IN MEMORIAM – Médecin capitaine Jean RAYMOND (1er mort de Diên Biên Phu, le 20 novembre 1953)

A la mémoire du médecin capitaine Jean Raymond, mort en Indochine le 20 novembre 1953 !

Le médecin capitaine Jean Raymond, médecin-chef de la base aéroportée Nord, la BAPN d’Hanoi (Tonkin), est naturellement retenu pour être le médecin-chef de l’Élément divisionnaire aéroporté, de l’opération en cours et du camp retranché.

Né à Chambéry en 1914, il intègre l’École du service de santé militaire de Lyon en 1937. Médecin auxiliaire à la déclaration de guerre en 1939, il est fait prisonnier de juin à décembre 1940. Période trouble, mais il peut, en s’appuyant sur son expérience, soutenir sa thèse à Lyon en 1943 « À propos de l’ostéomyélite chronique par projectile de guerre localisée aux épiphyses ».

Passé par la Résistance et les FFI, il est nommé médecin capitaine en 1945.Breveté para le 10 juillet 1946 (BP N° 6162), Raymond sert en Afrique du Nord avant de rejoindre l’Indochine en 1953. Il est, ce 20 novembre, dans l’un des premiers Dakota sur la soixantaine qui se présente au-dessus de la zone de saut « Natacha ». L’avion transporte le PC de Bigeard, le commandant du 6e Bataillon de parachutistes coloniaux (6^e BPC).

C’est au moment du regroupement, peu après 10h30, qu’il est atteint par une « balle qui rentra au 1/3 supérieur du bras gauche et sortit à hauteur sous claviculaire droite. La mort fut instantanée ». Les vaisseaux ont été déchiquetés. C’est le premier officier tué à Diên Biên Phu.

Il avait fêté ses 39 ans 16 jours auparavant !

La perte de « leur Ancien » est éprouvée avec beaucoup de peine par l’ensemble des jeunes médecins lieutenants parachutistes qui ont sauté en même temps que lui. Tous le connaissaient et l’appréciaient.

Contrairement aux ordres de « ne pas user le potentiel aérien pour le transport des morts », son corps est rapatrié par hélicoptère sur Laï Chau puis par Dakota vers Hanoi. Le 23 novembre, après la cérémonie religieuse célébrée en la chapelle de l’hôpital militaire Lanessan. en présence des autorités militaires, du personnel du Service de santé et de nombreux parachutistes, les honneurs militaires lui sont rendus dans l’enceinte de l’hôpital.

L’inhumation se fait tout à proximité, au cimetière de la Rue Sergent Larrivé, l’actuelle rue Nguyên Cong Trù.

Son nom est immédiatement donné à la promotion entrée en octobre 1953 à l’École de santé de Lyon, qui sera baptisée début 1954.