vendredi 3 mai 2024

CHRONICORUM BELLI du 23 avril

23 avril 303 : mort de Saint Georges.

Saint patron de la cavalerie. Entré dans l’armée à 17 ans comme son père, Georges est souvent présenté comme un jeune homme, beau, intelligent et très poli. Remarqué par l’empereur, il est nommé tribun dans la garde impériale où sa foi chrétienne, une fois découverte, lui attire des ennuis. L’empereur ne parvenant pas à le faire abjurer, le fait décapiter. On le représente généralement à cheval et terrassant le dragon.

 


23 avril 1014 : bataille de Clontarf (Irlande).

À la fin du VIIIe siècle, les Vikings lancent leurs premiers raids contre l’Irlande dans la région de la future Dublin. Au IXe siècle, les Vikings commencent à installer des colonies de peuplement et construisent des forts sur les côtes d’Irlande, qui donneront naissance aux villes de Dublin, Waterford, Wexford, Cork et Limerick. Vers le milieu du Xe siècle, les Vikings entrent en possession de grands territoires et étendent leur suprématie sur une partie de l’Irlande.

Le Vendredi Saint , douze ans après avoir été sacré « Empereur des Irlandais », Brian Boru, avec l’appui de son ancien rival Mael Seachnaill II Mór, ex-roi de Tara affronte les Vikings et leurs alliés à Clontarf, près de Dublin. Face aux troupes de Boru se trouvent celles réunies par Gormflaith, femme répudiée de Brian Boru : celles de Máel Mórda, frère de Gormflaith, roi de Leinster, et celles du roi de Dublin Sigtryggr Silkiskegg (fils d’Olaf Kvaran et de Gormflaith), appuyées par des Scandinaves des Orcades et des Hébrides. La bataille mobilise 20 000 hommes du côté irlandais et dure plusieurs jours. On dénombre 7 000 victimes du côté scandinave, dont :

  • Sigurd Hlodvirsson, jarl des Orcades.
  • Máel Mórda mac Murchada, roi de Leinster, et Domnall mac Fergal, roi de Fortuatha.
  • Dubgall mac Amlaib et Gilla Ciarain mac Glun Iairn, frère et un neveu du roi Sigtryggr Silkiskegg de Dublin.
  • Oittir Dub, Suartgair, Donnchad Ui Erulb, Grisène, Luime et Amlaib mac Lagmann, chefs vikings.

Âgé de 73 ans, Brian est tué par un fuyard scandinave après le combat. Il est assassiné sous sa tente par le viking Brotor ou Brodir. L’aîné de ses fils, Murchad mac Briain, qui commandait les hommes du Munster, et son petit-fils Toirdlebhach périssent dans la bataille avec 4 000 Irlandais. Les Scandinaves sont finalement écrasés mais les Irlandais, désorientés par la perte de leurs chefs, ne profitent pas de leur victoire pour entrer dans Dublin. Les sept royaumes sont séparés avec comme rois suprêmes dans un premier temps Mael Seachnaill II Mór rétabli, puis les descendants de Brian (O’Brien) qui devront s’opposer à de nombreux prétendants.

Les Norvégiens comprennent qu’ils ne pourront pas soumettre l’Irlande et se contentent de poursuivre leurs activités commerciales dans les limites de leurs villes-comptoirs de Dublin, Wexford, Cork et Limerick.

Les Irlandais se dispersent. Au IXe siècle, l’Irlande compte entre 100 et 200 royaumes d’importance très variable. Les Scandinaves tendent peu à peu à s’assimiler à la population celtique ; ils enseignent aux Celtes l’art de naviguer et tirent les Irlandais de leur relatif isolement grâce à leurs villes-comptoirs. Les Irlandais leur apportent leur culture littéraire et artistique, et jouent un rôle dans leur conversion au catholicisme.


23 avril 1346 (ou 1348) : création de l’ordre de la Jarretière (Angleterre).

Le plus ancien ordre de chevalerie subsistant aujourd’hui a été placé sous le patronage de St George par le roi anglais Edouard III. La légende veut que lors d’un bal, la comtesse de Salisbury ait perdu sa jarretière. Edouard III la ramasse et la fixe à sa propre jambe en déclarant (pour couper court aux quolibets de ses chevaliers) : « Honi soit qui mal y pense ». C’est toujours la devise de l’ordre, en français, et la faute d’orthographe est d’époque.


23 avril 1616 : mort de Cervantès (Madrid).

Miguel de Cervantès aussi appelé le manchot de Lépante après avoir perdu l’usage de la main gauche lors de la fameuse bataille navale de Lépante (7 octobre 1571) meurt à 68 ans. Il est passé à la postérité en publiant les aventures de L’ingénieux hidalgo Don Quichotte de la Manche qui est souvent présenté comme le premier roman moderne de la littérature.


23 avril 1809 : bataille de Ratisbone (Allemagne).

Appelée aussi bataille de Regensburg, cette bataille a lieu le lendemain de la victoire de Davout à Eckmühl où ce dernier a réédité son exploit d’Auerstaedt (1806) de vaincre contre des troupes deux fois supérieures en nombre. Le maréchal Lannes après deux tentatives d’assaut repoussées par les Autrichiens sur le rempart de Ratisbonne, monte lui-même à l’assaut de la brèche pour redonner courage à ses hommes. La ville tombe peu après. Napoléon, au même moment, est légèrement blessé au talon par une balle autrichienne tirée de très loin, mais prend bien soin de remonter en selle et de se montrer à la troupe, qui déjà au courant de la blessure, s’inquiétait.


23 avril 1917, le Zeppelin allemand L.23, commandé par le capitaine Bockholt, capture le Royal, navire norvégien non armé chargé d’une cargaison de bois pour l’Angleterre.

Il s’agit là, probablement, de l’unique cas d’un navire capturé par un dirigeable.

Le 23 avril 1917, le L 23 a amené le navire norvégien Royal sur la mer du Nord à 85 milles marins (157,42 km) du phare de Bovbjerg. Ils ont réussi à arrêter le navire en lâchant une bombe juste devant lui, obligeant son équipage norvégien à monter à bord des canots de sauvetage. Le dirigeable a ensuite plané doucement au-dessus d’un canot de sauvetage, après quoi le commandant Bockholt a demandé les papiers du navire et a envoyé un officier et 5 marins sur le navire pour enquêter si le cargo transportait de la contrebande en violation de la neutralité norvégienne. Royal transportait en effet illégalement du bois vers l’Angleterre, notamment des étais de mine destinés à West Hartlepool . Cette découverte a permis la confiscation légale du navire comme prix de guerre.

Une équipe d’embarquement rapidement sélectionnée, composée du batelier Bernhard Wiesemann, du second Ernst Fegert et du second Friedrich Engelke, a repris le voilier. L’équipage norvégien a d’abord été enfermé dans ses quartiers, mais lorsque les Allemands ont eu du mal à manœuvrer la voile du navire, l’équipage a été libéré et a reçu l’ordre de faire naviguer la barque jusqu’à Cuxhaven, où il est arrivé après 43 heures. Là, la marine a confisqué et vendu le Royal, qui a ensuite servi dans diverses compagnies maritimes allemandes pendant et après la guerre jusqu’à ce que le navire soit vendu à la ferraille en 1924.

Cette action fut tout un exploit et remonta le moral du corps Zeppelin, mais elle ennuya le commandement allemand car elle faisait courir au Zeppelin un risque considérable pour peu de récompense, et des instructions furent données pour ne pas répéter la capture.

Le Zeppelin LZ66 , de la marine impériale allemande, série L.23, participa à 51 missions de reconnaissance pendant la Première Guerre mondiale et le 21 août 1917, il fut abattu par le sous-lieutenant Bernard A. Smart, aux commandes d’un Sopwith Pup.


23 avril 1936 : réception à l’Académie française de Frédéric Bargone par Pierre Benoit. (Paris).

Claude Farrère (1876-1957).

Plus connu sous le nom de Claude Farrère, il entre à l’Ecole navale en 1894 et démissionne après la grande guerre, avec le grade de capitaine de corvette, pour se consacrer à la littérature. Il produit une œuvre abondante inspirée de ses souvenirs d’officier de marine et en particulier une « Histoire de la Marine française.

Claude Farrère effectue ses études secondaires au lycée Thiers, puis au lycée de Toulon. Suivant les traces de son père, Pierre Bargone (1826-1892), lieutenant-colonel d’infanterie de marine, il se lance dans une carrière militaire et entre en 1894 à l’École navale. En 1899, il sert en Extrême-Orient sur le cuirassé Vauban, puis sur le croiseur Descartes et prend part à l’occupation du Kouang-Tchéou-Wan au sud de la Chine. Il est promu enseigne de vaisseau en 1899. Il sert en 1901 sur le cuirassé Massena dans l’escadre du Nord, puis l’année suivante sur la vieille frégate-cuirassé Couronne, en école de canonnage dont il sort breveté. En 1903, il sert sur le contre-torpilleur Vautour à Constantinople, navire commandé par le commandant Viaud (alias Pierre Loti).

Lieutenant de vaisseau en 1906, il sert sur le cuirassé Brennus (1907) puis sur l’aviso Cassini (1908) où il prend part à des opérations sur les côtes marocaines. En 1910, il est affecté au service Renseignement et travaux historiques (le futur Service historique de la Marine) de l’état-major de la Marine. Il est mis en disponibilité par le ministre de la Guerre, l’amiral Boué de Lapeyrère à la suite d’un article qu’il a écrit sur la crise de la marine nationale française.

Il est réintégré en septembre 1911 avec un embarquement sur le croiseur-cuirassé Ernest Renan. Il quitte la marine début août 1914 pour intégrer comme inspecteur d’armement la Compagnie générale maritime mais il est rappelé en août 1914 au début de la guerre et sert sur le croiseur-cuirassé Amiral Aube. Il se fait détacher dans l’armée de terre en 1917 et commande une batterie d’assaut, et obtient la Croix de guerre le 23 octobre 1917 à la bataille de la Malmaison. Il est nommé capitaine de corvette en août 1918.

Il démissionne de la Marine en octobre 1919 pour se consacrer entièrement à l’écriture.


23 avril 1954 : Dien Bien Phu se poursuit.

Malgré l’engagement de deux compagnies du 6e BPC pour porter secours à Huguette 1 — et qui restent finalement bloquées —, le point d’appui tombe vers 4h30. Passant outre les avis du colonel Langlais et du lieutenant-colonel Bigeard, le général de Castries décide de reprendre la position : la perte d’Huguette 1 signifiait en effet un nouvel et dangereux rétrécissement de la zone de parachutage qui mettait en péril le ravitaillement du camp retranché. De Castries maintint donc sa décision. Du fait de différents facteurs (retards dans les ordres donnés, mauvaises liaisons, mauvaise coordination sol-air, mauvaise connaissance du terrain), la contre-attaque des légionnaires parachutistes du chef de bataillon Liesenfelt (2e BEP) est un cinglant échec au cours duquel le bataillon perd 150 hommes (dont  la moitié de tués et de blessés graves) : de Castries perd, lui, sa dernière réserve. L’armée populaire a subi de très lourdes pertes et a enregistré des moments de découragement qualifiés de « dérives droitières » par l’état-major vietminh. Ivan Cadeau (SHD/DREE).

Consulter le Journal de marche de la bataille (20 novembre 1953 – 7 mai 1954).


23 avril 1961 : discours télévisé de Charles de Gaulle (Paris).

La troupe et ses chefs, dans leur très grande majorité refusent de suivre le « quarteron de généraux en retraite » qui a tenté un coup de force à Alger le 21. Après avoir laissé les putschistes se déclarer au grand jour, de Gaulle intervient à la télévision. Cinglant, il achève de rallier les indécis. Le 25, Challe, Zeller et Saint-Marc se constituent prisonniers. Salan et Jouhaud rejoignent la clandestinité et l’OAS. Ils seront arrêtés un an plus tard. Quatre régiments sont dissous dont le 1er REP, le 30 avril. Ces cinq officiers ont tous été amnistiés et réintégrés dans leurs droits civiques et dignités militaires en 1982.

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