vendredi 17 mai 2024

CHRONICORUM BELLI du 6 mai

6 mai 1097 : La première croisade arrive devant les murs de Nicée (Anatolie) qui est assiégée. 

Cependant, lorsque la ville est sur le point d’être prise, le , les Turcs font le choix de se rendre aux Byzantins et les croisés sont surpris, sinon déçus, de voir soudain le drapeau byzantin flotter sur la ville qu’ils s’apprêtaient à attaquer.

Lire également sur TB : La valeur militaire des armées de la première croisade

 


6 mai 1405 : Naissance du seigneur et héros national albanais Scanderbeg

Le père de Scanderbeg était le seigneur albanais Jean (Gjon) Castriote et sa mère Vojsava Kastrioti, une princesse fille du Seigneur de Pollog (Macédoine du Nord actuelle), Dominicus alias Moncinus, lié à la famille Muzaka. Son père, seigneur de la moyenne Albanie, avait été obligé par les Ottomans de payer un tribut à l’Empire. Pour s’assurer de la loyauté de ses dirigeants régionaux, le sultan avait l’habitude de prendre leurs enfants en otage et de les élever à la cour ottomane. En 1413, Georges Castriote et ses trois frères furent emmenés par le sultan turc, Mehmed 1er. Il suivit l’école militaire de l’Empire ottoman, avec le futur sultan Murad II, qui monte sur le trône en 1421, après la mort de son père, Mehmet I. Le sultan Murad II lui confie de hautes charges militaires. Skanderbeg remporta plusieurs victoires militaires en Asie, agrandissant l’Empire pour le compte des Turcs. Après la mort de son père, le prince Gjon, le Sultan, au lieu de lui conférer le titre paternel, occupe l’Albanie et installe un gouverneur à Croïa. Skanderbeg déclare son indépendance le , hissant son drapeau rouge à l’aigle noir. Skanderbeg, ayant rejeté l’islam et l’Empire ottoman, devient défenseur de son pays et de la chrétienté dans les Balkans et l’Europe.

Le surnom de Skanderbeg est d’origine turque : les Ottomans l’appellent Iskander Bey, c’est-à-dire « prince Alexandre », en référence à ses talents de chef militaire qui leur évoquent Alexandre le Grand. Par translittération, ce surnom est devenu Skënderbeu en albanais et Skanderbeg dans la plupart des langues européennes.

Le 29 juin 1444, Skanderbeg défait les troupes ottomanes à la bataille de Torvioll. La victoire de la Ligue de Lezha est saluée par tous les princes chrétiens d’Europe et Skanderbeg est vu comme un véritable héros.

 


6 mai 1757 : bataille de Prague (guerre de Sept Ans)

qui voit la victoire des Prussiens commandés par Frédéric II sur les Autrichiens de Charles Alexandre de Lorraine.

Le général autrichien Maximilian Ulysses Browne y est mortellement blessé, de même que le feld-maréchal prussien Curt Christophe de Schwerin. Cette victoire prussienne est suivie par le siège de Prague (mai-juin 1757) mais Frédéric II, battu à la bataille de Kolin le 18 juin, doit se retirer et ne peut s’emparer de Prague.

Ce combat a inspiré une sonate de Franz Koczwara, « La bataille de Prague », qui a connu une certaine célébrité aux XVIIIe et XIXe siècles, et qui est évoquée par des écrivains comme Mark Twain.

Mort du feld-maréchal Curt Christophe de Schwerin. Illustration de Richard Knötel.

6 mai 1863 : fin de la bataille de Chancellorsville, aux États-Unis, commencée le 2 mai.

Elle fut une des plus importantes batailles de la guerre de Sécession en 1863. Elle est aussi surnommée « Lee’s perfect battle » (« la bataille parfaite de Lee ») à cause de sa tactique, risquée mais victorieuse, de diviser ses forces face à un ennemi largement supérieur en nombre. Elle mettait aux prises l’armée du Potomac commandée par le major général Joseph Hooker et l’armée de Virginie du Nord, moitié plus petite, commandée par le général Robert E. Lee assisté de « Stonewall » Jackson. L’audace de Lee combinée à l’indécision de Hooker aboutirent à une défaite très sérieuse de l’Union.

La campagne débuta lorsque l’armée du Potomac franchit la rivière Rappahannock, le matin du . Des combats intenses débutèrent le 1er mai et ne cessèrent qu’avec la retraite des soldats de l’Union dans la nuit du 5 au .

 


6 mai 1877 : le chef amérindien Crazy Horse se rend face aux troupes américaines, à Fort Robinson (Nebraska) avec 889 Oglalas.

Il fut, avec Sitting Bull, l’un des grands chefs lakotas ayant lutté contre les militaires américains. Son nom en langue anglaise (traduisible en français par « Cheval fou ») est la traduction depuis la langue lakota de Tashunca-Uitco ou, pour respecter la graphie, Tašúŋke Witkó, littéralement : « ses chevaux ont le feu sacré » en lakota. Il meurt dans des circonstances troublantes le 5 septembre 1877.

L’absence de photographies, le fait que Crazy Horse refusa toujours de vivre dans une maison et de renoncer aux traditions de son peuple, d’apprendre l’anglais et également le fait que l’emplacement de sa sépulture est inconnu contribuent à faire de lui l’un des chefs amérindiens les plus appréciés, un mythe, un véritable héros de la résistance amérindienne.

 


6 mai 1916 : les Ottomans pendent au Mont Liban 21 nationalistes libanais

qui demandaient l’indépendance du Liban de l’Empire ottoman. Leur souvenir est commémoré place des Martyrs à Beyrouth.

Durant la Première Guerre mondiale, le Liban est sous domination ottomane. Les Alliés, Français et Britanniques, ennemis des Ottomans, instaurent en 1915 un blocus maritime sur les côtes libanaises et syriennes, pour affaiblir l’effort de guerre ottoman, mais ce blocus prive de nourriture les habitants du Mont Liban. De plus, les récoltes déjà dévastées par une invasion de sauterelles sont réquisitionnées par les Turcs. La famine et les maladies font de nombreuses victimes et des velléités de soulèvement sont encouragées par les Français. Les Ottomans réagissent violemment : le , le gouverneur Djemal Pacha ordonne la pendaison de six nationalistes libanais pour mater l’insurrection. Ce sont eux que la mémoire collective appelle « martyrs ». Ils ont été identifiés comme rebelles par les autorités ottomanes à la suite d’une imprudence du diplomate français François Georges-Picot, qui avait laissé dans l’ambassade à Beyrouth les noms de ses contacts libanais, des opposants au pouvoir.

La place des Martyrs s’intitule ainsi suite à la proposition du Gouverneur Français, le Général Henri Gouraud de l’appeler ainsi pour commémorer la mort par pendaison de 6 nationalistes libanais sur ces lieux, le 6 mai 1916. Après la mise en place d’une première statue en 1930, qui a été endommagée, en 1948, il sera décidé de la remplacer par les sculptures actuelles.

Crédit : DR.

6-11 mai 1945 : « Offensive stratégique Prague » par les troupes soviétiques

Elle est la dernière grande opération menée en Europe par l’Armée rouge au cours de la Seconde Guerre mondiale, menant à la capitulation du groupe d’armées Centre. Elle se déroule du 6 au , bien que le Troisième Reich capitule le . Elle est menée parallèlement à l’insurrection de Prague.

La ville de Prague est finalement libérée par l’Union soviétique. Toutes les troupes allemandes restantes se rendent à l’ennemi sans combattre. C’est le coup final porté au régime national-socialiste par Staline avec la bataille de Berlin en .

Bilan et pertes :

  • Du côté allemand : Dernière unité allemande à combattre, le groupe d’armées Centre capitule ; 50 000 soldats sont tués et blessés. Le reste des troupes allemandes se rend sans combattre (800 000 hommes).
  • Du côté soviétique : Environ 12 000 tués ou disparus, 40 000 blessés ; 373 chars, 1 006 pièces d’artillerie et 80 avions détruits.


6 mai 1935 : Premier vol du Curtiss P-36 Hawk

Le Curtiss P-36 Hawk, aussi connu sous le nom de Hawk Model 75, était un chasseur américain des années 1930. Contemporain du Hawker Hurricane et du Messerschmitt Bf 109, qui lui sont bien supérieurs. C’est l’un des premiers chasseurs modernes monoplans, de construction entièrement métallique.

Obsolète au moment de l’entrée en guerre, il fut fortement employé par l’Armée de l’air française pendant la bataille de France, puis par le régime de Vichy. Il fut également utilisé par le Commonwealth britannique (où il était surnommé Mohawk), par l’Argentine, le Brésil, la Chine, l’Iran, la Norvège, les Pays-Bas, le Pérou, le Portugal et la Thaïlande. La Finlande en employa également plusieurs douzaines contre l’Union soviétique. Près de mille appareils furent produits.

Le Curtiss H.75A-1 no 82 restauré aux couleurs françaises par The Fighter Collection.


6 mai 1941 : Premier vol du Republic P-47 Thunderbolt

Le Republic P-47 Thunderbolt fut l’un des principaux chasseurs américains de la Seconde Guerre mondiale. Il est même l’avion de chasse américain le plus produit lors du conflit avec 15 660 exemplaires construits.

Les pilotes américains le surnommèrent The Jug (« la cruche ») en raison de sa forme trapue évoquant un broc ou une cruche (stubby jug-like). Sa masse (il était le plus gros chasseur monomoteur à hélice de son époque) et son moteur radial moins vulnérable au combat permirent de l’utiliser comme chasseur-bombardier. Malgré ses performances comme chasseur de pointe, il céda rapidement en Europe son rôle d’escorteur au P-51 Mustang qui, une fois équipé du moteur Merlin (construit par Packard sous licence Rolls-Royce), avait un rayon d’action suffisant pour suivre les bombardiers américains sur tout le territoire allemand.


6 mai 1955 : La République fédérale d’Allemagne (RFA) intègre l’OTAN

Sur le plan militaire, Adenauer réorganise l’armée ouest-allemande fondée en 1955, la Bundeswehr, qui devient, en termes numériques, la plus importante composante des forces armées de l’OTAN en Europe. La RFA avait retrouvé sa souveraineté le , dans le cadre de la convention avec les Trois puissances (dite aussi convention de Bonn) qui signa la fin de son occupation par les Alliés. 

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