IN MEMORIAM – Henri BECKER, résistant (décédé le 28 octobre 2023)

Henri Becker est né le 22 janvier 1925 à Paris 11e dans une famille juive d’origine alsacienne et lorraine. Brillant, il passe le bac à 15 ans, en 06/1940, à Saint-Nazaire où la famille s’est repliée. Revenu à Paris, il continue ses études en classe de mathématiques élémentaires au lycée Charlemagne. Refusant le régime de Vichy, il participe le 11/11/1940 à Paris à la manifestation place de l’Etoile pour protester contre l’occupation allemande et soutenir l’action du général de Gaulle.

A la suite de la rafle du Vel d’hiv, sa famille décide de rejoindre la zone Sud. Arrivé à Grenoble, il entre en deuxième année de mathématiques spéciales au lycée Champollion en 10/1941. A la fin de l’année 1942, il entre en contact avec le mouvement Combat dont il devient agent de liaison.

Au début de l’année 1943, après le regroupement des principaux mouvements de Résistance de la zone Sud, Henri Becker rejoint les corps-francs des Mouvements Unis de Résistance (MUR). En 12/1943, il est chargé de détruire à l’explosif le siège de la LVF, rue du docteur Mazet à Grenoble, ainsi que les établissements Dauphin.

Au début de l’année 1944, les corps-francs des MUR s’installent dans un ferme de la région d’Autrans, dans le Vercors. Henri Becker participe alors à des attaques de mairies afin de se procurer des tickets d’alimentation nécessaires au ravitaillement du maquis. Il se charge également de conduire dans le Vercors les étudiants qui souhaitent s’y engager, dont le futur historien Marc Ferro. Il fait également partie du groupe qui attaque la biscuiterie Brun et de celui qui réquisitionne les camionnettes du Petit Dauphinois, journal collaborationniste.

Suite à l’attaque allemande contre le Vercors fin 07/1944 et à la dispersion du maquis, Henri se réfugie quelques jours dans la forêt de Lente puis rejoint Grenoble. Au retour d’une mission, il est arrêté le 18/08/1944 par la Gestapo. Torturé, il est transféré à la caserne de Bonne et libéré par les Américains après le départ des Allemands de Grenoble. Quelques jours après, il s’engage dans la 1ère Armée française et termine la guerre au sein du 63e RAA, participant à la campagne de France et d’Allemagne.

Ingénieur des Mines, il fait ensuite carrière dans le bâtiment et devient un spécialiste reconnu de l’industrialisation de la construction. On lui doit notamment la gare de Lyon Part-Dieu, le Palais des festivals à Cannes ou encore la Grande halle de La Villette. Après sa retraite de dirigeant d’entreprise en 1980, il commence une carrière d’expert judiciaire et de consultant qu’il poursuit jusqu’en 2005.

Il avait participé au défilé du 14 juillet 2023, pour commémorer l’esprit français de Résistance, et l’héroïsme de tous ceux qui, au milieu de la défaite des courages, refusèrent le joug du fatalisme.

Décoré de la Légion d’honneur et Médaillé de la Résistance française.

Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Mon grand-oncle paternel s'est engagé dans la Légion étrangère, parti combattre pendant la guerre d'Algérie. Il est mort pour la France en 1962. C'est lui qui m'a donné l'amour de la Patrie et l'envie de la servir. Appelé sous les drapeaux en février 95, j'ai servi dans 6 régiments et dans 5 armes différentes (le Train, le Génie travaux, l'artillerie sol-air, les Troupes de marine et l'infanterie). J'ai participé à 4 opérations extérieures et à une MCD (ex-Yougoslavie, Kosovo, Côte d'Ivoire, Guyane). Terminant ma carrière au grade de caporal-chef de 1ère classe, j'ai basculé dans la fonction publique hospitalière en 2013 en devenant Responsable des ressources humaines au centre hospitalier de Dieuze. J'ai décidé ensuite de servir la Patrie différemment en devenant Vice-président du Souvenir Français (Comité de Lorquin-57) où je suis amené à participer à une cinquantaine de cérémonies mémorielles par an. Je participe également à des actions mémorielles auprès de notre jeunesse. Je suis également porte-drapeau au sein de l'Union nationale des combattants (UNC) de Lorquin (57) et membre du conseil départemental de l'ONaCVG de la Moselle, collège 2 et 3. J'ai également créé sur un réseau social professionnel un compte qui regroupe près de 16 000 personnes dédié au Devoir de mémoire. Je transmets et partage les destinées de ceux qui ont fait le sacrifice de leur vie pour la France. J'ai rejoint THEATRUM BELLI en novembre 2024 pour animer la rubrique "Mémoires combattantes".
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