IN MEMORIAM – Raymond MASSIET, compagnon de la Libération (décédé le 27 décembre 1995).

Raymond Massiet, marquis de Kéguelin de Rozières, est né le 31 juillet 1908 à Paris dans une famille de tradition royaliste.

Elève chez les Jésuites à partir de l’âge de 11 ans, au Collège Saint-Louis de Gonzague à Paris, il devient à 17 ans, membre de l’Action Française et des Camelots du Roi.

En 1930, il s’inscrit à l’université de Cambridge en Grande-Bretagne. En 1932, il accomplit un voyage en Allemagne et y retourne l’été suivant ; il est alors profondément frappé par le caractère totalitaire du nazisme.

En 1935, à 27 ans, il crée dans le 7e arrondissement de Paris, une école privée, le Cours Frédéric Le Play.

Après l’armistice de juin 1940, Raymond Massiet se consacre à la mise sur pied de petits groupes francs indépendants comme le groupe « Victoire » que dirige son neveu Philippe de Sars (alias Barat). Il utilise les locaux du Cours Le Play comme bureau de recrutement pour ses groupes puis pour les mouvements « Ceux de la Résistance » (CDLR), auquel il adhère, et « Témoignage Chrétien ».

En mars 1944, l’ensemble des groupes de Raymond Massiet est rattaché à CDLR fondé au début de 1943 par Jacques Lecompte-Boinet et que dirige alors Jean de Vogüé. Raymond Massiet, alias Dufresne, se voit chargé par CDLR de créer de nouvelles formations dans la Région parisienne. Il y réussit parfaitement, formant des groupes nombreux, disciplinés et bien entraînés qui joueront un rôle essentiel lors de la libération de Paris.

Chef des groupes militaires CDLR de la Seine, le commandant Dufresne devient également, à l’été 1944, chef d’Etat-major FFI de la Seine.

Lors de l’insurrection de la capitale, il fait notamment occuper par ses hommes les locaux de Paris Soir qui servent dès le 22 août à imprimer la presse de la Résistance. En plus de ses fonctions à l’Etat-major FFI, il dirige les troupes de CDLR des 5e et 6e arrondissements de Paris qui installent, dans la nuit du 20 au 21 août, des barricades au Quartier Latin, aux abords de l’Hôtel de Ville et de la Préfecture de Police et se heurtent violemment aux Allemands.

Démobilisé en juillet 1945, Raymond Massiet publie une histoire de la Libération de Paris et part pour les Etats-Unis, auprès de l’ambassade de France à Washington.

De retour en France en 1947, il se lie d’amitié avec Boris Vian et fréquente le milieu artistique de Saint-Germain-des-Prés.

Engagé dans le combat pour l’Algérie française, Raymond Massiet entre dans la clandestinité avant d’être arrêté en juin 1962 et emprisonné à Fresnes. Après une année de détention, il est libéré pour raisons médicales avant d’être jugé par la Cour de Sûreté de l’Etat, condamné à trois ans de prison et libéré pour bonne conduite.

Il se retire ensuite dans son château-hôtel de Gué Péan à Monthou-sur-Cher dans le Loir-et-Cher.

Raymond Massiet est décédé le 27 décembre 1995 à Monthou-sur-Cher où il a été inhumé.


Compagnon de la Libération – décret du 20 janvier 1946
• Croix de Guerre 39/45 (4 citations)
• Médaille de la Résistance


Publications :
• La préparation de l’insurrection et la bataille de Paris, Payot, Paris 1945
Le carnaval des libérés ou le Drame de ceux qui se disaient Français, Ed. Vautrain, Paris 1952

Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Mon grand-oncle paternel s'est engagé dans la Légion étrangère, parti combattre pendant la guerre d'Algérie. Il est mort pour la France en 1962. C'est lui qui m'a donné l'amour de la Patrie et l'envie de la servir. Appelé sous les drapeaux en février 95, j'ai servi dans 6 régiments et dans 5 armes différentes (le Train, le Génie travaux, l'artillerie sol-air, les Troupes de marine et l'infanterie). J'ai participé à 4 opérations extérieures et à une MCD (ex-Yougoslavie, Kosovo, Côte d'Ivoire, Guyane). Terminant ma carrière au grade de caporal-chef de 1ère classe, j'ai basculé dans la fonction publique hospitalière en 2013 en devenant Responsable des ressources humaines au centre hospitalier de Dieuze. J'ai décidé ensuite de servir la Patrie différemment en devenant Vice-président du Souvenir Français (Comité de Lorquin-57) où je suis amené à participer à une cinquantaine de cérémonies mémorielles par an. Je participe également à des actions mémorielles auprès de notre jeunesse. Je suis également porte-drapeau au sein de l'Union nationale des combattants (UNC) de Lorquin (57) et membre du conseil départemental de l'ONaCVG de la Moselle, collège 2 et 3. J'ai également créé sur un réseau social professionnel un compte qui regroupe près de 16 000 personnes dédié au Devoir de mémoire. Je transmets et partage les destinées de ceux qui ont fait le sacrifice de leur vie pour la France. J'ai rejoint THEATRUM BELLI en novembre 2024 pour animer la rubrique "Mémoires combattantes".
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