IN MEMORIAM – Capitaine de gendarmerie Jean D’HERS (mort au combat le 18 mars 1945)

Jean d’Hers est né le 17 mai 1910 à Toulon dans le Var. Son père, réformé avant la Première Guerre mondiale, s’engage malgré tout en 1914 et est tué à Verdun l’année suivante.

A 10 ans il est orphelin de sa mère. Seul avec une grand-mère, il est élevé au lycée de Toulon jusqu’à son entrée, en octobre 1929, à l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr et sert ensuite au 141e RIA de Grenoble.

Reçu au concours de l’Ecole d’Application de Gendarmerie en 1935, le Lieutenant d’Hers se trouve l’année suivante affecté comme Commandant de la Brigade Mobile de la Garde Civile à Gia-Dinh (Cochinchine). C’est en cette terre lointaine que lui parvient la déclaration de guerre. Dès lors, il sollicite en vain l’honneur de se battre en France. Promu Capitaine en 03/40, il refuse la défaite et va devenir le chef de la Résistance armée de l’ouest cochinchinois.

Dès 12/40, bien que père de 7 enfants, il n’hésite pas à entrer dans le réseau de renseignements « Graille » qui fournit des informations aux Britanniques de Singapour. Il établit des relevés des terrains d’aviation japonais en Cochinchine et au Cambodge et des rapports sur la navigation nipponne sur l’embouchure du Mékong et du Bassac.

Début 1942 il est muté, par mesure disciplinaire en raison de ses activités clandestines, à Cantho, dans l’ouest cochinchinois. Il y continue sa mission de renseignement au sein du réseau « Graille », ralliant à la Résistance de nombreux volontaires et, tout d’abord, les gendarmes qui servent sous ses ordres. Ce sont ceux-là qui constitueront les équipes de combat qui vont se faire, en 1945, une place dans l’histoire.

Le 9/03/45 a lieu le coup de force japonais sur l’Indochine. La réaction du Capitaine de Gendarmerie d’Hers est immédiate. De chef de la Résistance civile de l’ouest cochinchinois, il y devient le chef de la Résistance armée. Avec ses équipes il passe à l’action. Les ponts s’effondrent en avalanche : le 13/03, il fait sauter le pont de Go-Quao, le 15 celui de Cai Rang et le 17 celui de Phung Hiep. Puis c’est le choc de front avec l’ennemi.

Le 18/03/45, médiocrement équipée, sur une petite vedette, la petite unité composée d’une quinzaine de soldats et commandée par Jean d’Hers s’oppose, sur le canal de Tran Bang, à environ 200 Japonais établis sur les 2 rives du fleuve et leur inflige de lourdes pertes.

Mais, sous le nombre son équipe est décimée et disparaît avec son chef, tué d’une rafale de mitrailleuses. Seuls un soldat, Sylvestre, et trois tirailleurs, gravement atteints, survivront. Les Japonais eux-mêmes, diront plus tard que d’Hers et ses compagnons leur en ont imposé par leur courage.

Le corps du capitaine d’Hers sera ramené avec celui de ses camarades à Saigon en 03/46 puis en France, en 09/49 pour être inhumé à Toulon.

• Chevalier de la Légion d’Honneur
Compagnon de la Libération
• Croix de Guerre 39/45
• Médaille Coloniale avec agrafes « Indochine », « Extrême-Orient »
• Médaille Commémorative des Services Volontaires dans la France Libre

Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Mon grand-oncle paternel s'est engagé dans la Légion étrangère, parti combattre pendant la guerre d'Algérie. Il est mort pour la France en 1962. C'est lui qui m'a donné l'amour de la Patrie et l'envie de la servir. Appelé sous les drapeaux en février 95, j'ai servi dans 6 régiments et dans 5 armes différentes (le Train, le Génie travaux, l'artillerie sol-air, les Troupes de marine et l'infanterie). J'ai participé à 4 opérations extérieures et à une MCD (ex-Yougoslavie, Kosovo, Côte d'Ivoire, Guyane). Terminant ma carrière au grade de caporal-chef de 1ère classe, j'ai basculé dans la fonction publique hospitalière en 2013 en devenant Responsable des ressources humaines au centre hospitalier de Dieuze. J'ai décidé ensuite de servir la Patrie différemment en devenant Vice-président du Souvenir Français (Comité de Lorquin-57) où je suis amené à participer à une cinquantaine de cérémonies mémorielles par an. Je participe également à des actions mémorielles auprès de notre jeunesse. Je suis également porte-drapeau au sein de l'Union nationale des combattants (UNC) de Lorquin (57) et membre du conseil départemental de l'ONaCVG de la Moselle, collège 2 et 3. J'ai également créé sur un réseau social professionnel un compte qui regroupe près de 16 000 personnes dédié au Devoir de mémoire. Je transmets et partage les destinées de ceux qui ont fait le sacrifice de leur vie pour la France. J'ai rejoint THEATRUM BELLI en novembre 2024 pour animer la rubrique "Mémoires combattantes".
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