IN MEMORIAM – Colonel Bernard GRUÉ (décédé le 11 juillet 2025)

Bernard Grué voit le jour le 24 décembre 1924 à Bordeaux.

Saint-cyrien, il rejoint l’école d’application de l’infanterie au camp d’Auvours dans la Sarthe le 16/02/48.

A l’issue, il choisit la Légion étrangère et le 22/05/1949, il embarque à bord du SS Pasteur à destination de l’Extrême-Orient. Il débarque à Saigon le 7/06 où il est affecté au 3e REI. Il prend alors le commandement du poste 41 situé à une vingtaine de km au sud de That-Khê, sur une portion de la RC4. Il est nommé au grade de lieutenant le 1/10/1949.

Il parcourra la RC4 de Langson à Cao Bang de 1949 à 1950. Il repoussera l’attaque de son poste 41 Est avant de rejoindre Dong Khê. Chargé de tenir l’un des points névralgiques de la citadelle avec un canon de 57, il résistera aux pilonnages et aux attaques du Viêtminh pendant deux jours et deux nuits. Le 18/09/1950 au matin, une nouvelle fois blessé, inconscient, au milieu de ses légionnaires morts ou blessés, il tombe aux mains des attaquants.

Commencent alors quatre longues années de captivité dans la jungle et de « rééducation » à la chinoise par les commissaires politiques Viêts. Le récit qui en est fait n’est jamais haineux à l’égard des populations et des gardiens, mais toujours teinté d’humour et d’optimisme courageux. Il apparaît comme une leçon de survie, d’espérance et d’humanisme.

Libéré le 28 août 1954, il est rapatrié sanitaire. Il quitte Saigon le 10 septembre et débarque à Marseille le 4 octobre. Evacué sur l’hôpital du val-de-Grâce à Paris, il bénéficie de congés de convalescence et de fin de campagne jusqu’à la fin 03/1955.

Désigné pour suivre une formation d’officier spécialisé dans les questions d’Orient et du Moyen-Orient, il est affecté à l’état-major des forces armées à Paris en 11/1955. Diplômé des langues orientales en Persan, puis breveté de l’enseignement militaire supérieur, il part comme Capitaine en Algérie d’où il revient pour intégrer le centre militaire d’études slaves puis pour suivre les cours de l’Ecole de guerre iranienne à Téhéran. De 1968 à 1971, il est attaché militaire adjoint à Moscou, de 1972 à 1974, il commande le 46e RI à Berlin, puis il prend la direction du renseignement au SDECE) à Paris.

Il quitte l’armée en 1978 avec le grade de colonel et fera une seconde carrière dans un grand groupe pharmaceutique.

  • Grand officier de la Légion d’honneur. Officier de l’ordre national du Mérite.
  • Croix de Guerre des théâtres d’opération extérieures avec une palme et deux étoiles de bronze.
  • Médaille coloniale et de la croix de la Valeur militaire.

Il fut le porteur de la main du Capitaine DANJOU à Camerone en 2024.

Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Mon grand-oncle paternel s'est engagé dans la Légion étrangère, parti combattre pendant la guerre d'Algérie. Il est mort pour la France en 1962. C'est lui qui m'a donné l'amour de la Patrie et l'envie de la servir. Appelé sous les drapeaux en février 95, j'ai servi dans 6 régiments et dans 5 armes différentes (le Train, le Génie travaux, l'artillerie sol-air, les Troupes de marine et l'infanterie). J'ai participé à 4 opérations extérieures et à une MCD (ex-Yougoslavie, Kosovo, Côte d'Ivoire, Guyane). Terminant ma carrière au grade de caporal-chef de 1ère classe, j'ai basculé dans la fonction publique hospitalière en 2013 en devenant Responsable des ressources humaines au centre hospitalier de Dieuze. J'ai décidé ensuite de servir la Patrie différemment en devenant Vice-président du Souvenir Français (Comité de Lorquin-57) où je suis amené à participer à une cinquantaine de cérémonies mémorielles par an. Je participe également à des actions mémorielles auprès de notre jeunesse. Je suis également porte-drapeau au sein de l'Union nationale des combattants (UNC) de Lorquin (57) et membre du conseil départemental de l'ONaCVG de la Moselle, collège 2 et 3. J'ai également créé sur un réseau social professionnel un compte qui regroupe près de 16 000 personnes dédié au Devoir de mémoire. Je transmets et partage les destinées de ceux qui ont fait le sacrifice de leur vie pour la France. J'ai rejoint THEATRUM BELLI en novembre 2024 pour animer la rubrique "Mémoires combattantes".
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1 COMMENTAIRE

  1. Hommage personnel au Colonel Bernard GRUÉ
    Je souhaite ici rendre un hommage privé au Colonel Bernard Grué, en complément de ses frères d’armes et de sa famille, et ce, pour les raisons suivantes.
    Né le 24 décembre 1924 à Bordeaux, Bernard Grué a, ensuite, vécu à Agen avec sa mère. Celle-ci, cliente du magasin de mon grand-père, boulevard de la République, a ainsi permis à son fils de rencontrer ma mère, de 5 ans plus âgée. Dès ce moment, Bernard Grué a, jusqu’à la fin, été en contact avec notre famille.
    Dans son groupe de copains et amis agenais il y avait ma mère et mon père, Maurice BRANCHAT mais aussi Jean Vergnes, un chirurgien-dentiste, qui fut mon parrain, ainsi que Robert Monthus, un pilote de chasse décédé en service commandé le 17 février 1948, faisant partie du Groupe de Chasse 2/4 “La Fayette” (Langson, anciennement connu sous le nom de Tonkin).
    L’exemple glorieux du Colonel Grué et de ses frères d’armes a bercé mon enfance et mon adolescence, dès ma naissance le 15 août 1947. C’est certainement la raison pour laquelle j’ai voulu être officier à mon tour. Ce fut le cas après mes années de PME et PMS à Agen puis Bordeaux. Mon résultat en dernière année m’a permis d’intégrer les E.O.R. de la BA 105 à Evreux en 1969. Puis j’ai effectué mon service militaire sur la BA 942 de Bron, en préparation de son déplacement au Mont Verdun. Ensuite, j’ai été réserviste sur la base de Villacoublay.
    Après avoir passé 10 années en Suisse, j’ai retrouvé Bernard Grué à Paris, en 1980, alors qu’il avait quitté l’armée et sa période au SDECE. Nous avons travaillé ensemble dans une première activité privée, puis, après son entrée, au milieu des années 1980, dans un important groupe pharmaceutique français, j’ai été appelé au sein de la nouvelle Direction générale Achats de ce groupe, directement sous les ordres du Président fondateur.
    Ensuite, toutes ces dernières années, nous avons passé ensemble bon nombre de repas et autres réunions avec ma famille. Les derniers temps, je retrouvais Bernard Grué à Paris pour déjeuner au restaurant Le Congrès, Porte Maillot ou au Fouquet’s, avenue des Champs Élysées. Il en avait profité pour me dédicacer son livre, “L’espoir meurt en dernier”.
    Après une chute, il m’a informé qu’il allait s’installer aux Invalides où il ferait venir son épouse, malade. Nous avions convenu de nous revoir à Paris pour passer encore quelques repas ensemble, mais il en fut autrement, malheureusement.
    Le Colonel Bernard Grué était un homme d’une grande honnêteté, un grand militaire, respectueux de ses frères d’armes, profondément humain. Depuis sa rencontre avec ma famille dans les années 40/45, nous avons suivi toute sa carrière, sa captivité, ses guerres, ses périodes en Iran, puis en URSS, son rôle de Chef du Service Action au SDECE, puis ses activités civiles. Il venait souvent nous rendre visite dans la maison de mes grands-parents, sur la commune de Foulayronnes, près d’Agen. Il était respectueux du secret, même dans nos moments familiaux.
    Je n’oublierai jamais les moments passés ensemble lors de ces visites, puis au cours d’une partie de sa vie professionnelle. L’exemple de droiture qu’il m’a donné toute sa vie fut un support pour moi, alors que je n’ai jamais connu mon père. J’ai eu le temps de le remercier, heureusement.
    Bernard BRANCHAT

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