mardi 19 mars 2024

Un siècle jour pour jour après son décès au Feu le 24 août 1918, la promotion ORSEM 2018 porte le nom de « lieutenant Henri Tourtel »

Le 24 août 2018 dans la cour d’honneur de l’Ecole militaire à Paris, la promotion 2018 (131e promotion…) du cours supérieur des officiers de réserve spécialistes d’état-major (CSORSEM) a été baptisée « lieutenant Henri Tourtel » un siècle jour pour jour après son décès au Feu.

Le nom de la promotion 2018 « lieutenant Henri Tourtel » a été suggéré au CEMAT par la Réunion des ORSEM pour illustrer le sacrifice des officiers de réserve au cours de la Première guerre mondiale, dont l’année 2018 marque le centenaire de la fin du conflit.

Le choix s’est porté sur un officier de réserve servant en état-major décédé 100 ans jour pour jour avant le baptême de la promotion (24 août 1918 – 24 août 2018).

Le lieutenant Tourtel était diplômé d’HEC (l’école était représentée à la cérémonie) et membre d’une famille de brasseurs lorrains laissée sans héritier, parfaite illustration de la saignée intervenue dans les forces vives de la nation lors de ces terribles quatre années.

La promotion ORSEM 2018 comprend 40 officiers : 25 de l’armée de Terre, 1 de la Marine nationale, et 14 officiers étrangers représentant 9 pays alliés (Suisse, Grande-Bretagne, Allemagne, États-Unis, Belgique, Mali…).

Créée à l’initiative de la Réunion des ORSEM, la filière ORSEM fournit depuis plus d’un siècle des officiers de réserve de l’armée de Terre aptes à tenir des emplois de haut niveau dans les états-majors, directions et organismes assimilés – y compris au niveau interarmées – sur le territoire national (Sentinelle…) en opérations extérieures (Barkhane, Daman…) mais également au sein des forces de présence à l’étranger (Sénégal, Gabon…).

Plus de 1.000 ORSEM, en très grande majorité issus de la société civile, servent dans la réserve opérationnelle, du niveau régimentaire à l’administration centrale du ministère des Armées : EMAT, DRM, COS, EMA, DRSD, DPID… avec des volumes d’engagement pouvant atteindre 150 jours par an.

Le diplôme ORSEM (« diplôme d’état-major ») est obligatoire – comme pour un officier d’active de l’armée de Terre – pour pouvoir être promu officier supérieur.

En complément, chaque année, 15 lieutenant-colonel ORSEM dûment sélectionnés sont admis à suivre le stage du brevet technique d’études militaires générales (BTEMG-Réserve) qui leur permettra d’être « brevetés » à l’instar des officiers d’active, et donc d’être promu au grade de colonel.

ORSEM – Promotion 2018. Crédit photo : Armée de Terre.

Biographie du parrain de promotion :

Né le 20 décembre 1882 à Tantonville (Meurthe et Moselle) dans une famille de brasseurs, Henri Tourtel effectue son service militaire au 5e Régiment de Hussards d’octobre 1905 à septembre 1906. Il est nommé maréchal des logis de réserve en 1908 et sous-lieutenant en 1912.

Dès 1914, il participe aux combats du Grand Couronné, de Morhange et à la campagne d’Artois. Cité à l’ordre de la VIIème année pour son comportement devant Lunéville, il est nommé lieutenant de réserve le 7 mars 1915. Il participe ensuite à la bataille d’Artois et particulièrement à l’offensive sur Arras. Il combat ensuite en Champagne, à Verdun, puis dans la Somme. En juillet 1917, il est affecté à l’état-major du 6e Corps d’Armée dans les Vosges et en Alsace. Il est grièvement blessé par un bombardement aérien lors d’une mission de liaison et décède le 24 août 1918 à l’ambulance 216 de Cheaufontaine.

Il était décoré de la croix de guerre, cité deux fois, dont une à l’ordre de l’Armée. Il sera fait chevalier de la Légion d’honneur le 23 août 1918, quelques heures avant sa mort.

 

Brève histoire des ORSEM :

Née du choc de la défaite à l’initiative du commandant de réserve Mariotti, la Réunion des officiers de complément du service d’état-major voit le jour au Cercle national des armées à Paris en 1899. A l’issue de la tragique guerre franco-prussienne et notamment des insuffisances du corps d’état-major impérial, de profondes réformes allaient déboucher sur la naissance de la conscription obligatoire, la constitution d’une armée de réserve encadrée par des officiers et sous-officiers dits « de complément » et une refonte complète du corps d’état-major.

La création à l’automne 1899 de la Réunion des ORSEM s’inscrit dans ce cadre général. Mais il s’agit là d’une initiative d’officiers de réserve et non pas, dans un premier temps, d’une volonté du haut commandement. De plus, ces officiers vont, au début, se former eux-mêmes au sein de leur association avant que le ministère de la Guerre n’accepte la création, en 1900, d’une école d’instruction, école qui sera rattachée en 1911 à l’Ecole supérieure de guerre.

Aujourd’hui, l’Ecole Supérieure des ORSEM est l’une des trois écoles du Centre de doctrine et d’enseignement du commandement (CDEC). Créé le 1er  juillet 2016 à l’occasion du fusionnement du CDEF et du CESAT et implanté sur le site de l’École militaire, le CDEC est un organisme déconcentré de l’état-major de l’armée de Terre, placé sous l’autorité du major général de l’armée de Terre (MGAT).

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