Se préparer à une guerre prochaine en Europe ou ailleurs ? Entretien du 28 juillet 2024 pour Atlantico

Entretien pour Atlantico ce 28 juillet 2024 suite aux déclarations du CEMA britannique

Le 23 juillet 2024, Le général Sir Roly Walker, chef d’état-major des armées britanniques, nommé à l’été 2023, déclarait dans le Times (et non dans the Economist)  que la Grande-Bretagne devait se préparer à une troisième guerre mondiale si la Chine envahissait Taïwan en 2027 (https://www.thetimes.com/uk/defence/article/weve-got-three-years-to-prepare-for-war-says-head-of-the-army-2tgcscmk6).

L’avertissement du général Sir Roly Walker est le plus grave de ces dernières années. Selon lui, le Royaume-Uni avait trois ans pour se préparer à la guerre contre un « axe de contestation » alors que la Russie, la Chine, la Corée du Nord et l’Iran travaillaient de plus en plus ensemble.

Les forces britanniques avaient « juste assez de temps » pour « rétablir » une force terrestre crédible qui pourrait dissuader les nations ennemies de se lancer dans la bataille avec l’Occident.

Il ajoutait que la façon dont la guerre en Ukraine se terminait n’avait pas d’importance, car de toute façon, la Russie qui émergerait serait « très, très dangereuse » et « rechercherait une forme de représailles pour ce que nous avons fait pour aider l’Ukraine ».

Général (2S) François CHAUVANCY
Général (2S) François CHAUVANCY
Saint-cyrien, breveté de l’École de guerre, docteur en sciences de l’information et de la communication (CELSA), titulaire d’un troisième cycle en relations internationales de la faculté de droit de Sceaux, le général (2S) François CHAUVANCY a servi dans l’armée de Terre au sein des unités blindées des troupes de marine. Il a quitté le service actif en 2014. Consultant géopolitique sur LCI depuis mars 2022 notamment sur l'Ukraine et sur la guerre à Gaza (octobre 2023), il est expert sur les questions de doctrine ayant trait à l’emploi des forces, les fonctions ayant trait à la formation des armées étrangères, la contre-insurrection et les opérations sur l’information. A ce titre, il a été responsable national de la France auprès de l’OTAN dans les groupes de travail sur la communication stratégique, les opérations sur l’information et les opérations psychologiques de 2005 à 2012. Depuis juillet 2023, il est rédacteur en chef de la revue trimestrielle Défense de l'Union des associations des auditeurs de l'Institut des Hautes Etudes de la Défense Nationale (IHEDN). Il a servi au Kosovo, en Albanie, en ex-Yougoslavie, au Kosovo, aux Émirats arabes unis, au Liban et à plusieurs reprises en République de Côte d’Ivoire où, sous l’uniforme ivoirien, il a notamment formé pendant deux ans dans ce cadre une partie des officiers de l’Afrique de l’ouest francophone. Il est chargé de cours sur les questions de défense et sur la stratégie d’influence et de propagande dans plusieurs universités. Il est l’auteur depuis 1988 de nombreux articles sur l’influence, la politique de défense, la stratégie, le militaire et la société civile. Coauteur ou auteur de différents ouvrages de stratégie et géopolitique., son dernier ouvrage traduit en anglais et en arabe a été publié en septembre 2018 sous le titre : « Blocus du Qatar : l’offensive manquée. Guerre de l’information, jeux d'influence, affrontement économique ». Il a reçu le Prix 2010 de la fondation Maréchal Leclerc pour l’ensemble des articles réalisés à cette époque. Il est consultant régulier depuis 2016 sur les questions militaires au Moyen-Orient auprès de Radio Méditerranée Internationale. Animateur du blog « Défense et Sécurité » sur le site du Monde à compter d'août 2011, il a rejoint en mai 2019 l’équipe de Theatrum Belli.
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1 COMMENTAIRE

  1. Bravo pour le jugement du général Chauvency  » Mais la réalité militaire, diplomatique
    et économique fait que l’on ne voit pas comment la Russie pourrait poursuivre son
    agression alors que, déjà en Ukraine, les avancées tactiques russes correspondent à un
    kilomètre par jour quand tout va bien et au prix d’un certain nombre de morts ».

    En fait, la Russie n’est pas (et n’a jamais été) une menace militaire pour l’Europe, sa politique étant une réaction contre ce qu’elle estima avec des raisons, être une menace à son égard.

    Bravo sans nuances par contre pour le jugement additionnel : « L’armée française est comme les autres armées aujourd’hui en Europe. Elle n’est pas
    capable d’assurer une guerre longue, avec des moyens suffisants pour remporter une
    victoire. »

    La France (et l’Europe) est absolument incapable de mener le type d’opérations qu’implique la guerre en Ukraine. Pire, elle ne s’y est absolument pas préparée ni militairement, ni industriellement, ni avant ni après février 2022. Toute l’agitation militaro industrielle occidentale anti russe menée depuis 2 ans fut vaine, voire ridicule. L’échec de la politique « ukrainienne » est total, militaire et économique.

    À partir de là, on peut en tirer les conclusions inverses de celles mentionnées: d’abord tirer un trait sur l’Ukraine et sur la séculaire tentative de l’utiliser comme porte-avions antirusse. Cela a échoué et la Russie se trouve confortée dans un rôle de grande puissance souveraine, avec des problèmes démographiques et sociaux certes, mais finalement ceux de tout le monde.

    Ensuite, traiter avec la Russie et de reconnaitre l’évidence, prix de l’incompétence, de la forfanterie et de l’échec: l’appropriation de l’est de l’Ukraine par la Russie, et l’impossibilité de l’appartenance de l’Ukraine à l’OTAN. Car la simple reconnaissance du dernier point, pourtant pratiquement acquise à la fin des années 2000, aurait évité le drame extraordinairement couteux en souffrances, morts et territoires qui a suivi et dont les occidentaux sont entièrement responsables.
    Concrètement, il faut laisser tomber le régime fantoche ukrainien d’ailleurs maintenant absolument illégitime, cesser le monstrueux gaspillage en faveur de sa corruption insensée et parler aux Russes directement, en essayant si c’est encore possible de garder à l’Ukraine exsangue et démembrée le rivage de la mer Noire, condition essentielle de sa survie compromise.

    Si ce point de vue semble manquer à « certains » de fiabilité européenne et patriotique, et bien on voudrait leur rappeler qu’ils peuvent être changés lors d’élections régulières qui pourraient bien sanctionner un échec militaire économique et moral complet dont ils ont complètement tort d’assumer les motivations inconséquentes.

    Pour conclure, et revenir au premier point, la menace russe est sans doute largement indirecte, et consistera à laisser faire ou à freiner les menaces turque ou iranienne, autrement plus réelles, et qui ont des objectifs bien précis au Moyen-Orient, en méditerranée et en Afrique. C’est à cela qu’il faut penser !

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