1er décembre : Saint Éloi.
Patron du Matériel et des mécaniciens. Né en 588 près de Limoges, Eloi est un orfèvre au service du roi qui entre dans les ordres et finit à la fois évêque et trésorier du roi Dagobert. Son nom, resté populaire, rappelle une vie de travail, de vertu et de services rendus à l’humanité et aux arts. Intègre, travailleur et grand organisateur, il est le confident et conseiller efficace du célèbre roi Dagobert. Le roi le charge d’importantes négociations et l’envoie en 636 auprès du Duc de Bretagne, Judicaël, qui s’est révolté et a pris le titre de roi. Éloi a un tel ascendant sur l’esprit du prince breton, qu’il l’amène à faire sa soumission. Doué pour les arts, attentif aux besoins des pauvres comme au service de l’État encore à créer, Éloi a été choisi comme saint patron par les mécaniciens (Terre, Air, Mer) et bien entendu les orfèvres et d’une manière générale ceux qui travaillent le fer.
1er décembre 1805 : Napoléon visite les bivouacs de ses troupes avant la bataille d’Austerlitz.
1er décembre 1870 : début de la bataille de Loigny (Eure-et-Loir).
La bataille de Loigny, ou bataille de Loigny-Lumeau-Poupry, s’est déroulée en Eure-et-Loir, au nord d’Orléans, avec des combats sur le territoire des communes de Terminiers, Loigny, Lumeau et Poupry, à 15 km de Patay, le à la fin de la guerre franco-allemande de 1870. Cet affrontement, qui opposa trois corps de l’armée de la Loire à l’armée du grand-duc de Mecklembourg, annonce la fin de la campagne de la Loire et la défaite finale de la France.
1er décembre 1896 : naissance du futur maréchal soviétique Gueorgui Joukov.
Gueorgui Konstantinovitch Joukov, né le 1er et mort le , est un militaire et homme politique russe, puis soviétique. D’abord sous-officier dans l’Armée impériale russe pendant la Première Guerre mondiale, il devient officier de l’Armée rouge et du Parti lors de la guerre civile. Il monte progressivement en grade pendant l’entre-deux-guerres jusqu’à ce que Joseph Staline le nomme chef de l’État-Major général en .
Les défaites de l’été 1941 entraînent son envoi par Staline comme représentant de la Stavka (le commandement des forces armées) sur les fronts les plus sensibles ; c’est ainsi que Joukov va avoir un rôle important sur le front de l’Est de la Seconde Guerre mondiale, coordonnant les troupes soviétiques lors de plusieurs opérations militaires majeures : il joue notamment un rôle important au début du siège de Léningrad, puis décisif lors de la bataille de Moscou ; il participe à la préparation de la contre-offensive de Stalingrad mais échoue devant Rjev ; il coordonne la partie nord de la bataille de Koursk, une partie de la reprise de l’Ukraine et la moitié sud de l’opération Bagration. Nommé commandant du principal front soviétique, le premier front biélorusse, Joukov dirige l’action principale de l’offensive Vistule-Oder, peine sur les hauteurs de Seelow et prend le centre de Berlin. C’est devant lui que les forces armées allemandes capitulent, le .
Staline, méfiant face à la popularité de Joukov, le limoge dès 1946, l’envoyant à Odessa puis à Sverdlovsk. La mort de Staline en 1953 lui donne un certain poids politique : c’est lui qui arrête Beria ; il devient ensuite vice-ministre (1953-1955) puis ministre de la Défense (1955-1957), soutenant Khrouchtchev lors de la déstalinisation. Méfiant à son tour, Khrouchtchev le fait démettre de toutes ses fonctions et le met définitivement à la retraite en 1957.
Il est décrit comme parfois brutal, désigné comme le « maréchal de Staline » voire l’« ombre de Staline ». L’historien Jean Lopez, qui lui a consacré une biographie en 2013, le considère comme « l’homme qui a vaincu Hitler ». Le maréchal Joukov est l’officier général le plus décoré de l’histoire de l’Union soviétique.
1er décembre 1915 : Joffre généralissime.
Joseph Joffre, né le à Rivesaltes (Pyrénées-Orientales) et mort le à Paris, est un général, maréchal de France et membre de l’Académie française. Il s’illustre notamment comme généralissime des armées françaises durant la Première Guerre mondiale entre 1914 et 1916.
Après un début de carrière marqué par les expéditions coloniales (Tonkin, Soudan français et Madagascar), il est nommé en 1911 chef d’État-Major général de l’Armée, notamment parce qu’il est un spécialiste de la logistique ferroviaire. En 1914, en tant que commandant en chef des armées, il met en œuvre le plan de mobilisation et de concentration (le plan XVII), puis fait appliquer le principe de l’« offensive à outrance », alors enseigné à l’École de guerre, qui se révèle extrêmement coûteux en vies humaines, notamment lors de la bataille des Frontières. Il est ensuite l’artisan de la victoire alliée lors de la bataille de la Marne.
Confronté à l’impasse de la guerre de position sur le front de l’Ouest, ses offensives de l’hiver 1914-1915 (en Champagne), du printemps 1915 (en Artois), de l’automne 1915 (de nouveau en Artois et en Champagne) et de l’été 1916 (sur la Somme) échouent. Fin 1916, il est élevé à la dignité de maréchal de France et remplacé par le général Nivelle. En , il conduit avec Viviani la délégation française envoyée aux États-Unis et convainc le président Wilson de hâter la formation et l’envoi de l’armée américaine sur le front. En 1918, il est élu à l’Académie française.
1er décembre 1916 : assassinat de Charles de Foucauld (Tamanrasset).
Charles de Foucauld, né le à Strasbourg et mort le 1er à Tamanrasset en Algérie pendant la période coloniale française, est un officier de cavalerie de l’armée française devenu explorateur et géographe, puis religieux catholique, prêtre, ermite et linguiste.
Il est béatifié le par le pape Benoît XVI puis canonisé le par le pape François. Il est commémoré le 1er décembre.
Orphelin à l’âge de six ans, Charles de Foucauld est élevé par son grand-père maternel, le colonel Beaudet de Morlet. Il intègre l’école spéciale militaire de Saint-Cyr. À la sortie, son classement lui permet de choisir la cavalerie. Il rejoint donc l’École de cavalerie de Saumur où il se signale par son humour potache, tout en menant une vie dissolue grâce à l’héritage perçu à la mort de son grand-père. Il est ensuite affecté en régiment. À vingt-trois ans, il décide de démissionner afin d’explorer le Maroc en se faisant passer pour un juif. La qualité de ses travaux lui vaut la médaille d’or de la Société de géographie et une grande renommée à la suite de la publication de son livre Reconnaissance au Maroc (1888).
De retour en France et après diverses rencontres, il retrouve la foi chrétienne et devient moine chez les trappistes le . Puis il part pour la Syrie, toujours chez les trappistes. Sa quête d’un idéal encore plus radical de pauvreté, d’abnégation et de pénitence le pousse à quitter La Trappe afin de devenir ermite en 1897. Il vit alors en Palestine, écrivant ses méditations (dont la Prière d’abandon) qui seront le cœur de sa spiritualité.
Ordonné prêtre à Viviers en 1901, il décide de s’installer dans le Sahara algérien à Béni Abbès. Il ambitionne de fonder une nouvelle congrégation, mais personne ne le rejoint. Il vit avec les Berbères, adoptant une nouvelle approche apostolique, prêchant non pas par les sermons, mais par son exemple. Afin de mieux connaître les Touaregs, il étudie pendant plus de douze ans leur culture, publiant sous un pseudonyme le premier dictionnaire touareg-français. Les travaux de Charles de Foucauld sont une référence pour la connaissance de la culture touareg.
Le 1er , Charles de Foucauld est assassiné à la porte de son ermitage. Il est très vite considéré comme un martyr et fait l’objet d’une véritable vénération appuyée par le succès de la biographie de René Bazin (1921). De nouvelles congrégations religieuses, familles spirituelles et un renouveau de l’érémitisme s’inspirent des écrits et de la vie de Charles de Foucauld.
Son procès en béatification commence dès 1927. Interrompu durant la guerre d’Algérie, il reprend et Charles de Foucauld est déclaré vénérable le par Jean-Paul II, puis bienheureux le par Benoît XVI. Le pape François signe le le décret reconnaissant un miracle attribué au bienheureux. Il est canonisé le dimanche .
1er décembre 1918 : création de la Yougoslavie.
La Yougoslavie est un État d’Europe du Sud-Est qui existe sous différents noms et formes entre 1918 (entre 1918 et 1929 le pays s’appelle Royaume des Serbes Croates et Slovènes) et 2006. Jusqu’en 1992, il regroupe les actuels pays de Slovénie, Croatie, Bosnie-Herzégovine, Monténégro, Serbie, Macédoine du Nord, ainsi que le Kosovo, une république dont l’indépendance obtenue le n’est pas reconnue unanimement par la communauté internationale.
Durant la guerre froide, la Yougoslavie, alors en rupture avec l’URSS, a eu la particularité d’adopter une politique de neutralité et d’avoir été le seul régime communiste situé à l’ouest du rideau de fer. Le pays ne fut ainsi jamais membre du pacte de Varsovie et la Yougoslavie participa à la fondation du Mouvement des non-alignés tout en maintenant une politique d’ouverture vis-à-vis de l’Europe occidentale notamment sur le plan des flux financiers et de la circulation des personnes.
La « première Yougoslavie » est une monarchie fondée le 1er sous le nom de « royaume des Serbes, Croates et Slovènes », avant d’être renommée « royaume de Yougoslavie » le . Son premier souverain est Pierre 1er de Serbie. Cet État subsiste jusqu’à son invasion par les troupes de l’Axe le . La capitulation a lieu onze jours plus tard, le .
1er décembre 1959 : signature du Traité sur l’Antarctique.
Le traité sur l’Antarctique, signé le 1er à Washington, D.C. aux États-Unis et en vigueur depuis le , réglemente les relations entre les États signataires en ce qui a trait à l’Antarctique. Le traité s’applique aux territoires, incluant les plates-formes glaciaires, situés au sud du 60e parallèle sud.
Les signataires initiaux (pays signataires) du traité furent l’Afrique du Sud, l’Argentine, l’Australie, la Belgique, le Chili, les États-Unis, la France, le Japon, la Norvège, la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni et l’URSS (repris par la Russie). Cependant, n’importe quel membre des Nations unies ou autre État invité par la totalité des signataires peut s’y joindre. Plusieurs États ont ainsi adhéré au traité depuis sa signature.
1er décembre 1961 : création du premier Régiment du Service Militaire Adapté (RSMA Martinique)
« On n’inscrira jamais sur votre drapeau de noms de victoires, mais il est d’autres victoires que l’on gagne contre la misère et le sous-développement ». Général Jean Nemo.
Site : SMA.COM
1er décembre 1971 : mise en service du SNLE Le Redoutable.
premier sous-marin nucléaire lanceur d’engins français (SNLE). Le général de Gaulle est présent et déclare : « C’est une journée capitale pour notre Marine, pour notre défense et par là, pour notre indépendance ».
Le premier sous-marin français destiné à être nucléaire reçut le numéro de construction Q244. Sa construction fut commencée à la fin des années 1950 puis abandonnée, le réacteur à eau lourde pressurisée ne pouvant tenir dans la coque pour une puissance suffisante. Les morceaux fabriqués furent néanmoins assemblés pour devenir le sous-marin Gymnote, sous-marin à propulsion classique mais équipé de 4 tubes lance-missiles. Il fut toute sa carrière le sous-marin d’essais pour la qualification des systèmes de lancement des missiles stratégiques.
Le , la décision de construire le premier SNLE français est signée, il se nomme le projet Q-252 (numéro de coque).
La construction de ce nouveau type de matériel débute fin à Cherbourg à partir des plans de l’ingénieur de l’Armement André Gempp. Il s’agit de créer un sous-marin de plus de 9 000 tonnes, équipé d’un système de propulsion nucléaire et capable en outre de tirer des missiles à têtes nucléaires.
Le , il est lancé à Cherbourg en présence du général de Gaulleet avec comme commandants les capitaines de frégate Bernard Louzeau et Jacques Bisson, commandant chacun l’un des deux équipages.
Le , il est transféré de son quai provisoire situé dans l’arsenal de Brest à la nouvelle base de l’Île longue.
Le 1er , il est admis au service actif au sein de la Force océanique stratégique (FOST) sous le commandement du capitaine de frégate Louzeau. À son admission au service actif, il est équipé de 16 missiles mer-sol balistiques M1 (450 kt sur 2 000 km), puis M2 à partir de , puis de missiles M20 comportant chacun une tête nucléaire d’une mégatonne et d’une portée supérieure à 3 000 km.
Durant les quinze premières années du programme de mise au point de toutes les composantes de la force nucléaire française (terrestre, aérienne et sous-marine), environ 90 milliards de francs courants ont été investis, et le sous-marin Le Redoutable a coûté environ 12% du total.
Deux équipages de 135 hommes chacun (120 hommes et 15 officiers), les « Bleus » et les « Rouges » se relayaient pour que le navire soit opérationnel en tout temps. Sur les 6 SNLE, quatre devaient toujours se trouver en mer, dont trois en position de tir.
Le , le premier tir Onagre d’un missile stratégique M1E a eu lieu à partir du Redoutable en plongée. Ce SNLE appareille pour sa première patrouille le ; celles-ci duraient de 55 jours au début à 75 jours de mer à la fin de sa carrière. Comme tous les autres SNLE, il fut durant toute sa carrière intégré à la Force océanique stratégique de la Marine nationale française et basé à l’Île Longue, dans la rade de Brest. À la différence des cinq autres sous-marins de la série, il n’a pas bénéficié de la « refonte M4 ».
En 20 ans de service, il a effectué 51 patrouilles, 3 469 journées en mer, et 83 500 heures de plongée (soit 11 ans à la mer dont 10 en plongée). Le Redoutable a été retiré du service actif le et condamné le . Avant son retrait du service actif et après enlèvement des missiles balistiques, il effectua une escale avec relève d’équipage à Dakar en soutenu par le TCD Orage (opération Jubarte, pour tester grandeur nature une relève d’équipage loin des bases). Ce fut la seule escale en terre africaine de l’histoire des SNLE français.
Le , Le Redoutable revient sur la base du port militaire de Cherbourg, où son constructeur, la direction des constructions navales, se lance dans son démantèlement qui durera un peu plus de deux années. Dans le courant de l’année 1993, la tranche réacteur est séparée du reste du sous-marin puis entreposée pour quelques dizaines d’années sur une aire antisismique spécialement aménagée et protégée dans la zone militaire du Homet avant stockage définitif sur un site de l’ANDRA.