Le général PATTON est bien connu pour ses actions de combat pendant la Deuxième Guerre mondiale, particulièrement après le débarquement en Normandie à la tête de la 3rd US Army. Avant cela, il avait déjà démontré durant la Grande Guerre ses aptitudes au combat et son audace légendaire.
PATTON arrive en France
Lorsque les USA entrent en guerre le 6 avril 1917, le président WILSON désigne le général PERSHING comme commandant en chef de l’AEF ; le capitaine de cavalerie PATTON, qui est alors son assistant personnel au sein de son état-major, l’accompagne et débarque en France le 28 mai 1917. Après un temps passé au QG de l’AEF à Chaumont, le bouillant Patton supporte de moins en moins sa fonction paperassière à l’état-major et développe un certain engouement pour les chars d’assaut, dont le potentiel dans la guerre moderne plaît au caractère impétueux du futur général. Les hauts responsables militaires américains estiment que les USA doivent se doter d’un « tank corps » et PERSHING en confie sa constitution au Colonel ROCKENBACH. Patton réussi alors à se faire affecter à ce nouveau corps, où il est chargé de mettre sur pied un centre de formation à Bourg (près de Langres). PATTON, très enthousiaste et zélé, est rapidement promu lieutenant-colonel, à l’âge de 32 ans seulement. Après avoir suivi une formation accélérer dispensée par les Français pour tout connaître du nouveau char léger Renault FT 17, il est nommé au commandement de la 1ère brigade de char américaine. Il suit les cours de Champlieu dans l’Oise, visite les usines produisant les chars Renault.
À la tête d’une unité blindée
Son baptême du feu intervient en septembre 1918 quand la brigade, composée des 344e et 345e bataillons de chars, est engagée dans la réduction du saillant de Saint-Mihiel. Mais c’est lors de l’offensive Meuse-Argonne, conduite par la 1ère armée américaine en direction de Sedan, que le futur général se distingue particulièrement.
Au matin du 26 septembre 1918 (jour du déclenchement de l’offensive), PATTON, contrevenant aux ordres, quitte son PC pour voir comment sont engagés ses chars sur le terrain ; ces derniers appuient alors l’attaque de la 35e DIUS sur Cheppy. Il trouve le 138e RIUS (de la 35e DIUS) en difficulté au sud de Cheppy, son attaque totalement enraillée par la résistance tenace des bataillons de la garde allemande. Les petits chars Renault de la compagnie B du 345e bataillon, devant appuyer l’attaque, sont alors complètement englués dans le terrain défoncé par les tirs d’artillerie. Deux chars lourds français Saint-Chamond rejoignent l’attaque mais s’enlisent également dans une tranchée allemande. PATTON, usant de son caractère exécrable, regroupe les équipages et quelques éléments d’infanterie pour dégager les engins et relancer l’attaque au sud-ouest de Cheppy ; il prend personnellement le commandement d’une attaque visant à réduire un nid de mitrailleuses bloquant l’avance de l’infanterie sur la route Cheppy-Varennes. S’exposant inconsidérément pour susciter l’allant de la troupe et stimuler sa pugnacité, il proclame à l’adresse de son ennemi « qu’ils aillent au diable ! ils ne peuvent pas m’avoir ! », il est presque immédiatement blessé par balle à la cuisse. Il est secouru par le 1ère classe Joe Angelo, distingué par la DSC pour cet acte, puis continue de commander ses hommes d’un trou d’obus avant d’être évacué une heure plus tard.
L’attaque enfonce un coin dans les lignes allemandes entre Cheppy et Varennes, tandis que deux autres compagnies de chars légers du 345e bataillon contournent le solide point d’appui de Cheppy par l’est, forçant les Allemands au repli. Patton, sérieusement blessé, fut conduit au centre de secours de Neuvilly-en-Argonne, après avoir déposé son rapport au QG. A la suite de sa convalescence, il retrouve le front le 28 octobre mais sans participer aux combats.
Cette action lui vaut l’attribution de la Distinguished Service Cross (alors deuxième plus haute distinction américaine), insuffisante à ses yeux, il aurait, suivant sa modestie légendaire, déclaré qu’une telle action valait bien une Medal of Honor. Par la même occasion, il est promu au grade de colonel.
Après la guerre
De retour aux États-Unis, il est muté à Ford Meade, dans le Maryland, afin de travailler sur le développement d’une arme blindée. Peu de temps après, PATTON rencontre EISENHOWER qui lui sera d’une aide précieuse dans son projet de conception d’unité mécanisée.
Camille HARLÉ VARGAS
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Sources :
The AEF in the great War, Meuse Argonne 1918: breaking de line, Maarten Otte
Caractéristiques du char Saint Chamond :
- 1 canon de 75mm approvisionné à 106 obus, 4 mitrailleuses
- Hotchkiss Mle 1914 de 8mm (7488 cartouches).
- Longueur : 8,83 m. Largeur : 2,67 m, Hauteur : 2,365 m. Poids : 24
- Blindage : de 17 à 11mm
- Équipage : 9 hommes ; chef de char, chef de pièce, 2 canonniers, 4 mitrailleurs, mécanicien
- Moteur : Panhard 4 cylindres sans soupapes de 90 CV à 1450 t/m
- Autonomie : 6 à 8 heures
- Vitesse : 4 km/h en tout-terrain
- 400 exemplaires construits environ .
- Constructeur : Renault (1850), Berliet (800), SOMUA(600), Delauney-Belleville (280)
- Période de production : 1917 – 1920
- Type : Char léger
- Équipage : 2 hommes
- Longueur (m) : 4,95 m
- Largeur (m) : 1,74 m
- Hauteur (m) : 2,14 m
- Poids en ordre de Combat : 6 700 kg
- Blindage maxi : 22 mm
- Équipement radio : néant
- ARMEMENT
- Armement principal : 1 mitrailleuse Hotchkiss de 8 mm ou 1 canon de 37 mm SA18
- Rotation (degrés) : 360°
- Élévation (degrés) : + 35° – 20°
- MOBILITÉ
- Moteur : Renault
- Type & Cylindrée : 4 cyl 4,48 l
- Puissance (max.) : 35 cv
- Rapport poids/puissance : 5 cv/t
- Boite de vitesse : 4 vitesses
- Carburant : Essence
- Autonomie : 35 km
- Consommation : 30 litres / 100 km
- Capacité carburant : 100 litres
- Vitesse sur route : 7,5 km/h
- Chenilles : 32 patins
- Largeur chenille : 0,34 m
- Garde au sol (m) : 0,43 m
- Pente : 10°
- Obstacle vertical : 0,60 m
- Passage à gué : 0,70 m
- Franchissement : 1,35 m