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27 septembre 1331 : bataille de Płowce entre le royaume de Pologne et les chevaliers teutoniques.
L’armée polonaise, commandée par le roi Ladislas 1er et son fils Casimir, surprend l’arrière-garde des chevaliers teutoniques mais une partie de ses troupes se retire pour mettre à l’abri Casimir, unique héritier du trône. Profitant de la confusion qui s’ensuit, les Teutoniques, commandés par Dietrich von Altenburg, échappent à l’anéantissement et se replient après trois heures de combat.
Après l’arrivée de renforts, les chevaliers teutoniques reprennent le combat, qui ne s’achève qu’à la tombée de la nuit, laissant les Polonais maîtres du champ de bataille après une sanglante mêlée. Les chevaliers teutoniques se retirent sur Toruń et les Polonais, ayant eux aussi subi de lourdes pertes, ne les poursuivent pas.
Bien que la victoire polonaise soit incomplète, elle prouve aux Polonais que les chevaliers teutoniques ne sont pas invincibles. Néanmoins, cette victoire n’a pas de conséquence sur le long terme, car les chevaliers teutoniques reprennent l’offensive en 1332 et s’emparent de Brześć Kujawski. Un armistice est signé peu après, laissant leurs récentes conquêtes aux chevaliers teutoniques. Le traité de Kalisz, signé par Casimir III, désormais roi, scelle une paix fragile, mais d’autres guerres vont suivre entre les deux puissances.
27 septembre 1422 : traité de paix du lac de Melno.
La paix du lac de Mełno est un traité de paix signé entre l’ordre Teutonique et l’alliance du royaume de Pologne et du grand-duché de Lituanie au Lac Mełno, situé à l’est de la ville de Grudziądz. Il met fin à la guerre de Gollub de 1422.
Malgré la paix de Toruń de après la défaite des Teutoniques à Grunwald, des affrontements entre l’ordre Teutonique et les forces polono–lituaniennes continuent de se produire.
En 1422, la Pologne, associée à l’électeur Frédéric 1er de Brandebourg, envahit le pays de Chełmno, atteignant le château de Gollub sur la Drwęca.
Le traité est signé par :
- Paul von Rusdorf, grand maître de l’ordre Teutonique,
- Ladislas II Jagellon, roi de Pologne
- Vytautas le Grand, grand-duc de Lituanie.
L’ordre Teutonique cède le territoire de Nieszawa à la Pologne et ses domaines de Samogitie à la Lituanie qui reçoit ainsi le port de Palanga. En revanche, la « Petite Lituanie », située le long de la mer Baltique jusqu’au château de Klaipėda (castrum Memel in Samogitico Cleupeda appellatum) reste aux chevaliers Teutoniques.
Les territoires teutoniques du nord (la Livonie) et du sud (la Prusse) se trouvent de nouveau séparés.
En contrepartie, le roi de Pologne renonce aux à la Poméranie orientale (Pomérélie), au pays de Chełmno et à la région de Lubavie.
Le maintien de la Petite Lituanie dans l’État teutonique, confirmée par la paix de Brest de 1435, a ensuite duré plus de 500 ans, bien qu’une forte proportion de la population parlât lituanien, ce n’est qu’en 1923 que le territoire de Memel, sous mandat de la Société des Nations, a été occupé par l’armée de la république de Lituanie.
27 septembre 1529 : début du premier siège de Vienne par les Ottomans.
Le siège de Vienne de 1529 est l’un des épisodes les plus marquants des guerres entre l’Empire ottoman et le Saint-Empire. Il représente l’avance extrême à l’ouest des campagnes militaires ottomanes en Europe et peut être signalé comme celui qui finalement arrêta les forces ottomanes, malgré leur conquête de parties de la Hongrie appartenant à la Maison d’Autriche.
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Le sultan Soliman le Magnifique avait lancé une expansion de son empire : en 1521, il prit Belgrade, en 1522, il s’empara de Rhodes, tenu par l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, en 1526, à la suite de la bataille de Mohács contre les Impériaux et le royaume de Hongrie, il prit Buda et la majeure partie de la Hongrie, en 1527, il prit aux Vénitiens la Bosnie, la Croatie, la Slavonie et la Dalmatie.
Voyant le Saint-Empire comme un ennemi puissant, il avait l’intention de lancer une attaque directement contre Vienne, résidence de l’empereur, le jeune Charles Quint qui, également roi d’Espagne, avait confié la régence de l’empire à son frère cadet. Dans le Saint-Empire, l’archiduc Ferdinand considérait l’avance ottomane ; le reste de l’Europe occidentale faisait de même, même si elle n’était pas toute — notamment le roi de France François 1er — favorable à Ferdinand.
Au printemps de 1529, Soliman mobilisa une armée d’au moins 100 000 hommes et 500 pièces d’artillerie. Il y avait au moins 20 000 janissaires, ainsi que des chevaliers hongrois se battant pour leur nouveau maître. Soliman agit en tant que commandant en chef et nomma son grand vizir Ibrahim comme seraskier, avec la responsabilité de la coordination.
Les pluies de printemps furent particulièrement importantes cette année-là, rendant les routes boueuses et difficiles pour les centaines de chameaux. Deux cents canons durent rebrousser chemin. Les Turcs comptaient sur les mineurs des Balkans pour abattre les murs de la forteresse.
La population de la ville réagit avec terreur quand la nouvelle lui parvint des atrocités commises par les forces ottomanes sur les populations civiles mais se transforma en volonté farouche de résister. Déjà en guerre contre la France et la Ligue de Cognac, le jeune empereur était dans l’impossibilité d’accorder une aide quelconque à son frère. Ferdinand partit pour la relative sécurité de la Bohême. Il désigna comme commandant le duc Frédéric qui donna le contrôle de la défense à un mercenaire allemand de 70 ans nommé Nicolas, comte von Salm.
Il vint avec 1 000 lansquenets et 700 mousquetaires espagnols. Prenant charge de la garnison de 23 000 soldats, 2 000 cavaliers et 75 canons il fit renforcer en hâte les murs, de plus de 300 ans. Il ordonna le creusement de magasins à l’épreuve du feu, et des barricades au cas où les murs tomberaient. Afin de ménager les réserves de nourriture, il ordonna à 4 000 femmes, enfants et vieillards de sortir de la ville dans une colonne escortée. Cependant la basse Autriche était sillonnée par les éclaireurs ottomans, la plus grande partie de ce groupe fut massacré, soumis au supplice du pal, les enfants et les jeunes femmes étant réduits en esclavage.
L’armée turque arriva en septembre. Une partie était malade et parmi les valides un tiers était de la cavalerie légère donc peu utile pour un siège. Les émissaires furent reçus par von Salm qui refusa de se rendre. Le lendemain 300 canons ouvrirent le feu simultanément, les servants ayant fait de gros efforts pour garder la poudre sèche, mais le résultat fut négligeable. Des flèches enflammées eurent peu d’effet. La réponse fut un raid surprise d’une centaine de cavaliers sous Eck von Reischach, qui tua deux équipes de canonniers avant de retourner dans la sécurité des murs. Le bombardement continua avec toujours aussi peu de résultats et il n’y avait aucun indice d’assaut
Le 1er octobre, un mineur chrétien qui avait réussi à s’échapper vers la ville, rapporta que le véritable motif de la canonnade était de couvrir les bruits de creusement de tunnels de sape vers la cité. La porte carinthienne, l’une des quatre portes, était apparemment la cible. Niklas Salm, un expert en tunnel, prit rapidement des mesures ingénieuses contre ces efforts, entre autres de placer des seaux d’eau et des pois secs près des celliers proche de la porte. Quand ils bougèrent, une alerte fut donnée et des contre-mineurs commencèrent à creuser, découvrant six tunnels. Certains comportaient déjà des tonneaux de poudre et dans d’autres il y avait encore des mineurs du côté ottoman. Comme l’utilisation de pistolets était impossible, ce fut un combat à l’arme blanche. Ceux qui revenaient étaient couverts de sang. Un baril explosa, tuant des dizaines d’hommes de chaque côté.
La majorité des mines furent découvertes avant que le moindre dégât puisse être fait, mais le creusement continuel épuisa les défenseurs et le 5 octobre deux mines explosèrent près de la porte du sel, laissant assez de place pour qu’une compagnie de soldats puisse y pénétrer. Les janissaires s’y engouffrèrent mais ils furent accueillis par les piquiers et durent faire retraite après de fortes pertes. La nuit suivante les Impériaux répliquèrent lors d’un nouvel assaut. Des dizaines ou peut-être des centaines de volontaires portant des capes noires et des bombes artisanales sortirent en silence pour se glisser jusqu’au camp ottoman, les jetèrent sur les tentes avant de s’enfuir. Deux mille Turcs périrent dans leur sommeil. Le combat continua sans répit. Une autre explosion à la porte de Carinthie provoqua une attaque des janissaires qui fut repoussée par les arquebusiers et les guerriers bohémiens avec des épées à deux mains.
Le 11 octobre, la pluie continuait et des chameaux tombèrent malades. Les Viennois commençaient à monter des canons sur les toits y compris les « royaux » qui avaient une plus longue portée que ceux des Turcs. La nourriture des assiégeants se faisait rare. Beaucoup de soldats turcs étaient malades à cause de la pluie ininterrompue. Soliman tint un conseil de guerre et il fut décidé d’un assaut final.
Le l’attaque commence avec le seraskier, Ibrahim menant la charge personnellement vers la porte carinthienne avec les bachi-bouzouks, une milice, suivi des janissaires, qui, pour la première fois, avaient une promesse de butin alors qu’ordinairement la ferveur devait suffire. Soliman ordonna l’attaque trois fois sans tenir compte des pertes. Salm vint lui-même pour participer mais fut immédiatement blessé grièvement et mourut sept mois plus tard. Soliman ordonna la levée du siège le . Le retour de l’armée turque démoralisée fut éprouvant : beaucoup de soldats, déjà malades, moururent épuisés, d’autant plus que les routes boueuses étaient devenues quasiment impraticables.
27 septembre 1605 : bataille de Kircholm (aujourd’hui Salaspils en Lettonie).
La bataille de Kircholm est l’une des grandes batailles de la guerre polono-suédoise de 1600-1611. La bataille s’est déroulé à Kirchholm (désormais Salaspils en Lettonie).
Les forces de la République des Deux Nations de Jan Karol Chodkiewicz, bien qu’inférieures en nombre, ont rapidement battu les forces suédoises de Charles IX. Cette victoire fut marquée par la puissance de la cavalerie lourde (hussards) de Pologne-Lituanie.
Les suédois perdirent 8000 soldats (morts ou blessés + 500 prisonniers) contre 100 morts et 200 blessés pour la République des Deux Nations.
27 septembre 1669 : fin du siège de Candie (Crète) par les Ottomans.
Le siège de Candie est l’épisode majeur de la conquête de la Crète par les Ottomans. Il oppose les Vénitiens, alors maîtres de l’île, à l’Empire ottoman pendant vingt-et-un ans, de 1648 à 1669, et se conclut par la prise par les Ottomans le de la ville de Candie (appelée de nos jours Héraklion), malgré l’intervention du royaume de France.
Aux XVe et XVIe siècles, l’Empire ottoman poursuit son expansion dans la mer Égée. Rhodes tombe en 1522. En 1537, Venise perd ses possessions de Morée, Nauplie et Malvoisie. Chios tombe en 1556, en 1570, les Turcs débarquent à Chypre que le Pape Pie V tente de sauver, en vain. Néanmoins, cette défaite aboutira à l’instauration de la Sainte-Alliance. Les forces de la chrétienté catholique romaine s’uniront pour gagner la bataille de Lépante qui donnera un coup d’arrêt à l’expansion ottomane pour plusieurs décennies.
Le Sultan tient les Vénitiens pour responsables, en particulier parce que la ville de Candie abrite les chevaliers de Malte. Entre 1645 et 1648, l’ensemble de la Crète tombe sous domination ottomane, à l’exception de quelques places dont Gramvoussa, Spinalonga, Souda et Candie.
Les fortifications originelles dont la forteresse, avaient fait l’objet, à partir de 1523, de rénovations par Michele Sanmicheli (1484-1559), architecte au service de la République de Venise. Il adopta pour cela un nouveau style d’architecture militaire, la Trace italienne.
Le siège de Candie débute en . Emmenés par Deli Hussein Pacha, les Turcs installent leur camp 7 km à l’ouest de Candie. Les premiers assauts ont lieu le et sont repoussés par les Vénitiens. Candie était jusqu’à présent alimentée en eau depuis les sources d’Agía Iríni par un aqueduc : les Turcs détruisent cet aqueduc et assiègent totalement la ville, coupant la route aux Vénitiens vers l’intérieur des terres. Seule la voie maritime leur reste ouverte.
Au cours des six premiers mois de siège, les Turcs perdent 20 000 hommes. Cependant, jusqu’en 1666, le siège de Candie semble au point mort. En guerre dans les Balkans, l’Empire ottoman n’est pas en mesure d’apporter davantage d’aide aux assiégeants de Candie.
En , la Paix de Vasvár soulage la Porte du front des Balkans et elle peut désormais venir en aide aux troupes de Crète. Le vainqueur des Allemands et des Autrichiens à Neuhaüsel (siège d’Érsekújvár de 1663), le grand vizir Fazıl Ahmet Köprülü, prend la tête des opérations le . Une nouvelle force vénitienne doit aussi être envoyée en Crète, sous le commandement d’un général italien, le marquis Giron-François de Ville. Sa présence n’apporte pas de réels changements, Venise envoie par la suite Francesco Morosini, provéditeur et futur doge.
Au , 64 galères transportant 40 000 Turcs du Péloponnèse débarquent en Crète. La ville est alors bombardée quotidiennement. Au cours du siège, la désertion est largement encouragée par les Turcs. Köprülü aurait dépensé 700 000 pièces d’or à cette tâche. En , le colonel Andreas Barotsis déserte et passe du côté turc, leur indiquant les points faibles des fortifications de Candie. C’est probablement l’événement décisif du siège.
Pour la France, l’expédition de Candie est un prélude à la guerre de Hollande qui commence en 1672. Elle est l’une des premières grandes opérations militaires de Louis XIV, qualifiée de « croisade » par les historiens Ozkan Bardakçi et François Pugnière. Il s’agit de défendre Venise, alors la principale alliée de la Papauté, face aux Turcs. Le but principal de l’expédition est, selon les historiens, d’obtenir une place plus importante et influente de la France, déjà bien placée au Vatican, au conclave de Rome.
Sollicité par les milieux catholiques, Louis XIV et son nouveau secrétaire d’État à la Marine Colbert envoient une expédition de grande ampleur de 6 000 hommes et 42 navires, en deux temps, sous la bannière du pape Clément IX, pour dissimuler son double jeu à ses alliés ottomans. Au nombre des régiments de l’expédition française figure le régiment de Vendôme, commandé par son lieutenant-colonel, François de Rose.
Le , 6 000 Français avec 31 navires débarquent, commandés par le prince François de Vendôme, duc de Beaufort sur Le Monarque et son escadre composée des Courtisan, Thérèse, Toulon, Fleuron, Sirène, Ecureuil, Elbeuf, Concorde, Soleil d’Afrique, Bourbon, Provençal, St-Antoine, Princesse, Royale, Croissant, Lys, Dunkerquois, Vierge, Justice, Elbeuf, St-Antoine, Concorde, Phénix et Maréchal Phébus. La première sortie a lieu le . Elle rencontre un succès initial, quand les Gardes Françaises et le régiment de Limousin attaquent les travaux des Turcs qui sont emportés et bouleversés. Malheureusement pour les Français, le feu prend dans un dépôt de poudre et de munitions de la batterie dont viennent de s’emparer les Gardes. L’explosion tue ou mutile un grand nombre d’officiers et de soldats et sème le désordre et l’épouvante parmi les autres. Les Turcs profitent de ce terrible accident pour charger. Les Français sont repoussés par la contre-attaque ottomane et subissent un désastre, avec la perte de 800 hommes et la mort du duc de Beaufort.
Le second contingent arrive le . Une nouvelle sortie a lieu le , appuyée par un intense bombardement, mais est un nouvel échec. Le vaisseau français La Thérèse explose par accident, causant la mort du commandant, Charles d’Ectot Desene, et de la quasi-totalité de l’équipage (3 rescapés), et infligeant des dégâts aux vaisseaux à proximité.
Ces revers enveniment les relations entre les Vénitiens et les Français, dont les troupes sont décimées par les combats et les épidémies.
Le , la flotte française et ses alliés lèvent donc définitivement l’ancre. L’expédition a coûté plusieurs dizaines de bateaux à la marine française.
Le départ des troupes françaises ( au ) précipite la tenue de négociations entre Morosini et les Turcs en vue de la reddition de la ville. Les négociations débutent à la fin du mois d’août et durent une vingtaine de jours, jusqu’au . Les hostilités cessent alors immédiatement, et les Vénitiens ont douze jours pour évacuer la ville. Le traité autorise la population chrétienne à quitter la ville avec tout ce qu’elle peut emmener. Ainsi, le , la ville est presque vidée de sa population. Une partie de la population s’est réfugiée sur l’îlot de Dia, à proximité de Candie, avant de s’embarquer vers d’autres îles de la mer Ionienne ou de l’Égée.
Le coût humain du siège est important. Les sources turques font état de 137 116 Turcs tués dont 25 000 janissaires et 15 pachas, mais désormais, la présence vénitienne en Crète se limite à trois ports : Gramvoussa, Souda et Spinalonga.
27 septembre 1810 : bataille de Buçaco (guerre d’indépendance espagnole).
La bataille de Buçaco est une bataille de la guerre d’Espagne et du Portugal, disputée par les forces britanniques et portugaises sous le commandement d’Arthur Wellesley de Wellington le , afin d’arrêter l’avancée des Français dans leur troisième tentative d’envahir le Portugal. Les troupes françaises fortement éprouvées lors de cette bataille, croyant tout de même pouvoir atteindre Lisbonne avant les troupes anglo-portugaises, viendront s’écraser contre les lignes fortifiées de Torres Vedras.
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Après deux vaines tentatives d’envahir le Portugal, une troisième invasion est décidée par les troupes françaises de Napoléon commandées cette fois par le maréchal Masséna. Depuis 1809, Wellington dresse en secret une ligne défensive autour de Lisbonne en prévision d’une nouvelle invasion. Masséna arrive à Salamanque le 28 mai et décide d’entrer au Portugal en suivant l’axe Ciudad Rodrigo — Almeida — Coimbra. Après le siège de Ciudad Rodrigo, les premiers combats en terre portugaise se déroulent près de la Côa, avant que ne débute le siège d’Almeida. L’objectif de Wellington est alors de gagner du temps pour permettre l’avancée des travaux de Torres Vedras et d’éviter un engagement direct et définitif.
Ces victoires éphémères permettent à l’armée du Portugal de poursuivre sa route en direction de Coimbra. Le 21 septembre, certain de l’itinéraire des Français, Wellington choisit de prendre position sur les hauteurs de Buçaco — une crête de 16 km de long environ aux pentes escarpées, couverte d’une végétation basse — avec 25 000 soldats britanniques et autant de soldats portugais. Il veut y affronter les Français. Dans la partie nord-est de ces hauteurs se trouve un mur de 3 mètres de hauteur qui inclut le couvent de Santa Cruz de Buçaco. Les Français avancent jusqu’à Viseu sur des terres désertées par la population. Il faut préciser que Wellington mène la politique de la terre brûlée, demandant à la population de détruire tout ce qui peut servir à ravitailler les troupes ennemies. Dès le 26, les troupes de Wellington occupent les positions.
Les Français se heurtent une première fois aux troupes anglo-portugaises à Buçaco, le 27 septembre 1810. Wellington est attaqué cinq fois de suite par les 65 000 soldats français.
Masséna n’a aucune certitude concernant le déploiement et le nombre des forces adverses. Wellington les a déployées sur la pente opposée de la crête, là où elles ne peuvent être aisément vues ni même affaiblies par un bombardement d’artillerie. Les assauts sont livrés par les corps d’armée du maréchal Ney et du général Reynier, mais malgré un combat extrêmement violent, les Français ne parviennent pas à déloger les forces alliées et sont repoussés avec des pertes se montant à 4 500 morts ou blessés, contre des pertes anglo-portugaises d’environ 1 250 hommes.
Masséna ordonne alors un mouvement tournant autour de la crête pour prendre la position de flanc, et Wellington reprend le 10 octobre la marche de retraite de son armée vers les lignes de Torres Vedras préalablement fortifiées. Trouvant ces fortifications trop puissantes pour être attaquées, Masséna se retire dans ses quartiers d’hiver. Manquant de vivres pour ses troupes et harcelé par les raids des Britanniques, il perd 25 000 hommes, capturés par les Alliés ou morts de faim et de maladie, avant de se résigner à la retraite en Espagne au début de 1811. Wellington réussit ainsi à libérer tout le Portugal des Français, à l’exception d’Almeida, ville située près de la frontière.
27 septembre 1840 : naissance de l’historien et stratège naval américain Alfred Thayer Mahan.
Fils du réputé professeur de tactique à West Point Dennis Hart Mahan, il sert dans l’US Navy durant la guerre de Sécession puis devient président du Naval War College de Newport au Rhode Island.
Mahan est surtout reconnu pour son influence sur la doctrine maritime des États-Unis. Son ouvrage The Influence of Sea Power upon History, 1660-1783 (1890) a été le plus influent de son époque en matière de stratégie militaire et de politique étrangère et insistait sur la nécessité que Les Américains développent une marine puissante.
En 1902, il devient président de l’American Historical Association et se retire avec le grade de contre-amiral en 1906.
C’est lui popularisa en 1902, dans un article de la National Review, publiée à Londres, le terme de Moyen-Orient.
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Dans ses livres, Mahan tâchait d’expliquer d’où provenait la grandeur de l’Empire britannique. Il affirma en trouver la réponse dans l’acquisition britannique de la suprématie maritime. Les Britanniques avaient réussi à s’assurer en même temps un commerce extérieur prospère qui les enrichissait, une marine marchande florissante pour effectuer ce commerce, une marine de guerre puissante pour veiller à la défense des bateaux de commerce partout dans le monde, une série de bases maritimes où les navires pouvaient se ravitailler ou être réparés, et enfin un empire qui fournissait les matières premières nécessaires à l’industrie et constituait un marché de consommation pour les produits finis.
Ces cinq éléments apparaissaient à Mahan à la fois complémentaires et indispensables pour assurer la puissance et la prospérité. Sans eux, les nations restent en retard dans la marche de la civilisation. Les Américains devaient donc en tirer la leçon.
Mahan se rendait parfaitement compte qu’il n’était pas possible de rivaliser sur le champ avec les Britanniques. L’acquisition de colonies n’était que la dernière étape à envisager dans ce processus, le gouvernement américain devant d’abord acquérir une flotte de guerre susceptible de contrôler les océans autour des États-Unis. Ensuite, il lui fallait empêcher d’éventuels ennemis d’avoir accès à certains sites stratégiques à proximité des zones à défendre. Enfin, il devait occuper des positions sur les principales routes maritimes du globe.
Jusqu’à la fin de sa vie, Mahan ne parvint pas à adapter ses théories à l’importance grandissante du rôle des sous-marins dont les progrès dans le développement laissaient pourtant envisager le rôle clé qui allait leur être attribué pendant les deux Guerres mondiales.
Mahan ne recommandait pas l’annexion de n’importe quel territoire et n’était pas partisan de l’acquisition de Guam, des Philippines ou d’aucune autre île à l’ouest d’Hawaii. Dans les Caraïbes, il était médiocrement intéressé par Cuba, Haïti et Porto Rico, îles fortement peuplées. Il préférait l’acquisition d’Hawaii et de l’une des Indes occidentales danoises, le contrôle de la zone d’un canal du Panama et la location d’un port en Amérique latine.
L’importance de Mahan vient surtout de l’influence qu’il a exercée sur des hommes bien placés pour définir la politique étrangère américaine et, tout particulièrement, sur Benjamin Tracy, secrétaire de la Marine, qui proposa un vaste plan de construction navale en 1889, Henry Cabot Lodge, membre de la commission de la marine à la Chambre des représentants de 1889 à 1893, puis au Sénat des États-Unis à partir de 1895, enfin et surtout, Theodore Roosevelt, qui devint Assistant Secretary de la marine en . Lodge, par exemple, déclara au Sénat le qu’aucune nation ne pouvait être réellement grande sans être une puissance navale et que sans la possession des îles Hawaii, clé de l’océan Pacifique, il était inutile d’entreprendre la construction d’un canal transocéanique (le futur canal de Panama). Théodore Roosevelt écrivit en 1882, juste à sa sortie de Harvard, un livre sur la guerre de 1812 dans lequel il adopta complètement les vues de Mahan.
En 1890, le Naval Policy Board (Conseil de politique maritime), nommé par Tracy, affirma la nécessité pour les États-Unis d’avoir une flotte puissante non seulement pour ses défenses côtières mais pour protéger ses routes commerciales. Les recommandations du conseil ne furent pas entièrement suivies, mais on s’orienta néanmoins avec le Naval Act de 1890 et la construction de cuirassés côtiers capables d’aller en haute mer vers une politique plus ambitieuse. En 1898, lors de la guerre hispano-américaine, l’US Navy comptait cinq cuirassés. En 1900, elle devint la troisième marine du monde, et en 1908, elle fut la deuxième.
27 septembre 1821 : fin de la guerre d’indépendance du Mexique.
La guerre d’indépendance du Mexique est une guerre qui dura de 1810 à 1821, au terme de laquelle le Mexique devint indépendant du royaume d’Espagne et de l’Empire espagnol. Elle fut menée principalement par des Espagnols nés au Mexique : les criollos (à ne pas confondre avec le terme français créoles) contre les Espagnols vivant dans le pays mais nés en Espagne, les peninsulares.
Le , une junte provisoire déclare le gouvernement mexicain constitué sur les bases du plan d’Iguala et du traité de Córdoba. Iturbide est désigné premier chef de l’Armée impériale des Trois Garanties et président de la Régence, avec le titre de Majesté.
Le se réunit un comité constituant chargé de rédiger une Constitution.
Entre le 19 et le , le Congrès — appuyé par les royalistes comme les anciens insurgés — nomme et confirme Iturbide comme Empereur constitutionnel de l’Empire mexicain.
La première constitution de la république fédérale mexicaine — Constitución Federal de los Estados Unidos Mexicanos — est promulguée le .
27 septembre 1897 : mort à 81 ans du général Charles Denis Bourbaki.
Charles Denis Sauter Bourbaki, né à Pau le et mort à Bayonne le , est un général français.
Fils du colonel franco-grec Constantin Denis Bourbaki (1787–1827), qui avait combattu dans la Grande Armée et trouva la mort pendant la guerre d’indépendance grecque, il se distingue dans l’armée d’Afrique lors de la conquête de l’Algérie, au commandement de bataillons de zouaves et de tirailleurs algériens, puis au cours de la guerre de Crimée. Nommé général, il sert brièvement lors de la guerre franco-allemande dans l’armée du Nord en cours de constitution avant de prendre le commandement de l’armée de l’Est.
Bourbaki, comme plusieurs autres généraux du Second Empire ayant acquis leur expérience militaire durant la conquête de l’Algérie, tels Mac Mahon, Bazaine, Canrobert, Le Bœuf, Wimpffen, Ladmirault, Douay ou encore Failly, est appelé aux plus hauts postes de commandement pendant la guerre de 1870.
Il est grand-croix de la Légion d’honneur.
27 septembre 1940 : signature du Pacte tripartite entre l’Allemagne, l’Italie et le Japon.
Le Pacte tripartite fut un pacte militaire signé à Berlin le qui établit l’axe Rome-Berlin-Tokyo de la Seconde Guerre mondiale.
Le Pacte fut signé par les représentants du Troisième Reich (Adolf Hitler), de l’Italie fasciste (ministre des Affaires étrangères Galeazzo Ciano) et de l’empire du Japon (ambassadeur du Japon en Allemagne Saburō Kurusu).
Dans les mois qui suivirent, le Pacte fut également signé par :
- la Hongrie (Pál Teleki) le ;
- la Roumanie (Ion Antonescu) le ;
- la Slovaquie (Vojtech Tuka) le ;
- la Bulgarie (Bogdan Filov) le ;
- la Yougoslavie (Dragiša Cvetković) le : la participation de ce pays au Pacte fut cependant très éphémère, le gouvernement signataire étant renversé deux jours plus tard ; malgré les assurances du nouveau gouvernement que l’adhésion serait maintenue, l’Allemagne, l’Italie et leurs alliés envahirent la Yougoslavie moins de deux semaines plus tard ;
- l’État indépendant de Croatie (Ante Pavelić), pays formé après le démantèlement de la Yougoslavie, le .
27 septembre 1996 : prise de Kaboul par les talibans.
Le , Ahmed Chah Massoud, futur chef de l’alliance du Nord, entre dans Kaboul avec plusieurs milliers d’hommes et devient ministre de la Défense en mai. Le 28 juin, Burhanuddin Rabbani, musulman modéré du Jamiat-e Islami, est nommé président intérimaire, puis élu chef du gouvernement en décembre. De 1992 à 1995, un gouvernement issu de la résistance afghane prend le pouvoir, mais il y a des dissidences internes. Massoud démissionne du gouvernement afin de permettre à Gulbuddin Hekmatyar, un fondamentaliste appartenant à l’ethnie pachtoune, majoritaire dans le pays, de devenir Premier ministre. Mais les affrontements continuent dans Kaboul entre talibans, forces du gouvernement (Massoud) et moudjahidines (Hekmatyar). La charia est progressivement mise en place entre mai et juillet 1992 (port du hijab obligatoire pour les femmes, interdiction de la musique à la radio, application de la loi islamique, prière obligatoire pour les fonctionnaires…)
À partir de 1994, les talibans – étudiants en théologie – appuyés par des groupes armés étrangers, conquièrent peu à peu les différentes provinces du pays. De 1994 à 1996, soutenus par l’armée pakistanaise, ils conquièrent l’essentiel du pays (sauf le réduit tadjik au nord-est) qui est sous le contrôle d’une nébuleuse de groupes armés qui forment l’Alliance du Nord, dont le commandant Massoud est la figure de proue. Des membres du Hezb-e-islami (parti de Hekmatyar) entrent au gouvernement du président Rabbani tandis que Hekmatyar devient Premier ministre. Durant l’été 1996, Oussama ben Laden, fuyant l’Arabie saoudite et après un séjour de deux ans au Soudan, retourne en Afghanistan. Il diffuse une déclaration de djihad contre les Américains.
Le 27 septembre 1996, les talibans prennent Kaboul, la secrétaire d’État américaine Madeleine Albright déclare alors que « c’est un pas positif », et les fondamentalistes s’emparent dès lors du pouvoir. Le mollah Omar, chef charismatique du mouvement et commandeur des croyants, dirige le pays sans aucun titre politique ou constitutionnel. Mohammad Najibullah et son frère sont assassinés. Selon Ahmed Rashid, le mollah Abdoul Razzaq se trouvait à la tête du groupe qui s’empare de Naibullah, quelques heures avant l’entrée des talibans dans la capitale. Les talibans instaurent une paix relative après des années de guerre, par le biais de l’application d’une loi islamique très stricte ayant pour but d’instaurer « le plus pur État islamique du monde », fondé sur une application rigoureuse de la charia, émanant de l’école déobandi. Les femmes n’ont plus droit à l’éducation et les exécutions sommaires sont courantes. En 1998, la prise de la ville de Mazar-e-Charif entraîne le massacre par les Talibans de 4 000 à 6 000 Hazaras.
27 septembre 2020 : L’Azerbaïdjan attaque le Haut-Karabagh (Arménie).
Le , des combats meurtriers éclatent dans le Haut-Karabagh entre les forces arméniennes et azerbaïdjanaises. Stepanakert, capitale du Haut-Karabagh, est bombardée par les Azerbaïdjanais. Au moins trois tracteurs-érecteurs-lanceurs 9K35 Strela-10 et six 9K33 Osa de défense anti-aériennes arméniens sont détruits lors d’attaques de drones azerbaïdjanais, dont des Bayraktar TB2 d’origine turque. L’Azerbaïdjan revendique la prise du mont Mourovdags et de six villages, dont cinq dans le district de Fizouli et un dans le district de Jebrail. L’Arménie nie, mais les autorités du Haut-Karabagh reconnaissent la perte de quelques positions.
Le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, déclare alors que l’Azerbaïdjan a « déclaré la guerre » à l’Arménie et décrète « la mobilisation générale » et l’instauration de « la loi martiale ». Le ministère azerbaïdjanais de la Défense annonce pour sa part le lancement d’une « contre-offensive sur toute la ligne de front » du Karabakh, afin de « mettre fin à des activités militaires des forces armées de l’Arménie ». Le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev décrète également la loi martiale et déclare : « L’armée azerbaïdjanaise combat aujourd’hui sur son territoire, défend son intégrité territoriale, porte des coups dévastateurs à l’ennemi. Notre cause est juste et nous allons vaincre ».
Les combats se poursuivent le : les autorités du Haut-Karabagh affirment avoir repris quelques positions perdues la veille, mais les forces azerbaïdjanaises affirment au contraire avoir effectué de nouveaux gains territoriaux près du village de Talych.