Depuis près de 2 ans, un vent nouveau souffle sur l’histoire militaire. Créées en 2011, les Éditions Pierre de Taillac renouvellent le genre en privilégiant des sujets novateurs : de l’invention du camouflage à l’histoire du couple soldat-prostituée, de la biographie d’un général visionnaire et inconnu à l’essai historique sur les relations argent-guerre depuis l’Antiquité. L’objectif est de faire découvrir des pans peu connus de l’histoire militaire et de convaincre qu’il s’agit en fait d’un objet d’étude très moderne.
En publiant « D-Day – Les 12 meilleures histoires de Commando sur le Débarquement », les Éditions Pierre de Taillac abordent un des moments clés de la Seconde Guerre mondiale grâce au récit dessiné d’une des plus importantes séries anglaises, créée par DC Thompson en 1961. 12 comics originaux de 64 pages – soit 800 pages de BD au total ! – font revivre l’épopée des meilleurs soldats des forces alliées : ces commandos américains et britanniques qui ont été envoyés derrière les lignes ennemies pour reprendre la Forteresse Europe.
Juin 1944, les Alliés s’apprêtent à lancer l’opération Overlord sur la Normandie afin d’ouvrir une tête de pont aux forces de libération.
Hitler a fait de la côte occidentale, de l’Espagne à la Hollande, un rempart infranchissable : le mur de l’Atlantique. Il sait que l’issue de la guerre se jouera sur ces plages. Rommel, « le Renard du désert » comme le surnomme les Alliés qui le redoutent, est nommé en 1943 inspecteur des fortifications à l’Ouest. Sous son impulsion, les défenses du mur de l’Atlantique seront considérablement renforcées.
Pour prendre cette « forteresse », les commandos sont dépêchés derrière les lignes ennemies afin de détruire les cibles stratégiques. Combattants hors-normes et experts en sabotage, ces hommes s’illustrent par l’efficacité de leurs actions qui permettront le succès du débarquement des troupes alliées en France. Des plages à l’arrière-pays normand, ils mènent de front plusieurs opérations, allant du sabotage des stations radars à la destruction des batteries côtières. « D-Day – Les 12 meilleures histoires de Commando sur le Débarquement » illustre le destin de ces soldats d’exception et nous plonge au coeur des missions les plus périlleuses accomplies lors du « jour le plus long ».
Pour le scénariste de bande dessinées Jean-Marc Lainé, qui a préfacé cet ouvrage, « La bande dessinée anglaise, souvent occultée par l’ombre écrasante de sa lointaine cousine d’Amérique et fréquemment oubliée par les historiens qui dédaignent la pléthorique production des kiosques, a longtemps été marquée par les récits de guerre, genre vivace et pérenne où prédomine depuis des décennies un magazine au titre court et cinglant comme une déclaration d’intention : Commando. »
Créé en 1961 par DC Thompson, Commando jouit d’une vitalité surprenante puisque, malgré les crises, il continue sa charge héroïque de nos jours et compte plus de 4500 numéros au compteur !
La série connaît une ascension fulgurante et, certains mois, ce ne sont pas moins de huit, voire même douze numéros qui sortent. Un succès colossal, et un rythme effréné, qui nécessite des centaines de dessinateurs afin de mettre en images les soixante-quatre pages de chaque nouvelle parution. Parmi les auteurs ayant contribué au succès de cette série, on note la collaboration des plus grands tels que José Ortiz, Jordi Bernet, Dino Battaglia, Victor De La Fuente, Horacio Altuna ou encore Hugo Pratt.
D-Day, à l’assaut de la forteresse Europe, Editions Pierre de Taillac, 800 pages, 24 euros