30 juillet 101 av. J.-C. : bataille de Verceil (guerre des Cimbres).
La bataille est située, traditionnellement, à proximité de la ville de Verceil (Vercelli), en Italie.
Quelques historiens pensent que, dans les sources, vercellæ ne doit pas être compris comme un nom propre, mais comme le nom commun des vercelli, terme très courant en Gaule cisalpine, désignant toute zone minière au confluent de deux rivières. Le nom de champs raudiens utilisé par certaines sources latines a le même sens. Le mot raudius est en effet un ancien terme technique de la métallurgie. L’expression « Tu vis Raudii » désigne un complexe minier et métallurgique utilisant du minerai alluvial concentré à la confluence de deux ou plusieurs cours d’eau. Les champs dont parlent les sources anciennes pourraient donc être situés sur la rive gauche du Pô, un peu plus au nord que Ferrare, compris entre le cours principal du fleuve et Rovigo.
Pour eux, les Cimbres ont suivi l’Adige après avoir franchi le col du Brenner, au lieu de choisir le chemin le plus aisé, vers l’ouest et Verceil. La bataille aurait alors eu lieu à Polésine, ou à proximité de Rovigo.
À Borgovercelli, près de la Sesia, à cinq kilomètres de Verceil, des découvertes archéologiques exceptionnellement nombreuses qu’il est possible de relier à la bataille renforcent cependant la thèse traditionnelle, encore préférée de la majorité des historiens.
Des inondations auraient contraint le peuple des Cimbres, joint à ceux des Teutons et des Ambrons, à quitter leur patrie qui bordait la mer du Nord, à la recherche d’un nouvel espace où s’installer, cet épisode est connu sous le nom de guerre des Cimbres ; après avoir parcouru l’Europe en tout sens, ils pénétrèrent finalement en Italie du Nord. Les Cimbres commencèrent par battre les Romains dans plusieurs rencontres, entre autres la bataille de Noreia en et la bataille d’Arausio en
Le général romain Quintus Lutatius Catulus avait pour tâche de protéger les cols des Alpes. Devant le déferlement des Cimbres, il préféra cependant se retirer derrière l’Adige pour que ses forces ne fussent pas écrasées. Les Cimbres attaquèrent les derniers défenseurs qui se trouvaient encore de l’autre côté de l’Adige et, par admiration pour leur courage, ils leur accordèrent le droit de repartir librement.
Au même moment le consul Marius, qui avait anéanti les Teutons l’année précédente à la bataille d’Aquæ Sextiæ, arriva avec son armée qu’il avait reformée en Italie du Nord, pour se joindre aux troupes de Catulus. Après qu’une proposition de paix eut échoué, le chef des Cimbres, Boiorix, demanda à Marius de choisir une place convenable pour la bataille, et Marius se décida pour les Champs Raudiens à Vercellæ (aujourd’hui Verceil).
Plusieurs peuples celtes se joignirent aux Cimbres, entre autres des Santons.
Les Cimbres avaient pris pour se battre leurs plus belles armes. Ils portaient d’imposantes cuirasses de fer, des boucliers blancs et brillants et des casques qui représentaient des têtes d’animaux sauvages. Comme projectiles ils utilisaient des lances avec deux crochets, et pour le corps à corps, une épée de grande taille et impressionnante.
L’armée de Catulus se montait à 20 300 hommes, celle de Marius à 32 000. Devant lui se trouvait le peuple des Cimbres qui réunissait pêle-mêle environ 160 000 hommes, femmes et enfants, et qui pouvait compter sur une cavalerie forte de 15 000 hommes.
Marius choisit à dessein, apparemment, le milieu du jour pour combattre, car le soleil frappait en plein au visage les Cimbres qui venaient du nord, si bien qu’ils devaient tenir les boucliers devant leurs yeux et devaient aussi lutter contre la chaleur. Les Romains au contraire étaient aguerris par un entraînement de plusieurs années, et on ne voyait personne transpirer ou haleter. C’est ce qui fit que la plus grande partie des Cimbres tomba tout de suite dans la bataille. Ceux qui s’enfuyaient étaient repoussés vers leur camp où les soldats romains eurent sous leurs yeux quelque chose de monstrueux : les femmes cimbres, qui préféraient pour elles la mort à l’esclavage, tuaient leurs maris, leurs fils ou leurs frères, qui essayaient de s’enfuir, et elles massacraient leurs enfants avant de se tuer elles-mêmes en se pendant à leurs chariots ou en se jetant sous les chevaux des cavaliers.
Bien que beaucoup fussent morts de cette manière, on fit tout de même plus de 60 000 prisonniers qui furent vendus comme esclaves. Marius fut salué par le peuple comme le « troisième fondateur de Rome ».
Florus raconte : « La bataille commença dans un terrain très ouvert appelé Raudium. Là ce sont 65 000 hommes qui tombèrent, ici moins de 300. Toute la journée le Barbare se fit massacrer. C’est que le général n’était pas seulement courageux mais astucieux et qu’il avait imité la manœuvre d’Hannibal à Cannes. D’abord il profita de ce que c’était un jour de brouillard pour fondre sur l’ennemi sans qu’il s’y attendît. Et comme c’était aussi un jour où le vent était violent, la poussière frappait l’adversaire sur les yeux et sur le visage. Ensuite il tourna son armée en direction de l’est et des prisonniers leur racontèrent par la suite qu’ils avaient l’impression que le ciel brûlait à cause du reflet éclatant du soleil sur les casques. Ils ne combattirent pas leurs épouses avec moins de violence. Avec chariots et voitures elles s’étaient fait un rempart du haut duquel elles se battaient avec des haches et avec des piques. Leur mort fut aussi admirable que leur lutte. Elles envoyèrent chez Marius une délégation pour demander la liberté et la reconnaissance de leur caractère sacré, mais c’était interdit par la religion. Alors après avoir étranglé ou étouffé leurs enfants, elles s’entre-tuèrent mutuellement ou bien, ayant formé un nœud avec leurs cheveux, elles se pendirent aux arbres ou aux timons de leurs chariots. Au premier rang leur roi Boiorix se battit avec vaillance et efficacité avant de succomber. »
La victoire de Verceil, suivant de près l’écrasement des Teutons par Marius à la bataille d’Aquæ Sextiæ l’année précédente, mit fin à l’errance de ces peuples germaniques, après plusieurs actions militaires romaines infructueuses.
Politiquement, cette bataille eut également pour Rome des conséquences importantes car elle marqua pour la première fois l’essor des grands généraux romains. Marius avait été réélu consul plusieurs années de suite, en toute illégalité, et gagnait une popularité extrême. Comme récompense de leur courage, Marius accorda la citoyenneté romaine à ses soldats italiens, sans demander d’abord l’autorisation du Sénat romain ni même le consulter. Quand certains sénateurs l’interrogèrent sur sa décision, il s’écria que dans le vacarme de bataille il ne pouvait pas distinguer la voix du Romain de la voix de l’allié. C’était aussi la première fois qu’un général victorieux défiait ouvertement le Sénat. C’était aussi une ouverture à l’accès à la citoyenneté romaine pour les Italiens. Le frein que mettra le Sénat à cette ouverture et la déception engendrée seront les principales causes de la montée des revendications des Alliés, et du déclenchement de la guerre sociale.
30 juillet 1635 : début du siège de Schenkenschans par le prince d’Orange (guerre de 80 ans).
Le fort de Schenkenschans (en néerl. schans = fort et Schenken- = de Schenk) avait été édifié par le capitaine Maarten Schenk van Nydeggen (d’où son nom), et le capitaine général Robert Dudley, en 1584, sur un promontoire, à l’endroit où le Rhin et le Waal se séparent. Schenkenschans bénéficie d’un emplacement stratégique, et permet d’accéder aux villes de Gueldre. Le fort a pour cela été surnommé « clé de la Hollande » et « Porte de la Hollande » et a reçu le nom de son constructeur. Via Schenkenschans, la route était dégagée vers les villes de Gueldre.
La République des Sept Provinces unies conclut une alliance avec la France le . Celle-ci prévoit que si la population des Pays-Bas espagnols se révoltait contre ses occupants, la région serait placée sous le protectorat de la France et de la République. Si cette rébellion ne se produisait pas, alors les deux États devraient envahir les Pays-Bas espagnols et se les partager. Aucun soulèvement n’ayant eu lieu, l’offensive devait viser Bruxelles en passant par Tirlemont. En théorie, la chute de la ville devait conduire logiquement à la défaite espagnole.
La France déclare la guerre à l’Empire espagnol et envoie aux Néerlandais de l’argent, avec lequel les Provinces-Unies recrutent des troupes, complétées par les armées françaises. Leurs forces jointes sont de 41 000 hommes. Un peu moins de la moitié, 20 000 hommes, était composée de troupes des Provinces-Unies.
Tirlemont est conquise en , mais brûle et devient inutilisable comme base logistique. En outre, de nombreux soldats de l’armée française désertent car ils ne sont pas payés . Pour ces raisons, les plans sont modifiés, et il est prévu de conquérir Louvain avant de s’attaquer à Bruxelles. Cependant, la ville universitaire est fortement défendue par des soldats, des étudiants et des habitants de la ville, et le siège doit être levé. L’armée française est affaiblie, et une armée de secours espagnole doit arriver. Les troupes franco-néerlandaises s’installent à Ruremonde .
Le général Ottavio (1599-1656), prince de Piccolomini, de l’armée impériale du Saint-Empire romain germanique, vient au secours de l’armée des Flandres avec une force de 15 000 Croates. Sous son commandement, l’arrière-garde de l’armée de Frederik Hendrik est vaincue près de Ruremonde. Lorsque le gouverneur et le cardinal-infant décident d’attaquer également la France en Picardie, Frederik Hendrik peut reprendre Fort Schenk, car les troupes de soutien du prince cardinal Matthias Gallas n’arrivent pas à temps.
Dans la nuit du , l’armée espagnole composée d’un bataillon de cinq cents Allemands sous les ordres du colonel Adolf van Eyndhouts de Gueldre, s’empare des Schenkenschans. Eyndhouts avait été envoyé au service du roi d’Espagne à la suite de l’exécution de son père. Il pensait se venger en prenant Schenkenschans pour le roi.
Eyndhouts monte à l’assaut après avoir appris que seuls 150 hommes se trouvaient en garnison. En outre, un navire de garde était parti le pour des raisons pécuniaires. Finalement, seuls une soixantaine de soldats étaient présents.
Les soldats parviennent à passer la redoute par un gracht à sec, puis à pénétrer dans la forteresse en forçant des poteaux de bois pourris. D’autres soldats ont traversé la fausse braie et sont entrés dans la forteresse par l’autre côté. Le commandant Welderen résiste avec ses hommes, mais succombe sous le nombre. La forteresse tombe vers trois heures du matin. Presque toute la garnison est tuée, et la ville pillée. Eyndhouts est récompensé par une chaîne en or, la somme de 50 000 florins, et est également nommé gouverneur de Schenkenschans.
Frederik Hendrik est avec ses troupes près de Ruremonde lorsqu’il apprend la nouvelle de la prise de Schenkenschans. La Betuwe est alors vulnérable, il part immédiatement pour la forteresse. Il se rend vers la forteresse en passant par Nimègue et prend quelques redoutes le long du Rhin en route.
Les cavaliers néerlandais campaient entre Rheinberg et Ruhrort et les fantassins à Pannerden. L’armée française était entre Rees et Emmerik. Antonius, Cardinal d’Autriche, et le prince Piccolomini prennent le château Byland afin d’aider à relever les assiégés. Frederik Hendrik fait immédiatement creuser des sapes d’approche. Les conditions météorologiques étant très défavorables, le siège a été considérablement retardé. Les sapes étaient pleines d’eau, et des maladies frappaient. Eyndhouts reçoit une balle dans le dos le et meurt le soir même.
Jean-Maurice de Nassau-Siegen est occupé par le siège lui-même, mais n’est pas en mesure de participer aux travaux de terrassement. Dès la fin de l’hiver, les travaux reprennent. Griethausen est prise ainsi qu’une petite écluse du canal de Clèves au Rhin. En face de l’écluse, un pont de navires est installé et permet de couper les voies d’approvisionnement de Schenkenschans. Des tentatives espagnoles de briser la ligne de bateaux échouent.
Le cardinal-infant propose d’échanger Schenkenschans, Goch, Breda, Kleve, Gennep et une forte somme d’argent contre le Brésil néerlandais, Venlo, Maastricht et Rheinburg lors de pourparlers à Kranenburg. Les négociations cessent en mars sans résultat.
Les assiégés perdent tout espoir de secours. La faim et la maladie commencent à frapper. Piccolomini se rend avec les Impériaux à Juliers et à Aix-la-Chapelle et laisse quatre mille soldats à Schwanenburg, le château de Clèves. Guillaume de Nassau prend immédiatement le château Byland, après le départ des Espagnols. Pendant ce temps, Frederik Hendrik a fait libérer les soldats épuisés de Bergen op Zoom, Bois-le-Duc et Grave. À partir de ce moment, les alliés parviennent à s’emparer des défenses espagnoles. Frederik Hendrik propose une reddition dans des conditions favorables, celle-ci est acceptée et les Espagnols se rendent le .
Le commandant espagnol Gomare de Fourdin quitte la forteresse avec huit cents soldats en bonne santé et six cents soldats malades. Les assiégeants ont célébré un jour d’actions de grâce solennel et ont allumé des feux de joie.
Les États de Hollande ont décidé le vendredi de célébrer la victoire dans l’ensemble des églises de la province. Ce dimanche-là, des feux de joie ont été allumés dans toute la province et toutes les cloches des églises ont sonné.
Après la capitulation, la forteresse resta aux mains des États jusqu’à la rampjaar, en 1672, lorsque Turenne la conquiert pour la France. L’importance militaire de Schenkenschans est dès lors diminuée. En 1816, la forteresse de Schenkenschans est démantelée et échangée contre un bout de terre avec la Prusse.
30 juillet 1656 : bataille de Varsovie.
La bataille de Varsovie se déroula près de la capitale polonaise du 28 au , opposant l’armée polonaise à celles de la Suède et du Brandebourg. Ce fut l’une des principales batailles de la première guerre du Nord et elle se termina par la victoire de la Suède et du Brandebourg.
L’armée de la république des Deux Nations, commandée par le roi Jean II Casimir Vasa, est forte d’environ 36 000 hommes, dont 2 000 Tatars et à peine 4 000 fantassins, ainsi que 18 canons. De l’autre côté, les armées de Suède et du Brandebourg, dirigées par le roi Charles X Gustave de Suède et l’électeur Frédéric-Guillaume Ier de Brandebourg, comptent en tout 19 000 hommes, 12 500 cavaliers et 6 500 fantassins, ainsi que 47 canons. Les armées alliées ont débarqué à Dantzig et avancent vers le sud en direction de Varsovie.
Jean II Casimir a fait traverser la Vistule à son armée et marche à la rencontre de ses ennemis, qui se trouvent sur la rive droite, à environ 5 kilomètres au nord de Praga. Charles X Gustave avait espéré détruire les troupes lituaniennes et tatares avant qu’elles se joignent au reste de l’armée polonaise, mais son plan a échoué. Beaucoup d’officiers suédois et brandebourgeois considèrent que l’armée ennemie leur est désormais trop supérieure en nombre et conseillent de battre en retraite mais le roi choisit de se battre.
Le , l’armée suédo-brandebourgeoise se livre à un assaut frontal et conventionnel qui est repoussé. L’espace entre la forêt de Białołęka à l’est et la Vistule à l’ouest est très étroit et empêche l’infanterie alliée de former une ligne de bataille efficace avec leurs mousquets et leurs piques. D’autre part, les Polonais ont construit des terrassements fortifiés devant leurs lignes, créant ainsi une position défensive très difficile à prendre d’assaut.
Le 29, Frédéric-Guillaume effectue personnellement une mission de reconnaissance et repère, à côté de la forêt, une petite colline qui est assez élevée pour qu’on ait une vision dégagée et dont l’emplacement est idéal pour positionner les canons. Il la fait prendre d’assaut par ses troupes et place son artillerie dessus tout en résistant aux charges polonaises pour le déloger.
Les Brandebourgeois détournant l’attention de l’armée polonaise, la très mobile cavalerie suédoise en profite pour entamer une manœuvre risquée. Les cavaliers contournent la forêt de Białołęka sans se faire repérer et consolident une nouvelle position sur l’aile droite de l’armée polonaise qui fait que sa ligne de bataille devient intenable. L’apparition soudaine des Suédois sur leur flanc pousse les Polonais à se lancer dans une série d’attaques mal coordonnées qui s’épuisent à la tombée de la nuit, bien que les cavaliers tatars continuent à harceler leurs adversaires.
Pendant la nuit, Jean II Casimir réalise que la victoire est devenue impossible et décide de faire évacuer le train de bagages ainsi que son infanterie sur l’autre rive de la Vistule, alors que la cavalerie va devoir prolonger le combat pour couvrir la retraite avant de se replier vers le sud.
La retraite polonaise planifiée la veille au soir est très mal exécutée pendant la nuit et des embouteillages se créent sur le pont enjambant la Vistule. Au lever du soleil, les Suédois et les Brandebourgeois sont déjà en position de bataille alors que les Polonais sont encore en train de se préparer. L’attaque de l’armée alliée se déclenche vers 8 heures du matin, commençant par un long bombardement d’une heure et étant suivie par une charge de piquiers contre les lignes polonaises démoralisées et désorganisées. Frédéric-Guillaume mène une charge de cavalerie sur l’aile droite et crée une profonde brèche sur l’arrière des lignes ennemies, qui provoque la désintégration des unités polonaises.
Cependant, une querelle entre officiers suédois et brandebourgeois sur la tactique à adopter donne à plusieurs régiments polonais le temps de se replier vers le pont. Mais le goulet d’étranglement qui s’est créé de l’autre côté du pont provoque un mouvement de panique et de nombreux soldats tombent dans le fleuve. Le pont s’effondre mais est rapidement réparé tandis que la cavalerie polonaise résiste aux assauts ennemis. Une fois que l’artillerie et l’infanterie ont enfin traversé, Jean II Casimir donne l’ordre de brûler le pont pour empêcher toute poursuite.
Toutefois, la plus grande partie de la cavalerie polonaise est encore sur l’autre rive. Au nombre d’environ 10 000 cavaliers, elle fait mouvement vers le sud en passant par un étroit corridor. Leurs adversaires sont surpris par cette manœuvre intrépide et ne réagissent pas assez vite pour lancer une attaque de flanc qui aurait coupé la retraite des Polonais et aurait causé un désastre pour eux. La bataille se termine à la place de cela par la cavalerie suédoise abattant et capturant les traînards éparpillés.
Les Polonais ont été vaincus et doivent se replier sur Lublin mais leur armée a échappé au désastre. Les armées alliées organisent une parade victorieuse à travers les rues de Varsovie mais elles savent qu’elles sont incapables de tenir la ville et sont donc forcées de l’abandonner peu après. La défaite polonaise conduit néanmoins Jean II Casimir à concéder au Brandebourg la souveraineté sur le duché de Prusse en échange d’un arrêt des hostilités de leur part et d’une alliance entre les deux pays, cet accord étant signé lors du traité de Wehlau, le .
30 juillet 1864 : bataille du CraTère (guerre de Sécession).
La bataille du Cratère est un épisode du siège de Petersburg, durant la guerre de Sécession. Il a lieu le , en Virginie et voit les sudistes repousser une attaque nordiste succédant à l’explosion d’un tunnel de sape.
Les nordistes font exploser une mine sous les lignes sudistes mais ne peuvent exploiter le résultat de l’explosion, leurs unités se retrouvant piégées au fond du cratère créé. Le général Grant en dira que c’est l’affaire la plus lamentable à laquelle il lui ait été donné d’assister. Les confédérés se rétablissent rapidement et lancent plusieurs contre-attaques menées par le brigadier général William Mahone. La brèche est comblée, et les forces de l’Union repoussées avec des pertes sévères. La division de soldats noirs du brigadier général Edward Ferrero est taillée en pièce. C’était vraisemblablement la meilleure chance de Grant de mettre un terme au siège de Petersburg. Au lieu de cela, les soldats s’installent pour huit mois supplémentaires de combats de tranchées. Burnside est relevé de son commandement pendant le reste de la guerre pour son rôle dans la débâcle, et il ne reprendra plus un commandement.
Les travaux d’excavation débutèrent en . Rapidement toutefois, Grant et Meade doutèrent de l’efficacité réelle du projet. Ils se désintéressèrent vite des travaux et Pleasants se retrouva rapidement dénué de moyens. Le bois, nécessaire à la construction de la galerie, manqua rapidement.
Les travaux se poursuivirent toutefois. La terre fut évacuée manuellement. Les poutres nécessaires à l’étançonnage furent prélevées sur un moulin abandonné de même que sur un pont voisin. Des galeries de ventilation furent même construites par endroits.
Le , les travaux atteignirent un pont situé sous les lignes sudistes. Les confédérés eurent vent des travaux en cours mais Lee ne voulut pas les prendre au sérieux, deux semaines durant. Plus tard, il porta davantage d’attention aux rumeurs mais les sudistes ne purent découvrir l’ouvrage. Le général sudiste Pegram, dont les pièces d’artillerie surplombaient le lieu prévu pour l’explosion, prit toutefois la précaution d’établir de nouvelles lignes de tranchées en arrière de ses positions.
La galerie de mine proprement dite mesurait 156 mètres de long. L’entrée était large de 1 mètre et haute de 1,40 mètre. Grant et Meade décidèrent d’utiliser cette galerie trois jours après la fin des travaux de construction et ce de manière assez précipitée, de nouveaux assauts terrestres ayant été repoussés. Les fédéraux placèrent quatre tonnes de poudre à canon à environ six mètres en dessous des positions sudistes. Le , les charges furent armées.
Au matin du , les charges furent mises à feu mais aucune explosion ne se produisit. Deux volontaires entrèrent dans la galerie pour constater que les détonateurs avaient mal fonctionné et en placer de nouveaux. Finalement, à 4 h 44, les charges explosèrent, détruisant les positions qui les surplombaient. Un cratère, encore visible aujourd’hui, se créa, long de 52 mètres, large de 24 et profond de 9. Entre 250 et 350 sudistes furent tués instantanément.
L’attaque en elle-même s’avéra mal coordonnée, essentiellement du fait d’une intervention de Meade la veille. Burnside avait prévu de mener l’assaut avec une division de soldats noirs placée sous les ordres du général Ferrero. Les flancs de ce dernier auraient été protégés par deux divisions « blanches ». Meade, peu confiant, ordonna à Burnside de ne pas engager les Noirs dans un assaut qui, selon lui, ne pouvait réussir. Meade craignait surtout qu’un sacrifice inutile de soldats noirs soit suivi de sérieuses répercussions politiques au Nord. Burnside fut donc contraint d’engager une division de soldats blancs mais l’officier dirigeant celle-ci, Ledlie, ne donna aucune instruction à ses troupes et partit s’enivrer à l’arrière des lignes. Ledlie fut d’ailleurs destitué après la bataille.
La division Ledlie, mal informée, se lança à l’assaut. Au lieu de contourner le cratère, elle y plongea directement, perdant un temps précieux que les confédérés mirent à profit pour se réorganiser.
En moins d’une heure, les sudistes reformèrent leurs lignes autour du cratère et déversèrent contre celui-ci de nombreux projectiles d’artillerie et d’armes légères. Le massacre qui s’ensuivit fut décrit par un général sudiste, Mahone, comme « un tir aux pigeons ».
L’assaut échoua donc rapidement mais Burnside, au lieu d’en tirer les leçons, lança les Noirs de Ferrero dans l’affrontement. Eux aussi, plongèrent dans le cratère pour y être, quatre heures durant, soumis aux tirs ennemis. Quelques nordistes parvinrent bien à s’extraire du cratère et à faire mouvement vers les arrières sudistes mais ils furent rapidement repoussés par une contre-attaque.
La bataille du Cratère coûta 1 032 soldats aux sudistes. L’Union perdit environ 5 300 combattants, dont la moitié de Noirs. Il y eut 500 prisonniers fédéraux, dont 150 Noirs.
Burnside fut relevé de son commandement. Meade, véritable responsable du désastre, ne fut pas sanctionné. Pleasants, qui avait conçu le projet mais ne participa pas à la bataille, fut félicité et nommé général de brigade en mars 1865. Grant, pour sa part, déclara : « Ce fut la plus triste affaire à laquelle j’ai assisté dans cette guerre ».
La bataille du Cratère fut le dernier véritable succès sudiste de la guerre. Mais ce fut surtout un succès tactique et sans lendemain. Stratégiquement parlant, la situation à l’Est demeura inchangée. Les deux camps se fortifièrent davantage dans d’inextricables réseaux de tranchées et Richmond ainsi que Petersburg demeurèrent assiégées.
30 juillet 1916 : sabotage et explosion de Black Tom (États-Unis).
L’explosion de Black Tom, survenue le à Jersey City, dans le New Jersey, est un acte de sabotage réalisé par des agents de l’Empire allemand visant l’approvisionnement en munitions américaines utilisées par les Alliés durant la Première Guerre mondiale.
Le Black Tom, qui était originellement une petite île, est alors un dépôt du port de New York et New Jersey desservi par un chemin de fer de la Lehigh Valley Railroad. En 1916, l’économie des États-Unis, alors pays neutre dans la guerre, est largement sollicitée pour fournir les pays en guerre et le dépôt est utilisé pour stocker les wagons de munitions en attente de transbordement. En , le site abritait environ mille tonnes d’explosifs, dont du TNT embarqué à bord d’une barge.
Le site fut saboté avec des bombes incendiaires ou bombes crayons à retardement placées par le réseau du capitaine Franz von Rintelen. La déflagration, à 2 h 8 heure de l’Est, fut suffisante pour briser les vitres dans un rayon de quarante kilomètres. On estime généralement sa force à 5,5 sur l’échelle de Richter. Les pertes humaines furent estimées à entre quatre et sept tués, dont un policier de la ville de Jersey, le chef de la police du Lehigh Valley Railroad, un enfant de 10 ans et le capitaine de la barge, et de nombreux blessés. Les dégâts furent évalués à 20 millions de dollars de l’époque (470 millions de dollars actuels).
L’explosion endommagea la statue de la Liberté, dont une centaine de rivets cédèrent, entre autres dégâts. Les visites du bras et de la torche de la statue furent interdites. Les réparations de la statue coûtèrent 100 000 dollars de l’époque (2 349 541 dollars actuels). L’accès de Liberty Island fut interdit les dix jours suivant l’explosion et, pour réparer le flambeau, le gouvernement engagea le sculpteur Gutzon Borglum, qui conçut plus tard les sculptures sur le mont Rushmore.
La société Lehigh Valley Railroad, conseillée par John McCloy, réclama des dommages à l’Allemagne par le biais de la Commission mixte des réclamations germano-américaine, instituée par le traité de paix de Berlin de 1921. La commission décida, en 1939, que l’Allemagne impériale était responsable des dommages. Les deux parties parvinrent finalement à un accord sur 50 millions de dollars en 1953 (478 millions de dollars actuels). Le paiement final fut effectué par l’Allemagne de l’Ouest en 1979.
30 juillet 1945 : le sous-marin japonais I-58 torpille le croiseur Indianapolis qui venait de livrer les derniers composants de la bombe atomique.
Construit par l’Arsenal naval de Yokosuka au Japon, le I-58 a été mis sur cale le sous le nom de Sous-marin No. 631. Le , il est renommé I-58 et provisoirement rattaché au district naval de Kure. Il a été lancé le et a été achevé et mis en service le et assigné dans le 11e escadron de sous-marins, le Kaigun Shōsa (capitaine) Mochitsura Hashimoto prenant son commandement.
Le I-58, pesant près de 2 174 tonnes en surface, était capable de plonger à 100 m, puis de se déplacer à une vitesse maximale de 6,5 nœuds, avec une autonomie de 105 milles nautiques à une vitesse réduite de 3 nœuds. En surface, sa portée était de 21 000 milles nautiques, développant une vitesse maximale de 17,7 nœuds. Il transportait un hydravion de reconnaissance biplace Yokosuka E14Y (connu des Alliés sous le nom de Glen), stocké dans un hangar hydrodynamique à la base de la tour de navigation (kiosque).
Son armement principal était constitué de 6 tubes lance-torpilles avant de 533 avec un total de 19 torpilles Type 95 à bord. Pour les combats de surface, il était équipé d’un canon de pont de 14 cm/40 Type 11, ainsi que de 2 canons de 25 mm Type 96.
Pendant la construction, son canon naval de 14 cm/40 de type 11 a été retiré, faisant place à quatre torpilles suicide pilotées Kaiten. Lors de sa mise en service, le I-58 a été affecté à la 11e escadron de sous-marins de la 6e Flotte pour s’entraîner en mer intérieure avant d’être affecté à la 15e division de sous-marins le 4 décembre 1944. Quelques jours plus tard, il est affecté au groupe Kongo (« Diamant »), avec les I-36, I-47, I-48, I-53 et I-56, pour lancer des attaques Kaiten sur cinq mouillages de la flotte américaine. Le I-58 a été affecté à l’attaque de Apra Harbor (port d’Apra), à Guam.
Après une semaine d’exercices, le I-58 s’est chargé du carburant, des provisions et des torpilles, et a embarqué quatre Kaiten et leurs équipages, avant de quitter Kure avec le I-36 le 31 décembre 1944. Entre 03 h 10 et 03 h 27 le 12 janvier 1945, à 18 km à l’ouest d’Apra, il a lancé ses quatre Kaiten. Le dernier Kaiten a explosé immédiatement après son lancement, mais à 05h30, alors que le I-58 quittait la zone, il a observé deux piliers de fumée. Il est revenu à Kure le 22 janvier 1945 et on lui attribue le naufrage d’un porte-avions d’escorte et d’un gros pétrolier, mais l’attaque n’a pas réussi.
Après l’invasion américaine d’Iwo Jima en février 1945, les I-58 et I-36 ont rejoint le groupe Shimbu formé pour contre-attaquer les forces américaines. Il a quitté Kure le 1er mars en transportant quatre Kaiten. Le 7, l’opération est annulée et deux jours plus tard, il est redirigé vers la zone située à l’ouest d’Okinotorishima pour soutenir l’opération Tan n°2, une attaque aérienne sur le mouillage d’Ulithi. Le sous-marin a largué deux Kaiten et s’est mis en route à pleine vitesse. Le 11 mars, le I-58 était stationné au large d’Okinotorishima pour servir de navire-radio relais pour 24 bombardiers bimoteurs Yokosuka P1Y « Frances » kamikazes. Seuls six avions ont atteint Ulithi, et un s’est écrasé sur le porte-avions USS Randolph.
Après son retour à Kure pour un entraînement complémentaire, le I-58 a été rattaché au groupe Tatara, avec les I-44, I-47 et I-56, formés pour attaquer les navires américains ancrés au large d’Okinawa dans le cadre de l’opération Ten-Go. Le I-58 n’a pas pu pénétrer les intenses défenses anti-sous-marines américaines et a été contraint de retourner à Kyushu le 10 avril pour recharger ses batteries. Il fit une nouvelle tentative, mais les attaques répétées des avions ennemis rendirent toute attaque impossible. Le sous-marin a reçu l’ordre de se rendre dans une zone située entre Okinawa et Guam le 14, mais n’a pas réussi. L’opération a été annulée le 17, et le I-58 est retourné à Kure le 30.
En mai 1945, le sous-marin a été envoyé au chantier naval de Kure pour y être réaménagé. Sa catapulte et son hangar ont été retirés, ce qui lui a permis de transporter six Kaiten. Il a également été équipé d’un snorkel. Le 22 juin, 162 Boeing B-29 Superfortress de la Twentieth Air Force (vingtième armée de l’air) américaine ont bombardé Kure. Le -58 n’a pas été endommagé, bien qu’il y ait eu plusieurs quasi-accidents.
Le I-58 a ensuite été rattaché au groupe Tamon avec les I-47, I-53, I-363, I-366 et I-367, et dans la soirée du 18 juillet, il s’est embarqué pour une zone située à l’est des Philippines. Le 28 juillet, à 480 km au nord de Palau, le I-58 aperçoit le cargo Wild Hunter de 6 214 tonneaux, escorté par le destroyer USS Lowry. Deux Kaiten sont lancés, mais le Wild Hunter aperçoit un périscope, ouvre le feu avec son canon de 3 pouces, et le périscope disparaît. Le Lowry a éperonné et coulé l’autre Kaiten, subissant des dommages mineurs. A bord du I-58, deux explosions ont été entendues, mais un grain de pluie a empêché toute vérification visuelle. Le sous-marin a finalement fait surface, mais n’a détecté aucun navire sur le radar, et a signalé les deux comme coulés.

A 23 h 00 le 29 juillet 1945, le I-58 a fait surface à 400 km au nord de Palau et s’est dirigée vers le sud. Peu après, l’officier de navigation, le lieutenant Tanaka, a repéré un navire approchant par l’est, qui filait 12 nœuds (22 km/h) et ne zigzaguait pas. Le lieutenant commandant Hashimoto a identifié à tort la cible comme étant le cuirassé USS Idaho. Il s’agissait en fait du croiseur lourd USS Indianapolis, qui avait quitté Guam pour Leyte la veille, après avoir livré des pièces et du matériel nucléaire pour les bombes atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki à Tinian depuis San Francisco. Le Indianapolis n’était pas équipé de sonar ou d’hydrophones, et n’était pas escorté.
Le I-58 s’immerge et se prépare à attaquer avec des torpilles de type 95. Après avoir manœuvré pour se mettre en position, à 23 h 26 (Heure normale du Japon), le sous-marin a tiré une série de six torpilles à 2 secondes d’intervalle. A 23 h 35, le Lieutenant Commander Hashimoto a observé deux impacts équidistants sur le côté tribord du croiseur. Le navire s’est arrêté, a pris une gîte sur tribord et s’est retrouvé par l’avant, mais le Lt.Cdr. Hashimoto a décidé d’attaquer à nouveau et a plongé à 30 m (100 pieds) pour ouvrir le champ de tir et recharger les tubes des torpilles. Alors que le sous-marin était immergé, à 00 h 27 le 30 juillet, le Indianapolis a chaviré et coulé à la position géographique de 12° 02′ N, 134° 48′ E. Lorsque le I-58 a fait une vérification au périscope, la cible avait disparu. Le sous-marin a fait surface, et a quitté la zone à pleine vitesse, se dirigeant vers le nord tout en rechargeant ses batteries.
Le matin du 9 août, à 260 miles au nord-est d’Aparri, à Luçon (Philippines), le I-58 aperçut un « convoi de dix transports » en zigzag, escorté par trois destroyers, et les Kaiten n°4 et 5 furent lancés. En fait, le « convoi » était l’équipe de hunter-killer (chasseurs-tueurs) Task Group 75.19 dirigée par le porte-avions d’escorte USS Salamaua, effectuant des balayages anti-sous-marins entre Leyte et Okinawa. Le destroyer d’escorte USS Johnnie Hutchins a repéré et attaqué le Kaiten n°5 avec ses canons, puis a attaqué le Kaiten n°4 avec des grenades sous-marines. Le Kaiten n°5 a été coulé par les tirs de son canon de poupe de 5 pouces. Le Kaiten No.4 a été repéré plus d’une heure plus tard et a de nouveau été attaqué avec des grenades sous-marines, ce qui a provoqué une violente explosion, projetant de l’eau à 9 mètres en l’air. Le I-58 est arrivé à la profondeur du périscope après que ses hydrophones aient signalé une explosion à distance. Selon Hashimoto, le destroyer précédemment repéré avait disparu. Il s’est dirigé vers le nord pour échapper à la poursuite. L’équipage du Johnnie Hutchins reçut plus tard la Navy Unit Commendation.
Vers 17h00 le 12 août 1945, à 580 km au sud-est d’Okinawa, alors que le I-58 se dirigeait vers le nord à la surface à 12 noeuds (22 km/h), son radar de type 3 a détecté plusieurs cibles. Peu après, des navires ont été aperçus à l’horizon. Le sous-marin a plongé, et à 17h16, l’équipage a aperçu ce qu’il croyait être un porte-avions escorté par un destroyer. En réalité, le « porte-avions » était le Landing Ship Dock (navire de transport de chalands de débarquement) USS Oak Hill, escorté par le USS Thomas F. Nickel en route d’Okinawa vers Leyte. A 18h26, le Oak Hill aperçoit un périscope, et le Nickel attaque à la vitesse du flanc. Le Nickel a tiré des grenades sous-marines et a tenté d’éperonner le sous-marin, causant des dommages mineurs à la coque. Un Kaiten a fait surface à l’arrière du Oak Hill et a explosé. Une demi-heure plus tard, le Thomas F. Nickel aperçoit un autre périscope à l’arrière du Oak Hill et tire des grenades sous-marines. Une explosion a suivi, projetant un geyser noir de pétrole et d’eau à 15 mètres dans les airs. Une nappe de pétrole a également été observée.
Le 18 août, le I-58 est revenu à Kure. Le 2 septembre, le Japon se rend. Le 1er avril 1946, dans le cadre de l’opération « Road’s End », le I-58, dépouillé de tout équipement et matériel utilisable, est remorqué de Sasebo vers une zone située au large des îles Gotō par le sous-marin USS Nereus et sabordé à la position géographique de 32° 37′ N, 129° 17′ E.