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1er août 939 : bataille de Trans-la-Forêt. Victoire remportée par les Bretons sur les Vikings.
La Bretagne est occupée par les Normands depuis la mort d’Alain le Grand, en 908. Venant d’Angleterre, Alain Barbetorte, fils de Mathuedoï, comte du Poher, et petit-fils d’Alain le Grand, débarque près de Dol en 936. Il remporte plusieurs victoires, comme celle de Dol, ou comme celle de Kastel-Auffret, à Plourivo, contre le chef viking Incon. Il prend Nantes en 937 et chasse les Normands de l’estuaire de la Loire, tandis que le comte Even débarrasse le Léon des pirates.
Mais des Normands, restes des armées de Seine de Guillaume Longue-Épée, retranchés dans la forêt de Villecartier, dévastent encore le pays de Dol et le Pays rennais. Juhel Bérenger, comte de Rennes, les combat vigoureusement. N’en venant pas à bout, il réclame l’appui, en 939, de son rival Alain Barbetorte, et celui d’Hugues 1er, comte du Maine.
Les Normands sont retranchés au vieux M’na, près de Trans. Les Bretons établissent leur camp en contrebas, aux Haies. On estime l’armée de Juhel Bérenger à quelque 500 hommes, celle d’Alain Barbetorte (essentiellement de la cavalerie) à 1 000 hommes. On ignore l’effectif aux ordres d’Hugues 1er, tout comme celui de l’ennemi. Les Bretons attaquent de trois côtés à la fois. Ils écrasent les Normands, qui doivent repasser le Couesnon.
Des traces de deux camps fortifiés subsistent aux environs de l’étang de Ruffien.
Le combat aurait eu lieu le 1er août, jour qui correspond à peu près à la grande fête celte du dieu solaire, polytechnicien et chef des armées, Lug. Selon Pierre Le Baud, les Bretons auraient célébré le jour de cette bataille : « Au jour des Kalendes du mois d’août, jour que les Bretons décrétèrent être solennisé par la gent de Bretagne, par toutes les générations, parce que de là et après, commença derechef la Bretagne à être habitée par ses natifs et Bretons user des lois de leurs ayeux. »
Si cette bataille met fin à l’occupation, elle n’arrête pas les incursions normandes.
Source : WIKIPEDIA
1er août 1664 : Bataille de Saint-Gotthard contre les Ottomans.
La bataille de Saint-Gothard eut lieu près du village de Saint-Gothard (Szentgotthárd) en Hongrie, sur la rive nord de la rivière la Raab. Elle opposa l’armée coalisée composée principalement d’Impériaux et d’un fort contingent français aux troupes ottomanes lors d’une tentative de franchissement du cours d’eau.
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La déstabilisation du grand royaume de Pologne lors de la première guerre du Nord (1654–1660) provoque l’intervention tentante de la Transylvanie aux côtés des forces protestantes. Mais, étant tributaires de l’Empire ottoman, les Transylvaniens ne peuvent mener de campagne militaire qu’avec l’aval de la Porte. Or, le grand vizir Mehmet Köprülü réagit énergiquement comme à son habitude ; en 1658 les armées turques envahissent la Transylvanie et y placent un prince plus soucieux du respect des règles imposées par la Porte que son prédécesseur.
Cette intervention menace directement la Hongrie royale dont les nobles demandent la réaction autrichienne. L’indécision de l’Empire, liée à un état déplorable de ses armées et à la force de celles des Turcs, perdure jusqu’en 1661, date à laquelle l’empereur décide enfin d’agir.
Il place ses troupes sous le commandement de l’éminent stratège italien Raimondo Montecuccoli et les lance le long du Danube tout en convoquant la diète à Ratisbonne pour lever des troupes supplémentaires. La campagne militaire de 1662 est un échec qui ne fait que renforcer la présence ottomane à proximité de la frontière. Néanmoins, elle a le mérite de susciter une réaction de la diète impériale qui accepte de lever les renforts demandés, mettant à contribution les princes de l’Empire. À ce titre, un contingent français de 6 000 hommes est envoyé sur les bords du Danube.
Cette intervention, loin d’aller de soi a priori, est la conséquence des manœuvres politiques de Mazarin au lendemain de la guerre de Trente Ans.
Le contingent français fort de 6 000 hommes est placé sous le commandement du comte Jean de Coligny-Saligny (1617–1686) (un proche des Le Tellier/Louvois). Ces troupes comptent parmi les meilleures d’Europe de l’époque. Les soldats sont tous dotés d’un uniforme, une nouveauté qui commence à devenir systématique dans les armées européennes.
L’armée coalisée impériale qui mène alors campagne se décompose en trois contingents. Outre les troupes françaises (6 000 hommes de Coligny) auxquelles les régiments allemands de la Ligue du Rhin sont adjoints (7 000 hommes du comte de Hohenlohe), on trouve un fort contingent de troupes levées dans l’Empire par la diète (environ 19 000 hommes) et un troisième de troupes qu’on qualifiera de manière relativement impropre d’autrichiennes dont la contribution se monte à 21 régiments d’infanterie (36 000 fantassins) et 19 régiments de cavalerie (15 000 cavaliers). En tout, ce sont près de 80 000 hommes que cette armée internationale regroupe. C’est considérable même pour l’époque. Mais les impératifs et la largeur du front ne permettent de disposer que de 30 000 hommes comme force mobile face à la principale armée turque ; les autres étant répartis dans les garnisons ou formant une force de 12 000 hommes chargée de garder la frontière au nord du Danube.
Bien que forte d’un nombre impressionnant de soldats, cette armée souffre de plusieurs carences. D’abord, son nombre de combattants reste très inférieur à celui de son adversaire.
De plus, son ravitaillement est indigent et la primauté des troupes autrichiennes dans sa distribution entretient un climat de jalousie, accentué par des problèmes de coordination principalement liés aux personnalités des différents commandants de corps et à l’usage de plusieurs langues pour donner les ordres.
Et, comme si cela ne suffisait pas, il existe de grandes disparités de qualité entre les troupes. Les troupes autrichiennes et françaises sont, de loin, les plus aguerries, disciplinées et bien équipées. En revanche, les troupes allemandes de la Ligue du Rhin, et surtout les troupes de l’Empire, sont sous-équipées et sous-entraînées.
Conscient de ces carences, Montecuccoli opte pour un plan simple : barrer la route de Vienne aux Turcs en s’appuyant sur la Raab, une rivière sinueuse rendue impétueuse par les pluies incessantes de ce mois de .
Pour Montecuccoli, pas question de livrer bataille en pleine campagne. Les Turcs sont trop nombreux et, surtout, leurs exploits passés leur assurent un ascendant moral sur les troupes occidentales.
Face à lui, le , l’armée turque atteint la Raab et essaye de la passer. Mais les troupes impériales arrivent à les repousser. S’ensuit un mouvement parallèle vers l’ouest des deux armées de part et d’autre de la rivière. Les Turcs cherchent un passage où la franchir et les Impériaux essayent de les en empêcher.
Conformément à la tradition, cette armée ottomane est pléthorique mais très disparate. Elle se compose principalement de troupes provinciales levées sur le modèle féodal ; c’est-à-dire de cavaliers timariotes ralliés à un bey, pouvant fournir un certain nombre d’hommes. Ces troupes proviennent de tout l’Empire ottoman, même si, dans ce cas, les provinces balkaniques fournissent les plus gros contingents. Ces cavaliers sont somptueusement équipés mais l’arc reste leur principale arme (le pistolet faisant à peine des débuts timides dans cette armée). Cependant, leur mobilité et leurs prouesses équestres font d’eux de redoutables combattants.
Mais la force principale de l’armée ottomane réside dans son corps « d’esclaves de la porte » (Kapı kulu). Ce corps d’élite est composé de fantassins redoutables que sont les janissaires et de cavaliers émérites et véloces que sont les sipahis.
Les janissaires fournissent le fer de lance de l’armée qui s’organise autour de leur corps, épaulé par les sipahis. Les troupes provinciales ainsi que les auxiliaires de l’armée ottomane sont répartis sur les ailes. Néanmoins, il est d’usage courant qu’un corps conséquent de cavaliers, généralement des auxiliaires commandés par un supplétif de l’empire, soit déployé à distance du corps de bataille pour tenter des coups de main sur les arrières de l’ennemi. Ce rôle est assuré par le contingent tartare dans cette campagne.
L’armée ottomane est surtout renommée pour la qualité de ses campements où les maladies sont moins répandues que dans ceux des autres forces européennes. Leurs tentes basses et colorées, bien ordonnées ainsi qu’une intendance généralement efficace, forcent le respect des autres nations. Elle est accompagnée de corps d’ingénieurs et d’ouvriers prêts à intervenir à tout moment sur simple ordre du commandant en chef. Les lourds charrois transportant ce matériel se déplacent le long des routes laissées libres par les troupes qui empruntent des chemins parallèles tout en assurant la protection des nombreux bagages et trésors de cette innombrable armée qui peut mobiliser plus de 100 000 combattants.
Néanmoins, en cet été 1664, les pluies incessantes et les rivalités au sein du commandement ottoman sont autant de grains de sable dans cette mécanique généralement bien huilée. Le ravitaillement, notamment, n’est pas à la hauteur des exigences de l’armée. La Raab presque en crue n’offre pas de passage suffisamment aisé aux troupes ottomanes qui sont repoussées dans leurs tentatives de franchissement. Pour faciliter cette traversée, le grand vizir Fâzïl Ahmet Pacha décide de remonter vers l’amont de la rivière où il sera plus aisé de la franchir.
C’est ainsi que l’armée ottomane installe son campement dans la soirée du 28 juillet aux abords de Saint-Gotthard qui est aussitôt pillé. Une tentative pour traverser la rivière est repoussée par les troupes impériales. Les deux armées sont alors face à face et séparées par la Raab. D’un côté 100 000 Ottomans, de l’autre l’armée impériale réunit près de 25 000 combattants. Durant les journées des 29 et 30 juillet, l’activité de part et d’autre se limite à quelques tirs de canons. Les Ottomans avisent alors un gué situé dans une courbure favorable de la Raab à quelques kilomètres en amont. La matinée du jeudi 31 juillet est consacrée au déplacement du camp près de cet emplacement.
Les deux partis sont conscients de l’enjeu : si l’armée ottomane réussit à franchir la rivière, elle pourra marcher sans encombre sur Vienne grâce à la protection de ses nombreux cavaliers. A contrario, si les Impériaux arrivent à stopper l’armée turque sur la Raab, Vienne — et par extension, l’Europe chrétienne — sera sauvée. Car l’armée ottomane a déjà dû livrer plusieurs sièges au début de la campagne et son ravitaillement commence à être difficile dans cette région où le fourrage manque pour les chevaux. Le conseil de guerre qui se tient dans la tente du grand vizir au soir du 31 juillet préconise de ne rien tenter le lendemain vendredi 1er août, jour saint pour les musulmans. Il est préconisé de se contenter de construire un pont sur la Raab et d’envoyer les janissaires prendre pied sur l’autre rive sous la protection des canons, sans déclencher une bataille. Apprenant que la bataille est repoussée au samedi, la plupart des troupes provinciales et les nombreux serviteurs de l’armée se dispersent dans la campagne à la recherche de ravitaillement et de fourrage.
Dès la nuit, la construction d’un pont de fortune est lancée. Conformément à l’efficacité turque dans ce domaine, il est rapidement rendu praticable et les janissaires franchissent la rivière sur le pont pendant que les sipahis, chargés de les protéger, traversent à gué de part et d’autre de l’ouvrage, selon la tradition de l’armée ottomane. Rapidement, les janissaires s’emploient à fortifier leur tête de pont en creusant des retranchements pendant que les cavaliers fourragent à proximité. La faible réactivité des troupes de l’Empire placées en vis-à-vis du gué les incite à poursuivre leur exploration jusqu’aux vergers et abords du village de Nagyfalu (aujourd’hui Mogersdorf, district de Jennersdiorf, en Autriche).
Au petit matin, les troupes de l’Empire chargées de surveiller le secteur, mal préparées et mal entraînées, commencent à paniquer devant l’avance des cavaliers turcs. Face à l’inorganisation des Allemands, les Turcs s’en donnent à cœur joie et pillent le village et les quartiers des régiments de l’Empire. Voyant cela, plusieurs autres contingents de cavaliers turcs franchissent la rivière pour participer au pillage. Trois régiments allemands tentent de réagir et essayent de se former pour s’opposer à l’ennemi de plus en plus entreprenant. Hélas, cette infanterie lourde et peu expérimentée doit, pour se mettre en bataille, traverser un terrain accidenté couvert de bâtiments ou d’arbres. C’est donc complètement désorganisées que ces troupes arrivent devant les Turcs. Le piège se referme sur eux et rapidement les troupes de l’Empire doivent fuir le champ de bataille. Voyant comment les choses tournent, les Ottomans décident de franchir la rivière pour participer à l’hallali.
Pendant ce temps, du côté impérial, on assiste dépité aux événements en attendant les ordres. L’armée impériale est répartie sur les hauteurs de la vallée, au-delà d’une lignée d’arbres qui la dissimule partiellement aux yeux des Ottomans. Mais les points d’observations sont nombreux pour assister aux déboires des régiments allemands.
Aux alentours de midi, la situation commence à devenir dramatique et l’armée n’a toujours pas réagi. Après avoir demandé l’autorisation d’intervenir durant toute la matinée pour juguler la débandade, les officiers français sont maintenant partisans d’un repli stratégique pour éviter de perdre leurs troupes. Mais les officiers impériaux se ressaisissent et une réaction ferme de l’ensemble de l’armée est préconisée. L’armée se met alors en bataille et marche sur la ligne d’arbres qui la sépare des Turcs ; les escadrons prenant place entre les bataillons d’infanterie.
Lorsque les uniformes bien alignés apparaissent sous la ligne des arbres, les Ottomans répondent à ce qui leur apparaît comme un coup de bluff, en faisant sortir les janissaires de leurs retranchements. Arrivés à portée de tir, les Impériaux restent fermes et la bataille s’engage sur toute la ligne. Comme plus tôt dans la matinée, les troupes allemandes sont copieusement malmenées par les janissaires, trop effrayants pour ces jeunes recrues. Rapidement, une brèche apparaît entre le centre et l’aile gauche de l’armée impériale tenue par les Français. Le moment est tragique, mais, jugeant qu’il n’y a rien de mieux à faire, les troupes françaises partent à l’assaut des lignes turques pour combler la disparition des troupes allemandes. Dans le même temps, à l’opposé de la ligne, sur l’aile droite, Montecuccoli fait avancer ses Autrichiens.
Devant la fermeté des troupes adverses, les Ottomans, fatigués par une action commencée durant la nuit, affamés par le manque de ravitaillement et désorganisés par de nombreuses absences au sein de leurs unités, décident d’adopter une position défensive plus efficace : ordre est donné aux janissaires de regagner leurs retranchements. Mais voyant ce mouvement de repli de leurs troupes d’élite, les Turcs, dont la plupart n’avaient engagé le combat que dans l’intention de participer à une victoire rapide sur des troupes désorganisées, commencent à refouler vers le pont et les gués. Petit à petit, c’est toute l’armée ottomane qui reflue puis qui se précipite pour retraverser la Raab.
Voyant cela et faisant fi de l’ordre donné, la plupart des orta de janissaires ne s’arrêtent pas sur leurs retranchements mais rejoignent les fuyards. La déroute de l’armée ottomane est consommée. Bien sûr, le pont ne peut résister à une telle débandade et rompt sous la masse des fuyards qui sont alors précipités dans l’eau où la plupart se noient dans la cohue. Alors, les Turcs prisonniers de la rive gauche se partagent entre ceux qui cherchent un autre passage et ceux qui s’apprêtent à combattre jusqu’à la mort les soldats impériaux qui avancent vers eux.
La prise des retranchements est âpre et les troupes françaises s’y distinguent. Les ultimes combats sont livrés avec l’énergie du désespoir mais bien que les pertes chez les Impériaux soient importantes, la victoire ne peut leur échapper. Une fois les derniers défenseurs des retranchements éliminés, les soldats marchent sur les berges escarpées de la rivière et déchargent un feu nourri sur les fuyards turcs qui tentent de la franchir à la nage.
Enfin, lorsqu’il n’y a plus rien d’autre à faire, comme une ultime humiliation infligée à leur honneur, les soldats impériaux baissent leur culotte et montrent leur postérieur aux survivants turcs déconfits, mouillés et humiliés.
La victoire paraît totale pour les forces impériales mais son coût en limite la portée. Bien que les sources soient contradictoires comme toujours sur l’évaluation des pertes, on peut estimer à 2 à 6 000 hommes celles des forces coalisées impériales sur un effectif d’un peu plus de 20 000 combattants. Quant à celles des Turcs, elles s’élèveraient à 8 ou 10 000 hommes soit 30% des troupes engagées. Ces pertes se portent principalement sur les unités d’élite de l’armée (janissaires et sipahis) tandis que celles de la coalition impériale ont davantage frappé les troupes les moins expérimentées (régiments de l’Empire).
Mais la menace turque n’est pas écartée et son armée campe toujours devant Saint-Gothard, où les fuyards se rallient dans les heures qui suivent la bataille. L’armée coalisée, quant à elle, est minée par les maladies et le harcèlement des cavaliers tartares ; mais également par les dissensions et les nombreux reproches que s’adressent les différents commandants. Afin d’éviter un retournement de situation, l’empereur Léopold 1er s’empresse de signer la paix de Vasvár dès le , sauvant ainsi son armée victorieuse d’une décomposition programmée dans une Hongrie, ravagée par les prélèvements des troupes suscitant aussi bien le mécontentement des locaux que des troupes alliées. Comme celui des Français, qui, livrés à eux-mêmes, sont à deux doigts de voir leur corps expéditionnaire se disloquer lorsque les Tartares s’emparent de leurs chariots quelques jours après la bataille.
Cette paix, ramenant les belligérants au statu quo ante bellum, permet de rester sur la note positive de la victoire mais suscite beaucoup d’émois surtout auprès des alliés mécontents et en premier lieu des Hongrois : alors que les gazettes occidentales saluent avec emphase une victoire éclatante face à la marée turque, la Hongrie royale, ravagée par les opérations sans avoir évincé les Ottomans de ses territoires, s’éloigne de la politique impériale. Le mouvement des Malcontents est né et trouve un écho favorable auprès du corps expéditionnaire français. Louis XIV ne laissera pas échapper cette opportunité de planter une nouvelle aiguille dans le pied de Léopold. Un lien s’est ainsi créé qui influencera durablement la politique extérieure française pendant plusieurs décennies.
Source : WIKIPEDIA
1er août 1759 : bataille de Minden.
La bataille de Minden, épisode décisif de la guerre de Sept Ans, s’est déroulée aux portes de la place de Minden en Rhénanie-Westphalie. Les armées britanniques et leurs alliés, le Brunswick-Lunebourg (ou Hanovre) et le Royaume de Prusse, vainquirent la France et ses alliés, dont le duché de Saxe. Cette défaite contribua à ternir sérieusement l’hégémonie des Bourbons en Europe.
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Au début de la guerre de Sept Ans, les Britanniques, alliés aux Prussiens, étaient sur la défensive contre la France, tandis que la Prusse concentrait l’essentiel de son action offensive contre l’Autriche et la Russie. À l’été 1759 les Français firent mouvement depuis Cassel et Düsseldorf vers les territoires britanniques du Hanovre. Le prince de Hanovre était alors souverain de Grande-Bretagne et d’Irlande. Voyant son domaine héréditaire menacé, il pria son allié le roi de Prusse de confier le commandement des armées alliées au duc Ferdinand de Brunswick-Lunebourg réputé pour sa valeur militaire. Après quelques hésitations, Frédéric II accepta et confia le 23 novembre 1757 la direction des armées à Ferdinand. Ce dernier remporta une première bataille et les Français, sur le point d’être rejetés au-delà du Rhin renforcèrent leurs troupes, le maréchal de Contades prenant la direction des opérations au début de 1759. Le généralissime français devait s’emparer des places-fortes de Lippstadt et Münster en Westphalie. Ferdinand lui barra la route mais fut défait à la bataille de Bergen. Les Français, amenant de nouveaux renforts, dépassèrent Korbach et Cassel. Venus du sud, ils firent traverser la Diemel à leurs régiments en plusieurs fois et atteignirent ainsi sans encombre Bielefeld et Herford. Ferdinand se replia sur Osnabrück. Le 8 juillet, le duc de Broglie réussit son coup de main sur la place de Minden. Contades le rejoignit avec le gros de l’armée et fit camper les troupes au sud-ouest de la ville, dans une plaine entourée de marécages : cette position était pratiquement inexpugnable. Le chef d’état-major anglo-prussien, Ferdinand de Brunswick, prit position au nord-ouest de Minden, pour attirer les Français hors de leurs positions et les provoquer à une bataille rangée.
La Grande-Bretagne et la France s’affrontaient simultanément en Europe, en Amérique du Nord, aux Antilles et aux Indes pour la suprématie mondiale. Sur chaque théâtre d’opération les deux puissances s’appuyaient sur leurs alliés locaux. À Minden, les Britanniques bénéficiaient de leur union personnelle avec le Brunswick-Lunebourg, aussi appelé « Hanovre ». Le prince allemand George-Louis de Hanovre avait hérité en 1714 de la couronne britannique. Outre la Maison de Brunswick, il était allié au comté de Hesse-Cassel et au Royaume de Prusse, puissance émergente en Europe continentale. L’électorat de Saxe combattait aux côtés de la France alors que son duc, qui était en même temps roi de Pologne (Auguste III de Pologne), demeurait à Varsovie. Les soldats de Minden, qui étaient déjà mobilisés dans le 41e régiment d’infanterie prussien, ne prirent aucune part au combat.
Le combat s’est déroulé dans l’ancienne principauté prussienne de Minden. Le champ de bataille se trouvait dans la plaine à l’ouest de la forteresse de Minden et au nord de la dépression marécageuse de la Bastau : c’était une lande herbue, à peine ponctuée ici et là de jardins et de maisons, entrecoupée de fossés de drainage.
Aux alentours de Minden, au sud-ouest du champ de bataille, les obstacles intéressant la tactique étaient :
- à l’est, la coupure naturelle formée par le lit de la Weser. On ne pouvait franchir le fleuve que par les ponts se trouvant à l’intérieur des remparts de la ville ;
- au sud, la Bastau et ses innombrables marécages comme la « Grande Tourbière » (grosses Torfmoor) qui ne pouvaient être traversés par une armée tant soit peu importante qu’à l’aide de pontons de campagne. Au milieu de ces marécages, les grandes digues de Hille et d’Hartum étaient faciles à défendre. La Bastau ne se jetait dans la Weser qu’à l’intérieur des enceintes de la ville de Minden. Plus au sud de la Bastau les monts des Wiehengebirge fermaient presque entièrement la plaine par le sud depuis la Bastau. On pouvait par exemple traverser la chaîne des Wiehengebirge par les gorges de la Porta Westfalica ou le col de Bergkirchen, mais pour pouvoir se replier au sud par cette route, il fallait absolument contrôler les ponts franchissant la Werre à Bad Oeynhausen et Gohfeld (à Mennighüffen-Ostscheid).
- Au nord, l’Ösper constituait un nouvel obstacle, quoique plus facile à franchir que la Bastau. Un peu plus au nord encore s’étendaient les marais de Uchte, mais ils n’eurent aucun rôle sur le déroulement du combat.
Le champ de bataille était entouré des agglomérations de Hahlen, Nordhemmern, Kutenhausen, Todtenhausen, et enfin de Minden (dans le sens des aiguilles d’une montre).
La principale ligne d’opération des Français, et leur principale voie de repli était donc la vieille route du Rhin passant par Bielefeld, Herford et les gorges de la Porta Westfalica. Le haut-commandement français était parfaitement conscient qu’en cas de défaite à Minden, l’objectif immédiat des coalisés serait de leur barrer cette route : c’est pourquoi il fit renforcer le 28 juillet les troupes commises à la couverture de cet axe, au sud-est, pour en porter l’effectif final à 2 000 fantassins et cavaliers et cinq canons, placés sous les ordres du duc de Brissac, général âgé de 60 ans. Conformément aux prévisions, le général ennemi Ferdinand de Brunswick dépêcha d’importants contingents, formés de régiments hanovriens, et complétés de Brunswickois, Prussiens et Hessois, à travers les monts des Wiehengebirge vers le Sud. Un général de 23 ans, le prince Charles-Guillaume-Ferdinand de Brunswick, se trouvait ainsi à la tête de 8 000 fantassins, 2 000 cavaliers et 32 canons.
Les Français occupaient de solides positions autour des ponts franchissant l’Else dans le secteur de Bünde au nord-ouest de Herford : le 30 juillet, ils repoussèrent sans problème une première attaque des Anglo-Prussiens. Mais le duc de Brissac reçut l’ordre de se replier à l’est pour couvrir sans délai la retraite du gros de l’armée par la ligne de communication avec le Rhin. C’est ainsi qu’il laissa l’ennemi reprendre le pont stratégiquement important de Gohfeld sur la Werre, à mi-chemin entre Herford et le défilé de la Porta Westfalica, et même permit l’occupation des postes défensifs situés aux abords du village plus au sud. Renseigné de la sorte sur les mouvements ennemis, le prince-héritier de Brunswick, qui avait suivi les Français et venait par la même occasion de reprendre position sur la paroisse de Quernheim (au nord-est de Bünde), put fourbir ses plans d’attaque.
La rencontre eut lieu le 1er août 1759. À l’armée numériquement inférieure des Anglo-Prussiens commandée par Ferdinand de Brunswick étaient opposés des régiments d’élite français comme le Régiment Gendarmerie de France et le Régiment Royal-Carabiniers. Les Prussiens et leurs alliés comptaient en effet dans leurs rangs environ 40 000 hommes, les Français plus de 55 000.
L’objectif du prince Charles-Guillaume de Brunswick était d’encercler puis de défaire les Français. À cette fin, il divisa ses forces en trois bataillons. Le bataillon au centre, placé sous les ordres du comte von Kielmannsegge, devait marcher vers le pont par le nord de la Werre et, fort de l’artillerie du corps de Brunswick, bombarder les positions ennemies. L’aile droite, que le prince commandait en personne, devait franchir l’Else à Kirchlengern puis la Werre en passant par le village de Löhne, et une fois de l’autre côté bifurquer vers Gohfeld pour enfin attaquer les Français par le flanc gauche. Le troisième bataillon, commandé par le général de brigade von Bock, devait se consacrer aux ponts de Neusalzwerk (auj. Bad Oeynhausen) au nord et à l’est de Gohfeld, pour interdire aux Français le repli vers l’est.
Le 1er août vers 3 heures du matin, les bataillons anglo-prussiens s’ébranlèrent. Plus tard dans la nuit, le duc de Brissac fit passer le gros de son armée sur la rive nord de la Werre, parce que le terrain, davantage plat et dégagé, y offrait de meilleures possibilités de manœuvre à la cavalerie. Les Français vinrent ainsi prendre position entre la Werre et la localité de Börstel, à l’ouest de l’actuelle Maison Gohfeld à Mennighüffen-Ostscheid. Il en résulta que le bataillon central des Prussiens se trouva plus vite au contact de l’ennemi, sans appui d’artillerie et à un autre endroit que ce qui avait été prévu. Ainsi, tandis que l’artillerie et l’infanterie prussienne prenaient position à la confluence du ruisseau de Mühlenbach avec la Werre, la cavalerie lança une première charge, mais fut promptement repoussée par les Français. Là-dessus, il s’engagea une canonnade qui dura deux heures.
Malgré l’infériorité de son artillerie, le duc de Brissac était décidé à tenir la position aussi longtemps qu’il le pourrait, afin d’empêcher les contingents du prince-héritier de Brunswick de marcher sur Minden et d’y renforcer les contingents alliés. Ayant remarqué que l’ennemi avait déployé ses forces sur un espace très étendu, il ordonna vers 7 heures à sa cavalerie de charger le bataillon central, qui lui parut le point le plus faible du dispositif des coalisés ; et en effet cette charge rompit le premier rang ennemi. Seulement les préparatifs de cette charge n’étaient pas passés inaperçus des Hanovriens, si bien que la mobilisation en urgence de réserves d’infanterie infligea de lourdes pertes aux cavaliers français, et pour finir les repoussa.
Entre-temps l’aile droite des Hanovriens menée par le prince de Brunswick apparut au sud du pont de Gohfeld, menaçant de s’en emparer et ainsi de prendre à revers les Français. La position du duc de Brissac devenait à présent intenable : il ordonna le repli, mais la manœuvre tourna à la confusion lorsque le bataillon nord du général von Bock se lança à l’attaque. Ainsi la neutralisation prévue du corps d’armée sud des Français réussit finalement.
On ignore le chiffre exact des pertes, mais seuls 300 Français furent faits prisonniers. Les vaincus, en déroute, se réfugièrent pour certains à Bergkirchen, d’autres rallièrent Rehme, d’où ils retrouvèrent le gros de l’armée autour de Minden.
Ferdinand chercha à tromper l’adversaire, en laissant le corps Wangenheim isolé à Kutenhausen, au nord de Minden, tandis que le reste de l’armée faisait mouvement vers l’ouest. Il s’agissait d’inciter les Français à quitter leur position retranchée au milieu des marais de Hille et à attaquer un ennemi supposé inférieur numériquement.
Le combat s’ouvrit sur le flanc nord près de Todtenhausen, où les Français lancèrent leur infanterie à l’assaut. Le général de Broglie devait attaquer les ennemis au nord du sanctuaire avec toutes ses forces et les encercler. Une fois cette percée réussie, il devait obliquer vers l’ouest et envelopper les alliés anglo-prussiens par leur flanc. Or vers 5 heures du matin il tomba sur de forts contingents ennemis commandés par le général von Wangenheim, lequel défendait le secteur compris entre Kutenhausen et la Weser avec 15 bataillons et le régiment d’artillerie de campagne du comte von Schaumburg. Broglie dut interrompre sa progression et combattit jusqu’à ce que, harcelé par les charges de la cavalerie hessoise commandée par le général prussien von Holstein, il commence à battre en retraite.
À l’aile sud, Ferdinand de Brunswick ordonna d’abord à la cavalerie anglo-hanovrienne de Lord Sackville de prendre position au village de Hahlen ; mais les escadrons, qui n’étaient pas prêts, restèrent immobiles. Un épais brouillard, typique du pays, suivi d’une pluie battante gêna la progression des troupes britanniques vers leurs positions prévues, entre Hahlen et Stemmer : elles ne purent s’y trouver que vers 6 heures. Par suite d’un malentendu (la langue de l’état-major anglo-prussien était le français) les bataillons d’infanterie anglo-hanovriens les plus avancés de l’aile sud marchèrent trop tôt à l’ennemi. Ils prirent au dépourvu la cavalerie française, qui était encore en train de se préparer. Le général von Spörcken maintint l’assaut, si bien qu’il rompit le centre ennemi. Les fusiliers britanniques s’illustrèrent en conservant les rangs au milieu de tirs d’artillerie nourris, et en dispersant la cavalerie ennemie. C’est un des rares cas dans l’histoire où l’infanterie a attaqué spontanément la cavalerie. Ferdinand ordonna à plusieurs reprises à Sackville d’appuyer l’infanterie de ses 24 escadrons, mais ce dernier resta passif, ce qui lui valut de tomber plus tard en disgrâce.
La bataille perdue, les Français durent évacuer la place de Minden et décrocher sur la rive gauche de la Weser. L’accablement de l’ennemi en repli fut un demi-échec de Ferdinand de Brunswick, bien que son roi, Frédéric II, lui eût conseillé de « frapper le fer tant qu’il est chaud ». Par suite de l’affrontement du matin à Gohfeld, les Français ne pouvaient toutefois plus se replier au sud-est par la Werre : ils durent dévier leur route vers Cassel par Kleinenbremen et Hamelin, d’où ils ne purent plus lancer de nouvelle attaque jusqu’à la fin de la guerre. C’est ainsi que les Britanniques parvinrent à écarter durablement les Français des terres de leur souverain George II.
90 000 combattants prirent part à cette bataille, qui dura trois heures d’après les témoignages écrits. Selon certaines sources, il y aurait eu 10 000 soldats tués (le nombre de victimes civiles est indéterminé) ; selon d’autres les Français auraient perdu 480 officiers et 7 700 soldats, les Anglo-Prussiens 150 officiers et 2 600 soldats. Cela signifie que même après la bataille, les Français conservaient l’armée la plus nombreuse, ce qui peut justifier l’abandon d’un harcèlement de l’ennemi par les Prussiens.
Le jeune prince héritier de Brunswick, qui à Minden et Gohfeld avait fait montre de qualités de stratège, devint par la suite maréchal et général en chef prussien. Quant au duc de Cossé-Brissac sa défaite face à un ennemi inférieur en nombre ne lui nuit aucunement, puisqu’il fut élevé au rang de maréchal de France ; son compagnon d’armes, le futur ministre de la Guerre Philippe-Henri de Ségur, qui à Gohfeld commandait l’infanterie, bénéficia de la même promotion.
Source : WIKIPEDIA
1er août 1914 : l’Allemagne déclare la guerre à la Russie.
Après concertation avec l’Allemagne, le , l’Autriche-Hongrie lance un ultimatum en dix points à la Serbie dans lequel elle exige que les autorités autrichiennes puissent enquêter en Serbie. Le lendemain, à l’issue du Conseil des ministres tenu sous la présidence du tsar Nicolas II à Krasnoïe Selo, la Russie ordonne la mobilisation partielle pour les régions militaires d’Odessa, Kiev, Kazan et Moscou, ainsi que pour les flottes de la Baltique et de la mer Noire. Elle demande en outre aux autres régions de hâter les préparatifs de mobilisation générale. Les Serbes décrètent la mobilisation générale le 25 et, au soir, déclarent accepter tous les termes de l’ultimatum, hormis celui réclamant que des enquêteurs autrichiens se rendent dans le pays. À la suite de cela, l’Autriche rompt ses relations diplomatiques avec la Serbie, et ordonne, le lendemain, une mobilisation partielle contre ce pays pour le , jour où, sur le refus d’approuver son ultimatum lancé cinq jours plus tôt, elle lui déclare la guerre. L’Italie, qui n’avait pas été interpellée par l’Autriche, déclare sa neutralité. Le gouvernement français enjoint à son armée de retirer toutes ses troupes à dix kilomètres en deçà de la frontière allemande, pour faire baisser la tension et éviter tout incident de frontière qui pourrait dégénérer.
Le , la Russie déclare unilatéralement – en dehors de la concertation prévue par les accords militaires franco-russes – la mobilisation partielle contre l’Autriche-Hongrie. Le chancelier allemand Bethmann-Hollweg se laisse alors jusqu’au 31 pour une réponse appropriée. Le 30, la Russie ordonne la mobilisation générale contre l’Allemagne. En réponse, le lendemain, l’Allemagne proclame « l’état de danger de guerre ». C’est aussi la mobilisation générale en Autriche pour le . En effet, le Kaiser Guillaume II demande à son cousin le tsar Nicolas II de suspendre la mobilisation générale russe. Devant son refus, l’Allemagne adresse un ultimatum exigeant l’arrêt de sa mobilisation et l’engagement de ne pas soutenir la Serbie. Un autre est adressé à la France, lui demandant de ne pas soutenir la Russie si cette dernière venait à prendre la défense de la Serbie. En France, le pacifiste Jean Jaurès est assassiné à Paris par le nationaliste Raoul Villain le . Le 1er , à la suite de la réponse russe, l’Allemagne mobilise et déclare la guerre à la Russie.
En France, le gouvernement décrète la mobilisation générale le même jour, à 16 h 00. Le lendemain, l’Allemagne envahit le Luxembourg, un pays neutre, et adresse un ultimatum à la Belgique, elle aussi neutre, pour réclamer le libre passage de ses troupes. Au même moment, l’Allemagne et l’Empire ottoman signent une alliance contre la Russie. Le , la Belgique rejette l’ultimatum allemand. L’Allemagne entend prendre l’initiative militaire selon le plan Schlieffen. Elle adresse un ultimatum au gouvernement français, exigeant la neutralité de la France qui en outre devrait abandonner trois places fortes dont Verdun. Le gouvernement français répond que « la France agira conformément à ses intérêts ». L’Allemagne déclare alors la guerre à la France. Le Royaume-Uni, qui souhaitait éviter la guerre, déclare qu’il garantit la neutralité belge, et réclame le lendemain que les armées allemandes, qui viennent de pénétrer en Belgique, soient immédiatement retirées. Le gouvernement de Londres ne reçoit aucune réponse, et déclare donc la guerre à l’Allemagne le . Seule l’Italie, membre de la Triplice qui la lie à l’Allemagne et à l’Autriche, se réserve la possibilité d’intervenir plus tard suivant les circonstances. Le , l’Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Russie aux côtés de l’Allemagne. Le 11, la France déclare la guerre à l’Autriche-Hongrie, suivie par le Royaume-Uni le . Comme la plupart des pays engagés possèdent des colonies, l’affrontement prend rapidement un caractère mondial : faisant partie du Commonwealth, le Canada, l’Australie, l’Inde, la Nouvelle-Zélande et l’Afrique du Sud entrent automatiquement en guerre contre l’Allemagne, de même que les colonies françaises et belges.
Le , le Japon offre son appui aux Alliés et déclare la guerre à l’Allemagne. Le 1er , l’Empire ottoman se joint aux puissances centrales. Le sort de la guerre cependant se joue en Europe, surtout en France, qui en supporte la charge la plus lourde.
1er août 1916 : première réunion entre Louis Renault et le général Estienne pour la conception d’un nouveau char.
Louis Renault proposa 11 études de chars. Le général Estienne choisit un char léger qui sera le célèbre Renault FT.
Un premier prototype fonctionnel fut essayé par Louis Renault devant une commission militaire en mars 1917. Cette démonstration fut suivie par deux commandes fermes : la première en avril 1917 et l’autre en juin de la même année. Au moins 3 530 exemplaires furent produits, et peut-être plus de 3 700. Au tout début, en 1917, ces chars de combat étaient équipés d’une tourelle moulée, qui fut remplacée par une tourelle octogonale et rivetée appelée « tourelle Berliet ». Enfin une nouvelle tourelle arrondie et moulée (tourelle Girod) suivit en 1918. Aux États-Unis, 950 exemplaires furent construits sous licence, la plupart après la guerre.
Les lettres « FT » correspondent au code chronologique de la production Renault à l’époque. Le modèle précédent était « FS » et le suivant « FU » (ce dernier est un camion destiné au transport du Renault FT). Ce char n’a jamais porté pendant la Première Guerre mondiale ni le nom de « FT 17 » ni « FT 18 ».
Le char Renault FT fut engagé pour la première fois le 31 mai 1918 à partir de Saint-Pierre-Aigle en direction de Ploisy-Chazelle, pendant la troisième bataille de l’Aisne. Puis il fut employé en formations de plus en plus nombreuses et de plus en plus efficaces, en compagnie des chars Schneider CA1 et Saint-Chamond restants, jusqu’à l’armistice du 11 novembre 1918, date à laquelle il équipe 21 bataillons. Le char Renault FT fut le char de combat le mieux conçu de toute la guerre, à la fois efficace, économique et adapté à la production industrielle de masse. Il joua un rôle prépondérant dans les offensives de 1918 au cours desquelles il reçut le nom populaire de « char de la victoire ».
Après la guerre, il fut exporté dans de nombreux pays (Afghanistan, Finlande, Estonie, Lituanie, Pologne, Roumanie (76 en 1919), Yougoslavie, Tchécoslovaquie, Suisse, Espagne, Belgique, Pays-Bas, Brésil, république de Chine, empire du Japon et Iran) et construit sous licence aux États-Unis à 950 exemplaires à partir d’octobre 1918 sous le nom de 6 Ton Tank ou char léger M1917. Les chars FT furent ainsi utilisés par la plupart des pays possédant une force blindée, en tant que char principal. Ils prirent part à de nombreux conflits ultérieurs tels que la guerre civile russe, la guerre polono-soviétique, la grande révolte syrienne, la guerre civile chinoise, la guerre du Rif et la guerre civile espagnole. L’Italie produisit un char presque identique, le Fiat 3000.
Les chars FT furent aussi utilisés au début de la Seconde Guerre mondiale, entre autres par la France et la Pologne, bien qu’ils fussent complètement obsolètes. Au 1er septembre 1939, il en existait encore 2 850 dans l’armée française mais plus d’un millier étaient dépourvus d’armement à la suite du prélèvement de leurs canons de 37 SA-18, récupérés pour équiper les chars légers de la génération suivante, les Renault R35, Hotchkiss H35 et FCM 36. La Wehrmacht en récupéra 1 704 à l’armistice de 1940. L’armée d’occupation les utilisa encore comme « Beutepanzer » (chars de butin) pour des opérations de répression, notamment pendant la libération de Paris en .
Le jeune lieutenant-colonel américain George Patton avait été formé en France (1917) sur le char Renault FT.
Source : WIKIPEDIA
1er août 1927 : création de l’Armée populaire de libération (Chine).
L’Armée populaire de libération fut fondée sous le nom d’Armée rouge chinoise par le Parti communiste chinois le au tout début de la guerre civile qui l’opposa au Kuomintang. Après la guerre sino-japonaise, les troupes communistes furent rebaptisées Armée populaire de libération. C’est depuis le nom officiel de l’armée nationale de la république populaire de Chine. Avec plus de deux millions de soldats actifs, l’APL est depuis la disparition de l’Armée rouge (soviétique) la plus grande du monde en termes d’effectifs.
L’APL est composée depuis le de cinq services : l’armée de terre, la marine, la force aérienne, la Force des fusées (auparavant Second corps d’artillerie), la Force de soutien stratégique (créée en 2016) supportée par la Police armée du peuple (880 000 policiers) et la milice. L’insigne de l’Armée populaire de libération se compose d’une étoile rouge portant les caractères chinois « 八一 » (« 8-1 »), en référence au 1er août.
Source : WIKIPEDIA
1er août 1936 : mort à 64 ans de l’ingénieur et aviateur Louis Blériot.
1er août 1944 : l’insurrection de Varsovie commence contre l’occupant allemand.
L’insurrection de Varsovie est un soulèvement armé contre l’occupant allemand organisé par la résistance polonaise dans le cadre du plan militaire national « opération Tempête » (Burza en polonais), qui dure du au . Il s’accompagne de la sortie de la clandestinité des structures de la Résistance et de l’État clandestin ainsi que de l’établissement des institutions de l’État polonais sur le territoire de Varsovie libre.
Côté militaire, le soulèvement est dirigé contre les forces allemandes, mais le but de ce plan est l’ultime essai de préserver la souveraineté de la Pologne face à l’avancée de l’Armée rouge et la position ambiguë des Alliés occidentaux vis-à-vis des intentions de l’Union soviétique.
Plus de 50 000 combattants de l’Armia Krajowa (armée de l’intérieur) prennent part à l’insurrection, mais ils sont mal équipés (la moitié n’a pas d’armes) et peu entraînés face aux troupes allemandes. Très rapidement, les combats de rue deviennent défensifs. Les exactions allemandes sur les civils se multiplient, comme le massacre de Wola, pour terroriser la population et décourager les combattants. Les Britanniques tentent d’approvisionner les insurgés par voie aérienne, mais face aux pertes, arrêtent leurs opérations ; l’Armée rouge n’intervient presque pas, ce qui laisse le champ libre aux forces allemandes pour écraser l’insurrection. La résistance polonaise se sent abandonnée.
L’insurrection prend fin le , avec la signature d’un accord entre les parties assurant l’évacuation de tous les civils et la reddition des groupes de résistants polonais présents dans Varsovie. Une grande partie d’entre eux quitte alors la ville et une petite minorité devient les « Robinson Crusoé de Varsovie ».
Les pertes s’élevèrent à 18 000 soldats tués, 25 000 blessés et entre 160 000 et 180 000 civils tués. Du côté allemand, 17 000 soldats furent tués et 9 000 blessés. Après leur capitulation, les soldats de l’AK, désarmés, obtinrent in extremis, sur ordre de Hitler, le statut de prisonniers de guerre et furent internés dans le Reich. La population civile, traumatisée et décimée par les épidémies (il ne restait plus que 350 000 civils vivants à la fin de l’insurrection), fut brutalement évacuée et parquée dans des camps de transit aux portes de la ville (notamment à Pruszków), puis en grande partie déportée, soit vers des camps de concentration, soit vers des camps de travail, les plus faibles étant abandonnés sans ressources.
L’ampleur de la bataille de Varsovie s’explique par l’engagement des insurgés qui, jusqu’à la fin septembre, comptèrent sur la progression des armées soviétiques massées en face de Varsovie, sur la rive droite de la Vistule, et sur l’aide aérienne des Alliés occidentaux.
Les Soviétiques ne prennent le contrôle de la ville qu’en , bien après la fin de l’insurrection, quand ils reprennent leurs opérations sur tout le front. Les communistes sont alors tout à fait conscients que les combattants polonais poursuivraient la lutte contre une nouvelle occupation russe, suite logique de l’invasion de la Pologne le par l’Armée rouge, aux termes du pacte germano-soviétique conclu le et en coordination avec les forces allemandes. En conséquence, la résistance polonaise constitue un obstacle aux plans soviétiques visant à dominer la région. C’est pourquoi les « libérateurs » n’apportent pas de soutien actif à l’insurrection, bloquant même l’accès aux munitions aux unités polonaises de l’Armée populaire (LWP — alliée de Soviétiques) pour qu’elles n’agissent pas de leur propre initiative face à la tragédie vécue par leurs compatriotes, se déroulant devant leurs yeux sur l’autre rive de la Vistule.
Durant les combats environ 25 % de la ville ont été complètement détruits et après la fin des hostilités, sur ordre personnel de Hitler, 35 % supplémentaires ont été systématiquement anéantis. Pendant le bombardement et le siège de la ville en , environ 10 % des bâtiments avaient été détruits et encore 15 % en 1943 à la suite de la liquidation du ghetto de Varsovie. Au total, à la fin de la guerre, la ville était rasée à hauteur d’environ 85 %.
Source : WIKIPEDIA
1er août 1957 : création du Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD).
Le Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (North American Aerospace Defense Command, ou NORAD) est une organisation américano-canadienne dont la mission est la surveillance de l’espace aérien nord-américain, créée le et devenant effective le . Depuis , le NORAD effectue également une mission d’avertissement maritime, qui nécessite un arrangement partagé des activités conduites par les deux nations sur les approches maritimes et les voies navigables. Initialement créé sous le nom de « Commandement de la défense aérienne de l’Amérique du Nord », le NORAD change de nom en , en remplaçant le terme « aérienne » par « aérospatiale ».
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La perception croissante d’une menace soviétique liée aux armes nucléaires à longue portée (via l’aviation à long rayon d’action, puis les ICBM et les SLBM) a incité Américains et Canadiens à développer leur coopération en matière de défense aérienne.
Au début des années 1950, ils décident de construire une série de stations radar à travers l’Amérique du Nord pour faire face à la menace d’une attaque soviétique depuis le pôle Nord.
La première série de radars, terminée en 1954, s’appelle la ligne Pinetree et est composée de trente-trois stations placées au sud du Canada. Cependant, les défauts techniques du système ont pour conséquence la création de nouveaux réseaux de radars.
En 1957, le McGill Fence (barrière) est terminé. Il s’agit d’un réseau de radars à effet Doppler détectant les aéronefs volant à basse altitude, placé à environ 300 miles (483 km) au nord de la ligne Pinetree, le long du 55e parallèle.
Le troisième système commun s’appelle le Distant Early Warning Line (DEW Line) et est également terminé en 1957. Il s’agit d’un réseau de 57 stations le long du 70e parallèle. Ce système prévient environ 3 heures à l’avance d’une attaque avant qu’elle n’atteigne une zone à forte concentration de population. Les attaques au-dessus de l’Atlantique ou de l’océan Pacifique auraient été détectées par les avions de guet aérien, les navires de guerre ou les radars des plateformes marines. Le commandement et le contrôle de ce système par le réseau informatique Semi-Automatic Ground Environment (SAGE) en service jusqu’en 1984 sont alors devenus un défi significatif.
L’annonce par les États-Unis et le Canada de la création d’un commandement intégré, le North American Air Defense Command, eut lieu le 1er août 1957, mettant fin aux discussions en cours depuis le début des années 1950. Les opérations débutent le 12 septembre à Ent dans le Colorado. L’accord formel a été signé par les deux gouvernements le .
Au début des années 1960, 250 000 personnes étaient impliquées dans les opérations du NORAD. L’émergence de la menace ICBM et SLBM devient réelle. En réponse, un système de surveillance spatiale et d’alerte missile est mis en place afin de détecter de tracer et d’identifier tout objet spatial dans le monde entier utilisant entre autres les satellites d’alerte précoce Midas.
L’extension des missions du NORAD à l’espace a pour conséquence l’ajout du terme « aérospatial » à son nom.
Source : WIKIPEDIA
1er août 2005 : mort à 81 ans du général d’armée Jeannou Lacaze.
Jeannou Lacaze, né le à Hué en Indochine française (Annam), est un militaire et homme politique français. Engagé dans la résistance, il fait ensuite carrière dans l’armée. Il atteint le grade de général et est le chef d’État-Major des armées de 1981 à 1985. Il a également été député européen de 1989 à 1994.
Jeannou Lacaze naît en Indochine, fils d’un sous-officier de la Gendarmerie française et d’une Annamite d’origine chinoise. Il étudie au Lycée Michel-Montaigne de Bordeaux.
À l’âge de vingt ans, en 1944, il rejoint les FFI et participe à la Libération. Reçu à Saint-Cyr en 1945, il fait l’École d’application de l’infanterie à Auvours dont il sort en 1947.
Détaché à sa sortie d’école au 1er régiment étranger d’infanterie au Kef en Tunisie, il rejoint ensuite le 2e régiment étranger d’infanterie (REI) en Indochine, où il sert jusqu’en 1951. Chef de section au 3e bataillon, il est grièvement blessé alors qu’il est à la tête de sa section lors de l’assaut du village de Hô Chim le . Rapatrié sanitaire, il retourne, dès sa convalescence terminée, au 2e REI dans le 1er bataillon et part pour un nouveau séjour en Indochine.
De retour en France en 1951, il est affecté au régiment de tirailleurs marocains. Après une affectation à la section technique de l’armée de Terre, il prend le commandement de la 5e compagnie du 129e régiment d’infanterie en 1958 en Algérie.
En 1959, il est muté à la 11e demi-brigade parachutiste de choc.
Après un passage par l’École de guerre, il prend le commandement du 2e régiment étranger de parachutistes après le colonel Paul Arnaud de Foïard le . Il conduit son régiment au Tchad lors de l’intervention française de 1969. Il opère également au Togo et en Côte d’Ivoire.
Quittant la Légion étrangère, il rejoint les services de renseignement extérieurs en , où il devient directeur du renseignement, possiblement à la demande du ministère des armées Pierre Messmer. Il prend en 1977 le commandement de la 11e division parachutiste, qu’il conserve jusqu’en 1979. C’est durant son commandement que le 2e REP intervient à Kolwezi au Zaïre et que l’Armée française déclenche des actions extérieures au Liban et en Mauritanie.
Il gagne la confiance du président de la République Valéry Giscard d’Estaing qui le nomme Gouverneur militaire de Paris en 1980, et Chef d’État-Major des Armées le 1er , soit quelques mois avant l’élection de François Mitterrand. Le nouveau président le maintient à son poste jusqu’à son âge légal de départ à la retraite en 1985, alors qu’il totalise 41 années de service.
Titulaire de la Croix du combattant volontaire et de la Croix du combattant, le général d’armée Jeannou Lacaze est grand officier de la Légion d’honneur. Il est décoré de la croix de la Valeur militaire avec trois étoiles et de la Croix de guerre des Théâtres d’opérations extérieurs avec une palme et deux étoiles. Il totalise 6 citations.
En 1986, il devient conseiller spécial auprès du ministre français de la Défense pour les relations militaires avec les pays africains ayant signé des accords de défense. Il devient également conseiller de plusieurs présidents africains : (Mobutu Sese Seko, Denis Sassou-Nguesso et Félix Houphouët-Boigny). Il s’est rendu plusieurs fois en Irak avant l’invasion du Koweït en 1991 pour soutenir la vente d’armements et de savoir-faire français au régime de Saddam Hussein.
En 1989, il se lance dans la politique. Il est député européen de 1989 à 1994, sous l’étiquette du CNIP avant de créer son propre parti, l’Union des indépendants (UDI). Il exerce également la présidence d’honneur de l’association Paris solidarité métro (lutte contre l’exclusion). On le surnomme « le sphinx », du fait qu’il ne parle que rarement et garde de nombreux renseignements pour lui. En 1995, il fonde Le Conseil commercial et industriel franco-irakien, pour vendre des armes à Saddam Hussein. La même année, il crée une association d’encouragement à de bonnes relations avec la Corée du Nord. Il intervient en qualité de « témoin de moralité » lors du procès du mercenaire Bob Denard en 1999.
Mettre l’absence de soutien soviétique au soulèvement de Varsovie sur le seul compte de calculs politique est un peu réducteur. Entre le 22 juillet et le 5 août 1944, l’Armée Rouge avait progressé de près de 400 km au cours de l’opération Bagration. Elle était donc fatiguée et au bout des ses possibilités logistiques. elle avait besoin de s’arrêter pour souffler et se réorganiser ; à l’image de l’armée américaine devant Metz (atteinte en septembre 1944, libérée en décembre). D’autre part, la planification soviétique prévoyait qu’après l’arrivée sur les rives de la Vistule, la priorité (et donc l’attribution des moyens de soutien et d’appui) soit donnée à d’autres opérations plus au sud. Enfin, il est faux de dire que rien n’a été fait. La 2° armée blindée soviétique s’est avancée jusqu’aux faubourgs de Varsovie, où elle a été arrêtée par les Allemands, avec destruction complète d’un de ses corps d’armée (le 3° corps blindé). L’une des causes de cet échec étant que les Polonais tenaient bien quelques quartiers de Varsovie mais avaient laissé aux Allemands la disposition des ponts sur la Vistule.