En librairie à partir du 25 septembre : Une BD sur un authentique héros français de la Grande Guerre – Albert ROCHE – soldat le plus décoré de cette guerre, neuf fois blessé et ayant capturé un total de 1 180 soldats allemands, surnommé par le Maréchal Foch « le premier soldat de France » !
En 1914, à 19 ans, lors de la mobilisation, le conseil de révision le refuse, l’estimant trop chétif pour servir, à la grande joie de son père, qui a besoin de bras pour faire tourner la ferme.
Albert veut cependant coûte que coûte se battre. Devant l’opposition de son père, il fait son sac et se sauve. Il se présente au camp d’instruction d’Allan, qui l’affecte au 30e bataillon de chasseurs.
Son incorporation se passe mal : mal noté, mal-aimé, il s’énerve et s’enfuit. Aussitôt rattrapé, il est envoyé en prison pour désertion.
Il se défend en ces termes : « Les mauvais soldats, on les expédie là-haut, et moi je veux aller où l’on se bat. » Il est alors envoyé le au 27e bataillon de chasseurs alpins engagé dans l’Aisne, bataillon surnommé « diables bleus » par les Allemands.
Il se porte volontaire pour aller détruire un nid de mitrailleuses. Rampant jusqu’aux tranchées ennemies, il parvient à proximité de la cible, atteint le tuyau de cheminée du poêle autour duquel se pressent les Allemands pour se chauffer et y fait tomber une poignée de grenades. La position est neutralisée : il y a plusieurs morts et les survivants se rendent, croyant être attaqués par un bataillon entier. Albert revient à sa base avec les mitrailleuses et huit prisonniers.
Le , il est distingué comme chasseur de première classe.
Régulièrement en première ligne, il se trouve un jour être le seul survivant de sa position, une tranchée au Sudel en Alsace, tous ses camarades ayant été tués. Il positionne alors tous les fusils des morts avec lesquels il tire alternativement, faisant croire à l’ennemi à la résistance d’une garnison et le mettant en déroute.
Régulièrement volontaire pour des missions de reconnaissance, il est un jour fait prisonnier avec son lieutenant blessé. Isolé dans une casemate lors d’un interrogatoire, il parvient à maîtriser et tuer son interrogateur, dont il a subtilisé le pistolet. Ne s’arrêtant pas là, il ramène 42 nouveaux prisonniers et son lieutenant blessé sur son dos.
Lors d’une offensive de la bataille du Chemin des Dames, son capitaine est grièvement blessé et gît entre les lignes. Il rampe alors sous le feu au péril de sa vie pendant six heures pour le rejoindre, puis encore quatre heures pour le ramener avant de le confier aux brancardiers. Épuisé, il s’endort dans un trou de guetteur. Il est réveillé par une patrouille qui le prend pour un déserteur. « Abandon de poste sous le feu, fusillé dans les 24 heures ». Malgré ses dénégations, sans témoin et en période de mutinerie, il est envoyé au cachot en attente de l’application de la sentence. Il écrit alors à son père « Dans une heure je serai fusillé, mais je t’assure que je suis innocent. ». Il est emmené au peloton d’exécution qui s’apprête à faire sa besogne lorsqu’une estafette l’interrompt : le capitaine est sorti juste à temps de son coma et apporte son témoignage le disculpant.
Il reçoit la Légion d’honneur le 3 septembre 1918 avec la citation suivante) : « Chasseur dont la bravoure est légendaire au bataillon. Fait preuve, dans les circonstances les plus difficiles, d’un mépris absolu du danger ; conserve un calme absolu aux moments les plus critiques, donne à ses camarades l’exemple de l’entrain, exalte leur courage, est pour ses chefs un auxiliaire précieux. Pendant les opérations du 31 août 1918, a réussi comme agent de liaison à transmettre à toutes les sections de sa compagnie les ordres du commandant, n’hésitant devant aucun danger, triomphant des difficultés de toutes sortes, montrant un rare esprit de décision, une conscience au dessus de tout éloge. Médaillé militaire pour faits de guerre (sept citations). »
Le , il est présenté au balcon de l’hôtel de ville de Strasbourg par le généralissime Foch devant une immense foule en liesse en ces termes : « Alsaciens, je vous présente votre libérateur Albert Roche. C’est le premier soldat de France ! » Peu de temps auparavant, Foch a découvert avec étonnement les états de service du soldat, au vu desquels il s’était écrié : « Il a fait tout cela, et il n’a pas le moindre galon de laine ? »
Le 11 novembre 1920, il porte, avec sept de ses camarades, le cercueil du Soldat inconnu lors de la cérémonie à l’Arc de Triomphe.
Après la guerre, il retourne ensuite chez lui à Valréas dans le Vaucluse, où il travaille modestement comme cantonnier. Il y épouse, en , une femme de Colonzelle de la Drôme voisine. Il est affecté comme pompier à la poudrerie de Sorgues. En , il est renversé à Sorgues par une voiture à sa descente d’autocar. Transporté à l’hôpital Sainte-Marthe d’Avignon, il y décède le , à l’âge de 44 ans.
Édouard Daladier demande que les honneurs militaires lui soient rendus lors des obsèques. Une semaine après, il transmet un don anonyme de 20 000 francs à sa veuve (soit environ 1 120 000 euros actuels).
Source : WIKIPEDIA
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« Pour les braves, un fusil n’est que le manche d’une baïonnette ». (Napoléon).