Dès la guerre de 14-18, le Lieutenant Guillaudot s’affirme de manière éclatante. En 1911 il s’engage au 1er RAC à Bourges. Parti comme artilleur, il passe en 07/1915 au 13e RI avec le grade de sous-lieutenant. Il est 5 fois blessé, 6 fois cité et est fait Chevalier de la Légion d’Honneur en 08/1918 sur le champ de bataille.
Après la guerre il choisit d’entrer à l’Ecole d’Application de la gendarmerie à Versailles. Sorti 3e de sa promotion, il est affecté à partir de 1920 successivement à Luçon, Paris et Cannes.
Capitaine en 1928 puis Chef d’escadrons en 1936, il prend, en 1940, le commandement du 2e Groupe de la 4e Légion de la Garde républicaine mobile à Vitré. A la suite de la dissolution des formations de la garde républicaine mobile en zone occupée, il est placé à la tête de la gendarmerie de Rennes. Le 17/06/1941, le Commandant Guillaudot refuse de faire charger la foule des Rennais venus fleurir les tombes des victimes du bombardement du 17/06/1940. Rapidement il est muté à Vannes dans le Morbihan.
Sitôt arrivé à Vannes, il conçoit l’idée de construire la Résistance sur la Gendarmerie. De ce fait, il assure à la Résistance un cadre éprouvé et respecté, un service de renseignements et de transmissions de premier ordre, une grande sécurité morale, ce qui permet d’y attirer nombre de bons cadres de carrière et de réserve. Il entre dans le réseau « Coockle » en 04/1943 en qualité d’agent P2 sous le nom de « Yodi ».
En 06/1943, il envoie au BCRA le célèbre plan « panier de cerises » qui apporte dans le plus grand détail, de façon précise et exacte, tout le dispositif allemand dans le Morbihan : armement, garnison, points faibles, dépôts de carburants et de munitions, terrains d’aviation, postes de commandement…Nommé chef de l’AS du Morbihan, il passe en 10/1943 sous les ordres de Valentin Abeille, alias, Délégué militaire régional pour la Résistance de la Région M.
Il organise la récupération d’aviateurs alliés (près de 200 ont été recueillis en Morbihan), les parachutages et pousse la préparation des unités du maquis qui, comptant 12 000 hommes encadrés et armés entrent en action dès le débarquement de 06/1944, notamment à Saint-Marcel.
Mais au moment du débarquement, lui qui a été désigné par Valentin Abeille comme chef départemental FFI – n’est plus là. Le 10/12/1943 il a été arrêté à son domicile et pendant des mois subit héroïquement les mauvais traitements et les tortures, sans rien révéler, avant d’être dirigé de Rennes sur le camp de Neuengamme le 31/07/1944 d’où il ne rentre qu’en 05/1945, épuisé et gravement touché.
En 11/1945, il est promu au grade de Gal de brigade. Affecté à la 1ère Inspection de Gendarmerie, il quitte le service actif en 1949.
Il est décédé le 23 mai 1979 à Hédé (Ille-et-Vilaine) où il a été inhumé.
• Grand Croix de la Légion d’Honneur
• Compagnon de la Libération
• Croix de Guerre 14/18 (6 citations)
• Croix de Guerre 39/45 (2 citations)
IN MEMORIAM – Général Maurice GUILLAUDOT, compagnon de la Libération (décédé le 23 mai 1979)

M&O 287 de juin 2025
