Après deux mois de souffrances et des jours d’agonie, l’Empereur déchu succombe à l’âge de 51 ans. Autour de lui, quelques médecins dépassés, mais surtout les derniers fidèles de celui qui, dans l’intimité de la mort, est redevenu homme.Quand Napoléon Bonaparte meurt à 05 h 49 le soir du 5 mai 1821 dans sa demeure d’exil sous haute surveillance, Longwood House, les événements s’enchaînent : le gouverneur de Sainte-Hélène est prévenu dans la foulée du dernier soupir par une lettre dont Napoléon a supervisé lui-même la rédaction fin avril 1821. Une autopsie est réalisée le 6 mai, une empreinte préliminaire pour un masque mortuaire prise le 7 mai et le 9 mai, l’Empereur est enterré, avec les honneurs d’un général de haut rang selon les directives britanniques, en présence de témoins français et anglais.
Napoléon s’est vu partir et n’a cessé de le répéter à ses compagnons, tout au long du mois d’avril 1821 : « Dans la nuit du 30 avril, il s’est réveillé en criant : « Ah ! ah ! la mort ! ». Il a dit à Montholon : « Mon ami, je suis mort. » Il lui a beaucoup parlé de sa mort, et lui a dicté diverses choses qu’il a écrites », nous apprennent les Cahiers du général Bertrand, présent lors de la mort de l’Empereur. Le mourant a en effet préparé son départ en amont, de la somme allouée pour ses funérailles à la rédaction en détail de son testament, qu’il parvient à dicter et à faire compléter durant les derniers jours de sa vie.
Pourtant, si la nouvelle de sa mort met du temps à atteindre l’Europe, la légende prend vite le pas sur la réalité. Une fois mort, l’empereur des Français quitte l’habit d’ogre dont ses opposants l’avait affublé et devient la figure de l’homme inattendu, le militaire au destin exceptionnel, enfanté par la Révolution qu’il a su juguler tout en préservant ses meilleurs aspects. Cette vision politique idéalisée, à l’évidence, permet à tout un chacun – du poète romantique au partisan du mouvement libéral – de s’en réclamer. S’il fascine en particulier à l’étranger, notamment en Grande-Bretagne, en France, son retour en grâce dans l’Histoire est acté par le pouvoir en place en 1840, lorsque sa dépouille retrouve Paris.
Reposant depuis sous le Dôme des Invalides, Napoléon n’en a pas moins alimenté l’imaginaire, tout au long du XIXe siècle. et jusqu’à nos jours : la théorie sur son empoisonnement à l’arsenic, pourtant écartée définitivement aujourd’hui par la science, et celle sur la substitution de son corps lors de sa mort avec la dépouille de son serviteur fidèle Cipriani en sont les exemples les plus persistants. Napoléon, même sur les circonstance de sa mort, continue de passionner et de polariser les opinions.
Vive l’Empereur !
IN MEMORIAM – Napoléon 1er, Empereur des Français (décédé le 5 mai 1821)
A VOS AGENDAS !

Stéphane GAUDIN / THEATRUM BELLI interviendra au 3e colloque national de Souveraine Tech le vendredi 12 septembre au Palais du Grand Large de Saint-Malo "RAVIVER LE LIEN ARMÉE-NATION AUTOUR DE L'INNOVATION TECHNOLOGIQUE".
Il y évoquera une figure historique (oubliée) du lien Armée-Nation en liaison avec l'art, l'innovation et l'industrie de défense.
M&O 287 de juin 2025
