30 août 1808 : capitulation de Cintra (Portugal).
La convention de Cintra (ou de Sintra) fut un accord signé le qui mit fin à la première invasion napoléonienne du Portugal, pendant la guerre d’indépendance espagnole (guerre d’Espagne et du Portugal sous le Premier Empire). Par cet accord, les Français vaincus furent autorisés à évacuer leurs troupes du Portugal sans autre conflit. La convention fut signée au palais de Queluz, à Queluz-Sintra, en Estramadure.
Les forces françaises de Jean-Andoche Junot qui avaient été battues par les forces britanniques de sir Arthur Wellesley (futur duc de Wellington) à Vimeiro le , se trouvèrent coupées de leur ligne de retraite. Cependant, à ce moment, Wellesley fut remplacé au haut commandement des troupes britanniques au Portugal par l’arrivée de sir Harry Burrard et le jour suivant par sir Hew Dalrymple. Tous les deux étaient de vieux hommes précautionneux qui avaient très peu participé à des combats récemment ; plutôt que de pousser leur avantage auprès des Français, ils se contentèrent d’ouvrir des négociations. Wellesley avait envisagé de prendre le contrôle de Torres Vedras et couper la retraite des Français avec sa réserve jusqu’ici inemployée, mais il reçut l’ordre d’attendre. Des conversations entre Dalrymple et François Kellerman conduisirent à la signature de la convention.
Dalrymple accorda des termes pour quitter le Portugal, similaires à ceux consentis à la garnison d’une forteresse pour se rendre. Les 20 900 soldats français furent évacués du Portugal par la Royal Navy avec leur équipement et leur « biens personnels » (qui étaient pour la plupart des biens pillés auprès de la population portugaise). Ils furent transportés à Rochefort. Junot y arriva le . Évitant ainsi toute confrontation avec les Espagnols et ayant obtenu un transport gratuit, les Français voyagèrent avec armes et bagages, et pas du tout comme une garnison défaite qui rejoint ses propres lignes.
Dalrymple ne tint non plus aucun compte des préoccupations de la Royal Navy à propos d’une escadre russe commandée par l’amiral Dmitri Seniavine, qui était bloquée dans la baie de Lisbonne. Une négociation séparée régla plus tard ce problème.
La convention fut considérée comme honteuse une fois connue au Royaume-Uni. Une défaite complète de Junot s’était soldée par une évasion des Français.
Wellesley voulait combattre, mais il reçut l’ordre de signer un armistice préliminaire. Il ne prit pas part aux négociations de la convention et ne la signa pas. Les rapports de Dalrymple par contre orientèrent les critiques sur Wellesley, qui avait encore un ministère au gouvernement. Wellesley fut donc rappelé du Portugal, ainsi que Burrard et Dalrymple, afin de faire face à une commission d’enquête. La commission siégea dans le Grand Hall de l’Hôpital Royal de Chelsea du au . Les trois hommes furent relaxés ; mais alors que Wellesley retournait bientôt en service actif au Portugal, Burrard et Dalrymple furent tranquillement poussés vers la retraite et ne furent plus jamais appelés en service actif. Le général John Moore, en commentant la commission d’enquête, exprima le sentiment populaire que « Sir Hew Dalrymple était sénile et parmi tous les hommes que j’ai vus à la tête d’une armée, de loin le plus incapable. Toute sa conduite alors et depuis a démontré qu’il était un insensé. »
30 août 1813 : bataille de Kulm (actuelle république de Tchéquie)
La bataille de Kulm eut lieu le près de la ville de Kulm (royaume de Bohême) pendant la Sixième Coalition. Elle opposa 32 000 hommes, sous le commandement du général d’Empire Vandamme aux 54 000 hommes des forces coalisées d’Autriche, Prusse et Russie, sous les ordres du général Barclay de Tolly avec de lourdes pertes.
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Après la victoire française à la bataille de Dresde les 26 et 27 août, Vandamme poursuit les troupes alliées en retraite. Napoléon ordonne à Gouvion-Saint-Cyr et Marmont de soutenir Vandamme. Celui-ci rencontre l’armée de A. I. Ostermann-Tolstoï près de la ville de Kulm (actuellement Chlumec, à 8 km d’Ústí nad Labem, en République tchèque).
Le 29 août, Vandamme, avec 32-34 000 hommes et 84 canons, attaque les forces d’Ostermann-Tolstoï, 13–14 000 soldats. L’enjeu est grand, une victoire française couperait la retraite des coalisés. Les troupes de Vandamme ne percent pas.
Le 30 août, Kleist et ses Prussiens attaquent la position de Vandamme sur ses arrières et des renforts austro-russes renforcent la position d’Ostermann-Tolstoï. Les troupes françaises inexpérimentées doivent battre en retraite.
Pour les Français, il y eut 5 000 soldats tués ou blessés dont les généraux Henri LXI de Reuss-Schleiz et Martin François Dunesme, entre 7 et 13 000 capturés y compris Vandamme et 80 canons. Les coalisés eurent 11 000 soldats tués ou blessés.
Dans le corps de Vandamme, il y avait deux régiments de lanciers polonais dans la division de Jean Corbineau. L’un était commandé par le colonel Maximilien Fredro qui défendait un défilé et dut se rendre. Le second sous le commandement du comte Tomasz Lubienski put se retirer.
30 août 1870 : bataille de Beaumont.
La bataille de Beaumont également appelé surprise de Beaumont ou encore bataille de Beaumont-Mouzon est un combat de la guerre franco-prussienne qui se déroule le à Beaumont-en-Argonne, dans les Ardennes française.
Elle oppose le 5e corps d’armée de l’armée de Châlons du général de Failly, à l’armée de la Meuse du Prince royal de saxe (IVe corps d’armée Prussien et XIIe corps d’armée Saxon). Les Français, surpris dans leur campement, sont repoussés jusqu’à Mouzon.
Le corps d’armée de Failly est écrasé et découvre l’armée de Châlons de Mac-Mahon, en marche sur Sedan. La déroute précipite le désastre final de l’armée française lors de la bataille de Sedan.
Dans son ouvrage, le lieutenant colonel Rousset précise les pertes françaises et prussiennes.
- Pertes françaises
- 1 800 tués ou blessés
- 3 000 disparus dont 2 000 prisonniers
- 42 pièces et mitrailleuses
- nombreux matériels abandonnés dans les différents camps
Parmi les unités les plus éprouvées, le 11e ligne enregistre 35 officiers et 600 hommes hors de combat et le 68e, 26 officiers et 779 hommes. L’encadrement de l’infanterie est particulièrement éprouvé, le lieutenant-colonel Pallier du 68e, le colonel de Béhagle du 11e de ligne périssent. Le colonel Berthe du 86e et le lieutenant-colonel Demange du 88e sont grièvement blessés. Ce dernier, amputé de la cuisse, meurt le 12 septembre à l’hôpital de Mouzon.
Les généraux ne sont pas plus épargnés, lors des combats du 7e corps à Warniforêt le général Bretteville est blessé tandis que le général Morand est tué.
Du côté de la cavalerie, le 5e cuirassiers est décimé et perd son chef de corps le colonel de Contenson.
- Pertes allemandes
- 3 529 hommes dont 847 tués
30 août 1884 : naissance de Pierre Bernheim, résistant, Compagnon de la Libération.
Pierre Bernheim est né le 31 août 1884 à Mulhouse (Haut-Rhin).alors en Alsace annexée par l’Allemagne.
Il effectue son service militaire au 142e Régiment d’Infanterie de l’armée allemande à Mulhouse et est démobilisé comme caporal.
En 1914, il refuse de servir dans l’armée allemande et s’engage au 109e régiment d’infanterie.
Envoyé au front dès le 15 août 1914, il participe aux premiers combats aux frontières, puis à la bataille d’Artois en 1915. Blessé, il est fait chevalier de la Légion d’honneur. Comme tous les engagés alsaciens, il est envoyé en Afrique du Nord ; mais il demande à servir en métropole, où il est affecté au 2e Bureau. Il est démobilisé en 1919 avec le grade de lieutenant et s’installe comme industriel à Lyon.
Mobilisé en 1939 comme officier de réserve, il est démobilisé à Albi à l’été 1940.
Il va trouver un emploi aux Papeteries Navarre près de Roanne où il est installé et entre en contact avec la Résistance en novembre 1941 par l’intermédiaire d’un de ses cousins par alliance, Jean-Pierre Levy, co-fondateur du mouvement « Franc-Tireur ».
Devenu responsable de « Franc-Tireur » à Roanne, Pierre Bernheim diffuse des tracts et, dès octobre 1942, participe au développement du journal le Franc-Tireur, organe du mouvement, grâce à ses connaissances professionnelles. Il met ainsi en contact avec le mouvement un imprimeur qui accepte de fournir du papier puis d’imprimer le journal clandestin. Il forme également des groupes-francs qui reçoivent une instruction militaire orientée vers le sabotage.
Après la création, en janvier 1943, des Mouvements Unis de Résistance (MUR), fusion des trois principaux mouvements de résistance de zone sud (« Combat », « Libération » et « Franc-Tireur »), Pierre Bernheim en devient le responsable à Roanne.
En juin 1943, à la suite de plusieurs arrestations au sein de « Franc-Tireur », alors qu’il est activement recherché par la Gestapo, il se replie à Lyon avec sa femme, qui partage ses activités de résistance. A Lyon, en raison de son expérience d’officier de 2e Bureau, il est chargé par Jean Gemahling, chef du Service de Renseignements des MUR, des questions militaires du SR MUR.
Pierre Bernheim, alias Rohan, constitue alors un réseau militaire, le sous-réseau R.P.A, dépendant du réseau de renseignement des Forces Françaises Libres « Gallia » que dirige Henri Gorce-Franklin, et qui a pour but d’organiser et de coordonner les différents SR des mouvements de résistance en zone sud. Rohan envoie des directives sur la recherche du renseignement militaire et recrute des agents qu’il envoie dans d’autres régions pour qu’ils y constituent à leur tour de nouveaux réseaux. Les réseaux de Pierre Bernheim permettent de fournir de précieux renseignements à l’Etat-Major Interallié.
Pierre Bernheim est ensuite nommé chef national du SR Militaire du Mouvement de Libération Nationale (MLN) qui remplace les MUR en janvier 1944.
Toujours traqué par la Gestapo, il est arrêté à Lyon le 4 août 1944 un mois avant la libération de la ville. Torturé, il ne livre aucun secret et sera fusillé avec plusieurs de ses collaborateurs, sur le terrain d’aviation de Bron, le 20 août 1944. Son épouse Germaine, arrêtée en même temps que lui, sera brûlée vive à Saint-Genis-Laval le même jour que son mari. Pierre Bernheim est inhumé à la Nécropole Nationale de la Doua à Villeurbanne.
André Bernheim, frère de Pierre Bernheim est mort en déportation, son frère Charles a été fusillé en 1943 et son frère Jean est décédé en janvier 1946 des suites de sa détention en Allemagne.
• Chevalier de la Légion d’Honneur
• Compagnon de la Libération – décret du 18 janvier 1946
• Croix de Guerre 1914-18 (2 citations)
• Médaille de la Résistance avec rosette
• Croix du Combattant Volontaire 1914-18
• Military Cross (GB)
30 août 1907 : naissance de Jean Nanterre (né Jean Weil), Compagnon de la Libération.
Jean Weil naît le 30 août 1907 à Nanterre, d’un père négociant et commissionnaire pour le commerce extérieur. Devançant son appel national en 1926, il s’engage au 8e régiment de chasseurs à cheval puis est muté au 4e régiment de hussards. En novembre 1927, il est affecté au 16e régiment de dragons avant d’être rendu à la vie civile. Il devient alors fondé de pouvoir dans le monde bancaire.
Lors de la mobilisation de 1939, Jean Weil est affecté au 40e Groupe de reconnaissance de division d’infanterie et participe à la bataille de France où il se distingue au mois de mai en accomplissant de dangereuses missions de reconnaissance, puis en juin en se portant seul dans les lignes ennemies pour porter assistance à des soldats égarés. Démobilisé après l’armistice du 22 juin 1940 et refusant la défaite, il se fait appeler Jean Nanterre et cherche pendant deux ans à quitter la France. Finalement parvenu en Angleterre, il s’engage dans les forces françaises libres le 17 mai 1942 et, promu lieutenant, il est affecté à l’escadron mixte de la France libre qui devient ensuite la 3e compagnie de chars de combat. Embarqué en mars 1943 sur le paquebot Monarch of Bermuda, Jean Nanterre et sa compagnie accostent en Égypte le 5 mai suivant. Basée en Libye, la 3e compagnie de char fusionne avec la 1re compagnie autonome de chars de combat pour reformer le 501e régiment de chars de combat (501e RCC) au sein duquel Jean Nanterre est affecté au 4e escadron. En mai 1944, le régiment est déplacé en Angleterre puis, avec la 2e division blindée (2e DB) à laquelle il est subordonné, il débarque à Utah Beach le 2 août suivant.
Engagé dans la bataille de Normandie puis dans la Libération de Paris, Jean Nanterre suit l’avancée de la 2e DB vers la bataille des Vosges et la bataille d’Alsace. Le 2 décembre 1944, à Herbsheim, il est grièvement blessé par des éclats d’obus et est hospitalisé jusqu’au 7 mars 1945, date à laquelle il rejoint le 501e RCC stationné à ce moment dans le Cher. Affecté à l’État-major du régiment en tant qu’officier de renseignements, il prend part à l’invasion de l’Allemagne et participe notamment à la prise de Berchtesgaden le 5 mai 1945. De retour en France en juin, il est promu capitaine avant d’être démobilisé.
Après le conflit, Jean Nanterre fonde une entreprise d’import-export puis devient directeur d’un établissement métallurgique. Le 21 mai 1948, par jugement du tribunal civil de la Seine, Jean Nanterre est officiellement autorisé à utiliser le nom Nanterre, en substitution de Weil. Parallèlement à son activité professionnelle, il est membre et trésorier de la société d’entraide des Compagnon de la Libération.
Jean Nanterre meurt le 13 novembre 1996 à Paris et est inhumé au cimetière du Montparnasse.
• Commandeur de la Légion d’Honneur
• Compagnon de la Libération – décret du 17 novembre 1945
• Croix de Guerre 39-45 (6 citations)
• Croix du Combattant Volontaire 39/45
30 août 1914 : fin de la bataille de Tannenberg.
La bataille de Tannenberg (maintenant Stębark en Pologne) a lieu du au . Elle voit la victoire décisive de la 8e armée allemande sur la 2e, puis la 1re armée de l’Armée impériale russe. Cette bataille marque l’arrêt de l’avancée russe en Prusse-Orientale allemande. En revanche, en France, sur le front de l’Ouest, l’avancée de l’armée allemande est arrêtée deux semaines plus tard à la bataille de la Marne. La première bataille de Tannenberg, en 1410, vit la victoire complète des Polonais et des Lituaniens contre les chevaliers Teutoniques. Ces deux batailles, à cinq siècles d’intervalle, confirment l’importance stratégique de la localité de Grunwald pour l’historiographie polonaise.
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Les armées impériales russes envahissent la Prusse-Orientale avec Königsberg pour objectif. Le sort des armes est initialement favorable aux Russes en supériorité numérique. La première contre-attaque de l’armée impériale allemande est repoussée le à Gumbinnen. Après cette défaite, le commandant allemand du secteur Maximilian von Prittwitz ordonne la retraite sur la Vistule, concédant ainsi la totalité de la Prusse-Orientale aux Russes. Pour une telle action de fuite devant l’ennemi, il est démis du commandement, avant de passer en cour martiale. Le , Paul von Hindenburg sort de sa retraite pour prendre le commandement de la 8e armée, accompagné d’Erich Ludendorff, remarqué pour ses exploits en Belgique mais trop jeune pour officiellement diriger une armée.
Ayant appris que les deux armées russes seraient séparées et que les deux généraux se détestent, les Allemands laissent une mince ligne de troupes face à la 1re armée de Pavel von Rennenkampf et coupent ensuite les lignes de ravitaillement et de retraite derrière la 2e armée, sous les ordres d’Alexandre Samsonov, qu’ils laissent avancer vers le nord.
La stratégie des Russes consiste à prendre en tenailles la 8e armée de Paul von Hindenburg. À l’est, Pavel von Rennenkampf avance lentement vers l’ouest et Samsonov referme le piège en remontant vers le nord à partir du « saillant polonais » (situé au sud de la Prusse-Orientale).
Après l’importante victoire de Rennenkampf à Gumbinnen, les Allemands sont en déroute sur toute la ligne. Cependant, les troupes de Rennenkampf sont incapables de poursuivre les fuyards. En effet, la campagne en Prusse-Orientale a été montée si rapidement que d’importants problèmes de logistique n’ont pas été réglés : les rations et les munitions peinent à parvenir au front. Les moyens de communication sont très médiocres et facilitent grandement la tâche des décrypteurs allemands pour percer les codes. Yakov Żyliński, commandant du front prussien, ne veut pas enlever à Samsonov la possibilité de refermer les tenailles. Il freine Rennenkampf pour ne pas hâter la fuite allemande et demande à la 2e armée de foncer vers le nord.
Pour Samsonov, il est impératif de faire le lien avec Rennenkampf sur le flanc droit. Il disperse ses forces sur près de 100 km, et ses ailes droites, gauche et centre sont largement séparées. La lenteur de ses troupes et l’état des routes rendent la situation menaçante. Poussant toujours vers le nord, il ne fait que s’enfoncer davantage dans le piège allemand.
À aucun moment, Rennenkampf ne tourne au sud pour venir en aide à Samsonov, mais il accentue plutôt son avance sur Königsberg. Bientôt, la 2e armée croule sous le poids des Allemands, toujours plus nombreux, qui l’encerclent. Les renforts russes tentent de lui venir en aide en attaquant la formation allemande autour de Samsonov, mais sans succès. Ils se replient donc vers la frontière polonaise, laissant Samsonov à son triste sort. Ce dernier opte alors pour le suicide plutôt que pour la capture. Le , la 2e armée est entièrement annihilée, et 92 000 soldats russes sont faits prisonniers.
À l’arrivée de Paul von Hindenburg au quartier général de la 8e armée, le 23 août, il n’y a pas réellement de stratégie. La retraite vers la Vistule est toutefois stoppée devant Rennenkampf. Max Hoffmann, qui avait été observateur de la guerre russo-japonaise, connaît la rivalité entre les deux généraux russes et l’indigence de leurs moyens de communications. Il sait que les échanges russes en clair ne sont pas de la déception militaire mais bien des communications réelles. Hindenburg est bien conscient qu’il lui est impossible d’affronter simultanément les forces de Samsonov et de Rennenkampf. Il envoie des avions de reconnaissance pour localiser précisément les deux armées russes et prend conscience que celles-ci sont trop loin l’une de l’autre pour s’aider. Il met en pratique le principe d’Alfred von Schlieffen en désengageant le plus de troupes possible en face de Rennenkampf et en les dirigeant vers le sud grâce à un excellent réseau de chemin de fer, afin de disposer de plus de forces pour affronter Samsonov, avant de se retourner ensuite contre Rennenkampf.
Trompé par ce qu’il croit être une retraite de l’ennemi sur Königsberg, Rennenkampf tourne au nord pour poursuivre cette armée fantôme. Les Allemands en profitent pour envoyer trois corps d’armée au sud contre la 2e armée russe et laissent seulement quelques troupes pour garder les arrières de la 1re armée russe, refermant ainsi les tenailles.
Un premier message intercepté par les Allemands leur confirme que Rennenkampf monte vers Königsberg et est trop loin pour aider Samsonov. Un second message montre que ce dernier croit encore que les Allemands sont en retraite vers la Vistule et qu’il est en train de poursuivre l’arrière-garde allemande. Hindenburg n’a alors qu’à fermer le piège autour de la 2e armée.
L’avance incessante de Samsonov est telle qu’il s’enfonce lui-même dans les tenailles et facilite le travail des Allemands. Une fois l’encerclement terminé, il ne reste plus qu’à exterminer le reste de la 2e armée. Le 29 août, avant même que la bataille ne soit terminée, Erich Ludendorff prépare déjà l’assaut au nord contre Rennenkampf, qui n’a toujours pas bougé.
La victoire de 1914 disputée dans les environs de Tannenberg permet aux Allemands de combattre en position de force l’armée russe de Paul von Rennenkampf et de la vaincre une semaine plus tard aux lacs Mazures, lors de la première bataille des lacs de Mazurie. L’offensive russe est brisée et le front se maintient jusqu’en 1917.
30 août 1916 : naissance du pilote Paul-Jean Roquère, Compagnon de la Libération.
Paul-Jean Roquère est né le 30 août 1916 à Draguignan dans le Var.
Jeune sous-lieutenant sorti de l’École militaire de Saint-Maixent en 1937, Paul-Jean Roquère commande, en septembre 1939, une section du 22e Bataillon de chasseurs alpins (22e BCA) à Nice.
En 1940, il passe dans l’Aviation et, affecté à la base aérienne 109 à Tours, il obtient son brevet de chef de bord en avril.
Envoyé à Caen, il doit se replier, en mai 1940, avec ses camarades sur la base-école d’Aulnat près de Clermont-Ferrand. Il demande alors à servir comme fantassin pour la défense des ponts de la Loire. Sa demande acceptée, il prend une part active, en qualité d’officier d’Infanterie, aux combats de la Charité sur-Loire et de Decize, les 15 et 16 juin.
Le 17, l’ordre de la retraite est donné ; le 19, il décide de rejoindre Londres et s’embarque le 21 juin, à Saint-Jean-de-Luz sur le Sobieski, déguisé en soldat polonais.
Engagé aux Forces françaises libres comme lieutenant observateur, il est dirigé sur le camp d’entraînement de la Royal Air Force à Saint-Athan près de Cardiff. Au camp d’Odiham, il est affecté à l’escadrille, entièrement française, « Topic », il quitte la Grande-Bretagne en octobre 1940 par bateau et débarque à Lagos au Nigeria.
En janvier 1941, il est affecté au Groupe réservé de bombardement n°1 (GRB1) qui soutient le colonel Leclerc dans les opérations de la prise de Koufra (Libye) le 1er mars 1941. Mais en raison d’ennuis mécaniques, le Blenheim de Paul-Jean Roquère et de son équipage ne peut participer à l’offensive et doit rentrer à Fort-Lamy (Tchad).
Détaché à Bangui de mars à août 1941, le lieutenant Roquère est alors affecté au Groupe de bombardement « Lorraine » en formation à Damas. Le 30 octobre 1941 le groupe quitte la Syrie pour l’Egypte en vue de préparer la deuxième campagne de Libye. Le 15 novembre le groupe effectue sa première mission de guerre à l’attaque d’un convoi sur la route Bardia-Tobrouk.
Entre le 20 novembre 1941 et le 15 janvier 1942, Paul Roquère effectue 50 missions de guerre en appui tactique de la 8e Armée britannique. Pour son comportement pendant la campagne de Libye, il est cité à l’ordre de l’Armée aérienne et par les Britanniques à l’ordre de la RAF.
Il prend part aux opérations d’El Alamein en octobre 1942 puis, le Groupe « Lorraine » étant rappelé en Angleterre, le lieutenant Roquère embarque, depuis Durban, début 1943, sur le paquebot Empress of Canada transformé en transport de troupes et qui doit regagner la Grande-Bretagne sans escale et sans escorte.
Le 13 mars 1943, au large des côtes d’Afrique, le bateau est torpillé par un sous-marin italien. Parmi les rescapés tombés à l’eau qui tentent de trouver refuge sur des embarcations de fortune se trouvent Paul-Jean Roquère et son épouse, Suzanne, évadée de France par l’Espagne l’année précédente et qui l’a rejoint à Damas. Au bout de deux jours, le 15 mars 1943, à bout de force et n’ayant plus la force de nager, Paul-Jean Roquère, après avoir donné sa ceinture de sauvetage à un camarade, disparaît en pleine mer, sous les yeux de sa femme qui, elle, réchappe miraculeusement du naufrage.
• Chevalier de la Légion d’Honneur
• Compagnon de la Libération – décret du 16 octobre 1945
• Croix de Guerre 39/45
• Médaille de la Résistance
30 août 1918 : attentat contre Lénine (Moscou).
Fanny Kaplan, membre du Parti, tire sur Lénine à la fin d’un meeting. Il survit avec une balle dans l’épaule et une autre au poumon. Elle est interrogée par la Tchéka puis exécutée sans jugement 4 jours plus tard.
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Née le 10 février 1890, elle est issue d’une famille juive russe. Pendant la guerre civile russe, les socialistes révolutionnaires organisent une tentative d’assassinat de Lénine le .
Lénine visite ce jour-là l’usine Michelson de Moscou. Lorsqu’il quitte le bâtiment pour regagner son véhicule, Fanny Kaplan l’interpelle. Quand Lénine se tourne vers elle, elle tire trois coups de feu. L’une des balles passe à travers le manteau de Lénine, les deux autres le touchent à l’épaule gauche et au poumon. Lénine retourne dans ses appartements au Kremlin. Il craint un autre attentat contre lui et refuse de quitter la sécurité du Kremlin pour se faire soigner. Les médecins arrivés pour le soigner se déclarent incapables de retirer les balles en dehors d’un hôpital. Cependant, il survit.
Kaplan est arrêtée et interrogée par la Tchéka. Elle déclare : « Je m’appelle Fanny Kaplan. J’ai tiré sur Lénine aujourd’hui. Je l’ai fait volontairement. Je ne dirai pas d’où provient le revolver. J’étais résolue à tuer Lénine depuis longtemps. Je le considère comme un traître à la Révolution. J’ai été exilée à Akatouï pour avoir participé à la tentative d’assassinat du tsar à Kiev. J’ai passé là-bas sept ans à travailler dur. J’ai été libérée après la Révolution. J’étais en faveur de l’assemblée constituante et je le suis toujours. »
Son arme, un pistolet FN M1900 en calibre 32 ACP, a été fournie par Boris Savinkov. Fanny Kaplan est exécutée sans jugement le . Elle est battue à mort, puis son corps est aspergé d’essence et brûlé dans la cour de la Tchéka3. Elle déclare avant de mourir : « J’ai tiré sur Lénine parce que je le considère comme un traître au socialisme et parce que son existence discrédite le socialisme. Je suis sans réserves pour le gouvernement de Samara et pour la lutte contre l’Allemagne aux côtés des Alliés. » Quelques jours plus tard, Grigori Petrovski, commissaire du peuple à l’Intérieur, encourage les exécutions et déclare : « Il est grand temps de mettre fin à toute cette mollesse et à cette sentimentalité. » Le 5 septembre, le Conseil des commissaires du peuple publie le décret officialisant la terreur rouge.
Selon l’historien britannique George Leggett, environ 140 000 personnes ont péri à la suite de la terreur rouge.
30 août 1954 : le parlement français ne ratifie pas le traité de la CED.
Au début des années 50, les prémices de la guerre froide poussent les États-Unis à réclamer de la part des européens un investissement militaire plus important et donc à envisager le réarmement de l’Allemagne (RFA), considéré comme nécessaire pour lutter contre l’URSS. Difficilement accepté par les Français, ce réarmement se conçoit néanmoins peu à peu au sein d’une Communauté Européenne de Défense (CED) dont la France signe le traité en mai 1952.
Il prévoit une armée internationale à 40 divisions portant un même uniforme et sous commandement unique dépendant de l’OTAN. Mais la perte de souveraineté en matière de Défense qu’implique la ratification de la CED suscite un intense débat en France entre « cedistes » et « anticedistes » et finit par être l’argument décisif des Gaullistes. La création de la CECA en 1951 (communauté économique du charbon et de l’acier), ancêtre de la CEE puis de l’UE, n’a pas posé autant de problèmes alors qu’elle impliquait le même degré de supranationalité (en matière d’économie).
70 ans plus tard, l’abandon de souveraineté reste encore l’une des questions épineuses de l’Europe de la Défense.
Lire le texte de Michel Debré « Contre l’armée européenne » (1953).
30 août 1971 : mort à 66 ans de Louis Armand, Compagnon de la Libération.
Louis Armand, né à Cruseilles (Haute-Savoie) le et mort le à Villers-sur-Mer (Calvados), est ingénieur, haut fonctionnaire et résistant français.
Il est dispensé des classes de sixième et de cinquième, pour entrer directement en classe de quatrième au lycée Berthollet à Annecy, puis au lycée du Parc à Lyon, avant de poursuivre ses études supérieures à l’École polytechnique (promotion 1924). Il en sort deuxième et choisit le corps des Mines, et en 1926, il sort major de l’École des mines.
À partir de 1929, il est ingénieur des Mines à Clermont-Ferrand où il se consacre à des travaux sur les eaux minérales, puis entre en 1934 à la Compagnie du chemin de fer Paris-Lyon-Méditerranée (PLM), dont il devient directeur général adjoint. En 1938, il devient ingénieur en chef de la SNCF nouvellement créée.
En , il organise le groupe « Résistance-fer » avec le soutien de Jean-Guy Bernard du réseau Noyautage des Administrations Publiques. Après l’arrestation de Jean-Guy Bernard en , il prend la direction du réseau secondé par Jean Marthelot. Le , Louis Armand est arrêté par la Gestapo. Il sort de la prison de Fresnes grâce à la libération de Paris et reçoit la Croix de la Libération par décret du .
En 1945, il est nommé directeur du service Central du Matériel à la SNCF ; puis directeur général adjoint en 1946 ; l’équipe dirigeante (président + directeur général) étant changée par le Gouvernement à la suite des grèves de 1948, il est nommé directeur général en juin 1949 ; il est président de la SNCF de 1955 à 1958.
À la tête de la SNCF, il attache une grande importance à la recherche industrielle et est responsable d’innovations capitales dans le domaine de la traction ferroviaire. Il améliore le système de traitement des eaux d’alimentation des locomotives à vapeur et est à l’origine du choix de la traction électrique alimentée en courant alternatif à fréquence industrielle de 50 Hz. La locomotive intègre un transformateur abaisseur de tension qui alimente soit des moteurs directs (système abandonné par la suite), soit un convertisseur mono-triphasé suivi de moteurs triphasés, soit un redresseur (ou un convertisseur) suivi de moteurs à courant continu. La tension efficace, à la caténaire a été fixée à 20 puis 25 kV. La ligne Aix-les-Bains – La Roche-sur-Foron sert de ligne d’expérimentation. C’est le système d’électrification le plus récent, le plus performant, et le plus économique, utilisé dans le monde entier, et sur les lignes à grande vitesse.
De 1951 à 1959, il est aussi président de l’Union internationale des chemins de fer.
En 1957, il crée la Société du tunnel sous la Manche et relance les études avec des Britanniques mais celles-ci n’aboutiront pas.
De janvier 1958 à février 1959, il préside la communauté européenne de l’énergie atomique (Euratom).
En , il est nommé président des Houillères de Lorraine (jusqu’en 1964).
Il est nommé secrétaire général de l’Union internationale des chemins de fer en 1961, qu’il avait présidée dans la décennie précédente.
Il devient, à partir de 1961, progressivement administrateur de sociétés privées : Air liquide, UBP, Degrémont, SKF, La Protectrice assurances.
En , il est nommé président de l’Association française de normalisation (AFNOR).
Il est nommé au Conseil de perfectionnement de l’École polytechnique en 1953 ; il en prend la présidence à l’été 1956, avant d’en être remercié à l’été 1968. Il entre au Conseil d’administration de l’ENA en 1955 ; il y professe un cours d’initiation aux problèmes industriels de 1945 à 1967. Il est professeur de chemins de fer à l’école des Ponts et Chaussées de 1940 à 1949.
En 1960, il est un des rédacteurs du plan Rueff-Armand. Ce plan, préfigurant le Marché commun, alors en formation, et rédigé en collaboration avec Jacques Rueff, à la tête d’un comité d’experts ad hoc, recommande l’ouverture à la concurrence et la suppression des obstacles à l’expansion économique.
En , il est élu à l’Académie des sciences morales et politiques, avant d’être élu à l’Académie française le . C’est Jean Rostand qui fit la réponse au discours de réception.
Il est élu le à l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie, avec pour titre académique Effectif (titulaire).
• Grand Officier de la Légion d’Honneur
• Compagnon de la Libération – décret du 18 novembre 1944
• Croix de Guerre 1939-45
• Commandeur des Palmes Académiques
• Commandeur de l’Ordre de l’Empire Britannique
• Medal of Freedom (USA)
30 août 1974 : parution du dernier numéro du journal « Combat ».
Combat, sous-titré Le Journal de Paris, est un journal quotidien français clandestin né pendant la Seconde Guerre mondiale comme organe de presse du mouvement de résistance Combat. Il a été publié de 1941 à 1974 et une grande partie de sa rédaction, à la cessation de parution, fut à l’origine deux mois plus tard de la création du Quotidien de Paris.
30 aout 2001 : mort à 93 ans du général de corps d’armée aérienne Jean-Louis Nicot.
Passé par l’École militaire de Saint-Cyr, promotion Joffre 1930-1932, il s’était orienté vers l’armée de l’air. Il participe à de nombreuses campagnes durant la Seconde Guerre Mondiale, essentiellement dans l’aviation de bombardement. Il dirige en 1940 la 4e escadrille de la II/51 dans laquelle se trouve le futur général d’aviation et pilote d’essais Jacques Collombet. Après la campagne de France, le général Nicot fut affecté en Afrique équatoriale, il s’illustra lors de la Campagne d’Allemagne.
Il fut également l’adjoint du général Challe à l’école de guerre aéronautique en 1953.
En 1949, il commande la base aérienne 122 Chartres-Champhol. Lors de la guerre d’Indochine, il commande la flotte aérienne de transport, notamment pendant la bataille de Diên Biên Phu.
Il continue de gravir les échelons jusqu’au grade de général de corps d’armée et à la fonction de major général (numéro deux) de l’armée de l’air, grade qu’il détenait et fonction qu’il occupait lorsque survint le putsch des généraux () dans lequel il fut impliqué, quoique de façon subalterne, pour avoir retardé la transmission de certains ordres du gouvernement et pour avoir aidé au transfert clandestin en Algérie des généraux Challe et Zeller , deux des principaux généraux putschistes.
Le général Nicot fut traduit devant le Haut Tribunal militaire, devant lequel il déposa le . Il répondait du crime « d’intelligence avec les chefs d’un mouvement insurrectionnel ». Il fut condamné à 12 ans de détention criminelle (l’accusation ayant réclamé une peine de 20 ans).
Il fut libéré en 1965. Il fut réintégré dans le cadre de réserve en , à la suite de l’adoption du projet de loi « relatif au règlement de certaines conséquences des événements d’Afrique du Nord » (visant à réhabiliter 800 officiers, 800 policiers et 400 administrateurs civils renvoyés de la fonction publique entre 1961 et 1963, sans compter les huit généraux putschistes chassés du cadre de réserve).
Le général Nicot avait totalisé 4 500 heures de vol durant sa carrière.
30 août 2022 : mort à 91 ans de Mikhaïl Gorbatchev.
Mikhaïl Sergueïevitch Gorbatchev, né le à Privolnoïe (dans l’actuel kraï de Stavropol) et mort le à Moscou, est un homme d’État soviétique puis russe.
Originaire d’un milieu paysan modeste, il effectue des études de droit avant d’intégrer le Parti communiste de l’Union soviétique au début des années 1950. Pendant trois décennies, il gravit les différents échelons du parti jusqu’à occuper la plus haute fonction, celle de secrétaire général du comité central du Parti communiste de l’Union soviétique : de fait, il dirige l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) entre 1985 et 1991.
À son arrivée au pouvoir, l’Union soviétique traverse une période de crises politique et économique. Le régime, marqué par les décès prématurés de ses deux derniers dirigeants (Andropov et Tchernenko), ne parvient pas à se réformer et enrayer le décrochement économique et militaire vis-à-vis des États-Unis, rivaux de l’URSS en pleine guerre froide.
Ayant pris conscience des grandes difficultés que rencontre le pays, Gorbatchev incarne une volonté de rupture majeure. Il engage alors d’importantes réformes dans le but de sauver le système socialiste. Sur le plan intérieur, il lance une série de transformations connues sous les noms de perestroïka et de glasnost, soit une libéralisation économique, culturelle et politique du pays. Au niveau international, il amorce une politique tendant vers le désarmement nucléaire et une pacification des relations avec les États-Unis.
Toutefois, il se révèle impuissant à maîtriser les évolutions qu’il a lui-même enclenchées et dont les conséquences sont majeures en cette fin de siècle pour l’URSS et le monde. Au sein du pays, la libéralisation incomplète du système économique ne permet pas de garantir un niveau de vie satisfaisant à ses citoyens et le rend particulièrement impopulaire ; l’opposition des conservateurs contre la fin du régime entraîne des manœuvres politiques aboutissant au putsch de Moscou, tandis que le réveil des revendications nationalistes aboutit in fine à la dislocation de l’URSS. Sur le plan international, Gorbatchev décide du retrait des troupes soviétiques d’Afghanistan, n’intervient pas lors de la chute des régimes communistes en Europe (marquée notamment par la chute du mur de Berlin en 1989) et participe à la poursuite des traités de réduction des armes nucléaires.
Sa démission en 1991 conclut la dislocation et la disparition de l’URSS et marque la fin de la guerre froide. Il est ainsi le dernier dirigeant de l’URSS, tandis que son rival Boris Eltsine devient président de la fédération de Russie.
Défendant une approche pacifiste, réformatrice et ouverte sur le monde, il se distingue particulièrement des anciens dirigeants soviétiques. De ce fait, il est particulièrement apprécié dans le monde occidental (la presse occidentale parle d’une Gorbymania). Il reçoit le prix Nobel de la paix en 1990 pour sa contribution à la fin de la guerre froide. En revanche, il est très peu apprécié en Russie, où beaucoup lui reprochent les conditions de la dislocation de l’URSS, la perte du statut de superpuissance et la situation économique et sociale qu’a connu la Russie au cours de la décennie des années 1990.
Candidat à l’élection présidentielle russe de 1996, il arrive en septième position avec 0,5 % des voix. Il fonde deux partis de centre gauche, qui ne rencontrent aucun succès. Des études réalisées ultérieurement confirment son impopularité dans le pays. Il meurt à 91 ans, sans jamais avoir retrouvé de mandat ou fonction de premier plan.