IN MEMORIAM – Sergent Alfred SCHAMPHELAËRE, compagnon de la Libération (mort au combat le 2 décembre 1944)

Alfred de Schamphelaëre est né le 6 mars 1915 à Aubervilliers en Seine-Saint-Denis. Il n’a jamais connu son père mort au champ d’honneur en novembre 1914.

Après la guerre, il réside à Fenain dans le Nord et obtient le brevet supérieur avant de trouver un emploi à Somain.

En octobre 1936, il est appelé au service militaire et incorporé au 509e Régiment de Chars de Combat stationné à Maubeuge ; en octobre 1937, il est nommé caporal avant d’être démobilisé un an plus tard.

Il est rappelé sous les drapeaux en septembre 1939 et affecté au 42e Bataillon de Chars de Combat basé près de Vannes en Bretagne.

Son unité, devenue 342e Compagnie Autonome de Chars de Combat (342e CACC), est envoyée en Norvège avec le Corps expéditionnaire français en avril 1940.

De retour de Narvik, devant l’état désespéré de la situation militaire en France, 13 chars de la 342e CACC, dont celui du caporal de Schamphelaëre, gagnent l’Angleterre. Alfred de Schamphelaëre est de ceux qui s’engagent, le 1er juillet 1940, dans les Forces Françaises Libres au sein de la 1ère Compagnie Autonome de Chars de Combat.

Regroupés dans un premier temps dans le camp britannique de Delville, les hommes de la 1ère Compagnie embarquent le 31 août pour l’expédition de Dakar. Après l’échec du ralliement de Dakar, ils débarquent à Freetown et enfin au Cameroun.

En janvier 1941, la Compagnie embarque pour Pointe-Noire au Congo avant de rembarquer à destination de Suez où elle parvient le 23 avril 1941.

Basée à Quastina en Palestine, elle se prépare à l’action et, le 8 juin, fait mouvement vers la frontière syrienne. Le 13 juillet, après de violents combats et de lourdes pertes, la campagne de Syrie prend fin.

Le 1er janvier 1942, Alfred de Schamphelaëre est promu sergent avec les fonctions de chef de char de la 1ère section de la 1ère CACC ; en août 1942, au sein de la Colonne Volante des FFL, il prend part à la campagne de Libye et, en octobre, à la bataille d’El Alamein avec sa compagnie, en appui de la 13e Demi-Brigade de Légion Etrangère.

Il participe à la campagne de Tripolitaine puis à celle de Tunisie où la 1ère CACC parvient fin février 1943 et affronte la 21e Panzer. En mars, Alfred de Schamphelaëre est nommé sergent-chef.

En juillet 1943, en Tripolitaine, la 1ère Compagnie est intégrée au 501e Régiment de Chars de Combat (501e RCC) de la 2e DB du général Leclerc. En septembre, le Régiment est équipé de Chars Sherman et, après une période d’entraînement au Maroc, embarque avec la 2e DB, le 21 mai 1944, pour l’Angleterre.

Le 2 août 1944, le 501e RCC débarque en Normandie. Alfred de Schamphelaëre se distingue au cours de la prise d’Ecouché où, faisant partie de la section de tête, il inflige avec son équipage de lourdes pertes à l’ennemi en attaquant au canon et à la mitrailleuse une colonne de camions et de chars. Pendant trois jours et trois nuits, il tient la position défensive qui lui a été confiée. Plus tard, lors de l’avancée sur Paris, il est blessé à Nogent-le-Rotrou mais refuse d’être évacué pour pouvoir participer à la libération de la capitale.

En septembre, il combat en Moselle et dans les Vosges, à Rambervillers notamment. Le 3 octobre, son char, le « Harstadt », est détruit par un antichar allemand. Sorti indemne, il prend immédiatement la place d’un autre chef de char blessé et évacué. Il prend part à la prise de Baccarat et reçoit une citation pour avoir, le 31 octobre, au cours de l’attaque de Brouville, attaqué et détruit un antichar.

Après quelques jours de permission en novembre, il retrouve son unité après la prise de Strasbourg. Le 2 décembre au matin, aux abords du village d’Herbsheim au sud de Strasbourg, alors qu’il est chargé de dégager les abords d’un pont avec son char, il hisse sa tête hors de la tourelle pour mieux apprécier le résultat de ses tirs et est tué sur le coup d’une balle de fusil tirée par un sniper allemand embusqué.

Le lendemain, Alfred de Schamphelaëre est inhumé dans le village d’Obenheim dans le Bas-Rhin. Son corps sera plus tard transféré dans la nécropole nationale de Sigolsheim dans le Haut-Rhin.


• Chevalier de la Légion d’Honneur
Compagnon de la Libération – décret du 17 novembre 1945
• Médaille Militaire
• Croix de Guerre 39/45 (3 citations)
• Médaille Commémorative de la Guerre 39/45

Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Mon grand-oncle paternel s'est engagé dans la Légion étrangère, parti combattre pendant la guerre d'Algérie. Il est mort pour la France en 1962. C'est lui qui m'a donné l'amour de la Patrie et l'envie de la servir. Appelé sous les drapeaux en février 95, j'ai servi dans 6 régiments et dans 5 armes différentes (le Train, le Génie travaux, l'artillerie sol-air, les Troupes de marine et l'infanterie). J'ai participé à 4 opérations extérieures et à une MCD (ex-Yougoslavie, Kosovo, Côte d'Ivoire, Guyane). Terminant ma carrière au grade de caporal-chef de 1ère classe, j'ai basculé dans la fonction publique hospitalière en 2013 en devenant Responsable des ressources humaines au centre hospitalier de Dieuze. J'ai décidé ensuite de servir la Patrie différemment en devenant Vice-président du Souvenir Français (Comité de Lorquin-57) où je suis amené à participer à une cinquantaine de cérémonies mémorielles par an. Je participe également à des actions mémorielles auprès de notre jeunesse. Je suis également porte-drapeau au sein de l'Union nationale des combattants (UNC) de Lorquin (57) et membre du conseil départemental de l'ONaCVG de la Moselle, collège 2 et 3. J'ai également créé sur un réseau social professionnel un compte qui regroupe près de 16 000 personnes dédié au Devoir de mémoire. Je transmets et partage les destinées de ceux qui ont fait le sacrifice de leur vie pour la France. J'ai rejoint THEATRUM BELLI en novembre 2024 pour animer la rubrique "Mémoires combattantes".
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