Pierre Salomon Isaac Brisac, usuellement Pierre Brisac, né à Paris le 3 avril 1897.
Il participe à la Première Guerre mondiale comme engagé volontaire en 1915, promu sous-lieutenant d’artillerie en 1916, puis lieutenant en 1918. Il est blessé à Verdun. Il reçoit la Croix de guerre 14-18 avec 5 citations.
C’est après la guerre qu’il intègre l’École polytechnique. À sa sortie, il choisit l’artillerie et se montre aussi un excellent cavalier. Il suit les cours de l’École de guerre de 1925 à 1927. Promu capitaine en 1926 et chef d’escadron en 1934, il sert de 1927 à 1930 au Levant puis de 1935 à 1937 au Maroc, où il dirige le 2e groupe du 64e RA et organise les batteries à cheval de la Légion étrangère.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, il est nommé en 39-40 à l’état-major de la Ve armée. Encerclé en 1940 dans les Vosges, il traverse les lignes et rejoint à pied la zone libre. Il est ensuite promu successivement lieutenant-colonel en 1941 et colonel en 1942. Il se conforme aux lois vichystes sur le statut des Juifs et se présente au commissariat de police. Il bénéficie cependant, de même que le Général Bloch, d’un décret lui permettant de rester dans l’armée, malgré son appartenance à la religion juive. C’est un attentat de miliciens contre lui qui décide de son entrée dans la Résistance active.
Il organise alors un maquis dans les environs de Grenoble ; il évite l’arrestation par la Gestapo et revient à Paris. Il y est chef d’état-major de l’Organisation de résistance de l’armée en 1944. Il porte à cette époque le pseudonyme de « Colonel Brachet ». Ensuite chargé de mission par le Général de Gaulle, il fait la navette entre Alger et la métropole.
Nommé Général de brigade en 1944, il commande l’École polytechnique de 1945 à 1950. Par ailleurs, il connaît le Talmud et prend part aux activités du Consistoire central de Paris. Après le commandement de Polytechnique, devenu Général de division, il prend en 1950 la tête de la 2e DI. Promu Général de corps d’armée, il est nommé adjoint au commandant en chef des Forces françaises en Allemagne en 1953 et 1954. Il occupe ensuite de hautes responsabilités à l’état-major général interallié — le « Shape » — comme chef d’état-major adjoint, de 1955 à 1957.
Passé au cadre de réserve, il est de 1959 à 1964 le secrétaire général adjoint de l’Union de l’Europe occidentale, organisation internationale de défense regroupant des pays membres de l’OTAN ou de la Communauté européenne. C’est le poste le plus élevé occupé par un Français dans cet organisme.
Il meurt à Saint-Cloud le 30 décembre 1975. Le grand-rabbin Bauer dit son oraison funèbre, et le général Blanc prononce une allocution élogieuse.
Il avait épousé Édith Crémieux à la synagogue de Marseille. Leur fils Michel Brisac devient général à son tour, il est en 1991 le commandant de la 1re armée.
- Grand officier de la Légion d’honneur.
- Croix de guerre 14-18.
- Croix de guerre 39-45.
- Médaille de la Résistance.
- Médaille de l’Aéronautique.