Camille Mortenol, né le 29 novembre 1859 à Pointe-à-Pitre et mort le 22 décembre 1930 à Paris.
Camille Mortenol est une légende de l’histoire militaire française. Ce fils d’esclave affranchi en 1848, année où sera proclamée l’abolition de l’esclavage sous l’impulsion du député abolitionniste Victor Schoelcher. Il joue d’ailleurs un rôle déterminant dans la vie de Camille Mortenol, alors collégien aux aptitudes si remarquables que Schoelcher lui obtient une bourse d’études pour intégrer un lycée de Bordeaux. Pour Camille Mortenol, c’est le début d’un destin exceptionnel.
En 1880, il est le deuxième homme noir reçu au concours de l’École Polytechnique, avant d’embrasser une carrière d’officier de Marine et de s’engager en 1891 dans la guerre de Chine. Sous les ordres du Maréchal Galliéni, alors administrateur colonial, il participe dès 1894 à la conquête coloniale de Madagascar aux Comores, du Gabon au Congo, puis en Extrême-Orient. Son service remarquable à Madagascar lui vaut d’être distingué de la médaille de Chevalier de la Légion d’honneur.
En 1901, il intervient dans la révolte des Boxers, survenue en réaction au démantèlement de la Chine par les puissances occidentales, il sauve un torpilleur allemand et son équipage et reçoit l’ordre de la couronne de Prusse remis par l’empereur Guillaume II. Il lui faudra attendre la Grande Guerre pour entrer dans la postérité. En 1915, c’est encore une fois aux côtés du Maréchal Gallieni, nommé Gouverneur militaire de Paris puis Ministre de la Guerre, qu’il rejoint l’effort de guerre. Loin de sa carrière d’officier de Marine, il assure alors la défense Paris et prend le commandement de la Défense Contre Aéronefs du Camp Retranché de Paris. Il excelle dans la lutte anti-aérienne face aux raids de bombardements des zeppelins allemands.
Dans un contexte où les progrès industriels de l’aéronautique, il va repenser les stratégies de défense aérienne de Paris : usage de projecteurs pour aveugler les avions allemands, amélioration du renseignement télégraphique et prise en chasse par les avions de défense. A défaut de s’illustrer en mer, il est élevé au grade de Colonel dans la Réserve de l’Artillerie de Terre et entre dans l’histoire militaire française.
À l’armistice, il commande 10 000 hommes, dispose de 65 projecteurs de grand diamètre, de près de 200 canons réellement adaptés au combat antiaérien — contre 10 au début de la guerre. Il ne quitte finalement ses fonctions que le 15 mai 1919. Le 16 juin 1920, il est à nouveau honoré par la France et élevé au rang de commandeur de la Légion d’Honneur. Une prise d’armes a lieu le 6 octobre 1921 dans la cour d’honneur des Invalides pour la remise de la décoration. Le 7 mars 1922, il est finalement rayé des réserves de la Marine. Le 10 janvier 1925, il l’est également de l’armée de Terre.
Une statue de Camille Mortenol est inaugurée le 3 décembre 1995 sur le quai du Port de Croisière à Pointe-à-Pitre.
IN MEMORIAM – Camille MORTENOL (décédé le 22 décembre 1930)

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M&O 288 d'octobre 2025





