28 mars 845 : début du siège de Paris par les Vikings.
En , le viking danois Oscher, trouvant la Seine libre, s’avance jusqu’à Rouen, qu’il prend le , puis qu’il pille, ruine et brûle avant de piller les abbayes de Saint-Ouen et Jumièges. Par la suite, les incursions des pillards vikings deviennent régulières et les envahisseurs poussent rapidement plus loin à l’intérieur des terres et des fleuves.
En 845, Ragnar « aux braies velues » était à la recherche de nouvelles terres à conquérir et de nouveaux trésors à acquérir. Il décide de faire voile avec une flotte de 120 navires, transportant de 5 000 à 6 000 Vikings, jusqu’à l’embouchure de la Seine, aux environs de l’actuel emplacement de la ville du Havre.
Les Vikings remontent la Seine, s’emparent de Rouen, dévastent toute la région et en particulier les monastères et les églises, riches en objets précieux, qui excitaient la convoitise de ces pillards. Ils poussent jusqu’à Saint-Riquier et font des excursions jusqu’à Saint-Germain-en-Laye et Rueil.
En mars, Ragnar Lodbrok, décidé à poursuivre ses raids, remonte le long de la Seine pour arriver à Paris, dont l’île de la Cité est, à cette époque, la seule partie fortifiée, les faubourgs étant alors dépourvus de murailles.
L’épouvante gagne les Parisiens surpris par l’audace de cette expédition et peu en mesure de se défendre. Personne ne songe, en effet, à défendre la ville, qui n’a plus de défenses en bon état. Le mur romain n’ayant jamais été restauré, la ville n’avait finalement aucune défense, si ce n’est le fleuve : c’était une ville ouverte. Une population sans protection ne pouvait rien contre une invasion de marins habiles montés sur des bateaux rapides et puissants.
Alors, selon André Borel d’Hauterive, « les Parisiens se hâtèrent d’emporter au loin dans les terres leurs biens les plus précieux. Les monastères furent évacués, les religieux s’enfuirent avec les reliques de saint Germain et de sainte Geneviève, les prêtres avec leurs ornements d’église et leurs vases sacrés. Les mariniers gagnèrent en amont la Marne ou l’Yonne et cherchèrent une petite rivière, une crique pour abriter en sûreté leurs bateaux. »
Aimoin de Saint-Germain-des-Prés indique : « Sortis de leurs vaisseaux, ils se répandaient au loin dans les campagnes, massacraient une grande multitude des deux sexes, brûlaient les villages, les monastères, les églises, et exerçaient contre le peuple de Dieu tous les excès d’une fureur sans bornes ».
Cependant, pour produire un simulacre de défense, Charles le Chauve se met à la tête d’une armée, uniquement pour protéger la riche abbaye de Saint-Denis. Les soldats francs s’enfuient quand les Vikings massacrent leurs prisonniers devant leurs yeux. L’abbaye est pillée et les Normands se dirigent ensuite sur Saint-Cloud, également mis à sac, et arrivent, pour la première fois, le , sous les murs de Paris, avec 120 bateaux et environ 6 000 hommes.
Les Vikings attaquent l’extrémité occidentale de l’île, et ils attaqueront toujours cette partie par la suite. Ne rencontrant aucune opposition, ils prennent possession de la ville et pillent les faubourgs de la rive gauche, les abbayes de Saint-Germain-des-Prés et de Sainte-Geneviève, tandis qu’une partie des leurs, campés dans la forêt du Rouvre, saccagent les environs.
Le roi de Francie occidentale, Charles le Chauve, accepte alors de payer 7 000 livres de tribut à Ragnar, si celui-ci épargne la ville et pour prix de leur départ.
Après ce danegeld (rançon pour le départ des Vikings) de 7 000 livres d’argent, Ragnar rentre au Danemark.
Respectant son accord, Ragnar et ses hommes laissent Paris plus ou moins intacte mais, lors de leur retour au Danemark, ils pillent sur leur passage les villes du Nord de la France.
Forts de leur victoire, les Vikings attaquent encore Paris par trois fois en 856-857, 861 et 885.
28 mars 1462 : Ivan III devient Grand-prince de Moscou et de toutes les Russies.
Ivan III, dit Ivan le Grand, né le et mort le , est grand-prince de Vladimir et de Moscou de 1462 à 1505. Fils de Vassili II, il épouse Sophie Paléologue en 1472, qui lui apporte en dot le blason de l’Empire byzantin, l’Aigle à deux têtes. Il est le père de Vassili III (1479-1533), d’André de Staritsa (1490-1533) et de Youri (1480-1533). Son règne est important, car il marque une étape cruciale de l’unification de l’État russe.
C’est sur les marches de la cathédrale de la Dormition qu’Ivan III déchira le traité qui soumettait Moscou au pouvoir de la Horde d’or et déclara ainsi l’indépendance de la Russie.
Contrairement à ses prédécesseurs, Ivan le Grand adopte une politique agressive vis-à-vis de ses voisins immédiats, la Horde d’or et la Lituanie.
La Horde d’or n’est plus le puissant empire qui faisait trembler ses voisins au XIVe siècle. Trois khanats se sont détachés de la Horde (Kazan, Astrakhan et la Crimée) et pratiquent une politique indépendante. Théoriquement, Ivan doit toujours payer tribut au grand khan mais, de fait, il n’en tient plus compte.
En 1480, le grand khan Ahmed décide de marcher sur Moscou. Ivan, qui a signé un traité d’aide mutuelle avec Mengli Giray, khan de Crimée, l’attend de pied ferme. Les deux armées prennent position sur l’Ougra et s’observent pendant plusieurs jours. Finalement, Ahmed préfère se retirer sans combattre. La dépendance de la Russie envers la Horde d’Or prend alors officiellement fin. Celle-ci sera anéantie en 1502 lors d’une guerre contre le khanat de Crimée. En 1487, Ivan lui-même s’était emparé du khanat de Kazan et avait placé à sa tête l’un de ses protégés.
28 mars 1750 : naissance de Francisco de Miranda, héros de l’indépendance du Vénézuéla.
Francisco de Miranda, né le à Caracas (Venezuela) et mort le à San Fernando (province de Cadix) (Espagne), est un militaire et homme d’État vénézuélien, héros de l’indépendance de son pays. Il fut nommé généralissime et dictateur absolu de la première république vénézuélienne, le , jusqu’à sa destitution, le .
Il fait partie des généraux de la Révolution française, et à ce titre, il est l’un des rares étrangers et le seul Latino-Américain dont le nom est gravé sur l’Arc de triomphe place de l’Étoile à Paris. Livré par Simón Bolívar aux Espagnols, il est transféré à Cadiz à la fin de l’année 1813 et emprisonné enchaîné à la citadelle de La Carraca où il meurt de la fièvre quelques mois plus tard.
28 mars 1900 : mort à 66 ans du général boer Piet Joubert (Afrique du Sud).
Les ancêtres de Piet Joubert sont des Français venus de Provence. Pierre Joubert fait partie des huit cents huguenots français arrivé en Afrique du Sud en 1688 après la révocation de l’édit de Nantes.
Piet Joubert est né en 1834 à Farm Cango dans le district de Oudtshoorn, Colonie du Cap. À l’âge de six ans, il participe au Grand Trek dans le convoi de Piet Retief. Après la victoire de Blood River remportée sur les Zoulous, ses parents s’installent à Pietermaritzburg, où son père meurt en 1843. La famille est alors plongée dans le dénuement et sa mère part s’installer au Transvaal à Wakkerstroom près de la frontière du Natal.
Curieux, avide de connaissances, Joubert est un homme entreprenant. Il fait du commerce, s’enrichit, achète des terres et immeubles, crée des compagnies de négoce et est même un des premiers actionnaires des mines d’or du Transvaal.
Chef de commando en 1852, il bat les cafres du peuple des Xhosas. Élu Veldkornet (officier de police) en 1855, puis député au Volksraad (parlement) où il représente le district de Wakkerstroom, il devient le procureur général (ministre de la justice) de la république du Transvaal au début des années 1870. Il assure l’intérim de la présidence de à lors du voyage du président Burgers en Europe.
Durant la première annexion du Transvaal par les Britanniques (1877-1883), Joubert acquiert une réputation d’intransigeance et participe activement aux troubles contre l’administration britannique. En 1880, il devient le général en chef des forces boers en rébellion contre les Britanniques. Ses succès à Majuba, Laing’s Nek et Ingogo permettent au Transvaal de recouvrer son indépendance au terme de la Première Guerre des Boers alors que Joubert, lui-même, participe au triumvirat boer qui dirige le pays durant la période de transition.
En 1883, il tente de se faire élire président du Transvaal mais ne recueille que 1 171 voix contre 3 431 à son concurrent Paul Kruger. En 1893, il défie de nouveau Kruger, candidat pour un troisième mandat. Joubert représente alors les Afrikaners progressistes, favorables à des concessions envers les Uitlanders (étrangers) de la région du Witwatersrand. Il obtient 7 246 voix contre 7 911 à Paul Kruger, réélu de justesse. Joubert concède finalement sa défaite après l’avoir contestée. En 1898, il se présente une dernière fois contre Kruger, mais désavantagé par le raid Jameson sur le Transvaal et le réflexe de rassemblement autour de Kruger, Joubert n’obtient que 2 001 voix contre 12 858 au président du Transvaal. Affaibli, Joubert est alors accusé de sympathies envers l’agitation des Uitlanders.
En 1899, bien qu’il reçoive le commandement des forces armées boers, il délègue à ses généraux le commandement effectif des opérations au début de la Seconde Guerre des Boers. Sa stratégie défensive sera remise en cause. À la suite d’une chute de cheval au cours du raid mené en avec son neveu David Joubert et Louis Botha en direction de Durban, il décide de se retirer du commandement.
En fait, affecté par la maladie, Joubert ne peut concevoir les offensives. Il meurt d’une péritonite à Pretoria le . La ville de Pietersburg a été baptisée en son honneur.
Louis Botha reprendra le commandement de l’armée du Transvaal jusqu’à la fin de la guerre.
28 mars 1910 : premier vol de l’hydravion de l’ingénieur Henri Fabre.
Issu de la famille d’armateurs marseillais Cyprien-Fabre, fils de l’armateur Ernest Fabre et d’Adèle Grand-Dufay, Henri Fabre épouse Mlle de Montgolfier. Après de brillantes études à la Faculté des sciences de Marseille puis des études d’ingénieur à l’École supérieure d’électricité (Paris), Henri Fabre se consacra pendant quatre années à la conception, aux essais et à la réalisation de son hydro-aéroplane muni de trois flotteurs. Dans la réalisation de ce projet, il eut pour mécanicien Marius Burdin, ancien mécanicien du capitaine Ferdinand Ferber, et pour dessinateur, Léon Sebille, un architecte naval marseillais. L’appareil construit, de type « canard », dont il reprit le nom, avait une envergure de 14 m, une longueur de 8,5 m, un poids de 380 kg. Il était équipé d’un moteur Gnome Omega de 50 ch qui entraînait une hélice de 2,60 m.
Le , près de Martigues (Bouches-du-Rhône), au bord de l’étang de Berre, face au village de la Mède, Henri Fabre fit décoller son hydravion devant un public nombreux dans lequel se trouvait l’aviateur Louis Paulhan. L’appareil parcourut 800 mètres au-dessus de l’étang et se posa sur l’eau : c’était le premier hydravion au monde à avoir décollé de manière autonome, réussi son vol et son amerrissage. Le succès de ce premier vol fut mondial : ce jour-là, Henri Fabre, alors âgé de 27 ans, devenait l’incontestable inventeur, constructeur et premier pilote de ce nouvel engin volant : l’hydravion.
Le , à San Diego, l’américain Glenn Curtiss décolle de la surface de l’océan et vient amerrir à côté du cuirassé Pennsylvania. Hissé à bord puis remis à l’eau, il rejoint la côte par la voie des airs. Il fait alors dresser un acte officiel stipulant qu’il est le « premier à avoir volé à bord d’un hydravion ».
Toujours en 1911, l’hydravion « Canard », piloté cette fois par Jean Becue, vola au prestigieux Concours de Canots Automobiles de Monaco. Après le premier vol, Henri Fabre entreprit aussitôt la commercialisation de son appareil et en construisit plusieurs exemplaires.
On peut voir deux exemplaires de l’historique hydravion « Canard » :
- l’un minutieusement restauré par une équipe de passionnés, se trouve à l’aéroport de Marignane (Bouches-du-Rhône) proche de l’endroit où eut lieu le premier vol,
- l’autre exemplaire est exposé au Musée de l’air et de l’espace du Bourget.
28 mars 1912 : naissance de l’aviatrice soviétique Marina Raskova.
Elle fit partie des 800 000 femmes engagées dans l’Armée rouge, et fut la fondatrice de 3 régiments d’aviation entièrement féminins durant la guerre face à l’Allemagne.
En 1935, elle est pilote diplômée à 23 ans puis devient pilote d’essai en 1937.
Durant la Grande Guerre patriotique, elle forme trois régiments à Engels :
- le 586e de chasseurs ;
- le 587e de bombardiers (dont elle était commandant) ;
- le 588e qui a servi à Stalingrad et est connu sous le surnom des « sorcières de la nuit » (donné par les Allemands à celles qui les attaquaient la nuit) et sera promu en septembre 1943 le 125e régiment de la Garde. Il est le plus décoré de tous les régiments de l’aviation soviétique.
Elle meurt durant la bataille de Stalingrad. Elle convoyait des bombardiers vers le front lorsqu’une tempête de neige l’a surprise près de Saratov et son appareil a heurté une falaise
————
Lire sur TB le texte sur les « Sorcières de la nuit ».
28 mars 1928 : naissance de Zbigniew Brzeziński, politologue américain d’origine polonaise.
Il a été conseiller à la sécurité nationale du président des États-Unis Jimmy Carter, de 1977 à 1981. En tant que tel, il a été un artisan majeur de la politique étrangère de Washington, soutenant une politique plus agressive vis-à-vis de l’URSS, en rupture avec la Détente antérieure, qui mettait l’accent à la fois sur le réarmement des États-Unis et l’utilisation des droits de l’homme contre Moscou. Il est resté, jusqu’à sa mort, un observateur écouté en matière de politique étrangère aux États-Unis. Il est mort le 26 mai 2017.
28 mars 1969 : mort à 78 ans du général puis président des États-Unis Dwight D. Eisenhower.
Dwight David Eisenhower, surnommé Ike, né le à Denison (Texas) et mort le à Washington D.C., est un militaire et homme d’État américain. Membre du Parti républicain, il est le 34e Président des États-Unis, du au .
Durant la Seconde Guerre mondiale, il commande le débarquement de en Afrique du Nord, puis, en tant que commandant en chef du Supreme Headquarters Allied Expeditionary Force, il planifie le débarquement de Normandie de juin 1944. Il est nommé General of the Army en .
Il est chef d’état-major de l’armée de terre des États-Unis de 1945 à 1948 et commandant suprême des forces alliées en Europe de 1951 à 1952.
Devenu président des États-Unis, il supervise le cessez-le-feu en Corée, lance la course à l’espace, développe le réseau des autoroutes inter-États et fait du développement de l’armement nucléaire l’une de ses priorités dans le cadre de la guerre froide avec l’URSS. Il est largement réélu en 1956 face au démocrate Adlai Stevenson, qu’il avait déjà affronté quatre ans plus tôt.
Son vice-président pendant huit ans, Richard Nixon, est battu de justesse à l’élection présidentielle de 1960 par John Fitzgerald Kennedy. Par la suite, Dwight D. Eisenhower se tient en retrait de la vie politique active.