14 juin 1658 : bataille des Dunes (Dunkerque).
Turenne défait les Espagnols de Don Juan d’Autriche (pourtant secondé par le Grand Condé) devant les murailles de Dunkerque qu’il assiège.
En 1656, les Français ne sont pas parvenus à s’emparer du Hainaut : ils ont perdu plusieurs milliers d’hommes lors du siège raté de Valenciennes (15–) et le prince de Condé, par sa contre-attaque, a pu leur reprendre Condé-sur-Escaut et a été près de faire tomber Saint-Ghislain (sauvée grâce à l’armée de relève de Turenne).
Le , par le traité de Paris, l’Angleterre et la France s’allient contre l’Espagne. Les armées de Mazarin repartent aussitôt à l’assaut des places du Nord, mais la campagne commence mal : Cambrai résiste au siège des armées françaises. Abandonnant cette opération, Turenne marche sur Saint-Venant puis s’empare de Mardyck (30 septembre–3 octobre), tandis que Henri de La Ferté-Senneterre prend Montmédy le 6 août au prix d’un siège long et coûteux.
Turenne marche sur Dunkerque et, après des détours, y met le siège le 15 mai. La ville, prise en 1646 pour le roi de France par le prince de Condé, lequel est depuis passé en 1652 au service de l’Espagne à la suite de l’échec de la Fronde, est défendue par le marquis de Lede avec 800 cavaliers et 2 200 fantassins. La flotte anglaise, commandée par Édouard Montagu, assure le blocus du côté de la mer.
Le gouverneur des Pays-Bas espagnols Juan José d’Autriche, soutenu par un corps de gardes suisses aux ordres de Condé, fait marcher ses troupes au secours de la place, arrivant en vue des positions françaises le 13 juin, fatiguées, divisées et sans artillerie ni bagages.
Ayant reçu de bons renseignements de ses éclaireurs, Turenne laisse quelques bataillons face à la ville et marche sur l’armée espagnole avec 15 000 hommes. Il est secondé par Castelnau, Créqui, d’Humières, Richelieu, Gadagne et Bellefonds.
De l’autre côté, Don Juan José d’Autriche est secondé par le marquis de Caracène et Estevan de Gamare. Il a auprès de lui les deux frères du prétendant à la couronne d’Angleterre, le duc d’York et le jeune Henry Stuart, duc de Gloucester. Condé est également accompagné de ses lieutenants dont Gitaut, ce qui donne une coloration franco-espagnole à l’armée opposée au roi de France.
L’affrontement a lieu dans les dunes de Leffrinckoucke le 14 juin. Le centre et la droite des Espagnols sont enfoncés en un clin d’œil par des régiments de piquiers anglais, mais la gauche avec Condé, d’abord ébranlée, reprend une brillante offensive. Turenne peut concentrer sa cavalerie et, aidé par les navires anglais, repousse les gardes suisses.
Les Franco-Anglais ont perdu 400 hommes, quand les Espagnols et le corps de Condé laissent sur le terrain près de 7 000 hommes dont 4 000 à 5 000 prisonniers.
Le 25 juin, Dunkerque, espagnole le matin et française à midi, est finalement anglaise le soir, puisque Louis XIV la remet le jour même aux Anglais. Charles II revend Dunkerque à Louis XIV en 1662. Quelques jours après, Bergues et Furnes tombent aux mains des Français.
Le , le traité des Pyrénées scelle la paix et met fin à trente ans de guerre entre la France et l’Espagne. Turenne est récompensé en 1660 par Louis XIV et reçoit le titre de maréchal général des armées du roi. Le marquis de Lede, gouverneur militaire espagnol, ne survit pas aux blessures reçues au cours du combat.
14 juin 1800 : bataille de Marengo (Italie).
Le Premier Consul Bonaparte met fin à la deuxième campagne d’Italie en battant les Autrichiens. La victoire est obtenue in extremis par l’arrivée sur le champ de bataille du général Desaix, qui meurt en lançant la charge de sa division.
Ces douze heures de bataille ont coûté aux Impériaux 15 drapeaux, 40 canons, 8 000 prisonniers, dont le général Anton von Zack, et 9 400 morts et blessés dont le général Hadik von Futak. Les Français, quant à eux, déplorent 4 700 morts et blessés, 900 disparus ou capturés. Ces pertes incluent Desaix lui-même. La division que commande Lannes a quatorze officiers tués et 40 % de son effectif est hors de combat.
14 juin 1800 : assassinat de Kléber (Egypte).
Brillant successeur de Bonaparte à la tête de l’armée d’Egypte (aout 1799), Kléber est considéré comme l’un des généraux les plus capables du futur empereur. Il s’est illustré à Fleurus, en Vendée, en Allemagne et tout récemment à la bataille d’Héliopolis. Depuis un an, il reconstruit l’Egypte et est adulé à la fois par ses hommes et une grande partie de la population qui admire ses qualités humaines au-delà de celles, évidentes, de chef. Poignardé par un jeune illuminé, Kléber en mourant laisse l’armée désemparée. Le général Menou, qui lui succède, n’obtient pas l’adhésion de ses hommes.
14 juin 1807 : bataille de Friedland (Pologne).
L’Empereur Napoléon 1er écrase les Russes, malgré leur avantage numérique, effaçant le douloureux souvenir du carnage d’Eylau et mettant un terme à la campagne de 1807 par le traité de Tilsit (25 juin).
14 juin 1830 : débarquement en Algérie (Sidi Feruch).
Les troupes françaises débarquent sur la plage de Sidi Feruch, à 25 km d’Alger, tandis que la flotte bombarde les défenses de la ville. Le Dey capitule le 5 juillet, après plusieurs jours de difficiles combats contre les troupes turques qui font 415 tués et 2 160 blessés dans le corps expéditionnaire. Le débarquement a eu lieu grâce à une reconnaissance du littoral effectuée 22 ans plus tôt par l’un des espions de Napoléon…
14 juin 1862 : Le capitaine Paul Alexandre Détrie stoppe 2 000 Mexicains avec 150 hommes,
à la bataille du Cerro del Borrego. Avec la bataille Camerone, c’est un des plus célèbres combats de l’expédition du Mexique. Détrie finira sa carrière comme général de division.
Engagé volontaire en 1847 au 24e Régiment d’Infanterie Légère, il est sous-lieutenant en 1853 et suit son régiment en Algérie et devient lieutenant en 1855 (campagne d’Italie en 1859).
En 1862, il part au Mexique. Il est nommé capitaine au mois de mai de la même année, après le combat de la Barranca Seca. Le , c’est-à-dire un mois plus tard, à la tête d’une compagnie de moins de 150 hommes, il prend d’assaut les crêtes occupées par une division (2 000 hommes) du général mexicain Jésus Gonzales Ortega solidement cantonnée sur la colline du Cerro del Borrego près de la ville d’Orizaba dans laquelle est retranchée le corps expéditionnaire français sous le commandement du général Charles de Lorencez. Les Mexicains croyant avoir affaire à l’ensemble de l’armée française, paniquent et s’enfuient. Les Français enlèvent un drapeau, trois fanions et trois obusiers à l’ennemi, font 200 prisonniers et 250 morts ou blessés. Les Français eurent 7 morts et 28 blessés dans leurs rangs.
Le général Ortega abandonne le siège d’Orizaba et se retire vers Tehuacan. Sa retraite met fin à la campagne de 1862 et aux opérations contre la division du général Charles de Lorencez.
Cette bataille héroïque et spectaculaire qui redonna le moral aux troupes du corps expéditionnaire français après la défaite de la bataille de Puebla, connut un immense retentissement en France qui valut à Paul Alexandre Détrie d’être reçu en héros au Palais des Tuileries avec tous les honneurs par l’empereur Napoléon III. Les Mexicains depuis ce jour renoncèrent à affronter les Français en bataille rangée.
Paul Alexandre Détrie est lieutenant-colonel en 1868 (il participe à l’expédition de l’Oued Guir en Algérie) et colonel en 1870. Durant la guerre de 1870, il est à la tête du 2e Zouaves. Il est grièvement blessé à Frœschwiller (Alsace) où son régiment perd plus de mille hommes. Fait prisonnier, il reprend son commandement au retour de captivité. Après la guerre, il retourne en Afrique et prend part à de nombreuses expéditions, notamment dans le sud Oranais.
Officier de la Légion d’honneur en 1871, général de brigade en 1876 (il commande les subdivisions de Dellys et d’Oran), commandeur de la Légion d’honneur en 1880, il est général de division en 1884 et commande la division d’Oran jusqu’à sa limite d’âge en 1893. Elevé à la dignité de Grand officier de la Légion d’honneur en 1896, il devient membre du conseil de l’ordre national de la Légion d’honneur. D’importantes funérailles furent célébrées en 1899 à Paris à l’église du Val-de-Grâce, l’éloge funèbre ayant été prononcé par le duc d’Auerstaedt.
14 juin 1885 : Naissance de l’ingénieur militaire britannique Percy Hobart
Commandant de la 79e division blindée pendant la Seconde Guerre mondiale, il est responsable de plusieurs véhicules blindés spécialisés connus sous le nom de Hobart’s Funnies. Ceux-ci seront développés à la suite du débarquement de Dieppe, puis mis à l’honneur lors du débarquement de Normandie, c’est-à-dire la phase d’assaut de la bataille de Normandie en 1944.
14 juin 1925 : mort du sous-lieutenant Pol Lapeyre (Beni Derkoul – Maroc).
Chef du poste de Beni Derkoul comprenant 35 tirailleurs, le jeune officier (22 ans), sorti récemment de Saint-Cyr, résiste depuis le 3 mai aux assauts de centaines d’insurgés Rifains. Constatant que les assaillants déferlent sur les remparts et que le poste est perdu, il fait sauter les réserves de poudre du fort dans un dernier acte de résistance, ensevelissant les Rifains sous les décombres. Il a donné son nom à la 113e promotion de Saint-Cyr et à la Corniche militaire (prépa ESM) du lycée militaire de Saint-Cyr l’Ecole.
14 juin 1940 : Les Allemands entrent dans Paris
La ligne de progression allemande va de Provins à Rambouillet en passant par Corbeil, nettement au sud de Paris.
14 juin 1942 : raid sur Héraklion (Crète).
Un commando de paras conduits par le capitaine Georges Bergé (FFL) détruit 20 avions Stukas au sol. Lâchés par un sous-marin à 5 km du rivage, les 6 hommes du commando (4 Français, 1 Britannique, 1 Grec) gagnent la plage à bord d’un canot. Ils s’infiltrent sur près de 20 km jusqu’à l’aérodrome allemand d’Héraklion où, après avoir déjoué courageusement la surveillance allemande, ils détruisent avions et citernes de carburant. Ces destructions contribuent à la sécurité d’un convoi maritime allié devant croiser au large de la Crète le surlendemain. Dénoncés par un habitant, les membres du commando sont arrêtés. Le caporal Leostic est tué en tentant de fuir. Le capitaine Bergé est emprisonné à Colditz et ne sera libéré qu’en 1945 par les Américains.
14 juin 1982 : reddition des Argentins aux Falkland.
La guerre des Malouines, ou Falkland, est une surprise stratégique (en pleine guerre froide) pour les Britanniques. Margaret Thatcher, refusant le camouflet que représente la capture de la garnison des Royal Marines par l’armée de la junte militaire argentine, ordonne la reprise des îles situées à 13 000 km de Londres. Mission accomplie en 72 jours. Les actions commandos des SAS sont primordiales et détruisent au sol 1/4 de l’aviation argentine. Elles sont permises par le déploiement d’une Task Force aéronavale où l’hélicoptère accomplit de très nombreuses missions. Les Britanniques perdent 225 hommes, les Argentins, 649. Le conflit montre aussi la vulnérabilité des bâtiments de surface puisque la Royal Navy en perd 7 dont deux destroyers (atteints par le missile air-mer Exocet).