vendredi 17 janvier 2025

IN MEMORIAM – Louis RENARD, résistant (décapité le 3 décembre 1943)

Il est entré très tôt en résistance, dès le mois d’août 1940. Pour Louis Renard, soldat glorieux de la Première Guerre mondiale (poumon perforé, œil droit en moins) la capitulation devant l’Allemagne nazie est tout simplement inimaginable. Il écrit alors à Londres à un certain Général de Gaulle, chef de la France libre, pour lui proposer ses services et lui rendre compte de la situation dans son pays occupé. En parallèle, ce presque déjà quinquagénaire fonde Le Libre Poitou, une feuille d’informations clandestines qui deviendra quelques années plus tard le journal Centre Presse.

Ardent patriote, il va rapidement fonder son propre réseau, allié à un autre homme de loi et combattant de 14-18, Gaston Chapron. Ils sont issus de tous les milieux mais animés par un même objectif : libérer le territoire du joug de l’occupant. Suivent alors de multiples opérations sur le terrain : sabotage, renseignement, organisation de filières pour le passage de la ligne de démarcation, recherche de terrains pour recevoir des parachutages… Au plus fort de son activité, le réseau comptera jusqu’à 150 agents.

C’est à l’été 1942, un 30 juillet que le malheur s’abat sur les résistants. Un paquet contenant des documents témoignant d’une activité clandestine à Poitiers est intercepté à la Poste de Niort. La police française et la Gestapo, rapidement avisées, précipitent les événements. Le 27 août, les premières arrestations ont lieu, à Niort, à Poitiers, à Mirebeau… Il y en aura une centaine.

Le 30, c’est Louis Renard en personne qui est appréhendé à Ligugé. 29 personnes sont inculpées de « menées antinationales ». Elles sont transférées à la prison de Fresnes. Puis déportées en Allemagne.

Le 19 avril 1943, 10 membres du réseau sont condamnés à mort. Le 3 décembre de la même année, Louis Renard et plusieurs de ses compagnons se rendent à l’échafaud en chantant La Marseillaise. Avant d’être décapités, ils auront eu le droit d’écrire une dernière lettre à leurs proches…

Louis Renard a aujourd’hui une rue à son nom dans le centre-ville. Il en est de même pour d’autres membres du réseau, tels Gaston Hulin ou Marcel Brunier.

Ce sont des noms et des dates ici et là dans la ville, sur une plaque de rue, à l’entrée d’un square ou sur la porte d’un foyer-logement… Des noms qui, 80 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale , ne disent plus rien aux plus jeunes d’entre nous.

Ils avaient pour nom Louis Renard, France Bloch-Serazin, Edith Augustin, Marie-Louise Troubat, René Savatier, Marcel Brunier ou René Amand. Communistes, catholiques ou libéraux, ils ont vécu durant cette période avec un seul idéal chevillé au corps : la liberté. Pour eux, pour leurs proches et pour un pays sous la botte de l’occupant. Cette liste n’est pas exhaustive, loin s’en faut.

Gageons simplement que l’évocation de ces noms et du parcours de ces résistants inviteront tous ceux qui le souhaitent à en savoir plus sur ces moments d’histoire.

Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Mon grand-oncle paternel s'est engagé dans la Légion étrangère, parti combattre pendant la guerre d'Algérie. Il est mort pour la France en 1962. C'est lui qui m'a donné l'amour de la Patrie et l'envie de la servir. Appelé sous les drapeaux en février 95, j'ai servi dans 6 régiments et dans 5 armes différentes (le Train, le Génie travaux, l'artillerie sol-air, les Troupes de marine et l'infanterie). J'ai participé à 4 opérations extérieures et à une MCD (ex-Yougoslavie, Kosovo, Côte d'Ivoire, Guyane). Terminant ma carrière au grade de caporal-chef de 1ère classe, j'ai basculé dans la fonction publique hospitalière en 2013 en devenant Responsable des ressources humaines au centre hospitalier de Dieuze. J'ai décidé ensuite de servir la Patrie différemment en devenant Vice-président du Souvenir Français (Comité de Lorquin-57) où je suis amené à participer à une cinquantaine de cérémonies mémorielles par an. Je participe également à des actions mémorielles auprès de notre jeunesse. Je suis également porte-drapeau au sein de l'Union nationale des combattants (UNC) de Lorquin (57) et membre du conseil départemental de l'ONaCVG de la Moselle, collège 2 et 3. J'ai également créé sur un réseau social professionnel un compte qui regroupe près de 16 000 personnes dédié au Devoir de mémoire. Je transmets et partage les destinées de ceux qui ont fait le sacrifice de leur vie pour la France. J'ai rejoint THEATRUM BELLI en novembre 2024 pour animer la rubrique "Mémoires combattantes".
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