Ce dimanche, j’aurai pu évoquer la fin officielle de la guerre en Irak proclamée par le gouvernement irakien, la décision de Trump sur Jérusalem ou bien l’appel de la Marine nationale pour un second porte-avions mais pour 2040 (Cf. Le Monde du 6 décembre 2017) …
Cependant, les disparitions de Jean d’Ormesson et de Johnny Halliday ont effacé tout ce qui a pu se passer en France sinon dans le monde. Il était donc plutôt difficile d’évoquer des questions de défense et de sécurité passées au second plan avec ces cérémonies d’hommage tout à fait justifiées.
Ces cérémonies ont été dignes et fortes en émotions : institutionnelles pour Jean d’Ormesson, populaires pour Johnny. Les Français de toutes les classes sociales étaient réunis par centaines de milliers ce samedi dans une peine commune, émouvante et forte. La sobre cérémonie religieuse se déroulait dans l’église de la Madeleine … dédiée à la Grande Armée comme l’avait souhaité initialement Napoléon en 1806. Mais ce samedi, elle était dédiée au rocker Johnny.
Après un temps de recul et de recueillement, une question semble se poser. N’avons-nous pas assisté à l’ultime sursaut de la France d’hier malgré la présence de quelques jeunes ? Les générations présentes paraissaient bien anciennes plus proches de la cinquantaine que des vingt ans.
Il suffit de regarder les images, les personnes interviewées. La France des banlieues n’était pas là, pas plus que la jeunesse de cette France. D’ailleurs, en l’église de la Madeleine, l’establishment était bien présent ainsi que la société française telle que nous l’avons connue mais qui a bien changé. Où étaient les rappeurs et autres artistes de ce milieu ?
Johnny symbolisait à mon avis la France de l’après-guerre et de ses générations. Je crains que sa disparition n’ait affiché la fin de ce monde. Un nouveau monde attend son tour comme en témoignent les troubles de notre société constatés jour après jour. La France d’aujourd’hui est de moins en moins la France de Johnny.
Cependant, cet énorme hommage à Johnny sans polémique, sans débordement (cela change) était un événement. Certes Johnny n’était certainement pas un exemple de la grande histoire de France mais il était un exemple du peuple français. D’une grande volonté, professionnel, aimant la vie, simple et abordable, il a montré son courage face à la maladie. Il avait aussi cette grande bienveillance dont ont témoigné tous ses amis.
Pour conclure sur un clin d’œil et montrer la diversité des fans de Johnny, j’ai même découvert que plusieurs généraux de ma promotion étaient aussi des bikers et fans de Johnny. Il ne faut vraiment jurer de rien !