30 mai 1431 : Jeanne d’Arc est brûlée vive (Rouen).
Elle est brûlée comme « relapse » (retombée dans l’hérésie) sur la place du Vieux-Marché, à Rouen (Normandie). Les Anglais demandent au bourreau de disperser ses cendres dans la Seine.
30 mai 1796 : bataille de Borghetto (Italie).
Durant la première campagne d’Italie, Bonaparte bat les Autrichiens dans une série de combats qui ont lieu entre les batailles de Lodi (10 mai) et Castiglione (5 aout). Après Borghetto, Bonaparte déjeune au rez-de-chaussée d’une auberge avec Massena et Murat lorsqu’une patrouille de cavaliers autrichiens les surprend et débande son état-major. Ils se sauvent par la fenêtre puis font le mur. Jamais plus, le futur empereur n’établira son état-major au rez-de-chaussée d’une maison lors d’une campagne.
30 mai 1837 : traité de Tafna (Algérie).
Le général Thomas Bugeaud conclut avec l’émir Abd el-Kader le traité de la Tafna. Peu désireux de soumettre l’Algérie, il espère, grâce à ce traité, pouvoir limiter la présence française au littoral et à l’Est algérien, laissant à l’émir l’administration de l’Ouest. Mais, faute que les termes du traité aient été clairement définis, la rupture ne tarde pas à intervenir, poussant les Français à étendre leur influence sur tout le pays, au cours d’une guerre qui ne prendra fin qu’en 1847, avec la reddition d’Abd-el-Kader et son exil au château d’Amboise.
30 mai 1859 : bataille de Palestro (Italie).
L’armée italienne, commandée par le Roi Victor Emmanuel, est attaquée par l’armée autrichienne, commandée par le général Zoebel qui est bien décidé à reprendre les avant-postes perdus la veille aux abords de Palestro. Le village est presque tombé quand le 3e Régiment de Zouaves débouche dans le flanc des Autrichiens. Dans un formidable élan, le régiment charge, sans que rien ne l’arrête, ni les accidents du terrain, ni le large canal, que les zouaves franchissent à la nage, se reforment sur la rive opposée et continuent leur charge en emportant une batterie autrichienne de 5 canons. Cette attaque foudroyante sème le désordre dans les rangs Autrichiens et les mène à la déroute. A l’issue de la bataille, le Roi Victor Emmanuel est nommé « Caporal des Zouaves » et tient à louer publiquement ceux grâce à qui la victoire fut entre ses mains, par leur « bravoure et leur irrésistible élan ».
30 mai 1902 : fin de la seconde guerre des Boers (Afrique du Sud).
À Vereeniging, un traité met fin à une guerre qui a commencé en octobre 1899 entre les Boers et les Anglais. Il s’agit de la plus dure guerre coloniale qu’aient eu à soutenir les Anglais.
À la fin du deuxième conflit, avec d’importantes concessions, les deux républiques boers, l’État libre d’Orange et la république sud-africaine du Transvaal, perdirent leur indépendance et furent intégrées à l’Empire britannique jusqu’à la création en 1910 de l’Union d’Afrique du Sud.
Les Boers étaient les descendants des premiers colons d’origines néerlandaise, allemande et française, arrivés en Afrique du Sud aux XVIIe et XVIIIe siècles. Le terme de Boer (fermier en néerlandais), qui désignait principalement les habitants des républiques boers, laissera, au XXe siècle, la place à celui d’Afrikaner pour désigner l’ensemble de cette communauté blanche d’Afrique du Sud.
La guerre des Boers peut également se référer à l’une des nombreuses guerres au cours desquelles les Boers ont combattu dans la première moitié du XIXe siècle des tribus bantoues, dont les Xhosas ou les Zoulous, notamment lors de la bataille de Blood River).
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Avec la découverte d’or au Transvaal, des milliers de colons britanniques arrivèrent de la Colonie du Cap. Johannesburg devint une ville champignon pratiquement du jour au lendemain, au fur et à mesure de l’installation des uitlanders (mot néerlandais signifiant étranger, désignant les Britanniques venant s’installer dans le Transvaal) près des mines. Les uitlanders dépassèrent rapidement en nombre les Boers sur le gisement, bien que restant une minorité dans le Transvaal lui-même. Les Boers, agacés par la présence des uitlanders, leur refusèrent le droit de vote et taxèrent lourdement l’industrie aurifère. En réponse, les uitlanders exercèrent une pression sur les autorités britanniques, en vue d’obtenir le renversement du gouvernement boer. En 1895, Cecil Rhodes appuya une tentative de coup d’État par une action militaire, le raid Jameson qui se solda par un échec.
Le meurtre de l’uitlander Tom Edgar en par un des membres de la police du Transvaal à la suite d’une bagarre fut monté en épingle et déboucha finalement sur des pétitions demandant l’intervention de la Grande-Bretagne pour protéger les Britanniques présents au Transvaal. Le président Marthinus Steyn de l’État libre d’Orange invita Milner et Kruger à une conférence à Bloemfontein, qui débuta le , mais les négociations furent rapidement interrompues. Le , Kruger, pressentant que la guerre était inévitable, lança son propre ultimatum avant même d’avoir reçu celui de Chamberlain. Il donnait 48 heures aux Britanniques pour évacuer leurs troupes des frontières du Transvaal, ou la guerre leur serait déclarée en accord avec leur allié, l’État libre d’Orange.
La guerre fut déclarée le , et les Boers attaquèrent les premiers en envahissant la colonie du Cap et la colonie du Natal entre et . À la mi-, au cours d’une période connue sous le nom de semaine noire, du au , les Britanniques subirent de nombreuses pertes à Magersfontein, Stormberg et Colenso.
Après encore une nouvelle défaite dans leur tentative de briser le siège de Ladysmith lors de la bataille de Spion Kop, les troupes britanniques, commandées par Lord Roberts, ne reprirent l’initiative qu’avec l’arrivée de renforts le . Winston Churchill, officiellement correspondant de guerre, racontera ces opérations dans plusieurs livres à succès.
Après la levée du siège de Mafeking le , obtenue par les actions de Robert Baden-Powell (le rôle que ce dernier fit jouer aux jeunes dans l’entreprise fut déterminant dans la création du scoutisme), les Britanniques parvinrent à forcer la reddition du Général Piet Cronje et de 4 000 de ses combattants et à affaiblir le reste des troupes boers. Ils avancèrent alors au cœur des deux républiques, prenant la capitale de l’État libre d’Orange, Bloemfontein, le et la capitale du Transvaal, Pretoria, le .
De nombreux observateurs britanniques pensaient la guerre terminée après la capture des deux capitales. Mais les Boers se réunirent en une nouvelle capitale, Kroonstad, et mirent sur pied une campagne de guérilla pour attaquer les lignes de communication et de ravitaillement britanniques.
Le nouveau dirigeant de l’armée britannique, Lord Kitchener, réagit en construisant des postes fortifiés, des petites constructions de pierre entourées de fils barbelés, afin de réduire les mouvements des groupes de guérilla en de petites zones où ils pouvaient être battus. Les postes fortifiés permirent de réduire les mouvements des guérillas mais ne pouvaient à eux seuls les battre. Kitchener forma de nouveaux régiments de troupes irrégulières de cavalerie légère, y compris des carabiniers Bushveldt, qui parcoururent les territoires contrôlés par les Boers, traquant les groupes de combattants. En , il adopta une stratégie de la terre brûlée et se mit à vider les campagnes de tout ce qui pouvait être utile aux guérillas boers. Cette stratégie mena à la destruction d’environ 30 000 fermes et d’une quarantaine de petites villes. En tout, 116 572 Boers furent envoyés dans des camps de concentration, soit à peu près un quart de la population, auxquels s’ajoutaient encore quelque 120 000 Africains noirs. Il y eut au total 45 camps de tentes construits pour enfermer ces civils ainsi que 64 autres pour les Noirs (garçons de ferme, bergers, etc.) qui avaient vécu auprès des Boers.
Les camps de Boers abritaient essentiellement des personnes âgées, des femmes et des enfants pour un total d’environ 120 000 personnes. 25 630 d’entre eux furent déportés à l’étranger.
Les conditions de vie dans ces camps de concentration britanniques étaient particulièrement insalubres et les rations alimentaires réduites. Combinée avec des manques en matériels et fournitures médicales, la situation provoqua de nombreux décès — un rapport postérieur à la guerre estima à 27 927 le nombre de Boers morts (parmi lesquels 22 074 enfants de moins de 16 ans) et 14 154 Noirs, morts de famine, de maladies et d’exposition au soleil. En tout, environ 25 % des Boers et 12 % des Noirs moururent (des recherches récentes suggèrent une sous-estimation des pertes africaines, qui se monteraient en fait à environ 20 000 victimes).
En tout, la seconde guerre des Boers coûta environ 75 000 vies — 22 000 soldats britanniques (7 792 au cours d’affrontements, le reste de maladies comme la typhoïde), 4 000 à 7 000 soldats boers, 20 000 à 28 000 civils boers et sans doute 20 000 Noirs.
Source : Wikipedia
30 mai 1942 : bombardement de Cologne (Allemagne).
Jugeant que les raids aériens ciblant des objectifs militaires ou industriels sont insuffisamment rentables, la RAF décide de passer au bombardement massif, à la guerre des villes, en déclenchant l’opération Millenium.
Ce n’est pas Cologne qui avait été sélectionné initialement comme cible, mais Hambourg. Cologne n’était que la cible secondaire qui a été finalement choisie en raison du mauvais temps. C’est la première fois que la technique du Bomber stream est employée et la plupart des tactiques utilisées pendant ce raid sont devenues des techniques de base pour les opérations du Bomber command au cours des deux années qui ont suivi, certaines ont même survécu jusqu’à la fin de la guerre. L’idée était qu’un nombre si important de bombardiers passant la ligne Kammhuber au même moment submergerait les chasseurs de nuit allemands et permettrait ainsi de limiter les pertes de bombardiers à une proportion acceptable. L’apparition récente du GEE permet aux bombardiers de suivre une route précise à un temps et une altitude donnés. La campagne britannique de bombardement nocturne a duré plusieurs mois et a permis la construction d’une approximation statistique du nombre de bombardiers qui pourraient être abattus par les chasseurs de nuit allemands et la lutte antiaérienne, à comparer au nombre de ceux qui risquaient d’être perdus à la suite de collisions. Si l’on veut réduire le premier terme, il faut que la formation soit très serrée (au risque d’augmenter les collisions) parce que les chasseurs qui défendent leur partie d’espace aérien ne peuvent potentiellement faire que six interceptions par heure et la défense aérienne ne peut pas se concentrer au même moment sur l’ensemble de la formation. Au début de la guerre, quatre heures étaient considérées comme une durée acceptable pour une mission. Dans le cas de ce raid tous les bombardiers étaient passés au-dessus de Cologne et avaient largué leurs bombes en 90 minutes, le premier est arrivé à 00 h 47 le 31 mai. Un bombardement aussi concentré sur une période aussi courte devait déborder les pompiers de Cologne et causer des conflagrations très semblables à celles que la Luftwaffe avait infligées à Londres au cours du Blitz.
Pendant ce raid, 868 avions ont bombardé la cible principale et 15 autres appareils d’autres cibles. Le poids total de bombes lâchées est de 1 455 tonnes dont les deux tiers étaient des bombes incendiaires. Il en a résulté 2 500 foyers d’incendie dont 1 700 ont été classés comme « importants ». À la fois le travail des pompiers et la largeur des rues ont empêché les incendies de se transformer en tempêtes de feu, pourtant la plus grande partie des dommages est due aux incendies plutôt qu’aux explosions elles-mêmes. 3 300 immeubles non résidentiels ont été détruits, 2 090 fort endommagés et 7 420 peu atteints ce qui donne un total de 12 840 immeubles dont 2 560 étaient industriels ou commerciaux. Parmi les immeubles totalement détruits : sept bâtiments administratifs, quatorze établissements publics, 7 banques, 9 hôpitaux, 17 églises, 16 écoles, 4 bâtiments universitaires, 10 postes ou gares ferroviaires, 10 monuments historiques, 2 journaux, 4 hôtels, 2 cinémas et 6 grands magasins. Les seuls équipements militaires endommagés sont les baraquements de la défense aérienne. Les dégâts sur les habitations civiles, pour la plupart des appartements dans de grands immeubles, sont considérables : 13 010 détruits, 6 360 très sérieusement endommagés et 22 270 légèrement touchés.
Le nombre des morts se situe entre 469 et 486 dont 411 civils et 58 militaires. 5 027 blessés et 45 132 « bombardés » sont répertoriés. Sur une population d’environ 700 000 personnes, l’estimation des habitants de Cologne qui ont fui la ville après le raid oscille entre 135 000 et 150 000. De son côté, la RAF a perdu 43 appareils (la propagande allemande en annonça 44), soit 3,9 % des 1 103 bombardiers engagés dans le raid. Les pertes se décomposent en 22 appareils perdus au-dessus de Cologne ou dans ses environs, 16 abattus par la défense aérienne, quatre par les chasseurs de nuit, deux dans une collision et deux bombardiers légers Bristol Blenheim dans des attaques sur des bases aériennes de chasseurs de nuit.
Source : Wikipedia
30 mai 1943 : composition par les écrivains Joseph Kessel, son neveu Maurice Druon et la musicienne Anna Marly dans un hôtel de la banlieue londonienne du Chant des Partisans hymne de la Résistance.
La musique, initialement composée en 1941 sur un texte russe, est due à la Française Anna Marly, ancienne émigrée russe qui en 1940 a quitté la France pour Londres.
La mélodie, sifflée, devient le l’indicatif d’une émission de la France libre diffusée par la BBC. Les paroles en français sont écrites le par Joseph Kessel, et son neveu Maurice Druon qui venaient de rejoindre les Forces françaises libres. Germaine Sablon, alors compagne de Kessel, en est la créatrice en l’interprétant dès le lendemain dans le film de propagande Three Songs about Resistance.
Le manuscrit original, apporté clandestinement en France en juillet 1943, est classé monument historique.
S’inspirant d’une mélodie populaire slave, la chanteuse et compositrice Anna Marly, en 1941 à Londres — où elle s’est engagée en tant que cantinière volontaire dans les Forces françaises libres (FFL) —, écrit paroles et musique une chanson qu’elle nomme Marche des partisans ou Guerilla Song, avec des paroles originales en russe, sa langue maternelle.
C’est au domicile de l’ancien ambassadeur russe Liouba (ou Lioubov) Krassine, à Londres, qu’Anna Marly chante Guérilla Song (chanson qu’elle a écrite pour les combattants de Stalingrad) devant Bernard (pseudonyme de résistant d’Emmanuel d’Astier). Celui-ci lui demande sur le champ de recommencer, puis lui dit « c’est ce qu’il faut pour la Résistance, il faut des paroles en français » en lui demandant de revenir le lendemain soir, avant qu’il ne reparte en France. Le lendemain Joseph Kessel est là et Bernard demande immédiatement à Anna de chanter Guerilla Song. Kessel est enthousiaste « Louba traduisait les paroles. Des papiers circulent entre les mains. Chacun donne son idée. » Kessel et Druon écrivent la version définitive, et c’est également au domicile de Liouba que sont chantées pour la première fois les paroles françaises par Anna Marly : « Jeff (Kessel) me tendit un papier : le texte français des Partisans(…) Je l’essayai… C’était beau. Ça collait merveilleusement. »
Le chant, sifflé, devient le l’indicatif de l’émission Honneur et Patrie, diffusée deux fois par jour par la radio britannique BBC, puis un signe de reconnaissance dans les maquis. On choisit de siffler la mélodie, d’abord pour ne pas être repéré en la chantant mais aussi car le chant reste audible malgré le brouillage de la BBC effectué par les Allemands. Dès sa première diffusion à l’antenne, le Chant des partisans frappe considérablement les esprits.
30 mai 1943 : bataille d’Attu (îles Aléoutiennes).
Près de 3 000 Japonais occupent depuis octobre 1942, l’île d’Attu, possession américaine. Les Américains débarquent le 1er mai avec 15 000 hommes et réduisent progressivement la résistance nippone. Les combats sont extrêmement violents et finissent au corps à corps. N’ayant plus de vivres, les Japonais achèvent leurs blessés et chargent sabre au clair les Américains. Seuls 29 soldats japonais se rendront et survivront. Les Américains perdent 500 hommes au combat mais trois fois plus dans des tirs fratricides, accidents et maladies dues au froid.
30 mai 2008 : une convention sur les armes à sous-munitions est adoptée.
La Convention sur les armes à sous-munitions est un traité international humanitaire et de désarmement qui interdit totalement l’emploi, la production, le stockage et le transfert de cette catégorie d’armes et prévoit leur enlèvement et leur destruction. Le texte de la Convention a été adopté par 108 États le à Dublin (Irlande) et a été signé par 94 États à Oslo les 3 et .
Chaque État partie s’engage à :
- ne pas employer d’armes à sous-munitions ;
- ne pas mettre au point, produire, acquérir, stocker, conserver ou transférer, des armes à sous-munitions ;
- ne pas assister, encourager ou inciter quiconque à s’engager dans une activité interdite à un État partie en vertu de la Convention (article I);
- détruire les armes à sous-munitions en sa possession au plus tard 8 ans après l’entrée en vigueur de la Convention (article III) ;
- enlever et à détruire les restes d’armes à sous-munitions situés dans les zones contaminées par les armes à sous-munitions ou à veiller à leur enlèvement et à leur destruction (article IV) ;
- fournir une assistance aux victimes d’armes à sous-munitions dans les zones sous sa juridiction (article V) ;
- fournir une assistance aux autres États parties afin que ceux-ci se conforment aux dispositions de la Convention (article VI) ;
- prendre toutes les mesures législatives nécessaires afin de mettre en œuvre la Convention (article IX) ;