Pierre Dominique Dunoyer de Segonzac. (Toulon, 10 mars 1906 – Paris, 13 mars 1968), est un résistant et général de brigade français.
Après une année de préparation à Sainte-Geneviève, il intègre l’École de Saint-Cyr à 17 ans. Il y passera deux ans et sortira sous-lieutenant à l’École de cavalerie de Saumur.
Sorti Lieutenant, il rejoint le 1er Régiment de Hussards stationné à Lure dans la Haute-Saône.
Au début de la guerre de 1939-1945, à la tête de son escadron de chars du 4e régiment de cuirassiers, il combat près du Quesnoy un régiment de panzers appuyé par un régiment de fusiliers, et se bat jusqu’à l’armistice. Il devient ensuite le directeur de l’École Nationale des cadres d’Uriage, qu’il crée aussitôt après la défaite de 1940 avec l’appui du secrétariat à la Jeunesse du régime de Vichy. Résistant aux multiples pressions exercées par le régime, Dunoyer de Segonzac ménage à son école une grande autonomie qui lui permet d’en faire un lieu de réflexion, vivier de la Résistance. La confiance du maréchal Pétain est toutefois grande envers le directeur d’Uriage.
Il est révoqué par Vichy qui lança contre lui un mandat d‘arrêt en 1942. À la fermeture de l’école par le gouvernement Laval à la fin de 1942, traqué il entre dans la clandestinité et son équipe essaime dans de nombreux maquis (le Vercors, la région parisienne, la Bretagne, le Nord…).
Début 1944, il se rend à Alger, rencontre Giraud et De Gaulle, expose la situation réelle de la France. Bien que très mal reçu par le général, il met en garde et conclut : « Les Américains constituent un véritable danger pour la France. C’est un danger bien différent de celui dont nous menace l’Allemagne ou dont pourraient éventuellement nous menacer les Russes. Il est d’ordre économique et d’ordre moral. Ils sont hostiles au général De Gaulle, ne verraient pas d’un mauvais œil une paix de compromis et pensent que le radicalisme doit prendre en main les destinées de la France de demain. (…) » « Le général De Gaulle doit être le chef de la France de demain. Il le mérite (…). Il est nécessaire d’observer de très près, avec la plus légitime méfiance, les agissements des Américains vis-à-vis de notre pays ».
Par la suite, il prend lui-même le commandement des FFI de la zone A du Tarn avec lesquelles il libère les villes de la région (Castres, Mazamet, Béziers). Constituant ses troupes en régiment (le 12e Dragons), il prend Autun, entre dans Nevers pour y faire jonction avec la 1re armée du Général de Lattre de Tassigny. L’armée française de la libération qui après de très durs combats dans les Vosges entrera en Allemagne en 1945 et remportera de nombreuses victoires sur le Rhin et le Danube entre le 31 mars et le 26 avril 1945.
Il est nommé général de brigade en 1959.
- Commandeur de la Légion d’honneur (1956)
- Croix de guerre 1939-1945
- Médaille de la Résistance française par décret du 24 avril 1946.
- Médaille des évadés.