Déodat du Puy-Montbrun, né le 18 février 1920 à Toulouse et mort le 23 février 2009 à Paris.
Engagé volontaire en 38, il est grièvement blessé en juin 1940. Prisonnier des Allemands, il s’évade de l’hôpital. Il regagne la zone libre où, réintégré dans l’armée armistice, il est envoyé en Syrie en 1941. Il y est recruté par l’Intelligence service britannique qui va lui confier des missions en France occupée.
Il le réseau Confrérie Notre-Dame puis Andalouise. Ces réseaux démantelés, il rejoint le colonel Rémy et le BCRA. Il s’envole vers l’Angleterre et reçoit l’instruction des SAS avant d’intégrer la Force Jedhburgs une unité spéciale destinée à mener des opérations clandestines derrière les lignes ennemies. Plusieurs fois parachuté en France, il y effectue de nombreuses missions. Il participe aux combats de la Libération, notamment à Toulouse, en qualité d’officier parachutiste au sein des FFL et est nommé, à l’âge de 25 ans, chevalier de la Légion d’honneur en 1945.
Intégré en 45 au service action du contre-espionnage français, il participe à la création du Centre de Cercottes avant de servir au 11e Choc, fer de lance des services secrets. Il devient ainsi l’un des fondateurs du Service Action de la DGSE.
Volontaire pour l’Indochine, il s’y bat de 1950 à 1954. Alors aide de camp du général de Lattre de Tassigny, c’est sur ses propositions qu’en accord avec le SDECE est créé le 17 avril 1951 le Groupement de Commandos Mixtes Aéroportés. La mission du GCMA relève d’opérations de guérilla, de sabotage et de filières d’évasion. Il y est l’initiateur des débarquements de nuit et multiplie avec ses hommes pendant 3 ans les sabotages et autres destructions diverses. Dans l’une de ces situations difficiles, il dégage personnellement à l’arme blanche un de ses sous-officiers terrassé par l’ennemi.
En 1954, fort de l’impulsion donnée par le colonel Crespin se crée la première unité française héliportée en Indochine le 28 décembre 1953. En 1955, il est affecté en Algérie jusqu’en 1961, effectuant 3 000 heures de vol dans toutes les conditions de combat imaginables. Commandant en second puis commandant, le 1er janvier 1959, du Groupe d’hélicoptères n° 2, il est le pionnier des évacuations sanitaires de nuit. Il en réalise personnellement 45, un record avec l’hélicoptère H-21. Il sera finalement gravement blessé. Reconnu grand invalide de guerre.
Le nom du Colonel du Puy-Montbrun est celui de la 49e promotion de l’EMIA. Il figure sur l’épée de l’insigne qu’elle a conçu et dans le chant de marche de cette promotion.
Il est l’un des officiers les plus décorés de sa génération, titulaire de 19 citations avec les croix de guerre 39-45 et TOE, il totalise 26 titres de guerre. Il est promu commandeur de la Légion d’honneur le 26 septembre 1958, à 38 ans. La citation qui accompagne cette croix de la Valeur militaire le qualifie de chevalier sans peur et sans reproche. Il sera cité encore 4 fois après cette distinction.
IN MEMORIAM – Colonel Déodat du Puy-Montbrun (décédé le 23 février 2009)

M&O 287 de juin 2025
