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20 août 636 : bataille du Yarmouk (guerres arabo-byzantines), victoire des musulmans, qui s’emparent du Levant.
Bataille majeure entre les forces musulmanes conduites par le califat des Rachidoune et les armées de l’Empire romain d’Orient. La bataille consiste en une série d’engagements qui s’étalent sur une durée de six jours, près de la rivière Yarmouk qui marque aujourd’hui la frontière entre la Syrie et la Jordanie, au sud-est de la mer de Galilée. La bataille est une grande victoire pour les musulmans qui mettent fin à la domination byzantine en Syrie. Pour certains historiens, la bataille du Yarmouk est l’un des engagements majeurs de l’histoire et marque la première grande vague des conquêtes musulmanes. Elle est notamment à l’origine de l’expansion de l’islam au sein du Levant chrétien.
À l’origine de cet affrontement figure la volonté d’Héraclius d’endiguer l’avance musulmane et de recouvrer des territoires perdus dans la région. Il envoie pour cela une grande expédition en mai 636. Alors que l’armée byzantine approche, les musulmans quittent la Syrie et regroupent leurs forces dans les plaines du Yarmouk, proches de l’Arabie. C’est là, après avoir reçu des renforts, qu’ils défont les Byzantins pourtant très supérieurs en nombre. Cette bataille est aussi considérée comme l’une des plus grandes victoires de Khalid ibn al-Walid.
À plus long terme, la conquête musulmane de la Syrie et de la Palestine isole l’Égypte byzantine qui est rapidement conquise après la bataille d’Héliopolis en 640. Là encore, les efforts byzantins pour rétablir leur autorité sur cette province sont limités. Il en est de même après la conquête de l’exarchat de Carthage qui correspond à l’actuelle Tunisie (prise de Carthage en 698). En Anatolie, la progression musulmane est finalement arrêtée par les deux échecs successifs devant Constantinople, lors du siège de 674 à 678 et surtout lors du siège de 717-718. Par la suite, le front se stabilise autour des monts du Taurus et de l’Anti-Taurus et c’est seulement au Xe siècle que les Byzantins parviennent de nouveau à pénétrer en Syrie du Nord et à contrôler les territoires autour d’Antioche. De ce fait, la bataille du Yarmouk entraîne un repli généralisé des forces byzantines sur un espace territorial plus réduit, d’autant que l’Empire est confronté en Europe à des menaces dans les Balkans avec les invasions slaves qui l’obligent aussi sur ce front à maintenir une posture défensive.
20 août 917 : bataille d’Anchialos (guerre entre l’empire byzantin et le premier empire bulgare).
La troisième bataille d’Anchialos opposa les forces de l’armée byzantine commandées par Romain 1er Lécapène, Léon Phocas et Jean Bogas à celles de l’empereur Siméon 1er de Bulgarie sur les rivages de la mer Noire autour de cette ville (aujourd’hui Pomorie en Bulgarie). Elle se termina par une victoire bulgare au terme de laquelle Siméon se rendit à Constantinople où il fut couronné une deuxième fois comme « tsar ».
Le reste de l’armée byzantine s’est sauvé à Constantinople, poursuivi par les Bulgares. Plusieurs jours plus tard, Phocas fut de nouveau battu à la Katasyrtai. Le chemin vers Constantinople était libre de toute embûche pour les Bulgares. Les Byzantins proposèrent alors un traité et Siméon entra pacifiquement, en invité, dans la capitale impériale où il fut couronné une deuxième fois Tsar. Il reçut de plus le titre de César des mains du patriarche de Constantinople. Siméon a également exigé que sa fille se marierait avec Constantin VII, le fils de l’impératrice Zoé, mais Zoé refusa et s’allia avec la Hongrie et la Serbie. Toutefois en août 918, un amiral byzantin déposa Zoé et l’exila dans un monastère, puis se proclama empereur. L’alliance avec la Serbie obligea Siméon d’amener ses armées plus au nord où il battit l’armée serbe et captura son chef. Cependant, cette bataille permit aux Byzantins de se défaire de la présence bulgare.
La bataille d’Anchialos fut l’une des batailles les plus importantes pour la Bulgarie. Elle a fixé le titre impérial des tsars bulgares pour les siècles à venir et fut une énorme humiliation pour l’Empire byzantin. La bataille a également fixé la survie de la nation bulgare, son ennemi byzantin n’ayant pas réussi à la vaincre avec une armée de 110 000 hommes.
20 août 1119 : bataille de Brémule entre Henri 1er Beauclerc, roi d’Angleterre et duc de Normandie, et le roi de France Louis VI le Gros.
La bataille de Brémule s’est déroulée le entre Henri 1er Beauclerc, roi d’Angleterre et duc de Normandie, et le roi de France Louis VI le Gros. Sévèrement battu, Louis VI est contraint de fuir et de se réfugier dans sa forteresse des Andelys.
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À l’été 1119, Louis VI mène une campagne contre Henri 1er Beauclerc dans le Vexin normand depuis sa base avancée des Andelys, nouvellement conquise. Il veut rendre justice à Guillaume Cliton, fils de Robert Courteheuse. En effet, à la bataille de Tinchebray en 1106, le futur Henri 1er avait capturé et emprisonné son frère Robert et s’était emparé du trône d’Angleterre. Guillaume Cliton veut récupérer le trône et combat aux côtés de Louis VI. Ce dernier se dirige le avec 400 chevaliers vers le château normand de Noyon-sur-Andelle (aujourd’hui Charleval), récemment construit par Henri Ier, qu’il espère prendre avec l’aide de traîtres dans sa garnison. Il ignore la présence du duc-roi sur place.
De son côté, à l’été 1119, Henri 1er Beauclerc voudrait bien déloger la garnison française du château des Andelys. Le au matin, alors que ses troupes sont occupées à piller les récoltes du côté d’Étrépagny, des guetteurs qu’il a placés sur la colline de Verclives le préviennent de l’avancée des troupes françaises. Henri 1er se porte à leur rencontre, accompagné de son fils, Guillaume Adelin, et de 500 chevaliers. La rencontre a lieu dans la plaine de Brémule, entre Écouis et Grainville.
Les chroniqueurs du côté français décrivent le combat comme une bataille sanglante où Louis le Gros, malgré son embonpoint mais emporté par son énergie, est au contact des chevaliers adverses et, au moment où un Normand saisit la bride de son cheval en s’écriant : « Le roi est pris ! », celui-ci l’abat d’un coup de masse d’armes en répliquant : « On ne prend pas le roi, ni à la guerre, ni aux échecs ! »
Les chroniqueurs normands indiquent de leur côté qu’un chevalier pourtant issu de Normandie mais allié de Louis VI, Guillaume Crespin, asséna un coup d’épée sur le heaume d’Henri 1er mais fut aussitôt capturé. Moins nombreuse et désorganisée, l’armée française est vaincue. Les Normands font de nombreux prisonniers, parmi lesquels, outre Guillaume Crespin, Bouchard de Montmorency, Osmond de Chaumont, Hervé de Gisors, Guy de Clermont. Du côté normand, Robert de Courcy, qui avait poursuivi les Français jusque vers les Andelys, est capturé par des chevaliers qui chevauchaient à ses côtés et qu’il croyait de son camp. Il n’y a eu que trois morts, bien que, selon Orderic Vital, environ 900 chevaliers aient participé à la bataille (500 dans le camp d’Henri 1er, 400 dans celui de Louis VI). Quant à Louis VI, il est décrit comme fuyant seul et se perdant au milieu de la forêt, obligé de demander à un paysan de le guider.
Typique des guerres féodales, la bataille ne fait que trois morts (deux côté français, un côté anglais). On répugne à se tuer entre chevaliers et on préfère faire des prisonniers susceptibles d’être rançonnés.
Le site de la bataille est situé dans l’Eure, sur le territoire de la commune de Cressenville au hameau de Brémule sur la RD 6014. Comme l’indique Christian Delabos, Brémule est souvent à tort appelé Brenneville. Le 900e anniversaire de la bataille a été célébré au château de Mussegros, à Écouis, les 17 et , animé par sept compagnies de joutes médiévales.
Source : WIKIPEDIA
20 août 1297 : bataille de Furnes, aussi appelée bataille de Bulscamp.
Elle opposa les troupes françaises aux troupes flamandes. Les Français, conduits par Robert II d’Artois, en ressortirent victorieux. Toutefois, son fils Philippe d’Artois fut grièvement blessé et succombera à ses blessures un an plus tard.
20 août 1609 : naissance de Jean de Gassion.
Jean de Gassion, né à Pau, mort le à Arras et inhumé au temple de Charenton, était un chef militaire français du XVIIe siècle. Redoutable homme de guerre, il fut maréchal de France à 34 ans, servit Louis XIII et Louis XIV et mourut d’une blessure lors du siège de Lens.
Jean de Gassion est issu d’une famille parlementaire et calviniste du Béarn, qui s’est installé en Bretagne au XVIe siècle. Son père, Jacques de Gassion, fut capitaine du château de Nantes et un fidèle du duc de Mercœur, célèbre ligueur. Jean de Gassion combattit l’armée royale lors des « guerres de Monsieur de Rohan », ultimes révoltes protestantes. Après la signature de la paix d’Alès en 1629, il entra au service du roi de Suède Gustave II Adolphe, pour lequel il leva une compagnie puis un régiment de cavaliers. Entre 1630 et 1632, il participa aux campagnes victorieuses de Gustave-Adolphe, qui, débarqué en Poméranie, arriva aux portes de la Bavière. Le souverain suédois avait réintroduit l’usage de la charge au galop, l’épée à la main. Il comptait sur la puissance de choc des chevaux lancés à pleine vitesse pour rompre les rangs adverses. Sa mort à la bataille de Lützen en 1632, puis l’entrée en guerre de la France en 1635 incitèrent Gassion à entrer au service de Louis XIII.
Gassion profita de l’expérience acquise dans les armées étrangères pour introduire en France cette nouvelle donne tactique. Une commission lui fut accordée pour lever une troupe de 1 600 hommes. À la tête de cet énorme régiment, Gassion possédait un pouvoir absolu : il y distribuait les charges et y exerçait un droit de justice, privilège qui n’était accordé qu’aux unités de mercenaires. En effet, son statut était proche de celui des mercenaires étrangers qui menaient la guerre comme une entreprise privée. Comme eux, il portait le titre de colonel, alors que les Français étaient désignés comme « mestres de camp ». Il commandait donc un régiment considéré comme français avec les privilèges d’un colonel étranger. Cette délégation contractuelle du pouvoir souverain de faire la guerre représentait un risque pour le roi de France, qui y perdait une part de son autorité.
En 1636, il se distingua au siège de Dole, sous les ordres de Condé, puis aux sièges de Saint-Omer et de Hesdin sous les ordres de La Meilleraye en 1639. La même année, le cardinal de Richelieu l’envoya en Normandie réprimer la révolte des nu-pieds. Surpris par sa rapidité, les révoltés furent écrasés et sévèrement châtiés.
En 1640, il prend une part active au long siège d’Arras.
Le , il contribue de manière décisive à la victoire de Rocroi, où il épaula le jeune prince d’Enghien, lui apportant la fougue de sa cavalerie, son expérience et sa connaissance des tactiques suédoises. Il reçut en récompense le bâton de maréchal.
Le maréchal Jean de Gassion donna ordre le au comte de la Feuillade d’attaquer l’Abbaye Sainte-Colombe de Blendecques qui fut endommagée par quelques coups de canons. Le maréchal y séjourna ensuite quelques jours.
Jean de Gassion fut érigé en parangon des vertus guerrières. Jusqu’à sa blessure mortelle (coup de mousquet à la tête) reçue au siège de Lens le 28 septembre 1647 (il mourut quatre jours plus tard à Arras), ses faits d’armes furent complaisamment célébrés dans La Gazette de France. Il y était représenté dans toutes les postures du guerrier intrépide accumulant escarmouches, chevauchées, surprises et combats, défiant personnellement les chefs ennemis pour les étendre raides morts d’un coup de pistolet ou d’épée. Tallemant des Réaux raconte dans ses Historiettes que Richelieu avait fini par le surnommer « La Guerre ».
Source : WIKIPEDIA
20 août 1648 : bataille de Lens (guerre de Trente Ans).
La bataille de Lens est la dernière des batailles de la guerre de Trente Ans, une victoire française sur les troupes espagnoles du comté de Flandre, après la prise de Lens par l’archiduc Léopold-Guillaume de Habsbourg le . La rencontre a lieu dans une plaine à l’ouest de Lens, entre Grenay et Liévin, le .
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La bataille de Lens intervint à la fin de la guerre de Trente Ans, après la reprise de la ville de Lens (tombée aux mains des Français en 1647) par l’archiduc Léopold-Guillaume de Habsbourg le 17 août 1648. La victoire remportée par les armées du Grand Condé renforce la position de la France et des princes protestants allemands. Elle marque la fin du conflit. Cependant, le conflit entre la France et l’Espagne perdura jusqu’à la signature de la paix des Pyrénées, en 1659.
Le prince de Condé est à la tête d’une armée composée comme suit :
- infanterie : 9 000 à 10 000 hommes (formant 12 bataillons) ;
- cavalerie : environ 6 000 hommes (formant 45 escadrons) ;
- artillerie : une vingtaine de pièces ;
- total : environ 16 000 hommes.
L’archiduc Léopold dispose quant à lui :
- infanterie : environ 12 000 hommes dont approximativement 3 000 Tercios (formant 16 bataillons) ;
- cavalerie : environ 8 000 hommes (formant 58 escadrons) ;
- artillerie : une quarantaine de pièces ;
- total : environ 20 000 hommes.
Après le siège d’Ypres, les troupes françaises du grand Condé rencontrent les Espagnols dans la plaine de Lens. Condé, qui avait cru n’avoir affaire qu’à une partie de l’armée ennemie, reconnaît bientôt son erreur et ordonne la retraite. Les Gardes françaises, placés en première ligne dans l’ordre de combat, forment alors l’arrière-garde et sont fort maltraités par la cavalerie lorraine.
Le lendemain 19 août, le prince est contraint d’accepter la bataille.
Au moment de l’engager, Condé exhorte ses troupes : « Amis, vous souvenez-vous de Rocroi, de Fribourg, de Nordlingen ? Il nous faut vaincre ou mourir. Vous marcherez sur une seule ligne. Vous conserverez quoi qu’il en coûte votre ordre de bataille. Vous essuierez sans tirer le premier feu de l’ennemi. Ensuite seulement vous pourrez tirer. »
Condé ruse pour combler son infériorité numérique : pour cela, il feint une retraite. Le jeune archiduc ordonne à sa cavalerie de charger, mais celle-ci est repoussée avec pertes par une contre-offensive française. La cavalerie, à la suite de cet échec, panique et fuit, laissant là l’infanterie espagnole. L’infanterie espagnole brise le régiment des Gardes françaises, mais est contournée par la cavalerie. Les troupes restantes, abandonnées comme lors de la bataille de Rocroi, n’ont plus qu’à battre en retraite elles aussi.
La bataille est finie. Jean de Beck, humilié par la défaite, préfère mourir d’une blessure assez légère que de se faire soigner. Gramont raconte qu’après avoir cerné des Espagnols et les avoir taillés en pièces, il tombe sur Condé. Ils veulent s’embrasser. Mais leurs chevaux encore échauffés de la bataille essaient de s’entre-dévorer. L’infanterie espagnole se rend sans combattre. Les Espagnols perdent à Lens 8 000 hommes dont 5 000 prisonniers. C’est le plus grand revers de l’Espagne depuis longtemps.
Source : WIKIPEDIA
20 août 1710 : bataille de Saragosse (Guerre de succession d’Espagne).
Les troupes espagnoles avaient été défaites à Almenara le 27 juillet 1710, abandonnant la Catalogne et la capitale de l’Aragon. Le marquis de Bay, commandant l’armée vaincue, stationna ses troupes entre l’Èbre et les monts Torrero. Le 15 août, il tint en échec un assaut de cavalerie ; il s’ensuivit des escarmouches pendant cinq jours consécutifs, si bien que le 19, les armées alliées franchirent l’Èbre à leur tour sans être inquiétées. Elles se déployèrent en rang de bataille pendant la nuit.
L’archiduc Charles défila dans Saragosse le jour suivant. L’armée royale espagnole était maintenant anéantie, et la route de Madrid était dégagée pour le prétendant des Habsbourg. Philippe V quitta Madrid le 9 septembre et se réfugia à Valladolid.
L’entrée de l’archiduc Charles dans Madrid, le 28 septembre, n’eut rien d’un triomphe tant la population lui était hostile. Il aurait déclaré : « Mais cette cité est déserte ! » Au cours de l’hiver 1710, il dut finalement quitter Madrid pour faire face à la contre-offensive française : défait une première fois à Brihuega, il sera définitivement vaincu à la bataille de Villaviciosa.
20 août 1988 : fin de la guerre Iran-Irak débutée le 20 septembre 1980.
La guerre s’inscrit dans la lignée des multiples dissensions liées aux litiges frontaliers opposant les deux pays. Elle est également due aux appréhensions des conséquences de la révolution iranienne de 1979 qui porte l’ayatollah Khomeini au pouvoir, le gouvernement sunnite irakien de Saddam Hussein craignant que cette dernière n’attise les desseins révolutionnaires de la majorité chiite longuement réprimée. Le conflit s’explique également par la volonté de l’Irak de remplacer l’Iran en tant que puissance dominante du golfe Persique.
Espérant tirer profit de l’instabilité politique postrévolutionnaire régnant en Iran, l’Irak attaque sans avertissement formel en bombardant des bases aériennes iraniennes le , pénétrant sur le territoire iranien deux jours plus tard. Malgré l’effet de surprise, l’invasion irakienne ne connaît pas le succès escompté, ne réalisant que des gains territoriaux très limités, et est rapidement repoussée par une série de contre-attaques iraniennes. En juin 1982, l’Iran parvient à regagner le territoire perdu après l’attaque irakienne, et adopte une posture offensive pour le reste du conflit. Les deux pays comptent sur leurs revenus pétroliers pour subvenir à leurs besoins militaires, induisant une forte augmentation des exportations de barils, directement liée au conflit.
La guerre Iran-Irak a souvent été comparée à la Première Guerre mondiale du fait de la nature des tactiques militaires employées par les deux camps. Le conflit se caractérise par une forme de guerre de tranchées, du fait des grandes armées dont disposaient les deux belligérants, contrastant avec le peu de blindés, d’aviation, et d’aptitude pour des opérations combinées. La guerre voit ainsi l’utilisation de fils de barbelés s’étendant le long des tranchées, de postes de mitrailleuse, de charges à la baïonnette, ainsi que d’attaques par vagues humaines, tactiques militaires induisant un nombre considérable de pertes pour les armées des deux camps. Le conflit se démarque également par l’utilisation intensive d’armes chimiques par l’Irak, et par de multiples attaques visant les populations civiles.
L’Irak reçoit le soutien d’une grande partie de la communauté internationale, notamment des soviétiques, ainsi que de nombreux pays occidentaux et arabes. L’Iran demeure quant à lui largement isolé tout au long du conflit. Après huit années de guerre, la lassitude du conflit qui s’installe, associée à la dégradation rapide des relations entre les États-Unis et l’Iran, mais aussi au déclin du soutien de la communauté internationale pour l’Irak, mène à l’acceptation d’un cessez-le-feu négocié par l’ONU. Le conflit se conclut de fait par un statu quo ante bellum, les deux pays acceptant de revenir aux accords territoriaux d’Alger de 1975.
On estimera à la fin du conflit que seraient morts plus d’un demi-million de soldats iraniens et irakiens, et en outre un nombre équivalent de civils. Le nombre de blessés approchait également 500 000 pour chacun des deux camps. Considérée comme l’un des conflits les plus importants du XXe siècle, la guerre Iran-Irak ne donnera lieu à aucune réparation, et n’induit pas de changements territoriaux. Plusieurs milices locales prennent part au conflit : l’Organisation des moudjahiddines du peuple iranien s’allie à l’Irak baassiste, et de l’autre côté les milices kurdes irakiennes du Parti démocratique du Kurdistan et de l’Union patriotique du Kurdistan combattent aux côtés des forces armées iraniennes. Ces milices sortiront, pour une grande partie, largement affaiblies à l’issue du conflit.
20 août 1995 : mort du dessinateur italien Hugo Pratt.

Hugo Pratt, nom de plume d’Ugo Eugenio Prat, né à Rimini en Italie le et mort à Pully en Suisse, le , est un auteur de bande dessinée italien. Son œuvre la plus connue est Corto Maltese (1967-1991), qui a largement dépassé le champ de la bande dessinée.
À propos de l’œuvre de Pratt on peut retenir quelques mots-clés, indissociables de sa vie : voyages, aventure, érudition, ésotérisme, mystère, poésie, mélancolie. Le terme « dessin intelligent » est souvent employé pour décrire l’ensemble de son œuvre. Son sens des contrastes entre le noir et le blanc et ses talents de conteur ont fait de lui un des plus grands maîtres du « neuvième art ».