Un hommage a été rendu au soldat Albert Dadure mort pour la France le 7 février 1915, dont la dépouille avait été découverte en juillet dernier lors de travaux de restauration d’une tranchée, vendredi à la nécropole de Minaucourt-le-Mesnil-lès-Hurlus (Marne).
La plaque réglementaire au nom du poilu tombé au combat à 21 ans, a été posée sur la croix blanche marquant sa sépulture par des écoliers d’un village voisin, en présence du préfet de la Marne, d’élus, de militaires, et d’anciens combattants.
Un morceau du squelette du soldat avait été mis au jour le 21 juillet dernier par des bénévoles de l’association « La main de Massiges » qui restaurent les tranchées du secteur où a été tué Albert Dadure, avant d’être exhumé par les services archéologiques de Champagne-Ardenne. « Le soldat avait été enterré dans une fosse creusée à son intention au bord de la tranchée et la plaque d’identification en aluminium qu’il portait au poignet était encore lisible », a expliqué Eric Marchal, le président de l’association. « Comme nous ne lui avons retrouvé aucun descendant, Albert Dadure a été inhumé dans la nécropole nationale au milieu de ses compagnons d’armes », a-t-il poursuivi.
Selon lui, le soldat originaire d’Audouville-la-Hubert, près de Sainte-Mère-Eglise (Manche), a été mobilisé en septembre 1914 et incorporé au 23e Régiment d’infanterie coloniale pour rejoindre à partir de décembre le front de Champagne. La tranchée près de laquelle il a été retrouvé avait été creusée par les Allemands au début du conflit, puis finalement reprise par les Français au prix de nombreux morts.
« Le soldat était ‘déséquipé’ de son armement, on imagine qu’il a été blessé dans cette tranchée avant d’être secouru en vain par ses camarades qui l’ont inhumé sur place », a précisé M. Marchal.
Lors de la courte cérémonie d’hommage, les derniers mots écrits par le soldats ont résonné dans le grand cimetière balayé par le vent, à travers la lecture de son ultime lettre adressée à sa famille six jours avant sa mort.
« Vivement que tout cela soit fini. Je ne sais pas comment on n’attrape pas plus de mal que cela et comment peut-on résister, mal nourri, toujours froid, même pas d’eau à boire », écrivait Albert Dadure.