autrichienne. Les ingénieurs réparèrent les dégâts causés par la prise du pont, puis les renforts français repoussèrent deux bataillons de Riesch venus les déloger. Villatte attaqua ensuite la position principale autrichienne, soutenu par la cavalerie de Colbert-Chabanais. Ober-Elchingen fut pris en majeure partie, mais Loison dut envoyer la brigade de Roguet pour lutter contre la cavalerie autrichienne. Le 14 octobre, Dupont prit une part glorieuse à ce nouveau combat en empêchant le retour vers Ulm du corps de Franz von Werneck, contribuant à enfermer définitivement le corps de Mack dans Ulm.
Avec Mahler à l’est et Dupont au nord-est, Riesch commença à reculer. Il s’enfonça dans la forêt, poursuivi par la cavalerie de Murat qui venait de rejoindre les troupes françaises. Les dragons brisant les carrés autrichiens sous le commandement de Caulaincourt et Desnouettes, les cavaleries de Roguet et Colbert-Chabanais finirent le travail en chargeant les fuyards.
Mack était désormais enfermé dans Ulm, la plupart des survivants autrichiens de cette bataille le rejoignirent. Murat continua de poursuivre les restes de l’armée de Riesch, les accrochant plusieurs fois jusqu’au 18 octobre. Seuls l’Archiduc Ferdinand, Friedrich Hohenzollern-Hechingen, Karl de Schwarzenberg et leur cavalerie s’échappèrent. L’armée française récupéra une grande partie de l’artillerie destinée à Mack.
En récompense de la part immense que le 6e corps avait pris dans le déroulement des batailles d’Elchingen et d’Ulm, l’empereur Napoléon lui donna la place d’honneur lors de la prise officielle d’Ulm, que Ney fut chargée d’exécuter. Un épisode de la bataille d’Elchingen est illustré sur un bas-relief de la colonne de la Grande Armée.
14 octobre 1806 : bataille d’Iéna (campagne de Prusse et de Pologne).
La bataille d’Iéna est une bataille qui oppose la France à la Prusse le à Iéna (Allemagne, actuel Land de Thuringe). Elle a lieu en parallèle de la bataille d’Auerstedt, dans le cadre de la campagne de Prusse et de Pologne. Les Français sont commandés par Napoléon 1er et les Prussiens par le général de Hohenlohe. S’assurant d’une position en surplomb dès le début de la bataille, Napoléon y remporte une victoire totale qui, couplée à celle d’Auerstedt du maréchal Davout, précipite la fuite de l’armée prussienne, augurant déjà la fin de la campagne de Prusse.
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En août 1806, l’hégémonie française semble assurée en Europe : l’Autriche désarme ; le Royaume-Uni, ruiné par la guerre et démoralisé par la victoire française d’Austerlitz, fait tout pour trouver un accord avec la France, surtout depuis que William Pitt, décédé, a été remplacé par Charles James Fox ; le royaume de Naples est occupé, obligeant son roi à s’exiler en Sicile.
Pourtant, Frédéric-Guillaume III de Prusse est mécontent que Napoléon réorganise, sans le tenir informé, le Saint-Empire en confédération du Rhin. Selon lui, cette nouvelle organisation est trop favorable à la France : les principaux États la composant sont des protectorats français. De plus, Napoléon voudrait restituer le Hanovre à son ancien souverain, qui est le roi d’Angleterre. Or, depuis environ six mois, ce territoire est occupé par la Prusse, en échange de sa neutralité, alors que la Grande Armée est occupée en Bavière et en Moravie contre les unités russes et autrichiennes de la Troisième Coalition.
Pendant les mois d’août et septembre 1806, la reine de Prusse, Louise de Mecklembourg-Strelitz, attise la haine de l’armée et de la population contre la France, avec qui la Prusse est en paix depuis le traité de Bâle (1795) ; les officiers se plaisent à aiguiser leurs sabres sur les marches de l’ambassade de France à Berlin tandis que Frédéric-Guillaume III de Prusse lance à qui veut l’entendre : « Pas besoin de sabres, les gourdins suffiront pour ces chiens de Français. »
Le tsar Alexandre 1er et Frédéric-Guillaume III de Prusse se rencontrent à Potsdam, et jurent sur le tombeau de Frédéric II de Prusse de ne jamais se séparer avant la victoire sur la France.
La Prusse, la Russie, la Suède et la Saxe forment la Quatrième Coalition le 9 août 1806 et mobilisent leurs troupes. Le Royaume-Uni la rejoint après la mort de son Premier ministre Fox le 14 septembre 1806.
L’armée prussienne est divisée en trois groupes, commandés par le duc de Brunswick-Wolfenbüttel (70 000 hommes), le prince de Hohenlohe (50 000 hommes) et le général Ernst von Rüchel (30 000 hommes).
Le 4 octobre 1806, Napoléon reçoit un ultimatum l’invitant à se retirer de la rive droite du Rhin avant le 8 octobre. Le 6, il fait lire à la Grande Armée un bulletin qui annonce : « Soldats ! L’ordre de votre rentrée en France était déjà donné, des fêtes triomphales vous attendaient. Mais des cris de guerre se sont fait entendre à Berlin. Nous sommes provoqués par une audace qui demande vengeance. »
La Grande Armée (180 000 hommes) envahit la Prusse, ayant pour objectif Berlin. L’avant-garde, sous les ordres du maréchal Lannes, repousse un corps prussien à Saalfeld le 10 octobre. Le prince Louis Ferdinand de Prusse, le neveu du grand Frédéric, y trouve la mort en combat singulier. L’armée prussienne résiste. La cavalerie de Murat est envoyée en reconnaissance dans la plaine de Leipzig, mais sans résultat. En fait, les Prussiens ont décidé de se replier vers le nord, ne laissant sous les ordres de Hohenlohe qu’une forte arrière-garde à Iéna. Napoléon s’y dirige alors avec le gros de ses troupes. Il donne l’ordre à Davout de marcher sur Naumbourg, à une soixantaine de kilomètres au sud de Leipzig, pour prendre l’ennemi à revers et frapper ses arrières. Bernadotte est laissé en réserve, sur les hauteurs de Dornbourg, et doit prêter main-forte à Davout en cas de problèmes. Napoléon à Iéna et Davout à Naumbourg, les deux points importants de la Saale sont ainsi occupés.
Un léger accrochage entre les avant-gardes française et prussienne à Winzerla se termina en victoire française, avec la prise du village par le général Claparède et ses carabiniers du 17e léger. Les prisonniers faits à ce moment informèrent la Grande Armée que l’armée prussienne était placée entre Iéna et Weimar.
L’armée prussienne est divisée en deux colonnes : une sous le commandement du duc de Brunswick-Œls, et l’autre sous les ordres de Hohenlohe avec 50 000 hommes et 120 canons, dont l’ensemble du contingent saxon. Brunswick a pour but de protéger la retraite du premier. C’est le corps de Hohenlohe qui soutiendra l’affrontement avec Napoléon.
Les forces françaises comprennent le 4e corps de Soult, le 5e de Lannes, le 6e de Ney et le 7e d’Augereau (ces deux derniers sont incomplets au début de la bataille), et la Garde impériale, soit 55 000 hommes. La réserve de cavalerie s’y ajoute, soit 10 000 hommes. L’artillerie comprend 173 canons. Le tout est commandé directement par Napoléon.
Le 13 octobre, à la tombée de la nuit, Lannes arrive devant Iéna, que les Prussiens viennent d’abandonner. La majeure partie du corps contourne la ville par les routes de Weimar et de Naumbourg. La ville est ravagée par les incendies nés des pillages ; ce site convient mal pour une bataille rangée. Il s’agit d’une vallée très encaissée, entourée d’une dense forêt. Au nord-ouest, le plateau de Landgrafenberg atteint 350 mètres, mais les Prussiens ont négligé de le garder, estimant ses pentes infranchissables.
Le futur général Marbot, à l’époque aide de camp d’Augereau, raconte que c’est un prêtre saxon, n’admettant pas l’alliance forcée de son pays avec la Prusse, qui guida l’état-major de Lannes, par un sentier étroit et caillouteux, qui servait habituellement à conduire les chèvres jusqu’au sommet. Le journal du 5e corps précise uniquement que les éclaireurs de Suchet trouvèrent un moyen d’arriver sur les hauteurs. Quoi qu’il en soit, l’armée française avait trouvé un moyen de monter sur le plateau. Sitôt prévenu, Napoléon fait armer ses bataillons de pics et de pelles pour élargir le passage afin de faire passer l’artillerie française, bloquée en bas du chemin. L’Empereur dirigeait lui-même l’opération, n’hésitant pas à encourager et aider ses soldats. Tout le centre était « massé » sur ce plateau, la poitrine de chaque homme touchant le dos du soldat placé devant lui. Les Prussiens entendent enfin les préparatifs français, mais le brouillard est très dense, ce qui permet au corps d’attaquer seul pour gagner un maximum de terrain afin de se déployer correctement. La seule route d’accès vers la vallée est bien gardée par les troupes saxonnes.
Napoléon improvise aussitôt une manœuvre inverse de celle d’Austerlitz : il conquiert à l’insu de son ennemi un plateau qui lui assure une situation dominante. Il surplombe ainsi l’armée prussienne concentrée juste devant lui. Mais il surestime tout de même le rassemblement prussien, ne se doutant pas que la seconde partie de l’armée prussienne marche alors sur Naumbourg en direction des unités de Davout. Son corps affronte à Auerstaedt des forces deux fois supérieures en nombre.
L’armée française progresse : le 5e corps de Lannes se trouve déjà sur le plateau, massé sur plusieurs lignes. À sa gauche, le 7e corps d’Augereau avance depuis le matin ; la division Desjardins vient se placer à côté des troupes de Lannes, tandis que le reste de ses troupes passe sur la route d’Iéna à Weimar, toute en lacets. Le 6e corps de Ney avance à droite de Lannes, avec en avant-garde 3 000 hommes. Le 4e corps de Soult, enfin, monte de la vallée de la Saale, à droite du dispositif.
La Garde impériale est en retrait, entre Augereau et Lannes, ainsi que la cavalerie de Murat, placée à l’extrême droite. En revanche, l’armée prussienne entre en ordre de bataille, en deux colonnes parfaitement alignées, comme pendant la guerre de Sept Ans. Le corps du prince von Rüchel (30 000 hommes) est placé sur le flanc droit prussien, en renfort. Mais celui-ci trop éloigné, ne peut participer immédiatement à la bataille.
À six heures du matin, Napoléon donne l’ordre de l’attaque. Les Prussiens, mal réveillés et ébahis, s’attendent à voir déboucher les Français sur leur droite. Les troupes de Lannes lancent les premiers combats : la brigade Claparède s’empare du village de Closewitz, la division Gazan prend possession à sa droite de vingt-et-un canons ennemis ; le terrain entre Closewitz et Cospeda est conquis, l’armée ennemie rejetée sur Lützeroda. Napoléon est alors maître du sommet du plateau, et ralentit la progression de l’armée afin que les 4e et 6e corps entrent en scène. L’avant-garde de Ney s’intercale entre Lannes et Augereau, et la seconde phase de la bataille débute.
Les Prussiens soutiennent avec succès l’assaut d’Augereau, mais il s’agit d’une opération de diversion. Lannes se dirige d’abord sur le centre du dispositif prussien, à Vierzehnheiligen; le village est pris par deux régiments des divisions Suchet et Gazan, et soutiennent le feu prussien. Le 5e corps bouscule la réserve du général Tauentzien ; Hohenlohe fait reculer Tauentzien et avancer la division Grawert pour maintenir la ligne. Lannes prend alors la tête du 100e régiment pour s’emparer des hauteurs de droite, mais doit être secouru par le 103e du général Gazan. Peu après, la division Grawert menace Vierzehnheiligen, et Lannes doit rallier ses troupes pour charger. Soult progresse par la droite en écartant la menace du général Holtzendorff. Augereau avance par la gauche et se heurte à la division saxonne von Zerschwitz.
Napoléon stabilise le front en alignant ses ailes par rapport à son centre, mais Ney, enthousiaste, continue son avancée et fait charger ses troupes. Il se retrouve vite au milieu des lignes adverses. Hohenlohe contre-attaque avec toute sa cavalerie, soit vingt escadrons. Aidé de l’artillerie, Ney redresse la situation.
Le général Massenbach rejoint son ami Hohenlohe au moment où la situation devient critique. Vers midi, les lignes prussiennes sont enfoncées. Les Saxons au sud tentent de porter assistance au centre prussien mais se heurtent au corps d’Augereau qui les repousse. L’arrivée de la cavalerie de Murat sonne la fin de la seconde phase. L’armée prussienne entame son repli quand apparaît la colonne du général von Rüchel aux alentours du village de Kapellendorf, marchant au canon. Celle-ci arrive trop tard pour sauver ce qui reste des Prussiens, et ces renforts ne tiennent pas face à l’élan des troupes impériales toujours plus nombreuses sur le plateau. En peu de temps, ces forces se joignent aux soldats en fuite qui quittent le champ de bataille.
Contrairement à Austerlitz, où seule la cavalerie de Murat s’était élancée sur les traces des Russes et des Autrichiens battant en retraite, sans intention de détruire ce qui restait de l’armée ennemie, Napoléon donne cette fois l’ordre à un nombre important de soldats de s’élancer sur les traces des vaincus. Murat progresse si vite qu’il saisit à l’entrée de Weimar l’artillerie et les bagages des Prussiens. La reine Louise de Prusse, « âme damnée » de la guerre, s’enfuit par une porte de la ville tandis que les Français entrent par l’autre. Excellente cavalière et surtout plus légère, elle avait, quelques heures plus tôt, déjà réussi à semer les dragons français.
Les troupes coalisées subissent de lourdes pertes : 49 généraux (dont 19 saxons), 263 officiers et 12 000 hommes, tués ou blessés, 14 000 prisonniers, 40 drapeaux et 200 canons capturés.
Les Français perdent 6 087 hommes, tués ou blessés, dont six officiers supérieurs (dont le colonel Marigny du 20e régiment de chasseurs à cheval) et 288 officiers.
La bataille d’Iéna est combinée à celle d’Auerstaedt, qui se déroule le même jour, et voit le triomphe de Davout, qui avec seulement 27 000 hommes, vainc les 61 000 soldats de Brunswick, occasionnant la perte de 3 000 prisonniers, de 10 000 tués et de 115 canons perdus pour l’armée prussienne ; les Français y perdent 7 000 hommes. L’armée prussienne perd donc dans la même journée environ 40 000 hommes et toute son artillerie. Ces défaites jettent les Prussiens dans le désarroi. Ainsi, on vit 500 hussards français commandés par le général Lasalle capturer à eux seuls et sans résistance une forteresse ennemie. Il n’y a plus d’armée prussienne. Le 17 octobre 1806, Bernadotte écrase le duc de Wurtemberg au combat de Halle.
Dès le lendemain de la bataille, Napoléon fait mander les officiers saxons prisonniers et leur fait jurer de ne plus prendre les armes contre lui. Les chevaux des cavaliers saxons permettront la remonte des dragons à pied français. Diplomatiquement, des pourparlers sont engagés avec le prince électeur de Saxe, qui rejoindra l’alliance française et la confédération du Rhin quelques semaines plus tard, y gagnant ainsi un titre de roi.
Le , soit moins d’un mois après être entré en campagne, Napoléon entre à Berlin. Le 28, la cavalerie de Murat soutenue par l’infanterie de Lannes capture le prince de Hohenlohe et toute son armée (16 000 hommes, six régiments de cavalerie, 60 canons et autant de drapeaux). Le 7 novembre, Blücher capitule à Lübeck. Enfin, Ney met fin à la chasse à courre, selon l’expression d’un général prussien, s’empare de Magdebourg, et capture 15 000 hommes et un parc d’artillerie de plusieurs centaines de canons, fraîchement livrés par les Britanniques.
L’armistice est signé le 30 novembre. Le sort de la Prusse est décidé après la défaite de son allié russe à Friedland, le par le second traité de Tilsit. Elle est amputée de la moitié de son territoire et de la majorité de ses places fortes (Magdebourg, Erfurt, Stettin, Graudenz, Dantzig), la plupart à l’ouest de l’Elbe. Elle perd 5 millions d’habitants et doit payer une indemnité de guerre d’un montant considérable de 120 millions de francs de l’époque.
La défaite d’Iéna va déclencher un violent nationalisme allemand qui conduira à l’unification de la nation allemande au cours du XIXe siècle.
La défaite prussienne provoque un traumatisme au sein de l’élite prussienne et allemande. Des réformateurs tels que Clausewitz (qui a participé à la bataille) et Fichte prennent alors conscience de la nécessité de transformer la vieille Allemagne en un État moderne et unifié afin de rivaliser avec la France. Les Allemands, humiliés et fascinés par l’occupation française, se voient contraints d’importer certains éléments du modèle révolutionnaire français pour prendre leur revanche. La France sert donc à la fois de modèle et de repoussoir pour l’unité allemande : le nationalisme allemand, teinté de francophobie, se nourrit du libéralisme politique issu de la Révolution française. Suivant les régions, la vision est également différente : la Rhénanie considère plus positivement l’empereur des Français que la Prusse.
La vision d’Otto von Bismarck, premier ministre de Prusse de la seconde moitié du XIXe siècle, et tenant d’une guerre franco-allemande pour fonder l’unité germanique, a d’ailleurs été résumée par la formule lapidaire : « Sans Iéna, pas de Sedan ».
D’après Vincent Desportes, la défaite d’Iéna entraîne la création en Prusse de la première école de guerre qui devint le modèle de l’école en Prusse puis en France après 1870. L’unité Allemande se réalisera en 1871 après la défaite de Sedan.
14 octobre 1806 : bataille d’Auerstedt (campagne de Prusse et de Pologne).
La bataille d’Auerstedt (de nos jours village de Thuringe, Allemagne), se déroula le 14 octobre 1806, et opposa l’armée prussienne du roi Frédéric-Guillaume III au 3e corps d’armée français commandé par le maréchal Louis Nicolas Davout, parallèlement à la bataille d’Iéna.
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Le l’armée prussienne, référence européenne depuis un demi-siècle, est mise en déroute au cours de deux batailles simultanées. Le maréchal Davout, commandant l’aile droite de l’armée française, affronte les Prussiens à Auerstedt (aujourd’hui Auerstedt, petite ville qui se trouve entre Erfurt et Leipzig).
L’Empereur mène une campagne visant à atteindre Berlin. Après un engagement à Saalfeld, il poursuit l’armée prussienne. Pensant qu’elle se trouve à Weimar en retraite vers Leipzig, il joue de vitesse pour l’affronter à Iéna. Ses éclaireurs lui apprennent dans la journée du 13 octobre qu’il rejoint l’ennemi. Napoléon 1er pense avoir devant lui le gros de l’armée prussienne.
Dans la nuit du 13 au 14, il envoie Davout en avant pour la prendre à revers. Mais en fait, c’est l’arrière-garde que Napoléon affronte à Iéna, alors que Davout se trouve face à l’avant-garde suivie du gros des troupes ennemies, celles-ci pensant affronter le gros de l’armée française.
Le mouvement tournant des trois divisions de Davout devait passer par Auerstedt où stationnaient au même moment les trois corps d’armée prussiens. En fin de journée du 13 octobre, Naumbourg est occupée et les Français tiennent le pont de Kösen, les Prussiens se disposent en retrait du village d’Hassenhausen.
En face de Napoléon, Schmettau avait pour mission de disposer ses troupes en écran pour permettre le reflux du gros de l’armée prussienne, il ne cherche donc pas la bataille.
À 06 h 00 du matin, dans le brouillard, la division Gudin à l’avant-garde se dirige sur le village d’Hassenhausen. Un premier peloton de cavalerie française traverse le village pour se retrouver face à la cavalerie de Blücher. Les Français font quelques prisonniers qui leur apprennent l’arrivée d’une division.
La cavalerie du général Blücher, qui déjà débordait la droite du maréchal Davout, menaçait de la tourner et de l’envelopper. Davout ordonne au 25e régiment d’infanterie de ligne d’aller tenir le village. Avant d’y arriver, ils doivent affronter les troupes avancées de l’ennemi (hussards et artillerie) ; après un court combat, ils occupent le village et en contrôlent les accès.
À 09 h 00, alors que le brouillard se dissipe, la division Gudin est fermement établie autour du village lorsque apparaît la division prussienne signalée. Voyant les Français, Blücher décide immédiatement d’attaquer, mais les charges successives de sa cavalerie se brisent sur les carrés français et finissent par une débandade.
Au nord, une batterie à cheval prit alors position pour canonner la droite des Français. Cependant, Davout avait ordonné à la division Friant de manœuvrer sur ce côté qui bouscule cette batterie et dans la foulée occupe le village de Spielberg, mais ne parvient pas à pousser plus loin.
En même temps, le village de Poppel était enlevé par le colonel Higonet qui prit aux Prussiens un drapeau et trois pièces de canon. Le maréchal Davout, toujours à la tête de la division Friant qui marchait en colonnes serrées, se porta en avant, laissant Auerstaedt sur sa gauche. Le feu des batteries que l’ennemi avait sur ce point n’empêcha pas le général Friant de continuer son mouvement ; il s’appuya à droite pour couper la retraite à l’ennemi.
Les Prussiens font avancer leur deuxième ligne et la division Wartensleben menace de contourner au sud. Depuis quatre heures, la division Gudin luttait contre des forces supérieures, et se trouvait livrée à elle-même par le mouvement de la division Friant. Les Prussiens font reculer les Français qui sont sur le point de céder, dans le village, lorsque la division Morand entre en ligne vers 11 h 00. Une charge de la cavalerie prussienne est à nouveau décimée. La première brigade de cette division enleva, à la baïonnette, le village de Hassenhausen.
Le duc de Brunswick, qui commandait personnellement la charge, est blessé grièvement à 10 h 00, de même que le général Schmettau, ce qui accentue la défaillance des troupes prussiennes.
À 11 h 00 du matin, le roi de Prusse ordonna une attaque générale ; le prince Henri, son frère, se mit à la tête d’un corps nombreux de cavalerie prussienne, et tomba avec impétuosité sur la division Morand, qui se défendait contre une division d’infanterie prussienne. Le prince Henri ayant été blessé dans une charge, ses troupes se replièrent et vinrent se ranger derrière l’infanterie, et le général Morand, les attaquant à son tour, les dispersa dans la plaine.
Tandis que ces événements se passaient à la gauche de l’armée française, le général Friant lança ses tirailleurs dans la direction des villages de Poppel et de Taugwitz, qui obligèrent la brigade du prince Henri à se retirer.
Les trois divisions prussiennes engagées ayant été forcées de rétrograder, la droite de la division Morand gagna du terrain. Le général Debilly, à la tête du 61e régiment, s’avança vers la tête du ravin qui conduit à Rehehausen.
Les Prussiens firent renforcer leur droite pour arrêter les progrès de l’aile gauche des Français, tandis que quelques compagnies de tirailleurs filaient le long du vallon. Depuis que le duc de Brunswick avait été forcé de quitter le champ de bataille et avait eu un cheval tué sous lui, le roi de Prusse conduisait en personne toutes les attaques.
La gauche des Français étant dégarnie de cavalerie, ce prince voulut tenter d’enfoncer l’infanterie pour tourner ensuite la division Gudin ; mais le maréchal Davout, devinant les intentions du roi de Prusse, envoya le général Morand pour empêcher cette manœuvre. Le maréchal Davout profitant du succès de ses deux ailes, fit avancer le centre de son corps d’armée, et faisant attaquer le village de Taugwitz par le général Gudin, l’armée prussienne se retira en désordre laissant sur les hauteurs de Hassenhausen la plus grande partie de son artillerie.
Les deux divisions de réserve, commandées par le général Kalkreuth, se mirent alors en ligne. Le prince de Prusse, commandant les grenadiers, et le général Blücher qui avait rallié toute la cavalerie appuyaient le mouvement. Le maréchal Davout se rendit à l’aile droite qui achevait de décider la victoire par un mouvement de conversion, dirigea sa gauche sur le Sonneberg, et envoya sur la gauche des plateaux d’Eckartsberg la division Gudin, qui débouchait des villages de Taugwitz et de Poppel.
Une des deux divisions de réserve de l’armée prussienne étant presque tournée, prit position vers les quatre heures en avant d’Eckartsberg. Une forte batterie la soutenait. Pendant ce temps, le général Grandeau, en tête de la division Friant, arrivait par la droite sur le plateau avec le 3e régiment.
À la vue de ce renfort, les Prussiens abandonnèrent précipitamment leur position, la dernière qui leur restât, laissant 22 pièces de canon au pouvoir des Français. L’ennemi fut poursuivi jusqu’à la nuit ; il éprouva une telle panique, que le général Viallanes, le chassant devant lui jusqu’à trois lieues du champ de bataille, ramassa sur son chemin, sans rencontrer aucune résistance, un grand nombre de prisonniers, de chevaux et plusieurs drapeaux.
Le roi Frédéric-Guillaume III hésite, malgré son avantage numérique, puis fait sonner la retraite vers 14 h 00. Davout le presse de près et lance la poursuite à 17 h 00, ce qui provoque la déroute des troupes prussiennes qui se mélangent aux fuyards de la bataille d’Iéna.
14 octobre 1809 : traité de Schönbrunn.
Le traité de Schönbrunn (orthographié à l’époque Schœnbrun, on trouve aussi « traité de Vienne ») est signé au palais de Schönbrunn, entre l’Empire français et l’empire d’Autriche, le , mettant un terme à la Cinquième Coalition pendant les guerres napoléoniennes.
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L’Autriche, sévèrement défaite à la bataille de Wagram et menacée d’être prise à revers par les troupes polonaises, demande un armistice le 10 juillet. La France impose de dures conditions de paix. L’Autriche doit reconnaître les conquêtes de Napoléon sur les autres nations et Joseph Bonaparte comme roi d’Espagne. Elle doit également rejoindre le blocus continental contre le Royaume-Uni. Le Tyrol et Salzbourg sont cédés à la Bavière, la Galicie occidentale est cédée au duché de Varsovie, et Trieste et la Dalmatie au sud du Danube sont cédés à la France (voir Provinces illyriennes). L’Autriche verse en plus une lourde indemnité à la France, et son armée est réduite à 150 000 hommes (cette promesse ne sera pas tenue). De plus, l’empereur d’Autriche François 1er donne sa fille Marie-Louise d’Autriche en mariage à Napoléon en 1810.
Pendant les négociations de Schönbrunn, Napoléon échappe de justesse à une tentative d’assassinat perpétrée par un jeune Allemand de 17 ans, Frédéric Staps. Le , alors que l’Empereur paradait dans la cour du château, Frédéric Staps s’avança vers lui, feignant de vouloir lui remettre une pétition. Il fut immédiatement intercepté par Berthier. Quand celui-ci lui demanda quelle était sa requête, Staps lui répondit qu’il ne souhaitait parler qu’à Napoléon. L’air décidé du jeune homme éveilla des soupçons chez Berthier et, surtout, chez Rapp, qui le fit aussitôt arrêter par un officier de gendarmerie avant de le faire conduire au château. Un couteau de cuisine fut retrouvé dans sa redingote, ainsi que le portrait d’une jeune femme.
14 octobre 1890 : naissance de Dwight David Eisenhower.
Dwight David Eisenhower, surnommé Ike, né le à Denison (Texas) et mort le à Washington D.C., est un militaire et homme d’État américain membre du Parti républicain, 34e président des États-Unis pour deux mandats, du au . Durant la Seconde Guerre mondiale, il est General of the Army et commandant en chef du Supreme Headquarters Allied Expeditionary Force. Il planifie à ce titre le débarquement de Normandie en 1944.
Il est chef d’État-major général des Forces armées des États-Unis de 1945 à 1948 et commandant suprême des forces alliées en Europe du au .
En tant que président des États-Unis, il supervise le cessez-le-feu en Corée, lance la course à l’espace, développe le réseau des autoroutes inter-États et fait du développement de l’armement nucléaire l’une de ses priorités dans le cadre de la guerre froide avec l’URSS. Élu le 4 novembre 1952, réélu triomphalement le 6 novembre 1956, son vice-président est durant huit années Richard Nixon qui se présente à sa succession, à l’élection présidentielle de 1960 et est défait par John Fitzgerald Kennedy.
14 octobre 1904 : naissance du général Jean GILLES.
Jean Gilles, né le à Perpignan et mort le à Mont-Louis, est un général français, grand-croix de la Légion d’honneur.
« Commandant des troupes aéroportées », il commande les troupes parachutistes françaises au cours de la guerre d’Indochine, puis il est le chef de l’opération aéroportée lors de la crise du canal de Suez. Il dirige ensuite le corps d’armée de Constantine et est l’adjoint opérationnel du commandant en chef en Algérie pendant la guerre d’Algérie, avant de prendre en juillet 1960 le commandement de la 5e région militaire à Toulouse et de la 2e zone de Défense.
Il est élevé à la dignité de grand croix de la Légion d’honneur en juillet 1961 alors qu’il est toujours en service actif. « Mort pour la France » et titulaire de nombreuses décorations françaises et étrangères dont vingt citations (18 françaises et 2 vietnamiennes) dont 14 à l’ordre de l’armée. Il est l’un des officiers généraux les plus décorés.
Élève au prytanée militaire de La Flèche dès l’âge de 12 ans, Jean Gilles intègre Saint-Cyr en 1922 à 18 ans : il est ainsi le plus jeune « cyrard » de la 109e promotion « Metz-Strasbourg » (1922-1924), tandis que le plus âgé en est le futur maréchal de France Philippe Leclerc. Lors d’un exercice de tir, il est gravement blessé et perd un œil. Gilles a réussi à être maintenu dans sa promotion en dépit de son handicap mais va devoir renoncer à être aviateur.
Cet accident lui vaudra d’être appelé affectueusement « nonoeil » ou « le cyclope » par ses troupes.
À sa sortie de l’école en 1924, le jeune sous-lieutenant est affecté au 24e régiment de tirailleurs sénégalais à Perpignan et rejoint le Maroc pour prendre part à la guerre du Rif où il obtient à vingt ans sa première citation qui comporte l’attribution la Croix de guerre des Théâtres d’opérations extérieurs avec étoile de bronze ainsi que la médaille d’Alphonse XIII d’Espagne. Jean Gilles est nommé lieutenant le 1er et capitaine le .
Officier méhariste, il quitte le Maroc et les sables du désert du Niger et de la Mauritanie en 1938 pour préparer l’École de Guerre à laquelle il a été reçu en 1939 mais ne pourra pas intégrer à cause de la Seconde Guerre mondiale.
Il est affecté à la 7e DIC de 1939 à 1940 et rejoint le cercle de Bilma au Niger (AOF) dont il prend le commandement fin 1940. Le , il devient chevalier dans l’ordre national de la Légion d’Honneur.
Il continue, après l’armistice de , de servir au sein de l’armée de Terre, réduite à 100 000 hommes, selon les dispositions de la convention franco-allemande. Rappelé en France en août 1942 en raison d’une expression trop manifeste de ses sentiments anti-nazis et démobilisé en , après l’invasion de la zone libre par les Allemands, il tente alors de rejoindre l’Afrique du nord mais est capturé en Espagne et emprisonné. Finalement relâché pour raison médicale, le commandant Gilles s’engage dans la 9e DIC et prend le commandement du 2e bataillon du 13e régiment de tirailleurs sénégalais du colonel Chrétien.
À la tête de son bataillon, Gilles prend part à la prise de l’île d’Elbe en , puis débarque en Provence et avec la 1re Armée de de Lattre, participe à la reconquête du territoire français puis à la campagne d’Allemagne. Le , il est promu officier sur le champ de bataille dans l’ordre national de la Légion d’Honneur, peu après De Gaulle le promeut lieutenant-colonel. Lors du second conflit mondial, le général Gilles fut cité quatre fois à l’ordre de l’armée, deux fois à l’ordre du corps d’armée et une fois à l’ordre de la division.
Adjoint au chef de corps du 23e régiment d’infanterie coloniale (nouvelle appellation du 13e RTS), il rejoint l’Indochine en avec le grade de lieutenant-colonel. En 1946, appelé à l’état-major de Leclerc il est nommé colonel à titre exceptionnel à la suite du débarquement à Haïphong le .
Il rentre en Europe en 1947 et occupe successivement les postes de chef de corps du régiment colonial de chasseurs de chars en Allemagne puis après un passage à l’école de guerre, devient commandant de la 1re demi-brigade coloniale de commandos parachutistes. Le , il est promu commandeur dans l’ordre national de la Légion d’Honneur. Entretemps, Gilles a obtenu en 1949 son brevet de parachutiste.
En 1951, il retourne en Indochine et s’illustre notamment lors de la bataille de Na San (septembre à ) puis lors de la conquête de la cuvette de Dien Bien Phu, en (opération Castor).
Il obtient ses étoiles de général de brigade en pleine bataille de Na San le et devient en 1953 commandant des TAPI (Troupes aéroportées en Indochine). Il est élevé, pour services exceptionnels, à la dignité de Grand-Officier de la légion d’honneur.
Au cours de son passage en Indochine, le général Gilles aura été cité six fois à l’ordre de l’armée.
De retour en métropole en , il obtient le commandement des troupes aéroportées et de la 25e DIAP. Il part en avec la 25e DIAP pour maintenir l’ordre dans les Aurès (Algérie). Courant , le général Gilles giflera le sous-préfet de Batna et prononcera le mot « merde » à l’adresse du ministre de l’intérieur de l’époque François Mitterrand exprimant ainsi son mécontentement face à l’incompétence de la chaîne de commandement civile puisque la France n’est pas officiellement en guerre. De janvier à , il part en convalescence à Baden-Baden à la suite d’un infarctus. Il est cité à l’ordre de l’Armée au titre de son implication dans le maintien de l’ordre en Algérie.
Lors de crise du canal de Suez fin 1956, il obtient le commandement de l’opération aéroportée sur Port-Saïd. Le , il est cité à l’ordre de l’armée au titre de la campagne d’Égypte alors qu’il y exerçait le commandement des opérations aéroportées.
En 1958, il devient commandant du corps d’armée de Constantine, où il exerce les pleins pouvoirs militaires pour tout le Constantinois. Il cumule alors ses fonctions avec celles d’adjoint opérationnel du commandant en chef en Algérie, de commandant des troupes aéroportées et de commandant de la 25e division infanterie aéroportée.
Lors des événements du , Gilles est déjà commandant du corps d’armée de Constantine où il recevra le général de Gaulle le .
Il dirige d’avril à , des opérations contre des groupes armés du FLN qui se déploient dans l’est Algérien, qui sont « couronnées de succès » , notamment à Beni Sbihi, dans la région de Guelma, dans les Aurès et dans la région de Soumman. Puis il conduit d’autres opérations dans l’Oranie et le Sud Algérois. Il organise également la mise sur pied des 117 commandos de chasse et commandos de réserve générale afin de lutter contre les diverses structures armées du FLN. Il est élevé aux rang et appellation de général de corps d’armée en .
Le , il sort indemne avec les généraux Gracieux, Saint-Hillier et le pilote du crash d’un hélicoptère Alouette II. Lors de son passage en Algérie, il sera cité à deux reprises en 1959 et 1960 à l’ordre de l’armée.
À son retour d’Algérie, 1er, Gilles prend le commandement de la 5e région militaire à Toulouse « région des paras » et de la 2e Zone de Défense. Il venait de refuser de prendre le commandement de Dakar. Le , son fils Michel, sous-lieutenant d’Infanterie de Marine (chevalier de la légion d’honneur) est tué en Algérie. Il est attristé par le putsch d’Alger et son issue de par son amitié avec le général Challe et dénonce les mesures discriminatoires prises à l’encontre des paras. Le , à titre exceptionnel, il est élevé par De Gaulle, pour services exceptionnels, à la dignité de Grand croix de la Légion d’honneur.
Il meurt le , à la suite d’une crise cardiaque. La mention « mort pour la France » lui sera attribuée quelques jours plus tard.
Le général Gilles totalise plus de 537 heures de vols opérationnels de jour ainsi que 25 heures de vols opérationnels de nuit. Ses vols normaux de jour sont de plus de 1 985 heures et de 231 heures de nuit.
14 octobre 1920 : traité russo-finlandais de Tartu.
Le traité de Tartu est un traité de paix signé le entre la République socialiste fédérative soviétique de Russie d’une part et les républiques nouvellement indépendantes d’Estonie et de Finlande, qui faisaient auparavant partie de la Russie impériale. Il fut longuement négocié et signé à Tartu en Estonie le , après la guerre civile finlandaise et la guerre de libération estonienne, qui avaient pris fin avec la trêve du 1er entre la Russie bolchévique et l’Estonie.
Le traité avec l’Estonie reconnaissait l’indépendance de cette dernière. Les traités résolvaient les conflits et problèmes à la suite de la cessation des hostilités, comme la délimitation des frontières et les transferts de propriétés. La région de Petsamo revenait à la Finlande et les régions de Repola et Porajärvi à la R.S.F.S.R
Cependant, le , les troupes finlandaises pénètrent de nouveau en Carélie orientale (Russie). La Russie soviétique, alors en pleine guerre civile et luttant pour la survie, n’y dispose que de peu de moyens (conformément aux accords de Tartu). Aussi n’est-ce que fin décembre qu’y parviennent des troupes régulières, qui en chassent les quelque 6 000 soldats finlandais qui s’y trouvent. Le , le gouvernement finlandais est contraint de signer les accords de Moscou sur la sécurisation des frontières.
14 octobre 1939 : le sous-marin allemand U-47 coule le HMS Royal Oak en rade de Scapa Flow.
L’amiral Dönitz, souhaitant démontrer l’utilité de ses sous-marins auprès de l’état major allemand, étudia l’idée d’introduire un sous-marin allemand dans la rade de Scapa Flow en Écosse, sanctuaire de la flotte britannique. Il confia ainsi cette mission risquée au Kapitänleutnant Günther Prien qui appareilla le pour sa deuxième patrouille.
Cinq jours plus tard, U-47 s’engagea en pleine nuit dans le chenal nord de Scapa Flow, mais le commandant fut surpris de n’y trouver que deux navires (la flotte manœuvrait en mer du Nord) : le transport d’hydravions Pegasus et le cuirassé HMS Royal Oak (que Prien prit pour le HMS Repulse). U-47 lança alors quatre torpilles sur le HMS Royal Oak sans qu’aucune n’atteigne le navire. Prien organisa alors une manœuvre de retournement pour utiliser (sans succès) le tube lance-torpilles arrière le temps du rechargement des tubes avant. Une nouvelle salve de quatre torpilles fut lancée et trois d’entre elles touchèrent le HMS Royal Oak qui sombra en quelques minutes (en entraînant 833 membres de son équipage). U-47 tenait son exploit et regagna très vite la haute mer poursuivi par des destroyers britanniques.
Le succès du U-47 fut repris par la propagande national-socialiste attribuant à son commandant, Günther Prien, en plus de la Croix de fer 1re et 2e Classe, et la Croix de chevalier de la Croix de fer avec feuilles de chêne, une très grande notoriété.
Mise en service le 17 décembre 1938, le U-47 a obtenu le 10e meilleur palmarès de tous les U-Boote de la Seconde Guerre mondiale avec un total de 191 919 tonneaux de navires civils et militaires coulés (31 navires).
14 octobre 1944 : le maréchal Erwin Rommel se suicide.
Le maréchal Erwin Rommel se suicide sur ordres de Hitler qui lui tient rigueur de liens entretenus avec les officiers ayant attenté à sa vie. En contrepartie, sa réputation et sa famille sont préservées. Il a même droit à des funérailles nationales, le décès étant présenté comme la conséquence d’une embolie pulmonaire.
14 octobre 1947 : passage du mur du son (États-Unis).
Après la guerre, le pilote américain Chuck Yeager reste dans l’US Air Force nouvellement créée et devint pilote-instructeur, puis pilote d’essai à partir de juillet 1945.
Transféré sur la base de Muroc Field en Californie (aujourd’hui la base Edwards), il est le premier homme à franchir le mur du son le à 10 h 18, à bord du prototype Bell X-1, avion fusée dessiné d’après la balle de calibre 12,7 mm qui sort du canon d’un fusil à vitesse supersonique.
La veille de ce vol historique, Chuck fait une chevauchée dans le désert et chute, se brisant deux côtes. Résolu à ne pas déclarer forfait pour ce vol d’essai, il tait son accident et monte le lendemain, blessé, à bord de l’appareil : pour fermer la baie vitrée de son cockpit, il doit improviser un levier de fortune avec un morceau de manche à balai dissimulé dans son blouson de cuir.
14 octobre 1952 : début de la bataille de Triangle Hill (guerre de Corée).
La bataille de Triangle Hill, également connue comme l’Opération Showdown ou campagne de Shangganling, est une bataille de la guerre de Corée. Elle oppose deux divisions d’infanterie du Commandement des Nations unies en Corée soutenues par l’United States Air Force, contre des éléments des 15e et 12e corps de la République populaire de Chine. La bataille fait partie d’une tentative américaine pour prendre le contrôle du Triangle de fer. Elle se déroule du 14 octobre au 25 novembre 1952.
L’objectif immédiat des américains est Triangle Hill, une crête boisée à 2 kilomètres au nord de Gimhwa-eup près de la zone coréenne démilitarisée (DMZ). La colline est occupée par les vétérans du 15e corps de l’Armée des volontaires du peuple chinois. Durant près d’un mois, les forces américaines et sud-coréennes multiplient les tentatives pour prendre Triangle Hill et la zone adjacente, Sniper Ridge. Malgré la nette supériorité de l’artillerie et de l’aviation américaine, le nombre de victimes parmi les forces onusiennes contraint ces dernières à abandonner leur offensive après 42 jours, permettant aux forces chinoises de regagner leurs positions initiales.
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Le 14 octobre 1952, à quatre heures, après deux jours de frappes aériennes préliminaires, le bombardement d’artillerie américano-coréen commence et se concentre sur un front de 30 km tenu par le 15e corps chinois. À 05 h 00 du matin, les 280 canons et obusiers du 9e corps élargissent leurs tirs pour permettre à l’infanterie américano-coréenne d’avancer derrière un tir de barrage. La concentration des bombardements dégage la végétation sur Triangle Hill et Sniper Ridge, détruisant la plupart des fortifications en surface sur les deux positions. Le bombardement perturbe également les lignes de communication chinoises, en éliminant toutes les communications filaires et sans fil dans la zone.
En s’approchant des défenses chinoises, les forces américaines et sud-coréennes sont accueillies par des tirs de grenades, de torpilles Bangalore, de charges creuses et de pierres. Devant la forte résistance chinoise, Américains et Sud-Coréens sont forcés de compter sur un appui d’artillerie rapproché, mais un réseau complexe de bunkers et de tunnels permet aux Chinois d’amener des renforts aux troupes épuisées. Bien que le 31e régiment d’infanterie soit équipé pour la première fois de gilets pare-balles dans un déploiement de masse, les 1er et 3e bataillons souffrent néanmoins de 96 morts et 337 blessés lors de la première attaque. Ce sont les pertes les plus lourdes de la guerre en une seule journée subies par le 31e régiment d’infanterie.
Les Chinois infligent de lourdes pertes aux attaquants, mais leurs défenses commencent à céder sous la puissance de feu dévastatrice des troupes de l’ONU. Avec seulement 20 survivants, la compagnie chinoise située sur Sniper Ridge est forcée de se retirer dans les tunnels et le 2e bataillon RdC capture la crête à 15:20. Malgré la prise de Sniper Ridge, l’attaque sur Triangle Hill est bloquée au pied la colline 598 ; les deux bataillons américains subissent de lourdes pertes sous le feu des grenades chinoises. Après quelques maigres progrès dans l’après-midi, les Américains et les Sud-Coréens cessent leur offensive afin de préparer des positions défensives pour faire face à une contre-attaque chinoise.
Pour regagner le terrain perdu, le commandant de la 45e division PVA , Cui Jiangong, tente une attaque surprise avec trois compagnies d’infanterie à 19 heures. Après le tir de fusées éclairantes, les assaillants chinois lancent une charge à la baïonnette, prêts au combat au corps à corps. Les forces de l’ONU tentent de répondre avec des tirs d’artillerie, mais déterminées, les troupes d’assaut chinoises traversent le tir de barrage américain pour atteindre les positions de l’ONU. L’intensité des combats empêche les forces onusiennes de recevoir un ravitaillement, et par manque de munitions, les défenseurs de l’ONU sont contraints de renoncer au terrain conquis.
Le major général Wayne C. Smith, commandant de la 7e division d’infanterie américaine et le lieutenant général Chung Il-kwon, commandant de la 2e division RdC, décident la rotation des bataillons épuisés pour maintenir le moral des troupes. Le 15 octobre, Smith ordonne donc au 1er bataillon du 32e régiment d’Infanterie américain et au 2e bataillon du 31e régiment d’Infanterie américain placé sous le commandement du colonel Moses de reprendre l’attaque sur Triangle Hill. De même, Chung Il-kwon fait remplacer le 2e bataillon du 32e régiment par le 2e bataillon du 17e régiment RdC. Plus tard ce jour-là, deux bataillons américains capturent la colline 598 et Sandy Ridge après n’avoir rencontré qu’une faible résistance, mais les tunnels chinois et une contre-attaque du 135e régiment PVA empêchent les Américains de pousser vers Pike’s Peak et Jane Russell Hill. Les Sud-Coréens, d’autre part, sont repoussés par une contre-attaque des Chinois qui permet à ces derniers de reprendre Sniper Ridge.
Le 16 octobre, le colonel Joseph R. Russ du 32e régiment d’infanterie prend le commandement opérationnel en remplacement du colonel Moses. On lui octroie en plus le 2e bataillon du 17e régiment d’infanterie afin de renforcer son aile droite. Après son arrivée sur le champ de bataille ce même jour, le 2e bataillon réussit à prendre Jane Russell Hill aux Chinois, mais les Américains se trouvent rapidement sous le feu nourri des mitrailleuses chinoises situées dans la vallée en contrebas, et sont contraints de se retirer derrière la colline le 18 octobre. Les Chinois continuent à harceler les positions américaines ce soir-là avec de petits groupes d’attaque et un barrage de grenades. Pendant ce temps, les Coréens s’en sortent mieux. Le 2e bataillon du 17e régiment et le 2e bataillon du 32e régiment RdC reprennent Sniper Ridge dans une attaque conjointe et résistent aux contre-attaques chinoises ultérieures. Pour la première fois depuis le début de la bataille, les forces des Nations unies prennent le contrôle du terrain, à l’exception de Pike’s Peak. L’après-midi du 17 octobre, le 3e bataillon du 17e régiment d’Infanterie remplace le 2e bataillon du 31e régiment d’infanterie sur le flanc gauche, tandis que le 1er bataillon du 32e régiment d’infanterie est retiré du centre du front maintenant pacifié.
Les problèmes de réseaux de communication et le manque de renseignements précis ont empêché Qin Jiwei de répondre efficacement à l’assaut de l’ONU. De plus, en raison de son indécision, la 45e division chinoise n’a reçu aucun soutien d’artillerie. Conséquence de la puissance de feu dévastatrice de l’ONU, les Chinois dénombrent 500 morts par jour au cours de la première attaque de l’ONU. Le 17 octobre, après avoir appris que plus de 10 compagnies d’infanterie chinoises ont été mises hors de combat, Cui Jiangong décide d’engager les six compagnies d’infanterie restantes dans une ultime contre-attaque. Aidée par 44 canons de gros calibre et un régiment de BM-13 lance-roquettes, la 8e compagnie d’élite du 134e régiment lance son attaque depuis les tunnels situés sous la colline 598, tandis que les cinq autres compagnies d’infanterie attaquent sur terrain découvert au crépuscule du 19 octobre. L’aile gauche chinoise réussit à chasser les Sud-Coréens de Sniper Ridge, mais les Américains sur Triangle Hill tiennent bon leur position. Au lever du jour le 20 octobre, la puissance de feu de l’ONU permet de reprendre le dessus et les Chinois doivent retourner dans les tunnels après avoir subi de lourdes pertes. Au moment où Smith fait remplacer le 17e régiment d’infanterie américain par le 32e régiment d’infanterie dans l’après-midi du 20 octobre, Qin Jiwei reçoit des rapports lui annonçant que la 45e division est complètement décimée. Les Chinois attaquent tout de même une nouvelle fois la colline 598 dans la nuit du 23 octobre avec deux compagnies d’infanterie, mais les troupes américaines bien ancrées repoussent l’attaque avec peu de difficulté.
Avec plus de 4 000 morts en dix jours, l’échec de la dernière attaque met fin au rôle prédominant de la 45e division sur les opérations chinoises. Les forces de l’ONU ont pris le contrôle de la plupart des zones disputées et les Chinois sont pris au piège dans des tunnels sous les positions de l’ONU. Malgré les revers initiaux, Deng Hua, commandant de la PVA voit dans la situation une occasion en or de saigner à blanc l’armée américaine. Lors de la réunion de stratégie tenue le soir du 25 octobre, il ordonne au 15e corps de reprendre les deux collines quel qu’en soit le coût.
Van Fleet décide de reposer la 7e division d’infanterie américaine le 25 octobre, contournant ainsi l’intention chinoise de lui infliger des pertes supplémentaires. Le 31e régiment de la 2e division coréenne reprend la zone de Triangle Hill tandis que le 17e régiment d’infanterie de la 2e division RdC maintient son contrôle sur Sniper Ridge. Le même jour, des renforts chinois convergent sur le front à Kimhwa. Le Haut commandement PVA ordonne au 12e corps de se placer sous le commandement du 15e corps et Qin Jiwei commande aux 86e et 87e régiments de la 29e division de rejoindre la 45e division pour une nouvelle contre-attaque. De plus, la 45e division reçoit 1 200 nouvelles recrues pour reconstituer 13 de ses compagnies d’infanterie. Environ 67 canons lourds et un régiment d’artillerie anti-aérienne sont aussi mis à sa disposition pour soutenir la prochaine contre-attaque. La totalité des renforts chinois se concentrent sur Triangle Hill, Sniper Ridge étant considéré comme une cible secondaire.
Au cours des cinq jours suivants, le 31e régiment sud-coréen mène une lutte acharnée contre les Chinois cachés dans les tunnels. De petites unités de la 45e division PVA s’infiltrent également chaque nuit à travers les positions de l’ONU pour ravitailler les unités piégées et évacuer les blessés, causant de lourdes pertes parmi la logistique chinoise et les unités médicales. Malgré ces accrochages, il n’y a pas de combat opposant de grandes unités entre le 20 et le 29 octobre, ce qui permet aux Chinois de rassembler leurs forces pour tenter de frapper un coup décisif.
Avant le début de la bataille, Qin Jiwei avait peur que Van Fleet essaye d’attirer les forces chinoises autour de Triangle Hill, alors que les troupes américaines auraient pour réelle cible la vallée de Pyonggang. Pour parer à cette éventualité, la 44e division et le 85e régiment de la 29e division mènent depuis le début du mois d’octobre des attaques préventives sur Jackson Heights. À la mi-octobre, la 44e division accroît le nombre et la force de ses attaques pour soulager la pression sur Triangle Hill, tout en y menant la même tactique de guerre d’usure que constatée à Triangle Hill.
À midi, le 30 octobre, le 15e corps commence le bombardement des positions coréennes avec 133 canons de gros calibre, 22 lance-roquettes et 30 mortiers lourds de 120 mm dans la plus grande opération d’artillerie chinoise de la guerre de Corée. Lorsque le bombardement prend fin à minuit, dix compagnies d’infanterie des 45e et 29e divisions se jettent sur les positions du 31e régiment sud-coréen qui est obligé de se replier du sommet avec seulement 175 survivants. Avec le renfort le 1er novembre du 91e régiment de la 31e division du 12e corps, les forces chinoises chassent les défenseurs sud-coréens de Jane Russell Hill et repoussent leur contre-attaque ultérieure. Répondant aux pertes, le 9e corps américain ordonne au 30e régiment de la 9e division d’infanterie coréenne de reprendre Triangle Hill le 31 octobre. Mais les Sud-Coréens lancent en vain leur attaque durant cinq jours. Bien que les Sud-Coréens échouent à reprendre la colline, les lourdes pertes subies par les Chinois contraignent ces derniers à appeler le 93e régiment de la 31e division en renfort le 5 novembre. Le même jour, le lieutenant-général Reuben Ellis Jenkins, commandant du 9e corps américain, suspend l’offensive sur Triangle Hill pour éviter davantage de victimes et assurer au mieux la protection de Sniper Ridge.
Comme le 9e corps américain a renoncé à Triangle Hill, la 31e division du 12e corps PVA se retrouve en position de reprendre Sniper Ridge. Sous le couvert du mauvais temps, l’assaut est lancé par le 92e régiment à 16 h 00 le 11 novembre. Les Chinois poussent à la retraite le 1er bataillon du 32e régiment sud-coréen, mais Chung Il-kwon lance immédiatement une contre-attaque avec le 17e régiment de la 2e division d’infanterie à l’aube du 12 novembre. Après deux heures de combats, le 1er bataillon du 17e régiment de la République de Corée reprend les deux tiers de Sniper Ridge et inflige de lourdes pertes au 92e Régiment PVA. La 31e division chinoise fait relever le 92e régiment par le 93e régiment afin de lancer un nouvel assaut le 14 novembre, mais le 17e régiment coréen réagit en engageant toutes ces unités pour contrer l’attaque. Le 17 novembre, avec l’aide du 1er groupe d’artillerie de campagne coréen, le 2e bataillon, après un combat de deux heures, reconquiert la totalité des positions initiales coréennes à Sniper Ridge. Sans se laisser décourager par de lourdes pertes, le 106e régiment de la 34e division du 12e corps relaie au cours de la nuit du 18 novembre le 93e régiment affaibli. Il s’ensuit six jours de combats indécis. Le 25 novembre, la 2e division d’infanterie est remplacée par la 9e division d’infanterie sur Sniper Ridge alors que les combats cessent.
Étant donné le nombre élevé de victimes de l’ONU et sous la pression de Clark, Van Fleet interrompt l’opération Showdown le 28 novembre, mettant ainsi fin à la bataille de Triangle Hill. Quelques jours plus tard, les 2 et 3 décembre, la 9e division d’infanterie coréenne et la 34e division PVA s’affrontent dans une bataille en dents de scie sur Sniper Ridge, sans qu’aucun des belligérants n’obtienne de résultats significatifs. Le 15 décembre, la 29e division PVA reprendre le contrôle du terrain, le 12e corps se retire de la zone et le 15e corps reprend ses positions, la situation revenant au statu quo d’avant la bataille.
La bataille de Triangle Hill est la plus grande et la plus sanglante bataille de 1952. Après 42 jours de combats acharnés, la 8e armée n’a pas atteint son objectif, les deux massifs montagneux.
Pour les Chinois, non seulement le 15e corps résiste à l’offensive des Nations unies sur Triangle Hill, mais les attaques menées par la 44e division sur le front de Pyonggang aboutissent à la capture de Jackson Heights le 30 novembre. Bien que les Chinois comptent 11 500 victimes et de nombreuses unités décimées pendant la bataille, la guerre d’usure et sa capacité à compenser les pertes ont lentement épuisé la 8e armée des États-Unis. Le Haut Commandement chinois voit dans cette victoire une justification de la guerre d’usure, une stratégie efficace contre les forces de l’ONU. Ces résultats poussent les Chinois à devenir plus agressifs dans les négociations d’armistice et sur le champ de bataille.
Pendant ce temps, les pertes élevées de l’ONU contraignent le général Clark à suspendre toutes les offensives impliquant plus d’un bataillon et donc à renoncer à toutes offensives majeures pour le reste de la guerre. Pour Clark et le président américain Harry S. Truman l’issue de cette bataille porte un sérieux coup au moral de l’ONU. Les gains modestes de l’ONU à Sniper Ridge démontrent du moins la capacité des forces armées sud-coréennes à mener des opérations indépendantes, même si les conseillers américains sont moins impressionnés par leur performance au cours de la bataille.
Malgré son impact et son ampleur, la bataille de Triangle Hill est l’un des épisodes les moins connus de la guerre de Corée dans les médias occidentaux. Pour les Chinois, cette victoire coûteuse est l’occasion de promouvoir les valeurs de sacrifice et d’endurance. Le courage démontré par les soldats chinois à Triangle Hill a été à plusieurs reprises glorifié sous diverses formes médiatiques, y compris par plusieurs films comme Battle on Shangganling Mountain. Qin Jiwei est également célébré comme le héros de Shangganling avant d’obtenir les postes de ministre de la Défense nationale et de vice-président de l’Assemblée nationale populaire. Le 15e corps est devenu l’une des unités les plus prestigieuses au sein de l’Armée populaire de libération et la force aérienne chinoise le sélectionne pour devenir le premier corps aéroporté de la Chine en 1961. Il fait toujours partie des corps d’élite de l’armée chinoise.
14 octobre 1962 : découverte de rampes de missiles à Cuba.
Un avion espion U2 américain repère 36 missiles SS-4 capables chacun de délivrer 1 mégatonne à 2000 km. Les USA sont à portée de tir nucléaire des soviétiques en quelques minutes.