Marc Bloch, né le 6 juillet 1886 à Lyon et mort le 16 juin 1944 à Saint-Didier-de-Formans
Professeur à la Sorbonne, le co-fondateur des Annales d’histoire économique et sociale était, quand la guerre éclata, une sommité scientifique. Il avait, de surcroît, été exposé au feu au cours de la Grande Guerre qu’il avait terminée avec la Légion d’honneur à titre militaire et la Croix de guerre.
Âgé de 53 ans en 1939, ce père de 6 enfants demanda à combattre. Chargé du ravitaillement en essence de la 1re Armée, il remplit sa mission. Disséquant dans une analyse rédigée à l’été 1940 et publiée en 1946 sous le titre de L’Étrange Défaite, les niveaux de responsabilité du désastre, il ne s’exonéra pas pour autant des siennes : « J’appartiens à une génération qui a mauvaise conscience. De la dernière guerre, c’est vrai, nous étions revenus bien fatigués. Nous avions aussi, après ces quatre ans d’oisiveté combattante, grande hâte de reprendre sur l’établi, où nous les avions laissé envahir par la rouille, les outils de nos divers métiers : nous voulions, par des bouchées doubles, rattraper le travail perdu. Telles sont nos excuses. Je ne crois plus, depuis longtemps, qu’elles suffisent à nous blanchir ».
Touché par le statut des juifs de 10/40, il fût exclu de son poste de professeur. Au titre de l’article 8, qui prévoyait des exemptions pour les individualités ayant rendu des services exceptionnels à la France, il fut relevé de cette mesure, en 01/1941, et affecté à Montpellier en juillet. Il exerça ses fonctions à Montpellier jusqu’à sa révocation le 15/03/1943.
Entré de plain pied en résistance, il était devenu « Narbonne » en nouant contact avec Franc-Tireur. Georges Altman, dirigeant de ce mouvement. Tout ce qu’il eut dès lors à faire s’inscrivit en rupture avec sa vie antérieure comme le relevait Georges Altman : « Et l’on vit bientôt le professeur en Sorbonne partager avec un flegme étonnant cette épuisante vie de « chiens de rues » que fut la Résistance clandestine dans nos villes ». on lui confia vite des tâches à la mesure de ses talents. Il collabora aux Cahiers politiques du Comité général d’Études et à La Revue libre, éditée par Franc-Tireur.
En 07/1943, Marc Bloch devint un des trois membres du directoire régional des Mouvements unis de résistance, poste à la fois exposé et harassant. Conscient du danger, efficace et déterminé. Son arrestation, par une Gestapo bien renseignée, au matin du mercredi 8/03/1944 sur le pont de la Boucle à Lyon, bouleversa ses camarades. Torturé dans les locaux de l’École de santé militaire, interné à la prison de Montluc, Marc Bloch fut fusillé le 16 juin 1944 avec 29 autres résistants à Saint-Didier-de-Formans.
- Chevalier de la Légion d’honneur en 1920.
- Croix de guerre 14-18 avec 2 étoiles d’argent et 2 étoiles de bronze (4 citations)
- Croix de guerre 39-45 avec étoile de vermeil (1 citation)
- Médaille de la Résistance française, avec rosette